1
Chall
enge AZ nov
embre 2018
- Amicale Genea24.
26 personnages de Dord
ogne
- Péri
gord.
N
°
0
7
B
–
L
O
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D
O
C
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p
éc
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a
l
A
Z
2
0
1
8
.
2
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DOC
,
numéro spécial AZ 20
18.
3
Amicale GE
NEA24.
Editori
al.
Pour
la
deuxi
ème
année,
l’
amicale
a
particip
é
en
novembre
au
ch
allenge
AZ.
Le
but
étant
de
propo
ser
tous
les
jours
un
article
do
nt
le
titre
doit
correspo
ndre
à
une
lettre
de
l’alphabet.
Au
pl
an
national,
85
p
ersonnes
s’y
son
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à
nouveau
i
nscrites
.
Notr
e
partic
ipation
s
’est
faite
de
ma
nièr
e
collective,
1
6
membres
ont
écrit
un
ou
p
lusieurs
articl
es publiés chaque
jour de novembre, sur le blog de
www.genea24.f
r
.
L’an
dernier,
L’amicale
avait
présenté
26
personnages
publ
ics
de
la
Dordogne.
Cette
année
le
thème
était
«Mon
ancêtre
de
l
a
Dor
dogne».
Un
thème
un
peu
plus
person
nel
mais
pas
toujour
s
facile.
Si
pour
certains
ce
fut
av
ec
f
acil
ité
pour
d
’autr
es
avec plus de sueurs froid
es
car moins habituées à écrire, mais toujours très enrichi
ssant.
Certaines
lettres
so
nt
cependan
t
difficiles
à
réaliser.
Le
U
et
le
W
n
’
ét
ant
pas
des
ancêtres,
juste
des
personn
ages
de
pass
a
ge
en
Dordogne
au
cours
de
la
seconde
Guerre.
L’oc
casion
de
parf
aire
s
a
c
onnaissance
en
approfondissant
les
recherches
plus
ou
moi
ns
loin
taines.
La
sa
tisfactio
n
pour
tous
d’avoir
fait
connaitre
des
histoires
familial
es vivifiantes, vari
ées
ou parfois tristes.
CHALL
ENGE RÉUSSI.
Un grand
coup de chap
eau à ceux et celles qu
i ont osé,
e
t rendez-
vous l’an proch
ain.
Jean-Louis FIL
ET.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
4
Lou Péri Doc
Bullet
in généalogie et
histoire de Dordogne
-Périgord, entraide et
partage.
Association
« Amicale Genea24 » fondée en 2014.
Siège social :
Bergerac 24100
.
Site I
nternet :
www.g
enea24.fr
Mail :
contact@genea24
.fr
Revue numériqu
e, gratuite, semestriel
le.
Numéro spécial c
omplémentaire
du
numér
o 7.
Directeur de la pub
lication
: Lionel F
ilet
.
Rédacteur en che
f
: Jean-
Louis Filet.
Ont collaboré à ce
numéro
:
Mireille Berger, Marie-
Paule Bertrand-
Blan
c
hard, Gen
eviève Co
ulaud, Sylvi
e Deb
ut, Bernadette Fondriest,
Maryse Grenier,
Patrick Lahoud
ie,
Julien Liut,
Nicol
e et Catherine
Monville ; Annie Alice Mounier, Marie T
hérèse P
uy
rinier Wachet
, Marie
Hélène Roubinet, Jérôme Rougier, Catherine Teillac
, Françoise
Villech
eno
ux
.
Sommaire
:
05 - Alonzo PETRA (GC),
08 - BERTRAND
Jean dit Henri
(MPBB
),
11 - CHABANNE Elie (BF),
13 - DAILHAC Thomas (GC),
17 - E
SCORN
E Félix(AAM),
21 - FILET Pierre Philémon (JLF),
23 - E
NIER P
ierre (MG),
26 - Henri BOISSEAU (SD),
29 - Ida FILET (JLF),
31 - JACOUTET (AAM),
37 - KUNCHS (MHR),
39 - LASSERRE (MB),
44 - Marie ISSANDIER (NSM),
46 - Nicolas RAMBOURG (JL),
52 - ORTHION Marguerite (FV),
54 - PUYR
INIE
R
Joseph Arnau
d
(TPW),
57 - Q
U
EYREL(MG),
59 - R
OUGIE
R Hil
aire (JR),
64 - SUDREAU (MPBB),
67 - TEILLAC Jean (CT),
69 - URBAN (JLF),
71 - VINATIER Gabrielle (GC),
74 - WORMS jean (JL),
78 - X
nommé Mar
tial Décembre
(JLF)
,
82 - YSSA
SSIS Si
lb
ério (PL),
86 - ZAIDA Dalhiac (GC).
Crédit
photo
:
Auteurs
des
ar
ticles,
Archives
départeme
nt
ales
de
l
a
Dordogne. S
ite Bnf Gallica
Wikipédia.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
5
Par Gen
ev
ièv
e COUL
AUD.
ALONZO Pétra
,
la grand-mère
espagnole.
Du plus loin qu
e je m
e sou
vienne,
mon grand
-
père Laf
orêt
nous parlait de s
o
n a
ïeule espagnole
.
Que
de
regrets
de
ne
pas
l’avoi
r
questionné
!
Mais
nous
les
petits
-enfants,
pension
s qu’il radotait un p
eu.
Lorsqu
e
je
me
lanc
e
dans
la
g
énéalo
gie,
maman
me
rappell
e
cette
histoire,
en
me
préci
sant
que
c’était ce
rtainement
dans
la
famille
de
Villamblard.
A
la
recherche
du
mariage
de
P
ierre
B
arbary,
j’épluchais
les
registres
lorsqu’un
nom
attire
mon
regard
:
Alon
zo !
Je
parcours
l’acte
et
m’aperçois
qu
’i
l
s’a
git
du
mariage
de
Pierre
Barbary
(mon
ancêtre)
et
de
Pétra
Alonzo
,
née
en
Espagne.
Heureuse
de
ma
découverte,
el
le
existait
bien
cett
e
«
mémé »
espagno
le,
mais
comment
était
-elle
arr
ivée
au
«
fin
fonds
«
du
Périgor
d
blanc au début du 19
e
siècle ?
Pétra
P
aul
a
A
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voit
le
jo
ur
le
30
J
uin
1784
da
ns
la
paroiss
e
de
San
An
dres
à
Vall
adolid
Espagne. Elle
est la
fille de
Nicolas Al
onso et
de Jeanne Macias
qui
se marient
le
17
s
eptembr
e
1773
à
San
An
drès
de
Va
ll
adoli
d,
ils
décèderont
e
n
1809
à
deux
mois
d’i
ntervalle dans un hôpital à Valladoli
d, suite à une forte
épidémie de fièvre t
yphoïde.
Nicolas est
fil
s de
Basilio A
lonzo et
d’Antonia Sant
os, Jeanne, d’A
nton
io Macias
et
d
’Ana
Espin
osa.
Ils auro
nt 9 enfants, 2 filles et 7
sept garçons.
-
Santiago
ALONSO MACIAS né l
e
25 Juillet 1774 à San Pédro d
e Valladolid
-
Rosendo
né le 03 mars1776 à San Pédro
-
Augustin n
é le 02
Septembre 1781 à San Pédro
-
Pablo
né le 15 Janvi
er 1783 à San Andrès de Valladolid
-
Pétra Paul
a née
le 30
juin 1784 à San
Andrès
-
Juan
Pablo né le 26 Juin 1788 à
San Andrès
-
Mari
a Aquilina Alonso née l
e 06 Janvier 1790 à San An
dr
ès
-
Pablo
né le 15 Janvi
er 1793 à La Ascuncion Valladolid
-
Laur
éano né le 24
jui
ll
et 1794 à La Ascun
cion ViIll
abanez Vallad
olid
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
6
Il y a b
eaucoup d’inconnu dans sa vie, entre sa naiss
ance,
sans dou
te a
-elle-vécu à
Vall
adolid avec sa famille, et
sa vie à
Villamblard.
En 180
9 elle accouche à Orop
éza en Espagne d’Antoine, fils de Pi
e
rre Barbary. Son fu
tur
époux,
Pierre étai
t sans doute militaire, rai
son pour laquelle il se trouvait en
Espagne
pendan
t les guerres napoléonienn
es. Peut
-être était-il dans le IIème corps d
e l’armée
franç
aise qui était cantonné dan
s la région d’Oropéza.
En 181
6, on retrouve l
e
co
uple à Villamblard à la naissance de l
eur deuxième
enfant.
Pierr
e et Pétra se son
t mariés à Villamblard le 8 décembre
1824, de cette u
nion naitront
5 enf
ants : 1 en Espagne, An
t
oi
ne et 4 à Villamblard
: Pierr
e en 1816, Anne en 1819,
Jeanne en
1822 et Pierre en
1826.
Seul Pi
e
rre est né après le
mariage de ses parents.
Mariage d’Antoine en le 2
2 s
eptemb
re 1
834 à Montagnac
-la-Crempse
avec Françoise
Bourbon.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
7
Pétra décèd
e à Villambl
ard le 15 mai 1834.
En 1836,
Pierre vit avec
ses
4 enfants. Il est tailleur avec son
fils Pierre comme l’indique
le r
egistre de recensement.
Pierre Barbary
, fil
s
de Pierre et de
Pétra Alonzo
,
naquit à Villamblar
d en 1816, il épouse
Marie Cél
érier, ce sont les grand
s parents de
Lou
is Laf
orêt.
Une de
leur fille, Louise, voi
t le jour le 4 août 1852
à Vill
amblard, elle épouse Louis Laforêt,
Ils auron
t 4 enfants :
- Louise née
en 1883.
- Mari
e
Anne née et décédée en
1884.
- Mari
e
Louise née en 1885
.
- Louis mo
n grand-père maternel né en
188
8.
De père
en fils, les ho
mmes étaient
taill
eurs d’habits et leurs épo
uses
couturièr
es
; Louis, mon grand-père sera
mili
t
aire puis viticulteur
.
Église de V
i
llamblard.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
8
Par Mari
e
P
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ERTR
A
ND
-B
L
A
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CHAR
D
.
BERTRA
ND Jean dit H
enri
,
mon grand
-père.
Sur sa F
iche Matricule, s
on degré
d’ins
truction
est
« 3 »,
Henri
sait
d
onc
lir
e, écrire et c
ompt
er
. Ecrir
e, est un
bien
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mot
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-père
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aligne,
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uns
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re
les
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es
sans
gr
ammair
e
ni
ponctuatio
n
ni
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g
r
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he.
Il
mélange
allègrement
patois,
fr
ançais,
il
chuint
e
,
les
J
et
les
S
sont
des
CH,
il
écrit
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mme
il
parle.
Quand
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compliqué
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lui,
il
ne
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ter
mine
pas
ou
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sont
des
fins
de
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ases
qui
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est
ent
en
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ner
, de p
r
en
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e
la
loupe,
de
mettr
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s
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de
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afin
de
lire
et
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endre.
J’
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l
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non
écrites
par
Henri, j’
a
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.
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curiosité
m’
a
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plus
de
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l
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r
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estin
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ma grand-mèr
e
. Elle avai
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de
correspo
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classées
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année
par
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lors
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aménagements
de
la
maison
f
amiliale
et
l
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décès
de
Maria
en
1968.
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jour. .
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5 ans.
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pèr
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lecture
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?
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
9
Ma
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l
ecture
commence
par
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du
5
Août
1914
et
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datée
du
18
Février
191
9.
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,
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Il
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3. Il décède en 1899.
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N° 07 B
–
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numéro spécial AZ 2018.
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à
la
famille
BARB
Y
,
o
ù
naîtr
a
leur
seul fils P
aul-
Andr
é
le 1
4 Août 1918,
mon
père.
Pétr
onil
le,
belle
-mèr
e
de
Maria,
vit
avec
le
jeune
couple
.
Léonard
dit
Jacques
et
son
épouse
«
la
g
r
oss
e
Maria »,
sont
aussi
métay
ers
au
Petit
-
Mar
s.
Maria
En
ce
déb
ut
d
u
mois
d’
A
oût
191
4,
le
t
ocsin
so
nne
à
C
hampagnac,
Henri,
ses
quatr
e
f
r
è
res
et
tous
leur
s
camar
ades
sa
vent
qu’i
l
f
aut
pa
rtir
r
ejoi
ndr
e
leur ca
serne. A-
t-il pris le tacot
à
la
petite
gar
e
de
C
hampagnac
?
Maria
l’
a
-t-elle
accompagné
jusqu’
à
Br
antôme
ou
Pér
igueux
?
Sur
le
quai
de
quelle
gar
e se
sont-ils
serrés
dans
l
es
b
r
as
une
derni
è
re
f
ois
et
ont-ils
pleuré
ensemble
?
Est
-ce
à
ce
moment
-l
à
que
Maria
lui
demande
de
lui
écr
ir
e
le
pl
us
souvent possibl
e
?
Ses
fr
èr
es
sont
tous
déjà
r
evenus
dans
leur
fo
yer
lor
s
qu’
Henri
r
etr
ouve
Maria
au
Peti
t
-Mar
s
le
1
er
Ma
r
s
1919.
La guerr
e les a tous épar
gnés
.
Henri
Je
r
et
r
ouve
Henri
ains
i
que
Jacques,
Léo
nard
et
Franç
ois
(Emile
r
és
ide
à
Br
antôme)
lor
s
d’une
r
éun
io
n
de
l’Union
Natio
nale
des
C
ombat
tants,
section
de
Champagnac
-de-
Bel
air
à
l’
ass
emblée
Génér
a
le
du
9
septemb
r
e
191
9
qui
a
p
our
but
de
fon
der
une
association
.
Un
bur
eau
est
formé,
Hen
ri
est no
mmé assesseur
.
Dans
mes
papier
s
de
fami
ll
e,
je
n’
ai
pas
r
et
r
ouvé
d’
écrits
d’Henri
si
ce
n’
est
une
signatur
e
app
osée
su
r
diver
s
docu
ments.
Je
pense
qu
’il
n’
a
plus
jamais écri
t
de let
tr
es
.
Il
déc
ède
l
e
3
Octobr
e
19
3
9
au
hameau
de
Cheynoux
de
C
hampagnac
dans
la
maison
qu’
il
a
vai
t
achet
ée
en
192
8 «
à la b
ougie
».
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
11
Par Bern
adette
FONDRIEST
.
CHABA
N
NE
,
la double vie d
’Elie prêtre.
Eli
e
Chaba
nne
,
f
ils
d'Antoine
Chabanne
et
de
F
r
ançoise
Aubarbier
est
un
enf
ant
d'une
f
amille
de
notables.
Ses
parents
ont
le
tit
re
de
Sieur
et
de
Demoiselle
port
és
sur
son
acte
de
nai
ssance
!
De
même
s
on
gran
d
-
pèr
e
A
rnaud
Chabanne
était
Sieu
r
de
Lacos
te.
D'apr
ès
mes
reche
r
ches,
la
f
amille
a
des
liens
de
par
enté
avec
la
f
ami
lle
de
Haut
ef
or
t. Elie est
né à Four de Mar
ty sur la commune d
e Bars l
e
5 f
év
ri
er 1768.
Acte de
naissance d'Elie !
htt
p://a
rchives-num.dordo
gne.fr/pleade342/img-viewer
/etat-
civil
/Bars/FRAD02
410_5MI07004_0
02/viewer
.
htm
l
te p 20
0/546
Sixième
d'une
famille
de
neuf
enf
ants
et
troisième
fil
s
vivant,
co
mme
dans
beauco
up
de f
amille
de notables à cette époque,
les
Chabanne, n'eur
ent sans
doute pas
d'autr
e choix que de diriger Elie
ver
s la prêtri
s
e pour
lui donner une condition
sociale.
Où
a
t
’il
exer
cé
s
on
m
in
istèr
e
?
N
ous
l'
ignor
ons.
Il
est
vr
ai
que
nous
r
etr
ouvons
à La
Bachellerie
un
prêtr
e
du
nom
de
CHABANNE.
S’
agit
-il
de
la
même
pe
r
s
on
ne
mariée
le 0
6 avril
1832 à Bars a
vec Marguer
it
e
Bernar
d
?
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
12
En
déchiffr
ant
l'acte,
on
va
de
surprises
en
surprises
.
Non s
eulement i
l s
e
ma
ri
e,
mais
o
n
lui
découvr
e
deux
enf
ants
de
vi
ngt
-s
ix
an
s
et
vin
gt-quatr
e
ans
!
Ces
d
eux
enf
ants
sont n
és à Bar
s dans
la prop
riété Pu
y
P
e
yr
oux
: Marie en 1806 et Pierre en 1808.
Ils
sont
déclar
és
en
1811
à
la
mairie
de
Fanlac
.
E
li
e
C
habann
e
C
laude
est
déclaré
alor
s
culti
vat
eur
.
I
l mention
ne être le père de ces
enf
an
ts
et Mar
g
ueri
te Bernard, sa
servan
te,
en êtr
e la mère.
Deux enfants Pierre et
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Chabann
e
dont c
i
-apr
ès
l’
acte
de ma
riage de
la
fille
Marie
a
vec
Guillau
me
Laf
a
yss
e
le
05
10
1826
son
cousin
germain (la
mè
r
e
de
Guillaume
étai
t la sœur
d’Elie)
Extrait de l’
a
cte
de mariage de Marie Chabanne
. R
éférence Ad 24
Bms Bars
.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
13
Par Gen
ev
ièv
e
COUL
AUD.
DAILH
AC Tho
mas
,
Soldat de Napoléon
.
Sa vie
Thomas
Dailhac voit
le jour
à Bergerac
le dimanche 0
7
novembre 1
784
. Il est le fils de
Bernard,
marchan
d et Marie Jat
s. Il sera baptisé p
rotest
ant
avec pour p
arrain, so
n grand père
Thomas
Jats et
pour marraine Marie D
ailhac sa t
ante.
Il
va
exercer
la
profess
ion
de
marchand
et
de
succession
en
succession
enrichira le pat
rimoine d
e sa famille.
En
1806,
i
l
e
st
militaire
au
6°
régiment d’infant
eri
e de l
igne, il est nommé
capora
l
le
1
er
janvi
er
1807
et
participe
à
la
campagne
de
Calabre
(royaume
de
N
aples)
en
I
tal
i
e ;
il
est
nommé
fourr
ier
le
6
février
1808
puis
sergent,
il
sui
t al
ors son
régiment
en
A
llema
gne.
Le
1
er
janvier
1810
il
passe
à
la 30 l
égion de g
endarmeri
e im
pér
i
ale, il
est
alors brigadier
à ch
eval.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
14
Le 22
juin 1814, il reçoit d
u maréch
al d’empire Monc
ey, l’au
torisation
de qu
itter l’armée
et de
se retirer à Bergerac,
il a 30 ans.
Le
18 décembre
1817
Thomas épouse
Marie-Rose Blanchard
.
Deux enfa
nts vo
ient le jour
de
cett
e union
:
Bernard,
le 23
novembre 1818,
Jean Daniel (mon
ancêt
re) le 10
septembre 1820
.
Marie-Rose déc
ède 23
sept
embre 18
20, deux
semaines après la n
aissance de
Jean
Daniel. Bernard déc
ède le 23
no
vembre 182
7,
J
ean D
ani
el hérite avec
son
père des biens de sa
mère ainsi que d
e la sœur
de c
elle
-ci décédée
.
Thomas
ne rest
e pas lon
gtemps veuf.
Il épouse à
Colombier,
Le 07
janvier 1
822,
Marie-Sophie Lac
oste.
Signatures des m
a
riés et
témoins
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
15
Ils ont 4
enfant
s,
to
us nés à Bergerac
dans
la «
Grand’
Rue »
Marius
le 29
novembre 1
822, c
ommi
s banq
uier, c
élibataire, il décède
à Bergerac
l
e 31
mars 18
69 ;
Rose
dite Mar
ie Rose le 08
juin 1
825 ;
Marie d
ite Marie Zaida l
e 25
novembre
182
8
;
Elida,
dite M
arie Elida le 22
septembre 1833 ;
Marie Ro
se et
Marie Zaida, r
estent
céli
bataires et
vont t
enir une merc
erie
.
Thomas décède
le 1
9 m
a
i 1859 à
Monbazillac.
Il
a soixante-quinze
an
s
.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
16
Les successions
Thomas hérite
de
sa
mère
Marie Jats
d’un v
ignob
le
sur l
a
co
mmune
de Monbazillac
à
l
a
Gueylardie.
Marie-Rose cohéritière avec sa sœur hérite d’une maison à Bergerac rue du
Mou
rier
, de
divers mobilier
s et sommes d
’argent. Cett
e maison ser
a vendue à
son d
écès.
Avec
l
’hérita
ge
des
parents
de
Mar
ie
Lacost
e,
le
couple
achète
une
maison
place
de
la
sous-préfec
ture
(actuellement
place
Gambetta) ;
puis
en
1824,
le
moulin
de
Ma
lfourat
ai
nsi
qu’u
ne maison et
des pièces d
e vignes à Mo
nbazillac.
Seul
Jean
Daniel
et
M
arie
Elida
auront
une
desc
en
dance.
Jean
Danie
l
aura
une
fi
l
le
unique,
mon
arrière
-
grand-mère
Marguerite,
et
Marie
Elida
un
fils
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Morel
qui
décèdera
célibataire.
De
nombreuses
et
laborieuses
transac
tions
et
donat
ions
ont
été
nécessaires
pour
arriver
à
la
transmission
de
ce
patrimoine
à
travers
les
générations.
Au
fil
des
années,
les
terrains acquis
par
Thomas et
son
fil
s
Jean
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seront
morcelés et revendus ; il
n
e
reste
de
cet
héritage,
au
jourd’
hui,
que
la maison de la p
lace Gambet
ta.
L’essent
i
el
se
trouve
dans
cette
l
iasse
de
papiers,
trouvée
dans
un
tiroir,
sans
dout
e
écrits
à
l
a
fi
n
du
XIX
è
siècle.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
17
Par Anni
e Al
ice MOU
NIER.
ESCORNE Fél
ix.
Mon
arrière-arri
ère-
grand-père
est
né
le
3
aout
184
4
au
Bugue
(Dordogne)
Il
était
au
moins
la
5ème
génération
de
Félix,
là où j'
en suis.
Ses
parents
étaient
Féli
x
E
lie
ESCORNE (18
14-1846) et COLOMBET Marie
-
Jeanne
dite
C
adett
e"
(1817-1896)
sur
laquelle nous
reviendrons.
La
famille
ESCORNE
était
majoritairement
des
menuisiers,
sergeurs,
tisserands,
mais
aussi
maréc
haux
-ferrants,
forgerons,
il
se trouve
même un vétér
inaire.
Tous
signaient
déjà
en
17
39
pou
r
le
plus
ancien
Sosa
connu
actuell
ement
de
cette
lig
n
é
e,
très
nombreux
i
l
est
di
fficile
de
cerner qui est qui, mêmes
prénoms, mê
mes
patron
ymes !
Je
n'
ai
connaissance
que
d'une
sœur de Féli
x, cependa
nt témoin du contra
t
de
mariage
de
son
demi
-frère,
Jean
GUARRIG
UE
issu
du
second
mariage
de
l
eur
mère
:
Marie
-
J
eanne
COLO
MBET
avec
Franço
is
GUARRIG
UE,
p
ropriétaire
agriculteur éga
l
ement.
ESCORNE
Félix,
dit
Dondé
1739 son arrière arrière-grand-père.
Le couple n'a eu
que 2 enfan
ts à ma
conn
aissance,
Berthe
mon
arri
ère-g
rand-
mère
(1872-194
8)
et
Marie
Blanche
(1876-
?) qui ne dut pas vivre longte
mps
car je
n'en
ai aucun
e trac
e
par la suite.
Félix E. en
1864
.
VINT
L'HEURE
DE
SON
EN
GAGLEMENT
MILI
T
AIRE
A
l'âge
de
20
ans,
Félix
partit
au
régiment
probablement
en 1
864.
J'apprends
donc
sur
son
contr
at
de
mariage
qu'il
était
en
1871
soldat
au
septième
régi
ment
de
hussards,
e
n
garnison
à
C
astres,
et
renvoyé
d
ans
ses
foyers
comme
étant
versé
dans
l
a
réserve.
De
ces
7
ans
d'armée
et
proba
blement
de
guerre,
puisqu'il
y
a
eu
des
conflits
dans
ce
laps
de
temps,
ce
que
j'a
i
pu
en
constater,
c'est
qu'à
20
ans
j'ai
un
très
beau
jeune
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
18
homme
en
photo
et
en
1871
une
photo
en
soldat,
Où,
ph
ysiquement
il
semble
marqué,
ayant
même
une
calvi
t
ie
importante
al
ors
qu'il
n'a
que
27
ans.
Qu'a
t'il vécut
?
A t’il été prisonnier en
Alle
magne
comme
je
l'ai
lu
concernan
t
ce
7e
bataill
on
de
Hussards
? J
'ai
bien
peur
de
ne
pas
avoir
la réponse
à temps
pour vous
le faire savoir,
venant juste de lancer une demande afin de
retrac
er son
parcours militaire.
Je
n'ai
collect
é
pour l
'instant
que
ce
résumé
conc
ernant
ce
dit
7ème
régiment
de
hussards.
Talleyra
n
d
est
prom
u
Lieutenan
t
-
colon
el
au
7ème
H
ussard
s
le
05 août 186
9.
Il
était père d
'u
ne petite
Charl
o
tte-Louise-Mari
e-
Thérès
e depuis
le 4 Ju
in.
Il
partic
ipe à la guerre de 187
0
- subi
r
a
le sort de
l'Armé
e
de
Metz
et
partira
en
captiv
i
té
e
n
Allemag
ne,
où
o
n
le
croise
sous
la
plume
de
Henri
C
hoppin, dans
son "Journ
a
l
de
capt
i
vité
d'un
officier
d
e
l'armée
du
Rhin
(27
octobre
1870
-18
mars
187
1)" :
"Bea
uc
o
up
d'anec
dotes
viennent
sous
ma
plume
pour
comp
léter
l
e
tableau
de
la
désolati
on
de
ce
camp
de
toutes
les
misères
.
Je
n'ai
pas
le
courage
de
l'entrepre
n
dre
et,
en
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d
es
temps
meilleurs,
me
plonge
d
ans
les
Rêver
ies
du
marécha
l
d
e
Saxe,
que
le
l
ieuten
ant
-colonel
du
7e
de hussards,
M. de
Talleyrand-
Péri
gord, a
eu
l'amabilit
é de m
e prêter
.
"
L’histor
ique
du
7e
Hussar
ds
n
ous
précise
:
"
Le
lieutenan
t-colonel
de
Talleyran
d
,
rentré
de
captivité,
prit
l
e
comm
andeme
n
t
du
d
ép
ôt
à
la
date du 26 mars (1871
). Il le conservera j
usqu'a
u
12 a
vri
l,
jour de
la
re
ntrée du
colone
l
C
haussée"
.
Il
fig
u
re à l'E
t
a
t-Maj
or du régiment reconst
i
tué à
Castres en
mai
1871
, sur
la ba
se du
Dé
p
ôt du
7e
Hussards,
du
3e
Hussar
d
s
de
Ma
rc
he,
et
d
es
hommes
et
cadr
es
rentrés
de
captivité
. (Hussards
ph
o
tos
.
com).
Félix, placé da
ns la réserve m
ilitaire,
a peut
-être ét
é accomplir des p
ériodes
d'exercices,
je l'ig
nore
donc
enc
ore !
Ainsi rentré dans
ses foyers, il reprit
son mét
ier de Sellier.
ET P
UIS FÉLI
X CONVO
LA EN JUSTES NOCES
AVEC
LA
JOL
IE NIN
A
Félix,
le
24
Oc
tobre
1871
au
Bugue
prit
pour
épouse
Jeanne
COLOM
BET,
sans
profession,
fil
le
de
Jean
Henri
COLO
MBET
,
propriétaire
cultivateur
(1814-1871)
et
Marie
DEL
FOUR
(18
18-1852).
Lorsq
ue
Marie
mourut
Jeanne
n'avait
que
2
ans.
Son
père
l
'ava
i
t
épousée
en
seconde
noce,
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
19
étant
veuf
de
la
sœur
de
Marie
=
Anne
DEL
FOUR,
décédée en 1
845.
Elles
étaient
originaires
de
Coux
-et-
Bigaroque, villag
e
t
out
pro
che d
u Bugue.
Ils
fi
rent
un
contrat
de
mari
age,
sur
lequel
Fél
ix
semble
a
voir
hérité
d'une
somme
assez
i
mport
ante
pour
l
'époq
ue,
suite
à
la
succession
de
son
père
et
de
ses
propres
économies
(noté
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Sa
mère,
elle,
Marie
Jeanne
C
OLO
MBET
étant
remariée.
Nina
quant
à
elle,
se
donne
l
e
droit
d'acc
epter
ou
pas
la
succession de
son
père
le
décès
de
ce
dern
ier
ne
remont
ant
qu'à
un
peu
plus
de
2
mois,
m
ai
s
aussi
se
réservant
pour
plus
tard
celles
de
sa
mère
et
de
son
grand-père
maternel,
sa
grand-
mère
Françoise
Rose
BR
U
(1788-1873)
étant
encore
en
vie.
C
ette
dernière
était
fille
de
bourgeois
du
bourg
d'Urva
l
.
Nina
a
dû
accepter
l
es
cond
iti
ons
de
tous
car
l
es
propriétés
terriennes
et
les
biens
divers
étaient
toujours
dans
la
famille
dans
son
enfance.
Félix
et
Nina
a
vaie
nt
un
po
i
nt
commun
:
ils
étaien
t
cousins
!
Suite
à
des
veuvages
et
remari
a
ges,
il
s
se
sont
trouvés
tous
deux
être
l
es
petit
s-enfant
s
du
couple
Jean
COLOM
BET
(1786-1849)
et
Jeanne
CARBONNIERE
S
(1792-1855)
d'où
ce
cousinage.
Au
plus
haut que
je
sois
remontée,
les
COLOMBE
T
on
t
toujour
s
été
présents sur
le
li
eu
-
dit du
Bugue : Cumon, to
us en tant que propriétaires a
griculteurs. T
ous signaient.
Les
cou
sins
de
Nina
fi
rent
t
ous
de
belles
carrières,
dont
un
c
hevalier
de
l
a
Lég
ion
d'Honneur.
Cette
fami
lle
C
OL
OMB
ET
resta
très
longtemps
très
unie
à
en
juger
les
photos
de
l'album famil
ial.
Quant
aux
CA
RBONNIERES,
g
rande
famille
toujou
rs
a
ttac
hée
aux
f
orges
des
environs,
Mauzens
Miremont,
Les
Eyzies,
où
j
e
les
trouve
Mai
tres
de
Forges
ou
Hommes
d'affaires,
ils
jouissaient
déjà
d'une
certaine
éducat
ion.
Je
trouve
même
le
grand
-père
de
Jeanne
;
H
enr
i
CARBONNIERES
en
voya
ge
d'affa
i
res
sur
l
e
navire
"Le
Souverain"
partant
pour
Saint
-Domingue
en 17
71.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
20
Il
est
noté
:
Taille
grande,
40
ans,
orig
inaire
de
Miremont
(Dordogne),
reli
gion
cath
olique, signé le cap
itaine du
"Souverain"
Je
ne
suis
pas
encore
parvenue
à
r
emon
ter
plus
hau
t
que
1735
,
mais
il
se
trouve
de
nombreuses
présences
d'ESCOR
NE
sur
Mauzens-et-Miremont
et
les
Eyzies,
ce
qui
me
l
a
isse
à
penser
fortement
au
fai
t
qu'ils
furent
égal
ement
d'anciens
forgerons
les
forges
étant
nombreuses
dans
le
coin,
De
nomb
reux
cousins
maréchau
x-ferrants
partageaient
toujours
ce
même
prénom
de
Félix
Hel
ix,
Eli
voi
re
même
Philix
(tous
plus
ou
moins
ayant
subi
de
grandes
variations).
Félix
fi
nit
sa
vie
un
matin
du
mois
de
février
1917
a
l’âge
de
72
ans,
quant
à
Nina
ses petites-filles
(
maman et ma
tant
e
Christiane)
purent
en
profiter un
peu
plus
longtemps
car
ell
e
leur
faussa
compagnie
en 19
48, elle avait 75
ans.
Ainsi
se
termi
nait
la
vie
de
cet
aïeul
hau
t
en
c
o
ule
u
r
d'un
tempéram
ent
b
ien
trempé
à
ce
qu'il
paraît,
je
me
l'i
magine
très
bien,
avec
sa
grande
moustache
et
son
très
fort
a
ccent
roulant les
'R' de vieux
périgourdin.
Félix et
Nina
sur leurs
vieux jou
rs.
Tous deux rep
o
sent da
ns le cavea
u famili
al du Bugue,
au pied d
u
coteau su
rplombé
p
ar
la grotte
de Bara
-B
a
hau,
là, juste au-dess
us.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
21
Par Jea
n
-
Louis
FILET.
FILET Pierre Philémo
n,
Mort pour la France
le lendemain de l’arm
istice.
.
Quelle triste fin, pour ce vaillant soldat qui a fai
t tout
e la
durée
de
la guerre
14-18,
au
sein
du
126
e
régiment
d’In
fanterie.
L’armistice
vient
d’êt
re
signé
depuis
hier
quand
des
gendarmes
viennent lui demander
de rejoindre
illico son
régiment
…
Il
est
né
le
12
avril
1891
à
Saint
-Pardoux-Vie
lvic
dans
le
sud-est
du
département
de
l
a
Dordogne,
fils
de
Jean
Adrien,
cultivateur
et
de
Marguerite
P
hilippine
Fil
et.
Il
aura
une
sœur
Je
anne
Adrienne
plus
jeu
ne.
Un
beau
garçon d’u
n mètre 69, aux
cheveux chât
ains et yeux
bleus,
il sera aussi cult
ivateur.
La
fa
mille
a
v
écu
dans
la
petite
maison
ci-dessus qui est
aujourd'hui l
a ma
irie.
Pas
le
temps
de
fonder
une
fam
ille,
en
191
2, i
l
est
incorpo
ré
au
service militaire
dans
le
126
e
RI.
Lorsque
survient
l
a
guerre,
le
voilà
parti
dès
l
e
2
aout,
à
peine
un
mois
plus
tard
l
e
9
septembre
il
fera
p
artie
des
nombreux blessés à Chatel-Raou
l (au
sud
de
Vitry-le-François),
sans
pour
autant
l’empêcher
de c
ontinuer
le combat
.
Plus
tard,
il
sera
cité
à
l’ordre
du
régiment :
Le
12
septembre
1917,
chargé
d’un
cou
p
de
main,
s’est
vaillamment
élancé
sur
l
a
tranc
hée
all
emande
qu’il
a
minutieusement
fou
illée
;
a
rap
porté
des
renseignements
utiles
et
intéressants
sur
l
a
défense
enne
m
ie.
Le
régiment
est
dans
la
région de Su
ippes en M
arne.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
22
Extrait du jm
o du jour
On
ne
sait
pas
qua
nd,
m
alade,
il
est
venu
en
permission
à
Viel
vic
et
n’a
pu
rejoindre
le
front,
vi
ctime
d’une
maladi
e
pulmonaire.
Jeanne,
sa
jeune
sœur,
s'est
occupée
de
s
oigner
son
frère. Ell
e décédera par la
suite en 1925 à 28 ans,
dont l
a cause est
cert
ainement imputable
à
la
même maladie
.
Le
12
novembre
1918,
au
le
ndemain
de
la
si
gnature de
l’armistice,
les
gendarmes
sont
venu
l
e
chercher,
al
ors
que
sa
m
ère
est
aux
champs,
il
s
l
’insu
l
tent
,
le
menacent
du
Conseil
de
Guerre,
en
le
traitant
de
déserteur ; bo
uleversé,
Philémon
meurt,
vi
ctime
d’un
e
hémorra
gie,
sous leurs
yeux.
Cette
h
istoire
n’aurait
jamais
été
connue,
si
les
gendarmes,
complètement
ivres,
n
e
s
’ét
a
ient
arrêtés
chez
une
voisine
sur
le
chem
i
n
du
retour
pour
l
ui
avouer,
épou
vantés
:
«
Nous
avons
tué
Fi
let
»
,
to
ut
en
lui
e
njoignant de ne pas
en par
ler.
Une
petite
tombe
presqu
e
cachée
par
la
végétatio
n
dans le c
imetière de saint-Pardoux.
Le 12
6
e
Régiment d’
Infanterie de
BRIVE,
où il était soldat.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
23
Par Mary
se
G
RENI
ER.
GRENIER Pierre.
Pierre est né au château de Bridoire,
commune
de
Ribagnac,
en
Août
1811
,
chât
eau
dans
lequel
son
père,
Jacques
GRENIER
était
vign
eron
et
a
exerc
é
aussi
les
fonct
i
ons d
e valet.
Jacques
avait
épousé
Isabe
l
le
BON
le 8
octobre 1806, ég
alement cultivatrice, et
ils étaient emplo
y
és à
Bridoire en 1
809.
Ils ont eu
5
enfants. Pierre est le
3eme de
la fratrie.
Sa vie se divise
en 3 périodes :
1817-1840 : La
Dordog
ne et la vi
e au pay
s
1840-1848 : Pari
s et la
vie o
uvrièr
e
1848-1849 : l’Alg
érie.
1
- L
a Dordogne et la vie
au pays
:
Les
jeunes
années
de
Pi
erre
sont
identiques
à
celles
de
ses
c
ont
emporains
vivant à la c
am
pagne.
Il
y
a
appr
is
le
métier
des
champs
et
de
la
vigne,
mais
il
a
auss
i
par
ticipé
aux
multiples
tâches
que
le
service
au
château
exigeait.
Mon père
m’a
égal
e
ment
appris
les
métiers
de
s
erv
ice,
entre
autres
celles
touc
hant
à
l’habillement
et
la
confect
ion.
En
1831
,
soit
une
année
avant
l
’âge
de
sa
majorité
civ
ile,
ses
parents,
J
acqu
es
et
Isabelle
ont
engagé
une
proc
édure
auprès
du juge de
paix du canton de Sigoulès, vi
sant
à
faire
dresser
et
enregistrer
un
acte
de
noto
riété
attest
ant que
Pi
erre
était
b
i
en leur
enfant.
C
ette
démarche
s’est
révélée
indispensable,
en
raison
de
l’absenc
e
de
déclaration dans
les
livres
d
e
l’état civil
de
la
commune
de
Ribagnac,
sans
que
qu
iconqu
e
ait pu en
expliquer la raison. En février
18
40,
Pierre
s’est
présenté
en
mairie
de
Pomport
,
(Dordo
gne),
pou
r
déclarer
l’enfant
hors
mariage qu’
i
l a eu
avec M
arie Anne Mu
nier.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
24
Cette
déclarat
ion
n’a
pu
êtr
e
prise
que
partiellement
en
compt
e,
dans
la
mesure
où
pour
l
a
m
air
ie
de
Pomport
,
il
n’avait toujo
urs
pas d’existence lég
ale, l’acte
de
notoriété
n’étant
jamai
s
arrivé
depuis
le
bureau
d’enregistrement
de
B
erg
erac
où
il
séjournait
depuis 18
31.
L’enfa
nt
fut
prénommé
Pierre,
né
pour
l’état
civil
de
Marie
A
nne
Munier
et
de
père inco
nnu.
Le
12
mai
1840,
en
possession
de
son
acte
d
e
n
otoriété,
dûment
homologué
par
l
e
tribunal
d’instanc
e
d
e
Bergerac
le
7
mai
1840
,
P
ierre
et
Marie
Anne
se
sont
mariés,
en
présence
de
Jacques,
mais
en
l’absence d’Isabelle,
sa m
ère, qui
ne
lui
avait
pas
donné
son
consentement
.
A
va
it
-elle
un
autre
projet
pour
l
ui ?
Toujours
est-il
que
ce
désacc
ord
semble
être
la
cause
de
son
exode à
Paris.
L’ac
te
de
mariage
qui
a
été
dressé,
faisait
ég
a
lement
état
de
la
reconnaissance
de la légitim
ité de l’
enfant
né ho
rs mariag
e
.
Quelques
mois
après
le
mariage,
Pierre,
Marie
A
nne
et
l
eur
enfa
nt
quittaient
la Dordo
gne pour
rejoi
ndre
Paris
2
- L
eur vie à Paris.
Ils
ont
habité
le
9eme
arrondissement ;
arrondissement
très
popula
ire
ou
s’entassaient
ouvriers,
petits
artisans,
et n
ouveaux arr
ivants.
Pierre
gagna
it
sa
vie
en
étant
tailleur
d’
habits,
activité
très rép
andue à
l
’époq
ue…
Pierre
participe
à
l
a
révolution
de
févr
ier
1848
qui
fait 10 000 morts. I
l est
blessé
au
bras gauche, a été ramassé sur
la
barricade,
transporté
chez
M.
Dutaitre et soigné par l
a mère de
ce
monsieur.
S’i
l
n’a
pas
été
fusillé, c
’est grâce à sa b
lessure.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
25
3
– L’Al
gérie.
A
cette
époque,
l
’Algérie
vi
ent
d’être
conquise
et
es
t
en
cours
de
colonisation,
don
c
Pierre
et
sa
famille
partent,
avec
le
2eme
convoi
et
a
rrivent
en
A
lgérie
en
fi
n
d’année
1848,
où
il
s
ont
eu
une
concession
de
15ha
sur
l
e
territoire
de
Saint
A
imé
dans
l’
Oranais,
à
Arzess
exactement
.
Ent
re
temps,
Eugénie
est
v
enue
agrandir
la
famille.
Ell
e
est
née
l
e
16
août
1841
et
Marie
Anne
était
de
nouveau
enceinte
de
leur
3e
me
enfant,
Louis
(né
en
1849),
l
ors
de
leur
départ
en Algérie le 15
octobre 18
48 avec le 2
eme con
voi.
Pierre,
(décédé
le
23
octo
bre
18
49),
son
épouse
Marie
Anne
(décédée
le
18
octobre
1849
)
et
leur
dernier-né
Louis,
meurent
à
la
fin
de
l
’année
18
49,
du
choléra,
épidémie
survenue
dans
l
a
région.
Ils
l
a
issent
2
orphelins
en
bas
-âge,
Pierre
et
Eugénie.
Ceux-ci
sont
recueillis dans un couvent, puis plac
és dans une famille d’ac
cueil à
Relizane (
Algérie).
La photo
ci-dessous.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
26
Par Sylvi
e DEBUT
.
Henri BOIS
SEAU.
Un grand-p
ère partit trop tô
t
.
Les origi
nes
BOISSEAU
est
u
n
nom
de
fa
mille
dérivé
de
BO
ISSEL
mais
c’est
aussi,
entre
autre,
l
a
mesure
de
capac
ité
pour l
es grains. C
e
nom m’a
été
tran
smis
par mes
ancêtr
es
origina
i
res
de la
commune
de LISL
E et de
ses environs fa
isant part
i
e du cant
on de BRANTOME.
Mon
grand-père,
Henri,
né
le
26
janvier
1900
à
RO
CHEREIL,
commune
de
L
I
SLE
,
est
l’enfant de
Denis
BOISSEAU,
âgé
de
35 ans
et
de
Noémi
e
DEM
OULIN
S, âgée
de
20
ans
exerçant
tous
deux le métier
de cu
ltivateur, q
ui valut à
Noémie, en
1928,
la médaille
d’
honneur agricole
.
Les t
émoins de
cett
e naissanc
e,
domiciliés à L
ISLE,
sont
Mathu
rin COUSTILLAS,
cabaret
ier âgé de 39
ans
et Pierre BE
SSINE,
chaisier, âgé
de 32
ans.
En
1901,
i
l
habite
à
LA
ROCHETTE
au
n°
168,
avec
s
es
parent
s
et
ses
grands
-parents
maternels Antoine DEMOULINS et
Marie COLOM
BEIX, âg
és respectivemen
t de 63
ans et
57 ans,
exerçant
le métier de
cultivateur
tous
l
es deux.
En
1908, une
petite sœu
r vint a
u monde et
elle se nommait E
va.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
27
L’adul
te
Il
de
vi
nt
un
h
omme
aux
c
heveux
chât
ain
clair
et
yeux
bleus
mesurant
1,66
m
qui
ne
l
aissa
pas
ma
grand-mère,
Marie
DUPUY
née
à
LA
MONERIE,
commune
de
LISLE,
indifférente.
Cet
amour
a
e
u
pour
conséq
uence
une
g
rossesse
avant
mariag
e
.
Un
garçon
est
né
et
a
ét
é
bien
fêté.
Les
témoins
partis
à
pieds
pour
la
déclaration
à
la
Mairie
qui
était
à
que
lques
km,
se
sont
arrêtés
sur
le
chemin
pour
annoncer
l
a
naissance.
Bi
en
sûr
c’
était
l
’o
ccasion
p
our
boire
un
verre
ensemble,
mais
après
quelques
maisons
v
isitées,
l
a
naissance
a
été
déclarée
avec
une
journée
de
décala
ge
et
.
cet
enfant
qui
d
evait
s’appeler
Gabriel
Maurice,
a
été
déclaré
Maurice
Gabriel
.
Il
a
été
reconnu
par
le
mariag
e
de
ses
parents
le 1
er
octobre
1920.
Henri
a
effectué
son
service
militaire,
qui, depuis
l
a
loi
de
1905,
durait 2
années.
Il
incorpora
le
21
è
me
régiment
d’art
ill
erie
au
mois
de
mars
19
20
et
fu
t
nommé
P
remier
Canonnier
conduc
teur
en
oct
obre.
Il
fut
envoyé
en
dispon
ibilité
av
ec
certificat
de
bonne
conduite
en
mars
1922
.
Il
passa
dans
l
a
réserv
e
de
l
’armée
active
classé
dans
l’affectation
spéciale
en
qualité
d’ho
mme d’équ
ipe jusqu’
en 1924.
Le chang
e
ment
de vi
e
En
1922,
ne
voulant
pas
continuer
la
vie
de
cultivateur
de
ses
parent
s
et
ancêt
res,
il
prit
fem
me
et
enfant
et
s’installa
à
CA
MBR
A
I
dans
le
Nord
où
il
fut
embauché
aux
Chemins
de
Fer.
Un
deuxième enfant,
Robert,
est n
é en 1926.
En
1932,
il
déménagea
à
SOLESMES
où est
né
mon père, René,
en
19
34.
En
1937,
il
posa
ses
cart
ons
et
valises
dans
l’Aisne à
SAINT
-QUENTI
N,
où je
suis
née,
et
habita
une
maison
mise
à
disposition par les chemins de fer qui
de
vi
nt
la
SNCF
le
1
er
janvi
er
1938.
Il
resta
dans
l
a
cité
des
cheminot
s
de GAUCHY,
petit v
illa
ge
proch
e
de
SAINT-QU
ENTIN,
jusqu’en
1955,
année de
sa ret
raite.
La retrai
te
Obligé
de
quitter
l
a
cité
des
cheminots,
i
l
emménagea
avec
sa
femme
dans
une
maison
en
location
dans
une
rue
du
centre-vill
e
de
SAINT-QUENT
IN.
Son
désir
aurait
été
de
retourner
v
ivre
à
LISLE,
mais
ma
grand-mère
voulait
rester
près
de
ses enfant
s et
petits-enfant
s.
1960
,
ma
naissance
et
la
petite
fille
que
mes
g
rands-par
ents
n’ont
pas
pu
avoir,
n’ayant
eu
que
des
g
arço
ns
qui
l
eur
ont
donné
des
petits
fil
s,
allait
deveni
r
leur
centr
e d’int
érêt.
Mon
grand-père
était
devenu
un
homme
aux
cheveux
bl
ancs,
très
élégant.
Il
se
promenait
beauc
oup dans
la
ville et
était
surnommé
« Jean
Gabin »
ayant
la
m
ê
me
allure
physique
et
une
chevelure
aussi
abondan
te.
Mais
malheureuse
ment,
je
n’ai
pas
pu
lui
rendre
l’amour
qu’
il
m
’a donné
car je
me
souviens
avoir
eu
peur
de
lui
au
point
de
me
cacher sous
la
table
quand
il
arriv
ait.
Cette
attitu
de
était
dû
au
fai
t
qu’il
n’avait
pas
perdu
son
pat
ois
périgourdin
et
la
petite
fil
le
que
j’étais
ne
comprenait
pas
ce
grand-père
qu
i
n’hésitait
pourtant
pas
à
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
28
passer
l
a
nuit
dans
un
autre
l
it
po
ur
calmer
les
peurs
que
j’avais,
en
me
laissant
dorm
ir
avec
ma
grand-mère.
Pour
l
es
repas,
il
n’avait
pas
oublié
ses
origines
et
commenç
ait
toujours
par
de
la
soupe
dans
laquelle
il mettait
du
vin
avan
t
de
la finir,
fa
chabròu.
Ses
pl
us
grands
voyages
ont
été
l
es
allers-retour
s
en
train
de
S
AINT-QUENTIN
à
LISLE
pour rendre visite à
ses parents.
Mais
un
voyage
qu’il
a
fait
po
ur
venir
m
e
chercher
chez
son
fi
ls
ai
né,
Maurice,
qui
vivait
en
Normandie
où
je
passais
mes
vacances,
m’a
laissé
un
souvenir
mémorable.
Départ
de
l
a
m
a
i
son
de
m
on
oncle
en
bus
jusqu’à
la
gare
de
CAEN
où
mon
g
rand-père
m’instal
l
e
dans
le
train et s’en va.
A 10 ans, l’imagination vous
fait
vivre
des
moments
pathétiques
et
l
a
peur
de
l
’ab
andon
s
’installe.
Mais
non,
il
revient
un
sandw
i
ch
à
la
main
ne
s’ét
ant
pas
rendu
compte
de
l
’i
mpact
que
cett
e
absence
avait
eu
sur
sa
petite
fille,
trop
cont
e
nt
de
n’avoir
pas
o
ublié
qu’elle
aurait
peut-êt
re faim pendan
t le voyage.
Arrivée
chez
mes
grands-parents,
trop
contente
de
raconter
l
’anec
dote
de
l’abandon
à
ma
g
rand-mère
qui
n’a
pu
s’empêch
er
de
le
réprimander
en
lui
précisant
qu’il
ne
devait
pl
us
faire
ce
l
a
maintenant
comme
il
le
faisait
avec
ses
fils
à
l’époque où i
ls retournaient en
famille sur
la terre d
e leurs anc
êtres.
La fi
n de vie
Décembre
197
1,
une
congestion
cérébrale,
l
’AVC
d
e
not
re
époque,
l
’a
emporté
en
un
mois.
Au
décès
de
mon
grand-père,
l
e
secret
de
fa
mille
q
ue
ma
grand-mère
me
cachait
honteusement
tomba,
sa
grossesse
avant
l
e
maria
g
e
qu
i
est,
pour
moi,
la
conséquence
de
l
eur
amour
qui
a
duré 52
ans et
qui
sera
i
t
v
isible
sur un arbre, à
côté de Ro
chereil, découvert
par
l
eur
fils
aîné,
où
un
cœur
avec
un
H
et
un
M
ont
été
g
ravés.
Quelques
m
ois
après,
ma
grand-mère,
envahie
par
le
chagrin,
mourrait.
Elle
avait
arrêté
l
e
traitement
qui
la
préserva
it
de
l’infarctus
qu’elle
a
fait
en
avril 1972.
Il
n’a
pas
eu
le
temps
de
me
transmett
re
son
amour
pour
le
Pér
igord
qu’il
a
dû
quitter
jeune
pour
acqu
érir
une
meilleure
situ
ation
mais
dont
il
avait
gardé
l’acc
ent
p
our
ne
pas
perdre
ses
ra
cines,
il
a
su
les
trans
m
ett
re
à
mon
père
qu
i
n’a
pas
manqué,
lors
d
e
nos
retours
de
vacances,
de
faire
une
halte
chez
nos
cousins
du
Périgord
où
l
a
petite
fille
de
Henri
et
Marie
a to
ujours
été bien reçue.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
29
Par Jea
n
-
Louis
FILET.
Ida FILET.
Ma mémé, si douce
.
Sa famille de Saint
-Rém
y.
Catherine
Fil
et
est
née
à
Sa
int-
Rémy
(Dordogne),
le
1
8
janvi
er
1895.
Elle
est
la
fille
de
:
Jean
Filet
(né
le
21
octobr
e
1854
à
Lalinde
(24),
fils
de
jean
le
jeune
et
Marie
Marche).
Et
de
C
atherine
Cha
ssaigne
(née
le
24
décembre
1871
au
Fl
e
ix
(24)
à
Virolle,
fille
de
Jean
Chassaigne
et
Marie
Geneviève
Gaure
l
).
Parent
s
qui
se
sont
mariés
le
28
septembre
1890
à
Saint
Rémy.
Le
couple
aura
3
fi
lles
(Félicia,
Catherine
et
Jeanne) et 1 garçon =
Jean. en 190
5, à
peine
plus
d'un
an
après
la
naissanc
e
de
J
ean,
Catherine, la mère
décédera
à Saint
-Rémy.
Elle
a
donc
le
prénom
de
sa
maman :
Catherine
comme
on
peut
aussi
le
voir
sur
le
rec
ensement
de
1901.
Pourtant
tout
le
monde
la
connait
uni
que
ment
avec
le
prénom
« IDA ».
Ma
i
s
d’où
vient
donc
ce
prénom
inconnu
dans
la
famille
?
Trop
jeune pour poser la
question aux
anciens, et
mon
père
n’en
savait
pas
plus,
aujourd’hu
i
je
n’
en
saurais
r
ien.
Son
fut
ur
mari
,
aussi
son
cousin
germain,
avait
auss
i
un
préno
m
d’usage
différent
de
son
préno
m
de
baptême.
Sa vie de fem
me.
Elle
vient
juste
d'avoir
18
ans
lorsque
est
envisa
gé
le
mariage
avec
Antoine
appelé
Félicien
Filet,
né
à
Pi
neui
lh
(Gironde),
l
e
22
juille
t
1889,
fi
ls
d'Antoine
Filet et M
aria Gueybaud.
Leurs
pères
ét
ant
frères,
i
ls
ont
pour
grands
parents
en
commun
Jean
Filet
et
Marie
Marc
he
et
d
onc
son
t
co
usins
germains.
Ce
qui
a
nécess
ité
l
ors
du
mariage,
une
dispense
pour
consan
guinité
au deuxième degré
.
Leur mariage a l
ieu le 21 juin
191
3
à
Saint-Rémy
en
Dordogne
chez
C
ather
ine
Ida. C
’est à Eynesse dans la
Gi
ronde vo
i
sine,
qu’ils
auront
l
eurs
cinq
enfants,
au
château
du
Barrail.
Félicie
en
1914,
puis
Georgette,
Marguerite,
P
ierre et
Lucet
te en
1929.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
30
Bien
qu'ayant
perdu
la
vi
sion
d'un
œil
suite
à
un
coup
de
sabot
de
cheval,
Antoine
participera à
l
a guerr
e 14-18.
Vers
1925,
à
cause
d'une
insolation
et
une
mauvai
se
intervention
subie
à
l'hôpital,
elle
deviendra
sourde
pour
le
restant
de
sa
vie
.
Vers
1950,
l
a
famill
e
sera
domiciliée
à
Jarnac, toujours
à
Eynesse.
Elle
avait
le
don
de
sentir
les
champ
ignons.
Lors
de
v
acan
ces
chez
el
le,
à
pei
ne
âgé
de
onze,
elle
me
tendait
un
panier
et
je
comprenais
que
je
devais
aller
dans
l
e
bois
non
l
oin
de
la m
aison. Elle m
’avait appris à ramasser
les
champignons,
juste
ceux
qui
sont
comestibles.
Ensu
ite
Ida
sera
chez
sa
fille
Lucet
te,
au
Pont-de-La-Beauze
et
enfin
à
Pineuilh, t
oujours en
Gironde.
Il
décédera
à
Eynesse
(Gironde),
le
17
J
u
illet
1951,
âgé
de
61
ans.
El
le
décédera
à
Pi
neuilh
(Gironde),
le
27
oct
obre
1972,
âgée
de
77
ans.
Leur
sépulture
est
dans
le
c
imetière
d'Eynesse.
Le bac
d
’E
ynesse.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
31
Par Anni
e Al
ice MOU
NIER.
JACOUTET.
Le pépé « J
antou ».
Une vie
simple, tranquille
et heureuse je pense
Jean François
Xavier
Jacoutet
" Pépé
Jantou " est
né le 3 Déc
e
mbre 1
900 dans ce joli
petit village :
Le Bugue,
Al Buga en o
ccitan
(Dordogne)
-
Jantou
est
mon grand-père
maternel.
Il
était
le
fils
ai
né
de
Jules
Jacout
et,
peintre
en
bâtiment
et
négociant
en
noix
et
Berthe
Esco
rne
toujo
urs
négociante
en
1921,
après
l
e
décès d
e Jules en 1
917.
Jules Jacoutet
et
Berthe Escorne.
Un
frère
Pi
erre
Jacoutet
ét
ait
né
en1904
au
Bugue,
où
il
vécut
toute
sa
v
ie.
I
l
y
est
décédé
en
2001.
Il
avait
épousé
Denise
Riaud
en
1929.
Denise
tenait
épicerie
parisienne
(clin
d'œil
à
Janto
u
parti
à
Paris
?)
t
andis
que
Pierr
e,
électricien
ten
ait
auss
i
son
petit
ma
gasin
quelques maisons
plus lo
in
dan
s la rue pr
incipale du Bugue.
Il
a
cepend
ant
toujours
gardé
un
peu
l'amertume
de
n’avoir
pu,
comme
son
frère,
poursuivre
un
peu
d'étud
es,
l
a
cause
en
é
tait
le
décès
de
leur
père
....
Berthe
était
une
femme
timide
et
effacée
et
n'a
visiblement
pas
eu
le
courage
de
maintenir
leurs
entreprises
de
peinture
e
t
l
'ate
li
er
d'enoiseuses
(phot
o
ci-contre).
Bah
il
ne
s'en est pas trop mal
tir
é non plus le
ton
ton.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
32
Gens
simples
mai
s
de
par
leurs
origines
de
propr
iétaires
terriens,
bourgeoises,
voire
notable
s
en
remontant,
ils
avaient
gardé
au
fond
d'eux
une
l
égère,
mais
c
ertain
e
condescen
dance
tout
de
même !
Les deux "p
'tits frères
Les
deux
"frangins"
étaient
restés
très
liés,
au
point
qu'à
la
fi
n
de
leurs
vies
respect
ives,
ils
s'appelaient
toujours
"
Mon
petit
frère
"
ou
"
Mon
grand
frère
".
C
'était
très
att
endrissant,
cela
a
dû
me
marquer
puisque
j'en
sui
s
au
même
po
int,
à
l
'heure
qu'il
est,
nos
soi
xantaines
passées,
j'appelle
toujo
urs
l
es
mi
ens
:
"
mes
p'tits
frères
"
64
et 6
1 ans !
Ils
n'avaient
qu'une
seule
tante,
sœur
de
Jules,
J
oséphine
Elyzabeth
,
institutrice
m
ariée
à
Pierre
Cambelet
originaire
d'Urva
l
également
i
nst
ituteur.
Ils
commenc
èrent
leur
carrière
au
Bugue
et
la
terminèrent
à Paunat
.
Berthe,
ell
e,
était
enfant
uni
que,
une
sœur
Marie
Blanche
née
en
1776
,
n'a
visiblement
pas véc
u.
Petite
fa
mille,
cependant
partageant
des
liens
très
forts
avec
leurs
cousins
surtout
de
la
famille
C
olomb
et
et
Cambelet,
pour
preuve
l
es
nombreuses
phot
os
en
leurs
présenc
es
et
les
sempiternelles
v
i
sites
aux
cou
sins
l'été
au
mois d'août
.
Jantou,
le
très
calme
(bien
qu'ayant
un
caractèr
e
bi
en
déterminé)
et
Pierre,
l'intrépide,
faisaient
partie
d'une
équipe
de
rugby, cell
e de
la
Farge,
car il
y
en
ava
it
une
autre cell
e
de
de
la
place
de
la
Mairie
ou
du
Cingle.
Lorsqu
e
l'une
rencont
rait
l'autre,
il
parait
que
cela
donnait
de
belles
bagarres
en
perspective,
ça
ne
rigolait
pas
il
y
avait
de
la
castagne
dans l
'air
.
Sur
la
photo jointe
Jantou
tient
l
e
b
allon
en
bas
à
dro
ite
et
Pierre
est
juste
au
milieu
sous
l
e
plus
grand
enfant.
Je
c
ite
.....
Son amour
pour le
rugby
n'a
jamais
été
démenti
car
je
me
souviens,
moi,
des
matches
à
P
aris
au
stade
de
Colombes
où
pépé
m
'emm
enait
juchée
sur
ses épaules.
Tout
sem
blait
paisible,
pas
non
plus
de
soucis
majeurs,
jusqu'au
mois
de
Mars
1917
où
Jules
le
papa
fût
emport
é
par
une
grippe
espa
gnole.
Berthe
avait
gardé
l'entreprise
d'enoiseuses
et
je
l
'y
trouve
encore
en
1921
,
mais,
femme
i
nflu
ençable
et
très
croyan
te,
el
le
courait
à
l'église
dès
qu'elle
entendait
les
cloches
sonner
et
ce,
dès
l
e
matin
(ça
n'est
pas
peu
dire,
l'église
étant
juste
derrière la maison !!!!!!)
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
33
*
E
n
19
13,
des
différents
q
uartiers
du
Bugue
surgirent
des
équi
pes
r
i
vales.
Les
red
outables
minimes
de
La
Fa
r
ge
r
enc
ontraient
l
eurs
adversa
ires
de
la
Place
de
la
Mairie
ou
du
Cingle.
La
guerre de 1
4-18 em
p
orta bon nombr
e d'entre eux. (Col
l
. Jacoutet
)
Les jeunes de l’éq
u
ipe de
rugby de
la Farge
.
*
(paragraphe
de
Mr
Bertrand,
p
hoto
privée
famille fourn
ie par mon grand oncle
P
ierre)
Elle
n'a
donc
pu
con
tinuer,
n'ayant
plus
l
a
poigne
pour.
Les
bons
grands
-
parents
Escorne/Colombet
on
t
to
ujours
veillé
sur
les
deux
petits
pas
ri
ches,
m
a
i
s
pas
dans
le
besoin
non
plus.
Il
était
sel
lier,
vétéran
de
l
a
guerre
entre
1864
et
1871
dans
l
es
hussards.
N
ina
était
propriétaire
terrienne
à
Cumon.
Nina
...
Nina
!
J’adore
ce pr
énom :
N
ina !
Félix ESCORNE et
Nina COLOMBE
T
Félix
l
e
g
rand-père,
haut
en
couleur
à
ce
qu'il
parait,
est
déc
édé
en
191
6
et
Jules
à
peine un an plus tard, Jantou et petit
Pierre
fu
rent
donc
couvés
et
adulés
par
Berthe
et
N
ina
restées
veuve
s
presque
en
même
temps
.
Cette
dernière
décida
donc
de
vivre
à la
Farge
avec
sa
fille
et
s
es
petits-
fils Jantou et
Pierre.
Mais reven
ons sur m
on Jantou !
Jantou
av
ait
fait
des
études
second
aires :
pensionnaire
à
Périgueux
?
Angoulême
?
J
e
ne
sais
pas,
toujou
rs
est
-il
que
je
le
vois
en
u
niforme
d'
étudiant
sur
certaines
phot
os.
À
20
ans,
il
part
faire
l'ar
mée
à
Angoulême
et
là,
ça
ne
ratait
jamais,
lorsque
nous
alli
ons
passer
notre
mois
d'août
au
Bugue
nous
passions
toujour
s
devant son ancienne caserne
(on ne risquait
pas
de
l
a
l
ouper
!!!)
Nous
avions
un
rappel
de
clairon
au
passage
du
grand
portail
du
177ème
régiment
d'Infanterie
d'Angoulême.
"Hé
petits
!
Pépé
a
passé
ses
20
ans
là
derrière
ce
grand
portail
",
je
l’entends
encore
avec
ce
lég
er
accent
qu'il
avait
gardé
malgré
sa
vie
parisienne,
Oh
!
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
34
Moins
fort
que
celui
de
tonton
Pierre,
mais
tout
de même chan
tant.
Au régime
nt.
S
a toute
nou
velle
vie de par
isien
Puis
Jantou,
comme
beaucou
p
de
jeunes à
l'époque,
est
monté faire carrière à
la
capitale
.
E
l
égant,
présentant
bi
en,
v
o
i
ci
sa
photo
de
nouveau
Parisien
vers
les
années 1
923/2
4.
Il
est
entré
à
la
maison
CH
ERAMY
/
HOUBIGANT
/
Jean
D'ESTRÉ
E
(qui
ne
conn
ait
pas
l'eau
de
to
ilette
"
H
pour
homme
"
?)
Où
il
y
a
fait
carrière
de
son
arrivée
dans
la
capital
e
.
...
J
usqu’
à
sa
retraite.
Ses
débuts
furent
en
tant
que
représentant
et,
à
l'heure
de
la
retraite,
il
était toujou
rs qualifi
é
de représentant
, m
ais
cadre.
Son grand amour
- mam
y Alice
Tout
à
côté
de
la
Place
de
la
Farge,
le
Maire
du
vi
llage
à
l'épo
que,
avait
en
pension
une
petite
parisie
nne,
très
joli
e
brunett
e
avec
de
très
très
l
ongs
cheveux
noirs,
de
joli
s
yeux
noisette
répondant
au
doux
prénom
d'ALICE.
Timide,
même
secrète,
sûrement
un
peu
triste
:
"
ALICE
".
Ali
ce n'ava
i
t pas eu de chance, sa maman et
son
petit frère
étaient
décédés eux
aussi
de
la
gri
ppe espagn
o
le
en
1916
,
son
papa
était
à
la
guerre,
ses
oncles
aussi
:
el
le
avait
8
ans,
son
papa
ayant
été
gazé
durant
la
Grande
Guerre,
se
trouva
à
l'hôpital
militaire
avec
le
Maire
du
Bugue
qui
devai
t
rentrer
chez
l
ui.
Le
papa
d'Alice,
lui
devait
repartir.
Ils
se
li
èrent
d'amitié
et
A
lphonse
lui expliqua son malheur
et il fut conclu qu'i
l
accep
ta
de
prendre
Al
ice
comme
pensionnaire,
(ma
mèr
e
a
encore
les
carnet
s
de
comptabilité
très
bien
tenus,
de
la pension de
m
amy)
....
La photo de
l'au
-
revoir juste
avant le départ
pour le BUG
UE ....
Comme leurs cœ
urs dev
aient êt
r
e gros .
...
!
La
guerre
finie,
le
papa
d'Al
ice
en
rentra
m
alade,
très
malade
du
camp
de
la
Courtine (Creuse) et ne
pût reprendre Alice,
il
continua donc
de
p
ourvoir
aux
besoins de
sa
petite.
I
l
mou
rut
quelques
c
ourt
es
années
après,
A
lice
av
a
i
t
alors
16
ans.
Son
papa
était
originai
r
e
du
Pas
-de-Calais
:
Berck
sur
Mer,
et
sa
maman
était
de
la
Nièvre. Alice,
elle ét
ait née
à Paris en 1
908
.
Il
n'y
a
que
très
peu
de
temps
que
j'ai
découvert
,
sur
l'acte
de
m
ariage
de
mes
grands-parents
que
Mr
GLENE
était
devenu
le tuteu
r de mamy.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
35
Il
me
pla
it
à
croire
que
l
e
coup
de
cœur
l'un
pour
l
'aut
re,
entre
la
petite
Ali
ce
et
Jantou,
a
débuté
dès
leur
enfance
;
sinon,
Ali
ce
n'aurait-elle
pas
rejoint
sa
famille,
ses
oncles
étant
rentrés
de
la
guerre
?
Ell
e
avait
deux
onc
les
côté
paternel et
un côt
é maternel dans la Nièvre.
Je sais qu'ils ava
ient voulu
l'accueil
lir.
Ils
s
e
marièrent
en
1929
au
Bugue
et
je
pense
repartirent
à
Paris,
cette
fois
ensemble,
car
maman
y
e
st
né
e
1
an
après
en 19
30 et t
aty en 1931.
Après
quelques
brefs
changement
s
d'arrond
issements,
il
s
se
sont
fixés
dans
le
14ème,
arrondissement,
rue
Sarette
où
je
les
ai
toujours
connu
s
y
demeurer
et
où
je
suis née d'
ailleurs.
Ali
ce
au
début
de
sa
vi
e
active
avait
été
postière
puis
i
nstitu
trice
au
Bugue
et
à
Paunat,
elle
c
ontinua
un
peu
à
Paris
da
ns
l'école
d'un
cousin
Colombet
y
étant
directeur,
mais
quelque
temps
après
l
a
naissance de
l
eur
deux
i
ème fille,
Christiane,
elle,
déc
ida
de
chang
er
et
com
mença
une
carrière
diff
érente,
cet
te
fois
dans
les
assuranc
es : A
ssuranc
e "La France" où je l
'ai
toujo
urs
également
con
nue
travailler
en
tant
que chef
de bur
eau à la compt
abilité.
Enfin
à
l
a
retraite,
i
ls
reprirent
l
e
chemin
du Bugue
et
de
l
a
place de
l
a
Farge.
Ali
ce
mourut
en
1977
à
Antonne suite
à
un
AVC,
elle
avait 69
ans.
Pour
la
première
fois
de
ma
vie,
j'ai
vu
m
on
g
rand-père
pleurer
et, tou
jours fier, se redresser
d'un seul coup
comme
pour
ne
pas
nous
montrer
sa
douleur.
J
anto
u,
l
ui,
nous
a
quittés
en
1985
à Trélissac,
à l'âge de 84
ans.
Mariage de
Jantou
et Alice 1
929
Ils
fure
nt,
je
n'en
do
ute
p
as,
très
heureux
car
maman
et
ma
ta
nte
m'ont
d
it
ne
jamais
les
avoi
r
en
ten
dus
se
di
sputer,
un
simple
mot
ou
si
gne
s
uff
isait
à
recadrer
la
situation calmem
en
t
sans
bru
it.
De
le
ur
amou
r
naquit
Jeann
ine,
ma
maman,
qui
eu
t
3
enfants
d
ont
moi,
et
5
petits-enfant
s.
Maman
est
partie
vivre
au
Bugue
dès
sa
pré
-retraite
car
elle
a
v
ait
choisi
un
Buguois
d'origine
comme
compagnon
.
Ma tante Christiane a eu 1 enfant
et
2
petits-enfant
s,
e
lle
vi
t
tou
jours
à
Versailles près d
e son
fils, avocat
.
Vie
tranquille,
sans
histoire,
sans
cris,
posée,
sans
soucis
particuliers,
peut-
être
dû
aux
traumatis
mes
de
leur
enfance
du
fait
d'avoir
perdu
to
us
deux
leurs
parents
très
jeunes.
Une
vi
e
et
un
amour
tout
en
harmonie,
malgré
la
traversée
de
la
Second
e
Guerre
Mondiale,
pendant
laquelle,
du
rest
e,
Jeannine
et
C
hrist
i
ane
furent
envoyées
au
Bugue
pendant
une
année c
hez leur grand-mère Bert
he.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
36
Si
nous
Parlions
un
p
eu
de
nos
vacances b
uguoises
?
Mes
g
rands-parent
s
Jacout
et
passaient
nous
prendre
aux
Sables
-
d'Olonn
e chez nos
grands-parents paternels
où
nous
avions
passé
le
mois
de
Juillet
:
journées
pl
age
....
Pas
d'heure
pour
manger,
se
coucher,
cool,
liberté
totale,
super !
....
Oui,
mais
au
Bugue,
là,
ça
n'était
plus
l
a
même
chanson
:
bien
se
tenir
à
table,
messe
l
e
dimanche,
robe
en
broder
i
e
anglaise
pour
m
oi,
chemises
bl
anch
es
pour
mes
deux
frères,
prière
le
soir
(
pfft)
Mamy
était
très à
cheval
sur
l
es bonnes manières
;
quant
à
l
a
sieste
de
pépé,
je
l
'entend
s
encore ronfler,
je
me demande s'il ne
fa
isait
pas
trembler
la
Farge
!
À
son
réveil,
c'était
les
balades
dans
les
coteaux
ou
dans
les
villages
al
ento
urs
ou
encore
la
tournée
des
cousins
et c
ousines de pépé.
Pépé
Jantou
aimait
beauc
oup
la
pêche :
il
partait
sa
canne
su
r
l'épaule
en
sifflotant
(je
n'ai
pas
le
souvenir
qu'il
ait
ramené
g
rand-cho
se,
mai
s
l
e
pl
a
i
sir
avait
été
de
l
a
partie).
Nous
avions
souvent
des
grands
soupirs
d'impati
ence,
mais
aimerions
bien
pourtant
retrouver
ces
bons
temps de
séréni
té.
Le
matin
!
Tous
l
es
matins,
365j/3
65,
il
s'astreignait
à
faire
de
la
gymnastique
devant
sa
fenêtre
grande
ouverte
afin
de
garder
l
a
forme.
Le
dimanche,
il
nous
ramenait
non
pas
des
choc
ol
atines
(comme
vous
dites)
mais
des
petits pai
ns e
n
form
e
de
petits bonhommes
tout
chauds
que
faisait
M.
Dazenière
le
boulanger
(humm !)
Tout
a
une
fin
et
surtou
t
l
es
vacances,
il
fall
ait
rentrer
sur
Paris.
Dans
la
voiture
ç
à
n'était
pas
vraiment
l'euphori
e.
S
i,
en
partant
le
rituel
était
de
chant
er
à
tue-tête
t
out
au
long
de
la
route
dont
l
e
chef
de
chœur
était
mon
grand-père
....
:
«
Au
Lycée
papa,
au
l
ycée
papa
...
au
l
ycée
papillon »
avec
un
bon
gavage
de
bonbons
à
la
menthe,
au
retour,
pas de bonbons à la
ment
he
et silence radio
.....
I
l
quittait
s
on
Bugue
(et
nous,
nous
reprenions
l
e
chemin
de
l
'éco
le,
le
Lycée
Papillon de cette vieille chanson n'avait
plus
aucun
e grâce à
nos
yeux).
Mes
grands-parents
étaient
un
peu
strict
s,
un
peu
plus
mamy
que
pépé,
ce
qui
ne
l
es
empêchait
pas
d'être
très
ag
ré
abl
es,
souriants,
et
ne fuyant
pas
l'humo
ur
de
bon
goût.
M
ais
l
'éduc
ation
et
les
bonnes
manières c'était primordial pour eux.
Ma
my
quand
elle
riait,
riait
même
de
très
bon
cœur.
Elle
disait
souvent
en
ri
ant
que
pépé
était
tête
en
l'air,
quand
il
allai
t
aux
cè
pes,
elle
avait
toujou
rs
p
eur
q
u'il
se
perde,
c
e
qui
est
arrivé
une
fois
du
reste.
J'avoue
avoir
comp
ris
avec
le
temps,
qu'en
leur
compagnie
nous
con
naissions
l
a
paix,
la
sécurité,
et
cela
fai
t
du
b
ien
ri
en
que
d'y
penser,
même
si
nos
vacanc
es
périgourdines,
après
1
mois
de
vi
e
de
chiens
fous
à
la
plage,
nous
barba
ient
parfois. Cet équilibre c'est
à eux
que nous
le
devons.
Ils
reposent
à
présent
au
pied
du
cot
eau
que
domi
ne
Bara-Bahau,
ensemble
à
tou
s
jamais.
Bara-Bahau
qui
signifie
badabou
m,
une
grotte
dans
laquelle
J
anto
u
nous
a
souvent
c
on
té
qu
'il
escaladait
le
cot
eau
avec
ses
copains
afin
d'all
er
y
jouer.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
37
Par Mari
e
-
Hélèn
e
RO
UBINET.
KUNCHS
G
eorges, Franç
ois.
Mon
arrièr
e-
grand-
père
pa
ternel,
Geo
rges,
F
rançois
KUNCHS
es
t
né
le
21
avril
1891
à
Par
is
1
er
de
père
i
nconnu
et
de
Célina
,
J
oséphine
KUNCHS.
Il
était
doreur.
Mon
arrièr
e
-grand-
mère
Marguerite
MAGNOU
est
née
le
1
er
janvier
18
93
à
Négrondes,
p
lus
préc
i
sément
au
lieu-dit
« Le
Pouyet »
en
Do
rdogne.
Voulant
trouver
du
travail,
elle
est
al
l
ée
à
Paris.
Elle
était
coutur
ière.
C’est
l
à
qu’ils
se
sont
rencontrés.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
38
Par
la
suite,
ils
ont
eu
leur
premier
enfant
hors
mari
age :
Georges,
Jacques
né
le
15
décembre
1911
à
Paris
14
èm
e
et
décède
l
e
16
février
1916
à
Paris
3
ème
.
Il
s
se
sont
m
ariés
le
6
avri
l
1912
à
Paris
3
ème
.
Ensuite
i
ls
auront
deux
autres
enfants
dont
ma
grand
-mère
Ali
n
e,
Odette
née
le
23
janvi
er
1913
à
Par
i
s
10
è
me
,
décédée
le
29
mai
1939
à
«
Saint-
Michel »
commune
de
To
urtoirac
et
mon
oncle
Louis,
Marcel
né
le
6
janvier
1915
au
lieu-dit
« Le
Pouyet
»
commune
de
Négrondes,
i
l
d
écède
le
22
février
1990
à
Périgueux.
Vu
que
l
eur
dern
ier
enfant
est
né
en
Dordo
gne
en
1915,
je
ne
sais
pas
en
que
l
le
année
i
ls
sont
venus
hab
i
ter
dans
la
maison
des
parents
de
m
on
AGM.
En
1917,
mon
AGP
est
recru
té
au
sei
n
du
130
ème
RI
du
23/05
/1917
au
17/02/1918,
puis
au
103
ème
RI
du 18/02/1
918 au 7/06/1918
et enfin
au 19
èm
e
RI du 7
/06/191
8 jusqu’à sa mor
t le 8
/10/1918.
Le
8/10/191
8
,
il
a
était
to
uch
é
a
u
thorax
par
un
éclat
d’obus
à
Cuperly
Mont
Frenet
dans
la
Marne,
il
décèdera
de
ses
blessures
dans
l
’ambulanc
e.
Il
avait
27
ans.
Sa
tombe
se
trouve
à
l
a
Né
cro
pole
N
ationale
du
Mont
Frenet-L
a
Cheppe parmi ses c
amarades.
Mon
AGP
porte
la
mention
«
Mo
rt
pour
la
Fr
ance ».
Il
est
inscrit
au
monument
aux mort
s de
Négrondes.
Mon
AGP
porte
la
m
ention
«
Mort
pour
la
France
».
Mon
AGM
se
remaria
avec
Louis
AMBLARD
le
27/0
2/192
6
à
Négrondes
a
vec
lequel
elle
a
eu
une
fille :
Raymonde,
Alice
AMBLARD.
Mon
A
GM
est
décédée
le
5/06/19
87 à Périg
ueux en
Dordogne.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
39
Par Mi
reill
e BERG
ER.
LASS
E
RRE
René.
Récit d’un Pr
i
sonnier de g
uer
r
e 19
40-1945.
Mon papa René LASSERRE est
né un
30 décembre 1916
d’un
e
fratrie
de
9
enfants.
Sa
vi
e
a
été
très
riche
en
péripéties
qu’il
aimait
rac
onter
.
A
l’aube
de
sa
vi
e,
à
80
ans,
i
l
a
écrit
ses
mémoires
sur
des
cahiers
que
j’a
i
fait
i
mpr
i
mer
po
ur
not
re
famille
et
ses
am
i
s.
Il
s’est
a
i
dé
d’u
n
petit
carn
et
de
not
es
rédigé
pen
dant
son
service
militaire
et
sa
captivité
en
Allemagne. C’est
le récit
de c
elle
-ci qui va sui
vre.
Après sa « drôle de guerre »
sur le front Est,
René
a ét
é
fait
prisonnier
l
e
22
juin
1
940,
e
n
m
ême
temps
que
les
1.845.00
0
soldats
(1)
suite
à
la
reddition
signée
av
ec l
’enn
emi.
Les
al
lemand
s
cond
uisirent
al
ors
tous
l
es
prisonniers
depuis
l
a
caserne
Molitor
de
Nancy,
puis
vers
la
gare
où
i
ls
durent
monter
dans d
es wagons à
bestiaux le 25 juillet.
Le
voyage
dura
3
jours
avec
50
à
60
compagnon
s
dans
l
e
même
wagon,
sous
une
chaleur
étouffant
e.
Pas
de
toil
ett
es,
une
boite
de
conserve
circulait
jusqu’au
soupirail
au
fond
du
wagon
…
Arrêt
à
Lucken
walde,
stalag
IIIA
(dans
le
Brandebou
rg)
le
28
juillet
à
1
5
heures.
Désinfection
totale.
C
e
fut
le
contrôle
d’identité
par
l
es
gardiens,
pl
aque
de
métal
avec
numéro
de
prisonnier :
50712,
Stalag
III
A.
Départ
pour
une
ferme
en
cam
ion
pour Reedz.
Le
patron
de
la
ferme était
SA,
tête
carrée,
uniforme
et
croix
gammée
.
Les
prisonniers
dormaient
au
camp
et
les
agriculteurs venai
ent
les cherc
her le matin.
Par la suite, ils purent aller seu
l
s à la
ferme.
Le
travail
était
dur,
m
ais
la
nourritur
e bonn
e.
Forgeron de
métier,
mon
père
fut
remplacé
par
un
autre
pri
sonnier
au
bout
de
2
mois
pour
all
er
travailler
en
usine
:
celle
d’Arado
à
Brandebourg
(2).
Il
y
ava
i
t
là
1
40
0
prisonniers.
Le
travail
n’était
pas
trop
dur
,
mais
l
a
nourriture
exéc
rabl
e.
Quinze
jours
après,
mon
père
changea
de
camp
p
our
travailler
à
l’usine
E
lis
abeth-Hütt
e
une
fonderie
de
fonte
et
d’aluminium.
Les
prisonniers
étaient
alors
1
50,
logés
dans
une
usine
de
c
onfect
i
on.
Il
s
avaient
une
bonne
hygi
ène
avec
douche
et
habits
propres.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
40
REVE
D’EVASI
ON
Ce
fut
un
pr
emier
Noël
en
Allemagne
…
Le
mal
du
pays
com
menç
ait
à
chat
ouiller
mon
père
…
il
rêvait
…
d’évasion !
Il
en
parla
à
4
camarades
sûrs.
Ils
s’organisèrent
donc
…
Ils
réussirent
leur
évasion
ce
29
juin
1941
…
La
li
berté
dura
10
jour
s
avec
m
aintes
péripéties.
Mais
le
11
è
me
jour, leur périple à
travers l’All
e
magne
se
termi
na :
le
groupe
fut
repéré et
dénonc
é
alors
qu’il
marchait
le
long
de
l’autor
oute
Berl
in
–
Nüremberg
.
Un
soldat
allemand
arriva
avec
son
arme.
Il
mit
en
joue
les
hommes
et
demanda l
eurs
papiers.
Epop
ée
termi
née,
évanoui
leur
rêve
de
revoir la France
!
DE RE
T
OUR A
LA C
ASE DEPART
Conduits
dans
un
camp
de
prisonniers
s
erbes,
ils
furent
interrogés
et
cond
uits
enfin
d
ans
une
prison
de
dro
it
commun.
Trois
jours
dans
cette
prison
dont
leurs
gardiens
étaient
un
alsacien
et
son
épouse
allemande.
D
e
par
leur
nationalité
et
le
fait
qu’ils
ne
soient
pas
des
repris
de
justic
e,
il
s
furent
bien
traités,
aussi
bien
en
nourriture
que
humainement :
on
leur
apport
a
mêm
e
du
papier
et
des
crayo
ns
pour
jou
er
à
la
bataille
nava
le.
T
ouch
é,
c
oulé :
c
omme
eux ! L
e moral était
au plus
bas.
Un
soldat
l
es
amena
ensuite
au
train
direction
Luckenwalde
,
stalag
IIIA.
Jugés
dès l
eur
arrivée,
ils
furent condamnés
à
1
mois
de
compagnie
de
discipli
ne
et
di
x
jours
de
cell
ule
chacun
…
Entassés
à
10
dans
une
pièce
de
1,50
m
sur
2
m,
une
maigre
soupe
était
servie
et
tous
les
trois
jours
un
petit
bout
de
pain
ave
c
de
la
confitu
re
et
de
la
ma
rgar
ine
au
goût
dout
eux.
Il
s
purent
récupérer
la
monnaie
cach
ée
dans
leurs
seme
l
les
et
ac
heter
un
peu de
nourritu
re au
marché noir.
René et
ses 7
camarad
es
K
G insépa
rables
:
(3
ème
1
er
rang
de gauche
à d
roite)
Après
la
pe
i
ne
purgée,
ils
furent
expédiés
dans
un
camp
de
350
prisonniers,
une
trentaine
de
sentine
l
les,
petit
camp
avec
miradors
aux
quatre
c
oins
et
doub
le
rangée de b
arbelés.
Histoir
e de Pigeons
La
première
sortie
s’effect
ua
un
matin
par
groupe
de
20
KG
(Kriegsgefan
gene).
Il
s
furent
conduits
dans
une
grande
ferme
d’état
où
g
rouillait
pl
us
de
150
ouvriers
et
ouvrières
de
toutes
nations.
La
journée
se
passait
à
couper
l’avoine
et
la
stocker dans
un
grand
hangar.
Grimpés
en
haut
des g
erbes en
tassées, des
camarades
aperçurent
des
nids
de
pi
geons
entre
les
chevrons.
Ils
s’empressèren
t
de
d’est
ourbir
l
es
pi
geonneaux
et
les
enfouir
dans leur m
usett
e
. Le soir, i
ls mangèrent les
volatiles
et
enfouirent
les
restes.
Ils
recommenc
èrent
les
jours
suivants.
Le
quatrième
jour,
l
e
ch
ef
de
la
ferme
reg
arda
son
vol
de
pigeons.
Sans
doute
avait
-il
remarqué
qu’il
avait
di
minué.
Les
hommes
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
41
donnèrent
i
mméd
iatement
la
consigne
aux
autres KG de ca
cher les pig
eons estou
rbis l
e
matin
dans
l
es
gerbes
d’avoine.
En
effet,
une
fouille
générale
de
tous
les
KG
fut
organisée,
l
es
chefs
ne
trouvèrent
rien.
Les
prisonniers
ju
gèrent
qu’
ils
n’avaient
pas
touc
hé à
un
seul pigeon.
POMM
ES DE
TERRE CO
NTRE CIGARE
T
TES
Après
l’avo
ine,
ce
fut
les
pommes
de
terre,
arrachées
par
une
machine.
Pour
encou
rager
l
es
KG
à
ramasser
plus
v
ite
le
s
tuberc
ules,
les
chefs
promirent
une
cigarette p
ar baqu
et vidé d
ans la remorq
ue.
« Le
premier
jour
il
s
furent
réglo
»
écrira
mon
papa.
Mais
ils
trouvèrent
que
cela
faisait
trop
et
diminuèrent
les
récompenses. Alors l
es
trava
i
lleurs
en
firent
autant
pour
le
travail.
Les
gardiens
embauchèren
t
des
italiens
qui
ramassaient
en
même
temps
que
les
français.
Eux
étaient
payés
au
baquet.
Quand
l
es
KG
français
avaient
ra
m
assé
un
baqu
et,
i
ls
l’échangeaient
avec
les
ita
liens
cont
re
une
cigarette.
A
ce
ryt
hme
l
es
français
ramassaient 15 baquets par jour,
le
s italiens
une c
entaine.
EN
GREVE
Forgeron
de
métier,
mon
père
demanda
à
travailler
dans
une
forge.
Le
chef
de
camp
le
toisa
d’un
regard
interrogateur. Sans
réponse au
bout de
huit
jours,
il
ré
itéra
sa
demande.
Pas
de
place
pour lui ! Le
lendemain, mon père refusa
de
travailler.
Il
fut
mi
s
en
cellule
et
l
e
gardien
lui
dit :
«
Rien
à
manger ».
I
l
ne
mangea
jamais
au
ssi
b
ien
que
ce
jour
-là !
Ses
copains
lui
firent
passer
du
chocolat,
du
pain, d
es biscuits.
Le
soir
on
le
conduisit
devant
un
jeune
officier.
Ausculté
par
un
médec
in
français
lui
aussi
KG.
L’officier
lui
demanda
la
raison
de
son
refus
de
travail
ler.
Mon
père
répondit
qu’il
av
a
i
t
par
deux
fo
is
demandé d’aller travailler dans une forge et
qu’il
n’avait
pas
eu
sat
isfaction.
–
Etant
prisonnier,
vous
n’aviez
pas
à
refuser
de
travailler ! »
« C
’est
le
seul
moyen
de
se
faire
entendre ! »
Répondit-il.
I
l
lui
promit
de
s’o
ccuper
de
sa
demande.
En
effet,
quinze
jours
après,
il
fut
envoyé
à
ALTRUPPIN.
Il
arriva
au
c
am
p
le
so
ir
à
l
a
nuit.
C’était
une
ancienne
tannerie
mais
protégée
par
des
barbelés
tout
neuf.
Le
gardien
du
commando
le
r
eçut
sans
ménagement
et
le
menaça
avec
son
pistolet.
Il
l
ui
déclara
qu’il
n’hésiterait
pas
à
lui
tirer
dessus
s’il
tent
ait
de
s’évader
une
nouvelle fois.
Sa
réputat
i
on de
râleur l’avait
suivie
ainsi
que
sa
tent
ative
d’évasion
…
I
l
embaucha l
e
lendemain
chez
le
forgeron
du
village.
Le
soir
il
rentrait
au
camp
après
la
journée
de
travail.
Ils
étaient
une
soixantaine de KG
de t
ous les mét
iers.
SYSTEME DE
BROUILLE
A cinquante mètres du camp coulait
un canal. Des péni
ches y passaient
. C
e canal
reliait
deux
grands l
acs aux
eaux
profondes.
Un des camarades trava
i
llait
de nuit chez
un
pêcheur.
Il
demand
a
à
m
on
père
de
l
ui
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
42
fabriquer
un
harpon
en
acier.
Il
le
paya
en
nature
avec
des
broch
ets
qu’il
captura.
U
n
autre
commanda
un
collet
pour
at
trap
er
des
lièvres
et
des
chevreuils
.
Il
y
avait
beauco
up
de
gi
b
i
er,
des
bois
entouraient
les
champs
de
culture
.
Pour
l
es
li
èvres,
du
câble
de
frein
d
e
vélo
convena
it
parfaitement.
La
survie
les
guidait.
Il
fallait
manger,
surto
ut
pou
r
beauco
up
d’ent
re
eux.
Entre
temps,
un
nouveau
g
ardi
en
fut
nommé.
I
l
était
très
sym
path
ique.
Il
ava
it
tout
à
gag
ner
lui
aussi
.
Il
eut
droit
au
choc
ol
at
plus
tard
quand
l
es
KG
reçurent
des c
olis d’émigrés.
ICI
LO
NDRES
Un
des
camarades
se
procu
ra
un
poste TSF
avec
écout
eurs
qu’il
fal
lut
cac
her.
Deux
KG
ét
aient
m
enuis
iers.
I
ls
coupèrent
une
planche
de
parquet
en
dessous
de
l
eur
lit
pour
fai
re
un
passage
et
accéder
à
l
a
cave.
Ils
la
issèrent
qua
tre
pet
its
tro
us
fraisés
pour
visser
la
planche
après
utilisation.
Un
peu
de
pou
ssière
sur
les
joints et rien
n’ét
ai
t apparent. Tous
les soirs
à
21
heures,
ils
écout
aient
ai
ns
i
radio
Londr
es.
Le
problème
est
que
l
e
g
ardien
avait l
’h
abitude de ven
i
r faire l’appel à cette
heure.
I
l
fallait
l
’amuser
p
endant
ce
temps.
Les
prisonniers
l
u
i
offraient
cigarettes
et
choc
ol
at.
Malgré
sa
gentillesse,
il
était
allemand
donc
m
éfiance !
Quand
l
es
informations
étaient
terminées,
les
copains
tapaient
deux
petits
c
oups
à
un
endroit
sous
l
e
plancher
et
les
autres
att
e
ndaient
que
le
gardien
soit
parti
pour
ouvrir
l
a
trappe
et libérer les 2
informateu
rs.
AU CHARBON
Cette
cave
secrète
leur
per
mi
t
également
de
cach
er
tous
l
es
ob
jets
compro
mettant
s
qu’ils
possédaient :
t
rois
tonn
es
de
ch
arbon
en
briquettes
substituées à une péniche qui av
a
i
t vidé son
stoc
k
près
du
camp.
Le
gardien
leur
fit
comprend
re
que
l
’hi
ver
ser
ai
t
rude,
qu’il
était
avec
eux
et
qu’il
fall
ait
se
chauffer
les
mois
de
froid !
Les
prisonniers
comprirent
tout
de
suite,
surtout
qu
’ils
avai
ent
déjà
commenc
é
à
se
servi
r :
I
ls
y
travai
llèrent
tout
une
nuit,
l
a
cave
était
assez
grande
pour
y
c
on
tenir
l
e
chargement.
Le
lendemain
le
patron
de
l
a
péniche
vint
vers
9
heures
avec
un
gendarme.
Ils
firent
l’inspection
de
l
a
chambre
et
l’enquêt
e
s’arrêt
a là.
Depuis
cett
e
cave,
on
inst
alla
une
prise
électrique :
les
prisonniers
ava
i
ent
monté
une
bibli
othèq
ue
et,
avec
les
prises
de
courant,
i
ls
purent
lire
tranquillement
après l’ext
inction d
es feux.
PASSAGE
A TABAC
L’un
des
camarades
boulanger
travaillait
de
nuit.
Il
aperçut
des
camions
se
garer
devant
un
grand
hangar.
Des
caisses
étaient déchargées
dans ce bâtiment
et cela
l’intrigua.
La
nuit
suivante
il
se
faufila
dans
ce
hangar,
accéd
a
aux
caisses
entassées
jusqu’
au
fai
tage
avec
une
échelle.
Ces
caisses
étaient
remplies
de
cigares
et
cigarettes.
Le
lende
main,
tout
excité,
i
l
racon
ta
sa
découverte :
à
part
ir
de
ce
jour
ils
eurent
l
e
tabac
à
volonté
!
Ceci
se
passa
dans l’h
iver 1944
.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
43
ESPOI
R DE LI
BERATION
Les
prisonniers
avaient
de
nouv
elles
du
front
russe :
il
s
montraient
leur
nez
à
l’Est,
le
s
améri
cains
à
l’Ouest
.
Ils
av
a
i
ent
prévus d’
al
ler au-devant d
es américains …
La
forge
où
m
on
père
travaillait
se
trouvait
sur
la
grand
-rue
Breite-Strasse.
Il
vit
passer
par
la
fenêtre
de
son
atelier
près
de
cinquante
mi
lle
déportés
de
tous
pays.
Un
grand
cho
c,
un
e
grand
e
pitié
l’envah
it
de
v
oir
ces
malheureux
dans
cet
état
de
misère
physique,
avec
de
m
auv
ai
ses
chaussu
res
ou
pieds
nus.
Les
gardes
l
es
malmenaient
encore à
co
ups
de
cro
sse. Son
patron
n’en
revenait
pas,
il
ne
savait
pa
s
comme beaucou
p d’autres allemands qu’
il
y
avait
des
personnes
ainsi
torturées,
affamées.
C
es
déportés
venaient
du
camp
de co
ncent
ra
tion d’Oranienbo
urg.
Les
pri
sonniers
quittèren
t
le
camp
d’AltRuppin
le
30
avril
19
45.
Cinquante
kilomètres
à
pi
ed.
Mon
père
avait
t
rouvé
une
bicyclette.
I
l
s’en
servit
pour
transpo
rter
son
sac
et
celui
des
copains.
I
ls
cond
uisirent
à
tour
de
rôl
e.
U
n
autre
avait
fabriqué
une
brouette
avec
une
roue
d’un
avion
de
chasse
récupéré
e.
Ils
arrivèrent
au
bord
de l’E
lbe le 2 mai au
soi
r.
Les
américains
tenaient une
tête
du
pont
.
Il
s
firent
le
tri
.
Les
KG
des
pays
de
l’Ouest
traverseraient
l
e
fleuve
sur
l
es
barques
à
moteurs
cond
uites
par
2
américains.
«
Ce
fut
là
un
des
plus
beaux
jours
de
ma
vie »
écrira
mon
père.
Ce
bonheur
fut
a
ttristé
par
un
accident
:
l
e
bateau
sui
vant
chavira
au
mi
lieu
de
l
’E
lbe.
Ne
survécurent
que
9
prisonniers
sur
les
18
passagers :
huit
français
qui
venaient
d’AltRuppin
et
un
améri
cain
se
n
oyèrent.
Un
aut
re
accident
se
produ
isit
par
mi
eux.
Un
russe
voulut
désamorcer
une
mi
ne
antichar.
L’engin
explosa.
Il
fut
déchiqueté
et 8
blessés to
mbèrent
à côté.
Les
américains
transp
ortèrent
les
soldats
li
bérés
par
camion
à
la
gare
la
plus
proch
e.
Direction
l
a
France.
Ils
traversèrent
la
H
ol
lande,
la
Belgi
que
.
A
Char
leroi
,
un
repas
chaud
l
eur
fut
off
ert
par
les
Belges
avec
un
verr
e
de
vi
n
rou
ge.
Le
premier
verre
d’un
pays
ami
depuis
cinq
ans.
Le
convo
i passa
le Rhin le 11 mai à neuf heures
du soir.
Ils fu
rent désinfectés et démobi
lisés
officiellement.
A
rrivé
à
Périgueux
le
14
mai
dans
la
soirée,
il
retrouva
sa
mère
et
tout
e
la
famille
à
Cendrieux
l
e
lendemain
matin
vers 11
heures …
Quel
délabrement
m
oral
après
cinq
années
de
solitude,
de
stress.
Même
si
l
es
cond
itions
de
dét
ention
n’o
nt
pas
été
dramatiques
pour
mon
père,
i
l
disait
qu’il
avait
eu
de
l
a
chance
de
ne
pas
être
maltraité
mais
il
y
avait
cett
e
tension
permanente,
et
surtout
la
culpabilité
de
se
trouver
si
l
o
i
n
de
son
pays,
impuissant
à
tout
ce qu’
y s’y passait.
Mon
père
a
ainsi
donné
8
ans
de
sa
vie
à
la
France :
parti
en
1937
pour
l
e
service milita
i
re, il est
rev
enu
en 19
45.
(1)
:
Mon
père
avait
noté
30
.
000
prisonn
i
ers
:
certai
neme
nt
ce
jour-là.
S
u
r
Wikipé
d
ia
ce
son
t
1.850.000
sold
ats
qui
f
ure
nt
faits
prison
niers
e
n
France
par
les
Allem
ands
en
m
ai
-j
uillet
1940
.
Sur
ce
nombre,
80.00
0
réus
sirent
à
s’éc
happer
e
ntre
juin
1940
et
oc
t
obre
194
2
.
51.000
tro
uvèren
t
la
mort
ou disp
a
r
urent
au c
ours de leu
r captiv
ité.
(2)
Usine
Ar
ado
(B
r
andebour
g
)
:
constr
u
c
te
ur
aérona
u
tiq
ue l
iquidé
e
n
1945.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
44
Par Nico
le et Catherine MONV
ILLE
.
Marie TISS
AN
DIE et Joseph H
EB
RAR
D
.
Marie
TISSANDIE
a
vu
le
jour
le
3
mars
1741
à
Loubéjac,
elle
est
la
dernière
fille
de
Guillaume
TISSANDIE,
laboureur et
de Marie CHARVY.
Elle
épousera
l
e
17
février
1765
Joseph
HEBRARD
,
laboureur
,
notre
AAAA
grand
-père
,
est
né
probablement
v
ers 1
741
à L
oubéjac
.
Fils de Josep
h HEBRARD
et d
e Marie M
OUILLAC.
De c
ette
union naitra
Antoinette HEBRARD
, no
tre AAA
Grand-mère le 16
av
ril 1767
.
Elle est bien jeune notre
Antoinett
e, elle n’a que 17
ans lorsqu’el
l
e se marie dans
l
’é
g
lise
de
Loubéjac
le
7
avril
1785
avec
Jean
SOULLIE,
charron,
notre
AA
AGrand
-père.
I
ls
auront
9
enfants,
dont le petit der
nier Franç
ois notre AA grand
-père
né le 27
octob
re 1805.
Voici
que
François,
a
trouvé
une
promise,
il
a
été
l
a
cher
cher
bien
loin,
à
75km,
dans
le
Lot, mais c
’était sûrement
l
a plus b
elle fille de la région.
Il épousera
Marie GARRIGO
U
le 21
février 1835
à Lo
ubéjac.
Franço
is
et
Marie,
quitten
t
la
Dordo
gne
pour
le Lot.
Fra
nçois
sera
cha
rron à
Tarrieu
-P
omar
ède,
commune de
Cassagnes,
lieu
où
naîtront l
eurs
sept en
fants,
dont
le
12
septembre
1840
Jeanne
dite Th
érèse not
re AR grand-mère.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
45
Jeanne
SOULLIE
épousera
Jean
Monville
le
2
avril
1862
à
Bélaye
(Lot)
Jean
MONVILL
E
né
le
22
Juillet
1833
a
trouvé
sa
promise à Pomarède
à 15
Km de Bélaye !
Ce
n’est
pas
l
o
i
n !
Lui
qui
venait
de
faire l
a
campa
gne
d’Italie avec Napoléon,
et
qui
était
rentré
à
pied
de
Magen
ta,
acco
mpagné
de
son
chien
Milan.
Vers
1859
Jean
vi
ent
de
rentrer
de
son
service
militaire qui a duré
7ans !
Sa
Jeanne
dite
Thérèse
l’a
-t-il
court
i
sé
un
soi
r
de
bal
?
Lui
a
t’il
cont
é
fleurette l
e
long
de
ruisseau de
Pomarède
?
Une
chose
est
sûre,
il
part
à
Tarrieu,
chez
Franço
is SOULIE
et Marie GUARRIGO
U
po
ur
leur
demand
er
la
main
de
leur
fille.
Mais
Jean
a
quelques
biens,
et
Jeanne
un
peu
moins,
il
faut
donc
faire
un
contrat
de
mariage.
Jean
amène
une
maison
qui
lui
appartient
et
de l’argent
, 1912.35
francs.
Les
parents
de
J
eanne
amènent
dans
son
sabot
1600fr
ancs
en
avancement
d’ho
irie,
ainsi
qu’une
donat
ion
de
3
draps
de
l
it
estimés
à
12
francs
et
6
serviettes
et
une
nappe
esti
més
à
7
francs.
Jean
MONVILL
E
et
Jeanne
Thérèse
SOULLIE
se
sont
m
arié le 2 a
vril 1862
à Bélaye (Lo
t)
Cette
maison
s
erait
peut-être
encore
dans
«
no
s
sabots »
si
Léon
le
fils
aîné
de
Jean
et
Jeanne,
q
ui
aux
dires
de
notre
grand-p
ère
Louis
MONVILLE
était
« un
bon
à
rien
qui
était
capable
de
tout »,
n’y
avait
mi
s
le
feu
pou
r
toucher
l’assu
rance a
près l
e décè
s de s
es par
ents.
Cinq
enfants
naîtront
de
cette
union.
Cette
première
journée
du
mo
is
de
janvier
1864
sera
bien
tr
iste
pour
Jean
et
Jeanne
dite
Thérèse,
leur
petite
Marie
MONVIL
LE
voi
t
le
jour
mais
ne
vivra
qu’une
heure
!
e
8
janvier
1865
Etienne
MONVILLE
voit
le
jour.
Il
est
décédé
l
e
7
mai
1892
à
l’âge
de
27 ans.
Il
était instituteu
r.
Selon l
es
dires de
sa
sœur
Anna
MONVILL
E
(
ma
grand
-tante)
qui avait 1
5ans à
son
décés .
Le
14
mars
1870
,
voici
que
L
éon
Marcel
in
MONVILLE
pointe
son
nez.
Cultivateur
comme
son
père,
il
é
pou
sera
Franço
ise
LUZERG
U
ES le
2
6
juillet
18
99
il
s
auront
4
en
fants.
Le
25
juillet
1877
Ann
a
Marie
An
ne,
dite
Anna
MONVILL
E
,
voit
le
jour. E
lle est décéd
ée en 1
976.
Notre
chère
grand-tante,
chez
qui
nous
avons
passé
chaque
été
de
si
b
elles
vacanc
es !
Ell
e
épousera
Elie
TEYSS
EDRE
en
1899
à
PRAYSSAC.
(Lot)
Ils
auront
une seul
e
fille,
Madeleine,
qui
décédera
dans
les
bras
de ses p
arents à
l’âge de
20 ans.
Et
le
petit
dernier
arrive,
notre
grand-père
Lo
u
is
MONVILL
E
né
l
e
7
septembre
1880
.
Il
épousera
notre
grand
-
mère
Jeanne JOUBE
RT
le 20
oc
tobre 19
06.
Ils
auront
un
seul
fils,
notre
père
André
MONVILL
E.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
46
Par Julien LIUT.
Nicol
as RAMBOURG.
En
cette
an
née
1649
,
un
v
ieill
ard
d’env
iron
90
ans
jette
un
reg
ard
sur
l’imposant
chant
ier
qui
se
tient
devant
lui.
I
l
est
serein,
satisfait
de
son
tra
vail,
même
si
celui
-ci
est
inachevé,
car
après
tout,
c’est
le
propre
de
tous
les
g
rands
architectes
de
son
époque :
par
tir
avant
la
réalisation
complète
de
l
eur
chef-d’œuvre
.
Il
se
souvient
de
ce
vieux
château-fort
fort
délabré,
qu’il
s’était
enga
gé,
il
y
a
plusieurs
an
nées,
à
transformer
en
une
résidence
majestueuse
et
magnif
ique,
destinée
à
susciter
un
e
fierté
vaniteuse
dans
l
a
f
amille
de
s
es
possesseurs,
et
pour
l
es
siè
cl
e
s
à
venir.
Au
soir
de
sa
vi
e,
il
sait
qu’il
laisse
une
trace
anonyme
pour
le
commun
des
mortels,
mais
pourtant
bien
visibl
e
aux
yeux
de
tous,
car
sa
merveille
architec
turale marquera
durablement
le paysage de Hautefo
rt et alentou
rs.
Quel
honneu
r
pour
Nicolas
Rambourg
d’introduire
en
ces
fameuses
terres
c
e
style
moder
ne
né
en
I
talie
au
siècle
précédent
.
Fa
meuses
terres,
di
sa
is
-
je…
Cette
antique
seigneur
i
e,
bien
qu’exc
entrée,
située
sur
la
bordure
est
du
Périgord
et
à
quelques
encab
lures
du
Bas
-
Limousin,
entrait
en
effe
t
dans
l’histoire
un
peu
plus
de
300
ans
aupara
v
ant.
Son
turbu
lent seig
neur
de l’épo
que, Bertran
d de
Born
(~1140
-
~1215
),
n’avait
cessé
d’alimenter
l
es
tensions
entre
ses
suzerains
Henri
et
Richard,
les
fils
d’Aliénor
d’Aquitaine,
pour
tenter
de
tirer
ens
ui
te
avantage
d’
une
situation
désordonnée.
Tout
c
el
a
en
va
in,
et
l’homme
voyant
ses
desseins
anéantis
s’était
retiré
du
monde,
dans
l’abbaye
voisine
de
Da
lon,
l
aissant
cependan
t
à
la
postérité quelques
vers
qu’il
avait
c
omposés
sur
l’amou
r
c
ourtois
et
la
guerre.
Les
descendants
de
ce
troub
adour
finirent
par
prendre
le
nom
de
leur
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
47
domaine,
ils
prospérèrent
tant,
que
Hautefort
fut
érigé en marqu
isat en 1
614.
Et
c
’est
donc
sur
ces
terres
qu’
au
soir
de
sa
vie,
Ni
co
las
Rambour
g
ne
peut
que cont
empler l
e passé et
le chemin qu’i
l
a
trac
é
g
râce
aux
opport
unités
occasionnées
par
son
génie,
reconnu
par
ses
cont
e
mporains.
De
son
enfance,
i
l
se
souvient
des
bords
de
la
Meuse
et
de
l’église
paroissiale
où
il
avai
t
été
baptisé,
à
Saint-Mihiel
en
l
a
province
indépendante
d
e
Lorraine
.
Il
n’y
manquait
pas
d’admirer,
à
chaque
fois
qu’il
allait
prier,
une
fascinant
e
mise
au
tombeau,
fl
ambant
neuve,
réalisée
par
la
grande
figure
de
la
Renaissanc
e
l
orraine,
Ligier
Richier
.
D’aucuns
racontent
que
ce
sculpteur
,
natif
aussi
de
Sai
nt
Mihiel
,
était
allé
en
Italie
dans
sa
jeunesse
où
il
avait
rencon
tré
Michel-A
nge
.
De
retour
dans
son
pays
natal,
il
l’ava
it
agrément
é
de
créations
artistiques
très
proches
du
style
du
maître
italien.
Cependant
,
les
t
ensions
religieuses
devinrent
telles
que
le
vieux
sculpteur
qui
avait
embrassé
l
a
religion
réformée,
fut
cont
rai
nt
à l’exil
en
s’enfuyant
à Genève.
Étan
t
catholique,
le
très
jeune
Rambourg
ne
fut
pas
i
nquiété.
Il
avait
même profité de
l’influenc
e
des bénédictins
de
sa
ville
qui,
tout
au
long
du
XVI
ème
si
ècle,
n’euren
t
de
cesse
d’y
promouvo
ir
les
Arts.
Nicolas
Rambourg,
tout
comme
son
grand
frère
Jean,
y
avait
début
é
son
apprentissage,
puis
était
parti
en
l
a
ville
de
Langres,
pour
y
apprend
re
son
art.
Les
évêques
de
Langres
étaient
des
personnages
puissants,
puisqu’
une
fois
nommés,
ils
étaient
automatiquement
agrémentés
d
es
titres
de
ducs
et
pairs
de
France.
Le
long
épiscopat
de
Claude
de
Longwy
ca
rdinal
de
Givry
(é
vê
que
de
Langres
de
1528
à
1561)
fut
très
important
pour
cette
v
ille
et
ses
environ
s
dont
il
favorisa
l’embellissem
ent.
A
ussi,
y
o
fficiait
un
enfant
du
pays,
Nicolas
Ribonnier,
remarquable
i
ngén
ieur
militaire,
architec
te,
et
sculpt
eur,
dont
le
talent
rayonna jusqu’à
Dijon,
capitale
des
Duc
s
de
Bourgogne.
Auprès
de
c
e
maître,
l’évent
ail
de
l’apprent
issage
de
Nicolas
Rambourg
fut
très
complet,
avec
l
es
derniè
r
es
techniques
les
plus
pointues
et
à
la
mode
de
son
temps.
Des
proches
parents
de
Cl
aude
de
Longwy,
év
êque
de
Langres,
s’
allièrent
à
une
famille
à
la
fois
origina
ire
du
Limousin
mais
auss
i
implantée
dans
le
Périgord
:
l
es
Pérusse
des
Cars.
C
’est
ainsi
qu’en
157
2,
probablement
un
peu
grâce
aux
cou
tumes
népotiques de
l’époque, C
harles
de
Pérusse
des
C
ars,
b
eau-fils
de
Françoise
de
Longwy,
fut
nommé
é
v
êque
d
e
Langres.
Dans
une
famille,
l
a
présence
d’un
tel
prélat
est
une
opport
unité
sans
équiv
a
lent,
elle
est
un
véritable
tremp
l
in,
permet
d’augmenter
l’influence,
l’importance
et
l
a
réputation
de
sa
p
arenté.
Le
frèr
e
de
l’évêque,
François
de
Pérusse
des
Cars,
chef
de
l
a
maison,
décida
de
remanier
certaines
de
ses
propriétés.
En
1582
,
il
venait
d’ac
heter
à
Henri
de
Navarr
e
(fut
ur
ro
i
H
enri
IV)
le
chât
eau
d’Excideuil,
qui
venait
de
subir,
en
1574
,
de
séri
eux
affrontements
entre
l
es
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
48
huguenot
s
et
les
catholiques
.
Cherch
ant
un
architec
te pour ses travaux, le
jeune Nicolas
Rambourg
lui
fut
recommandé
par
son
ill
ustre
parent.
C’est
ainsi
que
Nicolas
quitta
définitivement
son pays
natal,
ac
compagné
de
son
frère
aîné,
Jean.
Après
Excideuil,
les
chant
iers
ne
manquèrent
pas.
Jean
profita
des
travaux
s
ur
le
chât
eau
de
Juillac
(propriété d’un
cadet des Pérusse des
Cars),
pour se marier
et s’instal
ler dans l
a paroisse
voisine de Concèz
e, da
ns le Bas-Limousin.
La
fille
de
François
de
Pérusse
des
Cars
avait
épousé
François
d’Hautefort
,
qui
habitait
l
e
château
du
même
nom,
et
qui
avait l’espoir, grâce à
ce mariage, de nourrir
de
g
randes
ambit
ions.
Il
em
bauc
ha
l’architec
te
de
son
beau-père,
et
dès
1588,
les
fortificat
ions
étaient
remise
s
à
neuf.
Voyant
ces
m
agnifiques
réalisations,
inédites
dans
le
pa
ys,
l
es
seigneurs
du
voisinage
voulurent
aussi
emplo
yer
l’architec
te,
comme
Jean
Foucaud
de
Lardimalie pour son château de l
a Sudrie
en
la
paroisse
de
Cubjac.
Les
tâches
à
acco
mplir
dans
la
régi
on
étaient
infinies,
Nicolas
se
rendit
compte
qu’il
n’allait
plus
quitter
cette
contrée,
et
tout
c
omme
so
n
frère, il se d
écida à
y fonder
un
foyer.
Il
épousa une
jeune veuve or
iginaire
de
Salag
nac
,
Jeanne
Goumard,
qui
ha
bitait
à
La
Genèbre en
l
a
paro
i
sse
de
Sa
i
nt A
ignan
de
Hautefort,
demeure
familiale
de
son
premier
époux,
Franço
is
Pasq
uet.
P
ar
ce
mariage,
not
re
lorrain
s’intégrait
tot
alement
à
la
bourgeoisie
l
oc
ale,
avec
notamment
un
beau-frère
Goumard
notaire,
et
désormais
allié
à
cette
fam
i
lle
Pasquet,
très
prolifique
et
influente
dans
l
a
vallée
de
l’Auvézère
.
Cependant,
les
Rambourg rest
aient des
étrangers.
En
1589,
l
e
roi
de
France
Henri
II
I,
fils
d’Henri
II
et
petit-fils
de
François
I
er,
avait
été
assas
siné.
Tout
c
omme
ses
deux
frères
avant
lui
,
il
moura
i
t
sans
héritier
direct,
et
l
a
couro
nne
revint
à
son
très
lointain
cousin
Henri
de
Bourbon,
non
seulement
roi
de Navarre,
ma
is
aussi
co
mte
de
Périgord,
et
vi
comt
e
de
Limoges.
Ainsi,
pour
obtenir
les
mêmes
droits
que
tous
les
sujets
du
roi
de
France,
c
’est
auprès
de
l’administration
d’Henri
IV
que
les
deux
architec
tes
durent
demander,
en
1603,
des
lettres
de
n
atura
lité,
retranscrites
dans
les
patent
es de la S
énéchau
ssée du
Périgord.
Pendant
ce
temps,
les
commandes
se
poursuivaient,
et
se
diversifiaient.
Avant
la
fin
du
XVI
ème
siècle,
il
avait
réalisé
pour l
a
famille
Ferrières,
aussi
alli
ée
aux
Pérusse
des
C
ars,
des
fontaines
au
style
contrast
ant
tot
alement
avec
l’austérité
de
leur
antique
demeure de Sauvebœuf. P
uis, chez Franç
ois
de
La
Borie,
il
avait
restauré
et
rem
is
au
goût
du
jou
r
la
bât
isse
de
la
Rampinsole,
paroisse
de
Coulouni
ei
x
.
Au
début
du
XVII
ème
siè
cle,
on
l’appela
deux
fois
à
Périgueux
pour
réaliser
l’une
aprè
s
l’autre
les
deux
tr
ibunes
de
l
a
cat
hédrale
Saint
Front
, jusqu’ap
rès 1612. I
l logeait a
lors dans
la
paroisse
urba
i
ne
de
Saint
Silai
n,
où
on
l
e
trouvait parrain
en
1605 d
’une petite
Marie
Bouquier,
fil
le
d’un
maî
tre
menuisier
avec
lequel
il
travaillait.
Il
resta
encore
dans
l
a
métropo
le
provinciale
de
1613
à
1616
pour
réaliser
des
travaux
important
s
sur
les
pont
s
de
Tourn
epiche
et de
l
a
Porte-Neuve,
au-dessus
de
l
’Isle.
On
le
logea
chez
Matha
ly
(
Mathurin
en
occitan
)
Labrou
sse,
hôte
dans
l
e
Faubourg
de
Tourn
epiche,
et
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
49
beau-frère
de
Raym
ond
Dubreuil,
receveur
de
Hautefort
.
Nicolas
se
lia
d’amitié
po
ur
les
membres
de
cette
famille,
et
en
1625,
il
maria
sa
fille
la
plus
jeune
à
Blaise,
fils
de
Raymond Du
breuil.
Car
de
son
union
av
ec
Jeanne
Goumard,
Ni
colas
av
ait
eu
des
enfant
s,
dont
plusieurs
arrivèrent
à
l’âge
adulte.
L’aînée
s’appelait
Anne,
e
lle
épousa
en
1614
le
notaire
Claude
Sarrazanes
.
Léon
ne
épousa
en
1618
le
procureu
r
d’office
de
Tourt
oi
rac,
Guillaume
Souffron
.
Les
deux
plus
jeun
es
f
illes
se
prénom
maient
t
outes
deux
Françoise,
la
premi
ère,
baptisée
en
1602
,
épousa
le
praticien
Antoine
Exartier
du
village
des
Charreaux,
dépendant
de
Hautefort
.
La
second
e,
épousa
donc
en
1625
Blai
se
Dubreu
i
l,
m
ais
très
vite
veuve,
elle
se
remaria
en
1627
avec
Léonard
Lidonne,
juge
de
la
juridi
ct
ion
de
Hautefort
.
Un
g
arço
n,
Bernard,
était
promis
à
une
carrière
jurid
i
que,
ma
is
mourut
prématurément
1
.
Provenant
des
biens
du
premier
époux
de
Jeanne
Goumard,
l
a
m
aiso
n
de
La
Genèbre,
domicile
des
épo
ux
Ra
mbourg,
devait
échoir
soit
à
Léonne,
soi
t
à
Jeannette
Pasquet,
les
filles
de
c
e
pre
mier
mar
i
age.
Mais
le
destin
en
déc
ida
autrem
ent,
les
filles
moururent
jeunes
et
sans
héritier,
après s’
être po
urtant mariées.
C’est
donc
la
dernière
fille
de
Nicolas
Rambou
rg
et
de
Jeanne
Goumard,
Franço
ise,
successivement
épouse
Dubreuil
1
On
n’a
pas
trouvé
son
acte
d
e
sépulture,
mais
ses preuves de vie cessent juste avant l’ép
idémie
de
peste
qui
fra
ppa
la
région a
uto
u
r
des
années
1630
puis
L
idonne,
qui
dev
i
nt
l’héritière,
et
qui
resta vivre dan
s leur foyer.
La
vie
professionnelle
de
N
icolas
Rambourg
fut
pl
us
mouvementée
qu’on
ne
pourrait
l
’imaginer.
En
1614,
date
de
l’érection
de
l
a
terre
d’Hautefo
rt
en
marquisat,
les
chant
iers
étaient
à
leur
apogée,
et
rien
ne
pouvait
lai
ss
er
présager
quelque changement,
mais l’année 1616 fut
marquée
par
un
événement
i
natt
endu,
qui
changea
co
nsidérablement
la
donne :
le
jeune
Charles
d’Haut
efort,
chef
de
la
maison,
décéda
prématurément,
l
aissant
une
v
euve,
Renée
du
Bellay,
et
de
jeu
nes
enfants.
La
mère
de
C
harles,
Louise
de
Pérusse
des
Cars,
était décédée
en
1595,
et
son
époux
préféra
se
mettre
en
mén
age
avec
sa
con
cubine du
moment,
et
s’o
ccu
per
de
ses
enfant
s
bâtard
s.
I
l
avait
alors
abandon
né
ses
droits
sur
Hautefort
à
son
fils
aîné,
dont
l
’hérédité
revi
nt
à
Renée
du
Bellay,
mais
devint
cependant
tut
eur
des
orphelins,
rendant
la
situation
quelque
peu
épineuse.
Renée
décida
de
rester
à
Hautefort
,
pour
ne
pas
fâcher
son
beau
-
père,
bien
que
celui
-ci
ne
fût
pas
très
généreux
avec
ses
pupilles
(i
l
fut
d
it
q
u’il
l’était
beaucoup
pl
us
avec
ses
enfants
naturels).
Les
décisionnaires
planif
ièrent
donc
de
cont
i
nuer
les
travaux
à
Hautefo
rt.
Cependant,
l
a
situation
se
détériora
au
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
50
cours
du
temps,
et
en
1627,
la
douairière
décida
d’affermer
l
e
château
et
d’en
partir
.
Les
travaux
c
essèrent,
le
cou
p
porté
à
Nicolas
Rambourg
fut
très
dur.
À
partir
de
cett
e
époque,
il
n’exerç
a
plus
que
ses
activités
de
sculpteur,
n’ayant
plus
aucune
commande
en t
ant que bâ
tisseur.
La traversée du désert dura presque
une
décennie.
En
1636
en
revanc
he,
l
es
commandes
affluèr
ent
de
nouveau
.
Cinq
ans
auparavant,
Jean
de
Ferrières
de
Sauvebœuf,
pour
qui
i
l
avait
exécu
té
des
fontaines,
tomba en disgrâce pour a
voir pris
le
parti
d
e
Marie
de
Méd
i
cis
contre
le
roi.
Il
fut
décidé
que
la
forteresse
antique
de
Sauvebœuf
soit
rasée.
Elle
ne
fut
en
réalité
que
démant
el
ée,
mais
lorsque
le
fils
de
cett
e
maison
noble
voulut
le
reb
âtir
dignement,
il
fi
t
appe
l
à
l
’arc
hitect
e
de
Hautefort
.
L
a
même
année,
Rambourg
remporta
«
l’appel
d’off
re »
pour
l
es
réparations
de
la
maison
commune
du
Consulat
à
Périgueux
(il
se
chargea
des
plans,
mais
délégua
l
es
travaux
à
un
autre
maçon).
Mais
l
’événem
ent
majeur
fut
le
retour
des
H
autefo
rt
sur
le
devant
de
la
scène.
Le
jeune
Jacques-François,
reçut
de
nombreux
bi
ens
en
héritage.
Sa
mère
Renée
du
Bel
lay
décéda
en
1631
,
son
grand-père
l
’émanc
i
pa
en
1633,
i
l
put
donc
recevoir
les
héritages
de
son
père
et
d’un
de
ses
grands
oncle
s
Pérusse
des
Cars,
il
hérita
ensui
te
d’une
grande
-tante
maternelle.
Cette
fortu
ne
soudaine,
s’ajou
tant
à
ses
revenus
déjà
conséquent
s,
laissa
à
ce
jeune
marquis
les
possibilités
d’assou
vir
ses
rêves
à
la
hauteur
de
ses
prétent
ions.
Jacques-Franç
oi
s
d’
Hautefort
revint
cherc
her
le
vi
eux
Nicolas
Rambourg,
septuagénaire
mais
toujou
rs
dynami
que.
Ils
décidèrent
de
retravailler
les
plan
s,
pour
certains
exécut
és
plus
de
30
ans
auparavant
,
pour
les
rem
ett
re
au
goût
du
jour.
P
our
cela,
Rambourg
consulta
l
es
manuels
d’arch
itectu
re
les
plus
récents,
émanant
de
ses
confrères
lorrains
et
bourguignons,
s’en
insp
i
rant pour
ses plans,
tout
en
les
agrément
ant
de
ses
inspirat
ions
originales.
Sous
sa
main
encore
agile,
naquirent
les
projets
du
pavi
l
lon
central
sur
la
cour,
le
promenoir,
la
grande
g
alerie,
qu’il
v
erra
lentement
s’ériger
sous
le
travail
des ouvriers maç
ons et c
harpentiers.
La
sœur
de
J
acqu
es-François
d’Hautefort
conn
aissait
alors
un
destin
nat
ional.
En
1630
, l
a très jeune Marie
d’Hautefort,
dame
d’ho
nneur
de
la
rei
ne,
s’était
faite
remarquer
grâce
à
sa
beauté
et
ses
bonnes
manières
par
le
roi
Louis
XIII
qui
l
ui
accor
da
longtemps
ses
fa
v
eurs.
Les
intri
g
ues
politiques
de
Riche
lieu
l’éloignèrent
ensuite
de
la
cour,
san
s
p
our
aut
ant
la
disg
racier
aux
yeux
des
membres
de
la
fami
lle
royale.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
51
En
1643,
après
l
es
décès
co
up
sur
c
oup
du
ministre et
du roi, Anne d’Autriche devenue
reine-mère
et
régente
du
jeun
e
L
ouis
XIV
rappela
sa
chère
amie
qui
bénéf
icia
de
nouveau de
son
statut
particulier
auprès
de
la famille roya
l
e.
En
cette
année
164
9,
ce
vi
eillard
de
90
ans
contemplant
son
chant
ier
pense
un
instant à
l
’avenir.
Les
rumeurs di
sent que
la
liberté
de
parole
de
Marie
d’Hautefo
rt
commenc
e
à
déranger
l
e
mini
stre
Mazarin
qui,
malmené
par
la
Fr
onde
parlement
aire,
songe
déjà
à
un
moyen
de
l
a
congédier
à
nouveau.
Le
roi
est
jeune,
la
reine
-mère
et
son
mi
nistre
sont
i
mpopula
i
res
et
fragilisés,
cernés
par les c
omplots.
Peu
import
e,
Ni
co
las
Rambo
urg
sait
que
sa
vie
mortel
le
touche
à
sa
fin,
et
au
sommet de sa gloi
r
e, al
ors que l’avenir de la
France
semble
un
e
nouvelle
fo
i
s
des
p
l
us
incertains,
il
regagne
son
logement
aménagé
sur
son
chant
ier,
au
cœur
de
sa
plus
g
rande
création,
l
e
château
de
Hautefort
.
Le
2
juil
let
1649,
Nicolas
Rambourg
ferma
l
es
yeux,
après
s’être
confessé,
avoi
r
communié,
et
avoir
reçu
les
sai
nts
sacrements
de l’extrême onc
tion.
Il
fut
i
nhu
mé
le
l
ende
m
ain
dans
l’église
paro
issiale
dans
l
es
tombeaux
qu’i
l
avait
acquis
40 ans
plus
tôt,
en
présence de
« vingt-deux
prêtres
ou
relig
ieux
»
qu
i
s’étaient
déplacés
po
ur
lui
rendre
un
dernier
hommage.
Ses
œuvres
ont
traversé
les
siècles,
mais
son
nom
fut
oublié.
Des
passionnés
ont,
par
l
’ét
ude
d’archives
diverses,
réussi
à
l’identifier,
à
reconst
ituer
son p
arcour
s, à reconnaître
ses créat
ions.
S RAMBO
URG 164
9
. AD24
- Hautefort (D
ordogne, France), Paroisse Sa
int-Agnan, 162
8 – 166
0
vue 22
2/391. http
s://archives.dordogne.fr
/
ark:/43
778
/s005a2
a9ec4
3887d/5a2
a9ec
4627c4
3
Notamme
nt grâce
à Mad
ame Ge
ndry,
Monsieur
Laure
n
t, et
le ch
a
noi
ne Bru
g
ière
(puisèrent
leurs
informat
ions a
u
x arc
h
ives
département
ales de la
Dordog
ne, m
ais dans
les archives
ép
istolaire
s entr
e les
différents
membres
de la
famille
d’Haute
fo
rt
et al
liés)
;
on a d’
ailleurs
admis les
hyp
othèse
s les p
lus
plausibles
émises
par ces ém
inents
spécialistes
pour la
rédacti
o
n
d
e cette
histoire
de Nico
las R
ambour
g.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
52
Par Françoi
se
VILLECHENOUX.
ORTHION
Marguerite.
Quand
j’ai
découvert
que
Marguerite
était
issue
d’un
e
famill
e
de
colons,
dans
ma
tête
sont aussitôt
apparues de
im
ages
de
films
américains,
les
grands
espaces,
les
courses
effrénées
en ch
arriots,
à
la décou
verte de
nouvell
es t
erres…
Ils
arrivaient de je ne sais où pour al
ler…qu
i sai
t où
? En l
’oc
currence ici, en
Dordogne et
plus précisément
à Saint-Louis sur L’
I
sle.
Qu’elle ne
fût ma déception à la
lectur
e de
la
définition
du mot «
colon » :
Cul
tivateur,
à
l'origine
ancien
soldat,
de
cond
ition
libre
mais
assujetti
à
la
terre
qu'
i
l
travaille
pour
le
compte
d'un
propriétaire !!!
En fai
t,
ils
étaient des
gens
ordina
ires,
cultivateurs,
menant
une
vi
e normale,
du moin
s,
je
v
eux
bien
l
e
croire
si
ce
n’est
que,
tout
en
el
le
sen
tait
la
nature.
Comme
je
l’ai
dit
au
début
elle
se
préno
m
mait
Mar
g
uerite
quant
à
son
patron
yme,
mis
à
part
que
l’on
ne
sait
pas
où
positionner l
e
« H »
« Orthion,
Ortion,
Hortion »
i
l
est
un
dérivé
de
« Ort
»,
« forme
occ
itane
de
jardin », su
rnom d’
un possesseur de jardin
(Geneanet)
Le déc
or est plant
é.
Avec
un
H
comme
Hortion
Marguerite
voit
le
jour
à
Saint
Louis
en
l’Isle
(Dordogne),
à
2
heures du
matin,
un
20
janvi
er 1
843, au lieu des Nand
illoux.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
53
Elle
habite
Sa
i
nt
l
ouis
en
l’Isle
jusqu’
au
d
écès
de
sa
mère
en
18
56,
a
vec
ses
parents :
Pierre
ORTION
son
père,
Marie
MADILLAC
sa
mère
et
ses
sœurs
(Marie
Hortion
1835-18
92,
Marie
H
ort
ion
1838
,
Marie
Hortion
1840
)
,
comme
en
témoigne
le
recense
ment
de
185
1
Marie
Madillac
décédée,
Pierre
Orthion
prend
pour
épouse
Marie
Couyrier
avec
l
aque
lle
il
a
deux
enfants
,
Louis
Hortion
en
1859
et
Jeanne
Hortion
en
1860.
Marguerite
devient servant
e à
ga
ges chez Mr Paulias ou
Pauliac
à
Men
esplet.
C
’est
là
qu’elle
rencontre
celui
qui
dev
ient
son
époux
le
28
avril
1862
à
Minzac
(24272)
,
Jean
FORTIN 1
832-
1871.
Ils
habitent
le
Moulin
du
Drôle
et
ont
quatre
enfants
(P
ierre
FORTIN
1863-
1864
,
Marie
FORTIN
1864
-186
7,
M
arie
FORT
IN
1868,
Marie
FORTIN
1871
-1871).
Sur
l
e
contrat
d
e
mariage
p
assé
c
hez
Me
Delage
le
18
avril
1862,
on
note
que
Marguerite
hérite
en
i
nd
iv
ision
des
propriétés de sa mèr
e, sises à Saint-Louis en
L’Isle.
Jean Fort
in décède
l
e 26
décembre
18
71.
Marguerite
ne
reste
pas
longtemps
veuve.
Elle
se
remarie
l
e
1
er
janvier
1
873
avec
Je
an
Vi
llechen
oux
né
le
27
mai
1838
à
Beauronne,
l
ui-même
veuf
de
Jeanne
Guionnie le 9
mai 1871
….
Ils ont t
rois enfants :
André :
Né
l
e 21
août
1874
-
Francs,
33570,
Gironde,
Epou
se Anne T
i
gnonma.
Décédé
le 1er janvier 1915
-
Bordeaux-
Hôpital
Temporaire,
à
l
’âge
de
40
ans
al
ors
qu’il
vi
ent
juste
d’être
incorporé(le
15
décembre). Cultivateu
r.
André :
Né
le
26/11
:1878
à
Minzac
24
Dordogne.
Epou
se Edo
uara Morandeau.
Décédé
le
2
6
o
ct
obre
1
915
Jonchéry,
Marne.
Mort
pour la Fr
a
nce.
Antoine
:
Né le 24
juillet 1887
à M
inzac.
On
perd
l
a
trace
de
Marguerite
en
1903
après
l
e
mariag
e
de
son
fil
s
ainé.
On
sait
juste
qu’elle
est
décédée
en
1915
lors
du déc
ès de ses deux fils.
Alors
avec ou sans
H ? Il faudrait rem
o
nter
à la naiss
a
nce du bourgeon p
ou
r
en
connaître l’é
criture
exacte.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
54
Par Marie
-Thér
èse PUYRINIER W
ACHET
.
PUYGRINIER,
Joseph A
rnaud.
Mon arrière
-grand père
de Ribérac.
Né à Saint-Sulpi
ce-de-Rou
magna
c en Dordo
gne, le 8 juillet 183
2.
Portrait
p
hys
i
que
:
cheveux
et
sourcils
châtains, yeux gris, fro
nt bas, nez bien
f
ait,
bouche
petite,
menton
rond,
v
isage
rond.
Taille : 1
,59 m
Il
est
le
fils
de
Jean
Baptiste
Puyrinier
ou
Puyrenier,
l’ortho
graphe
du
nom
n’est
pas
encore
bien
fixée
et
subira
encore quelques variantes. La profession de
ce
dernier
à
la
naissanc
e
de
J
oseph
Arnaud
est
Artiste
Vétérinaire,
il
semblerait
que
de
père
en
fils,
l
es
P
uyr
i
nier
aient
été
Artistes
vétérinaires
et
Maréchaux
Vétérinaires
à
saint-Sulpice-de-Rouma
gnac.
Le
g
rand-père
prénommé
Jean
avait
fait
l’objet
d’un
article
dans
les
anna
l
es
de
l
’agr
i
culture
en
1818
pour
ses
compét
ences
dans
les
so
i
ns
aux animaux.
Joseph
Arnaud est l
e
sixième
enfant
de
la
famill
e
qu
i
en
compo
rtera
7,
il
ne
sera
donc
pas
l’héritier
de
cette
tradition
qui
reviendra
à
son
frère
ainé
Jean
Augustin,
le
dernier
à
l
a
pratiquer
.
La
l
oi
ayant
modifié
entre
temps
l
a
pratique
et
l
es
études
vétérinaires
et
de
ce
fait
il
ne
sera
plus
possible
d’exerc
er
le
m
étier
en
tant
que
Maréch
al-ferrant vétérinaire
.
Le
dernier
des
Puyrinier,
ayant
eu
une
profession
l
iée
au
cheva
l
sera
Hongreur. Arnaud
a vécu
l
ongtemps à
Saint-
Sulpice-de-Roumagnac
a
vant
que
l
a
famille
ne vienne s’
établir à Ribérac
.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
55
Si
j’ai
choisi
de
parler
de
mon
arrière-grand-père,
c’est
qu’
il
est
le
fruit
d’une union pe
u commune.
Sa
mè
re,
Marie
Justine
de
Lavergne
apparten
ait à
une fa
mille de
petite noblesse
du
Péri
gord,
elle
vivait
au
Château
de
Lavergne
à Petit-Bersac,
fille
de
Pierre-Louis
de
Lavergne,
Chevalier
de
Saint-Louis
et
capitaine
au Régiment du
Vermandois et
de
Marie
P
auline
de
Touros,
comtesse
d’Heinz
et
chanoinesse
de
Walbourgis
en
Westphalie,
elle
avait
résidé
e
n
Prusse
un
certain
temps
avec
son
père,
passé
au
service
du
Roi
de
Prusse
en
1768 !
Cel
ui-ci
sera
généra
l
major
et
brigadier-chef
des
ingénieurs
militaires,
il
restera
en
P
russe
jusqu’
à
sa
m
ort
à
Lucken
wald,
mais
ceci
est
une aut
re histoire !
Selon
un
récit
famil
ial,
Jean
Puyrinier,
le
pèr
e
d’Arnaud
s’occ
upait
des
chevaux
du
domaine
et
serai
t
tombé
amoureux
de
la
demoiselle
qui
aurait
répondu
à
ses
sentiments.
Le
mariage
eut
donc
l
ieu
malgré
les
réticences
paternelles,
mais
la
famille
de
Lavergne
était
sorti
e
très
appauvrie de
la révolution et
n’
avait plus les
moyens
de
paraître,
Pi
erre-Louis
de
Lavergne
a
v
ait
de
nombreuses
filles
à
marier
et
peu
de
partis
à
proximité
donc
i
l
donna
son
consentement !
Et
après
tout,
le
père
du
m
arié
était
auss
i
adjoint
au
Ma
i
re
de
Saint-Sulpice
et
avait
reçu
une
cert
aine
instruct
i
on
ce qui
en
faisait un
notable
dans
son village !
Par
ce
mariage
Joseph
A
rnaud
compt
era
aussi
parm
i
ses
ancêtres,
Magdelon
Charles-Franço
is
de
Touros,
directeur
des
fortifications
de
Guyenne
et
Pyrénées,
l
a
famille
Orfaure,
l
es
familles
de
Vétat
et
Poulard
de
Péri
gueux
et
Petit
Bersac,
enfin
sa
grande
tante
Vi
ct
oire
di
te
« l’américa
ine »
dont
une
rue
de
Bordeaux
porte le nom et qui fût l’épouse
du
faïen
cier
Ferdinand
Hust
in.
Justine
semble
avo
ir
exercé
une
infl
uenc
e
très
forte
sur
sa
famille,
elle
y
était
surnommée
« la
comtesse
»
par
ses
petits-enfants.
Jean
Puyrinier, le père d’Arnaud
décède en 1849,
Joseph Arnaud est enc
ore très jeune, il vivra
avec sa
mère et
son fr
ère aîné à Ribérac
.
En
1854,
i
l
est
recrut
é
pour
le
Service
Militaire,
i
l
part
i
cipe
à
la
guerre
de
Crimée
et
reçoit
la
méda
i
lle
de
l
a
reine
Victoria,
il
terminera
en
18
66
c
omm
e
sergent.
Libéré
de
ses
obligations
m
ilitair
es,
il
exerce
l’act
ivité
de
ferblantier
et
conn
aitra
sa
fu
ture
épouse
Anne
Gouaud,
mais
prénom
d’usage
«
Consta
nce »,
par
l’intermédiaire
de
l’un
de
ses
beaux
-frères
Félix
Thomas,
lui
-
même ferblantier et
marié
à
une
sœur
Gouaud.
Joseph
Arnaud
se
marie
l
e
26
janvier
1
868
à
Mont
pon
avec
Anne
Gouaud,
issue
d’une
fami
lle
de
cett
e
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
56
commune,
sa mère
Justine est présente lors
du c
ontrat de
m
ariage, elle meurt
en 18
74.
Ils
rési
dent par
la
sui
te à
Ri
bérac où
il
continue
à
exercer
son
activité,
l
a
famille
demeure
au
6
rue
Notre
Dame,
(fi
gure
à
cette
a
dresse
s
ur
l
e
recenseme
n
t
de
1876
)
,
ils
auront
sept
enfants
dont
trois
mourront
relativement
jeunes.
Malheureuse
ment,
i
l
tombe
malade
en
1877
et
succombera
à
une
pneumonie,
sa
femme
le
su
ivra
5
ans
plus tard
.
Les
enfants
seront
répartis
chez
leurs
deux
oncles
du cô
té maternel
chez
les
familles
Faux
et
Thomas
de
Montp
on,
ce
qui
explique
probablement
pourquoi
l
es
enfants de Joseph
Arnaud s’ét
abliront par la
suite
à
Mont
pon ou
à
proximité, Louis,
mon
grand-père,
l
e
fils
ai
né
d
e
Joseph
y
créera
avec
ses
frères
et
l
e
conc
ours
de
Félix
Thomas
son
oncle
et
tut
eur,
une
e
ntr
eprise
dont
l
’ac
tivité
se
ra
dans
un
premier
temps
la ferblanterie,
puis la plomb
eri
e zin
g
uerie.
Cette
dernière
perdurera
jusqu’au
début
de
l
a
secon
de
g
uerre
mondiale,
mais
disparaîtra
après
le
décès
des
fils
de
Joseph
Arnaud.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
57
Par Maryse GRENIER.
QUEYREL Guil
laum
e.
dit « Etienne
».
Guillaume est
né le 13
oc
t
obre 1
786, au lieu de «
Fran
chemont
» à Bergerac
, et est
baptisé le lendema
i
n de
sa naissanc
e.
Il est né de
Pierre et Jeanne
ROUX,
et est
le seco
nd d’une fratrie d
e quat
re enfant
s.
A Bergerac,
i
l est labou
reur,
comme so
n père,
puis,
après son
m
ariage, le 5
m
ai 181
4 à Bergerac,
avec M
arie FOURNIER,
nous
le retrouvon
s métayer
chez Mon
sieur TAILLE
FER
au li
eu d
u
« Vignal » à L
amonzie-Saint-Martin.
De son union avec
Marie, naîtro
nt sept e
nfants
:
-
Suzan
ne née en
18
15 à Bergerac
au li
eu
de « l’Alba »
-
Jeanne née
en 1
817
à
Bergerac au
l
ieu
de « la Brunet
ière »
-
Lors
de la naissance des
jumeaux Pierre
et E
tienne,
en 1821,
le couple habite au
lieu de « La Gravou
se » à Bergerac.
Pierre et E
tienne déc
èderont
en b
as-âg
e,
l’un en
1822 et l’autre en
1
823.
-
Jeanne dite
« Anne » née en
1823
-
Pierre, né
en 1
825
-
Jean,
né en
1828
Les deux der
niers enfants naisse
n
t
à
Lamonzie-Saint- M
artin.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
58
Au recensement
de
1836
,
nou
s trouvons
la famill
e to
ujours
installée à Lamon
zie
-Saint-
Martin. Il ne rest
e que trois enf
ants à
charge plus Ma
rie, la sœ
ur de
Guillaume, qui vit
avec eux.
Lamonzie
Saint
Mart
in
Guillaume décède
ra à Bergerac, le 7
décembre 1859
à l’âge de 73 ans…
Deux ans après sa femme.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
59
Par Jérôme ROUGIER.
ROUGIER Hi
laire,
Mon ancêtre, sosa 1
024.
1) Naissance.
(Ci-dessus: acte
de bap
tême de Hilaire R
ougier e
xtrait des arch
ives de St
Michel 5 E
468 1
conservé à P
érig
ueux)
«
Ce 17ème J
uin
168
8
a été ba
ptisé hi
lai
re Rougier fi
ls de pi
erre Roug
i
er et de
magdelen
e
Catinou
du
prése
n
t b
our
g
et esté
parra
in
hilaire
C
atinou et
marraine
jeanne
C
atinou
et le
dit baptêm
e f
a
it par m
oy
cur
é en prése
nce de
s tém
oins
qui n’
o
nt seu si
gner
»
Il s
'
agit de l
'acte de nais
sance l
e plus ancien concer
n
ant un R
ougier
dans
la par
oisse
de Saint-M
ichel. Hilair
e semble êtr
e le premier d
e
la lign
ée à voir
le jour sur
cet
te par
oisse.
F
ondat
eur
d'une
dynastie
qui
va
s'il
lust
r
er
à
Saint
-Mic
hel
au
cour
s
des
siècles
suivants,
ses
descendan
ts
adop
ter
ont
son
prénom a
ccolé
aux l
eur
s
en
souvenir
du
l
oint
ain
aï
eul
et
cet
te
cout
ume perdur
era
jusqu'à la fin du XIX
e
siècle.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
60
Hil
a
i
r
e
vit
une
enfan
ce
marquée
par
l
es
misèr
es
de
la
fin
du
X
VI
I
e
siècle.
Alors
âgé
de
4
ans,
le
petit
gar
çon
d
oit
affr
onter
pl
us
i
eur
s
rudes
hiver
s
qui
privent
l
es
populations
de
nourritur
e,
les
pa
ysans
am
aigris
et
désespér
és
se
nourrissent de pain de fougèr
e, de glands,
de
chât
aignes,
d'
herbes
bouill
ies.
Grâce
au
l
ait
nourricier
des
vaches
de
son
père,
l'enfan
t
survit
au
mil
ieu
des
visa
ges
blafar
ds témoins d
e la f
ami
n
e.
Alors
que
la
plupart
des
gar
çonnets
ne
qui
tt
ent
pas
l
es
fermes
ou
les
cour
s
des
maisons,
Hilair
e
se
montr
e
disposé
à
apprend
r
e
les
rudiments
de
l'instr
uction.
Il
est
le
p
r
emier
Rougier
à
sa
voir lir
e, écrire,
sig
ner so
n no
m.
En
1698, les f
am
ines sont passées,
et
une
petite
sœur
naît
dans
la
maison:
Jeanne.
2) Une e
xistence brèv
e
.
L'union
avec Anne
Mallet
Au mois
de Janvier 1708,
son
pèr
e
le
fait m
arier
avec
une
fille
d'une
des
plus
anciennes
familles
de
l
a
paroisse,
Anne
Mallet.
(Cf
.
Les
Ma
l
let
de
la
Maison
-
Neuve)
Née
entr
e
1685
et
1687
à
la
«
Maisonneuve
»
,
son
exis
tence
n'es
t
at
testée que
par
l'acte de
cont
r
ôle
de
son
mariage
enregist
r
é
au
bur
eau
de
V
ergt
le
30
Janvier 1
708.
Elle apporte une dot de 540 li
vr
es,
une
bell
e
somme
à
ce
t
te
époque.
T
r
ès
vite,
i
ls
ont
un
enfant,
Jean
Hi
laire,
né
l'année
même
de
l
'union,
mai
s
ce
sera
l
e
seul.
Survient
alors
l
e
«
Gr
and
Hyver »
de 1709 d
ont les Rougier
ne semblent pas
tr
ès
affect
é
:
l
'auber
ge
est
chauff
ée,
bi
en
appr
ovi
sionnée, les
clients, bloqués
par
le
fr
oid
polair
e
qui
sévit,
res
tent
plu
sieurs
jour
s
et
font
augmenter
l
es
recet
tes
de
la
maison.
De r
ares t
r
ansactions
Du
vivant
de
Pierre,
Hilaire
ne
semble
r
ien
entr
eprendr
e:
il
laisse
son
pèr
e
gouverner
la
fa
m
ille
et
les
aff
ai
r
es,
comme le
veut la tr
adition.
Au
décès
de
ce
dernier
,
le
s
choses
évoluent
et
il
devient
le
chef
de
son
clan:
il
doit
tenir
l'auberge
mais
aussi
assur
er
l'aven
ir de sa jeune sœur.
Au
début
de
l
'année
1717,
i
l
se
rend
dans
la
for
êt
du
no
t
aire
J
eammes
F
a
var
eil
hes,
non
loin
des
Pr
adignacs.
Celui-c
i
vend
une
l
ar
g
e
cou
pe
de
chât
aigni
er
s
e
t
notr
e
ancêtr
e,
qui
ne
possède
pas
assez
de
terr
es,
a
bes
oin
de
bois pou
r son
auber
ge
.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
61
C'est
d'ailleurs l'unique
f
ois qu'i
l
es
t mentionné « hôte
du b
ourg de
Saint-Michel ».
Hil
a
i
r
e ach
ète do
nc
24 brasses
de bois : il en emport
e 4
et laisse le r
este sur
place ju
squ'en
Juin 171
7.
(Ci-dessus
: ex
tra
it de la succ
essi
on de Me
Jeammes
Favare
ilhes
-A
rchives de Pér
i
gue
u
x série
3
E)
En
Janvier
1718
il
se
rend
pour
la
pr
emière
fois
chez
le
not
ai
r
e
Lasfaulx
:
associé
a
v
ec sa
mère, il
const
i
tue
une
dot
de
600
li
vr
es
à
Jeanne
en
vue
de
son
mariage
a
vec
un
jeune
gr
e
ffier
de
Beaur
egar
d,
Jean
Chauz
enoux.
Hilai
r
e
a
vait sûrement vu
t
r
op g
r
and:
il
ne
donne
à Jeanne qu'une
somme de
96
liv
r
es
le
18
Mai 1721,
a
u grand
dam du
gr
effier qui
se
f
âche !!
Cett
e
même
année,
en
F
évrier
,
i
l
f
ait
un
échan
ge
de
t
erre
a
ve
c
Arnaud
F
oucau
d,
le
m
ois
sui
v
ant
il
acq
uiert
un
f
ond
de
Pi
err
e
Ruissègue
pour
295
livre
s.
Malheur
euseme
nt,
le
seigneur
de
l'époque,
Pierre
Chant
egre
il
h,
semble
vivemen
t
i
ntér
essé
par
l'achat
de
notr
e
aïeul
et sur le l
ot il
s
e
permet de ret
enir
à
son
prof
it
plusieurs
fo
nds,
aboutissant
au
cont
rat
daté du
7
Avril
1718,
rédigé
par
la
pr
opr
e
main
d’Hil
aire,
mai
s
dont
hélas
il
ne r
este au
cune tr
ace.
Cet
obst
acle
paraît
mettr
e
un
terme
aux
achat
s du
jeune R
ougier
.
Hil
a
i
r
e
a
fort
à
fair
e
:
tenir
l'auber
ge,
tr
av
aill
er
ses
quelques
terr
es,
assur
er l'éducation de son
fil
s.
Il
ne passe
aucun
contr
at
de
bail
à
c
heptel,
comme
jadis
faisait
son
pèr
e
,
peut
-être
est-i
l
assez
riche
pour
posséder
so
n
propr
e
bét
ai
l,
ou
au
cont
r
aire,
i
l
n'en
a
plus
et
doit
piocher
à
la
mai
n
quelques
arpents
pour
fa
ire so
n pain !
(Ci-dessus : ext
r
ait d'u
n acte notar
ié de 174
2 où il est fait
Mention de la d
ot constitué
e par Hilai
re)
.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
62
L
es
r
el
ations
social
es
de
notr
e
ancêt
re
Bien
que
pas
très
ri
che,
sa
position
d
'auber
gi
st
e
dans
le
bour
g
de
Saint-Michel
ou
r
ésident
quelques
f
amilles
bour
geoises,
lui
assur
e
de
lar
ges
r
elations.
E
tr
e
en
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de
compr
endr
e
la
langue
frança
ise,
de
la
lire
et
l'écrir
e
dans
une
région
où
tous
l
es
pa
ysans
parlent
le
patois
occ
itan
,
conf
orte
son
import
ance.
Jeune,
on
lui
f
ai
t
déjà
confianc
e :
le
17
Décembre
1709
i
l
acco
mpagne
une
demoiselle
du
bour
g
,
Louise
Sicar
d,
au
baptême
d'un
enfan
t
à
l'église
de
Salon.
Il
r
encontr
e
plusieur
s
not
ables,
dont
Pie
rre
Crevet
et
Antoine
Reyn
aud un
pr
ocureur d
'office.
(Ci-dessus
: ex
tra
it des re
g
istres
paroissia
ux de
Salon. Ba
ptêm
e de
Louise
Crevet
)
.
(Ci-dessus
: dét
a
il
de la s
i
gnat
ure de
Hila
ire
Rou
gier
, plus ancie
nn
e
signature
connue
!!)
.
À
Sal
on,
il
manqu
e
de
peu
de
r
encont
rer
un
autr
e
de
nos
ancêtr
es
« lett
r
é »,
Guillaume
Ri
c
ard,
lui
aussi
v
enu
pour
un
baptême.
Hi
lair
e
f
ait
ég
alement
des
affair
es
a
vec
le
not
aire
du
C
ous
tal,
le
sieur
F
av
areilhes.
Comme
on
peut
l
e
cons
tat
er
,
notre
ancêtr
e
su
se
créer
un
r
éseau
de
relations
ut
iles
qui
rendr
ont
bien service à
ses descen
dants !
La r
encontr
e
a
vec Marie Bousso
u
En
1718,
Hi
laire
perd
sa
femme
âgée
d'une
trent
aine
d'année
.
Il
est
impossible
de
con
naîtr
e
la cause
du
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pr
écoc
e
de
Anne,
mais
à
c
et
te
époque
l
es
maladies
ou
l
e
manque
d'hy
g
iène
emport
ait
rapidement
les
per
sonnes.
Cependant
l'auber
giste
est
jeune,
il
a
un
fils
à
élever
,
et
i
l
rec
herche
une
nouvelle
compagne.
Sa
condition
d'hôte,
sa
f
ortune
modes
te, ne
lui
permett
ait
pas
à
priori
de
tr
ouver
une
femme
d'une famille
notab
le.
Po
urt
ant,
grâce
à
ses
relations,
peut
être
aidé
par
son
beau-frèr
e
le
gr
effie
r
,
il
se
r
emarie
le
4
F
évrier
1719 avec l
a
fille
d'un
maître
chirurgien
de
Ladouz
e,
Marie
Boussou.
Chose unique dans l'histoir
e de
la
famil
le,
Hilair
e
donne
200
livres
à
cet
te
fem
me qui
n
'a pas de dot!
Il
était
sûr
ement
tr
ès
désireux
de
se
remarier
et
d'assur
er
une
plus
nombr
euse descendanc
e
!
L'union
est
célébr
ée
en
présenc
e
de
nombr
eux
not
abl
es
et
notr
e
ancêtr
e
signe deux f
ois l'acte en r
aturant
.
Les
temps
sont
à
nouveau
dur
s:
l'été
1
719
es
t
caniculaire,
une
épidémie
de
dysenterie
tra
verse
le
pays et
emporte
de
nombr
eux
nourrissons,
l'année
suivant
e
l
a
pest
e
resur
gi
t,
les
v
illa
geois
tr
em
blent
de
peur
et
res
tent
cloi
tr
é
pour
éviter
la
cont
agion,
l'auber
ge
est
vi
de,
Madeleine
meurt,
et
Marie
Boussou
ne
met auc
un enfan
t au
monde!
Un décès
pr
écoc
e
Fr
appé
par
tous
les
mal
heur
s
de
cet
te
époque
trouble,
Hil
aire
se
meurt,
désespér
é
de
ne
l
aisser
qu'un
fils
unique
aux
mai
ns
de
sa
marâtr
e!
Fâc
hé
avec
son
beau-fr
ère
au
quel
il
ne
paie
plus
l
a
dot
pr
omise,
uni
à
une
fem
m
e
cupide,
freiné
dans
ses
ambitions, à
l
'été 1722,
il
achève
une
brève
exis
tenc
e
de
34
ans
et
r
ejoi
ns
ses par
ents dans
le cimetière
par
oissial.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
63
(Ci-dessus: m
a
ri
a
ge
d
e Hil
aire a
vec Marie
Be
auss
ou. Extrait
des reg
istres
paroissia
ux de Lad
o
uze
)
Quant
à
sa
seconde
épouse,
el
le
comprend
l
e
bénéfice
qu'ell
e
peut
tirer
de
cet
te
disparition:
le
6
Septe
m
br
e
1722,
el
le
obtient
258
l
ivr
es,
puis
abandonne
Jean
Hi
la
ire.
Elle
r
etourne dans son vill
a
g
e d'origine et épouse le
17 Juin 172
7
Sicair
e Vigier
*, un autre de n
os
ancêt
res,
alors en pleine pr
ogression soc
i
ale.
Un seul homme v
a alors
pr
endre en
main notr
e
a
venir à ce
moment
tr
ag
ique: Jean Mallet dit
Ro
usset.
*
Sicaire
Vig
ier vers
168
7-1750,
arrière-gran
d-père
d'Anne
Bouch
ard, fe
mme
de Jea
n
Hil
aire R
ou
gier
.
)
L’Avenir
illustré
Gallica
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
64
Par Mari
e
Paule BERT
RAND
-
BLANCH
ARD.
SUDR
EAU ou SUDRAUD
.
Commençons
donc
par
Mari
e,
mon « sosa
55»,
mon AAGM.
Marie
S
udr
aud
,
est
née
à
Thiviers
au
mouli
n
de
Raz
at
en
1838.
A
u
décès
de
sa
mère elle
a
deux
ans
et
12
ans au
décès
de
son
père.
I
l
sembl
e
alors
qu'elle
soit
confiée
à
so
n
frèr
e
Pierre
marié
à
Marie
Reb
ière
r
ésidant
à
Saint-Martin-de
Fr
essengeas (La
-R
ebière).
Elle
épouse
en
1864
à
Sa
int-
Crépin
-de-Richemont
Léonar
d
Math
ieu,
pr
opriét
ai
r
e
cultiv
ateur
aux
Br
ageots.
Marie
,
d
ont
j'ai
cher
ché
le
décès
pendant
des
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ét
ai
t
inhumée
à
C
ha
m
pagnac.
Moi
qui
passais
devant
sa
tombe
à
chaque
visi
t
e
au
cimetière !
J'ai
tr
ouvé
son
décès
par
hasard
en
feuillet
ant
l
e
regist
r
e
d'éta
t
civil,
le
21
Mar
s
1914
à
Cheynou,
mon
village
!
Bannie
des
Bra
geots
pour
avoir
f
auté ap
r
ès son veuva
ge en f
évrier 1877 et
donné
naissance
à
Fr
ançois
le
12
Août
1878
,
je la
trou
ve domiciliée
à Sceau-Saint-
Angel en
1894
.
En
1904,
au
mariage
de
Franç
ois,
ce
fi
ls
qu’
el
le
ne
reco
nnaîtr
a
q
u’
en
1908
,
en
présence
de
Barthélém
y
Fa
ye
son
gendr
e,
el
le
est
de
ret
our
aux
Brageot
s.
Fut-elle
pard
onnée
?
J’
en doute
un
peu car
apr
ès
1
908,
elle
demeur
e
à
Champagnac
aupr
ès
de
ses
deux
au
tr
es
fil
les :
Jeanne,
célibat
aire,
une
autre
Jeanne,
mariée
à
Jean
Dab
z
at,
et
de
ma
grand
-mère
Maria
mariée elle auss
i
à
Champagnac.
En
remont
ant
ma
généalo
gie
je
r
etr
ouve
Jean
Sud
r
au
d
son
pèr
e,
mon
«
sosa
110 »
mort
en
1850
à
Thiviers,
inscrit
sous
le
pr
énom
de
Pie
rr
e.
J
e
suis
i
ntri
guée
par
la
ment
ion
portée
sur
son
acte
de
décès « Chevalier de la
Lé
g
ion d'Honneur »
que
je
retr
ouve
aussi
sur
son
acte
de
mariage.
Mon
A
AAGP
Jean
Sudr
aud
naît
l
e
20
décembr
e
1
774
au
mouli
n
de
Raz
at,
par
oisse
de
Thivi
er
s
et
est
baptisé
le
lendemain par l'arc
hiprêt
r
e
Bour
g
oin. Il
est
le
deuxi
ème
enf
ant
et
premier
fils
de
Guillen,
meunier
,
et
de
Fran
çoise
Fricout.
Son
parrain
es
t
son
oncle,
Maît
r
e
Jean
Fricout,
huissi
er
,
archer-gard
e
et
sa
marr
aine
Fr
ançoise
Theulier
,
tous
deux
de
Thiviers.
Jean
40
ans,
issu
d'une
lignée
de
meuniers
de Nant
heuil épo
use le 21
f
évri
er
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
65
1814
à
Saint
-Mart
ial-de-V
al
et
te
Marie-
Julie
d
ite
J
eanne
Agar
d,
1
8
ans,
fill
e
de
meuniers,
née
au
moulin
des
Hautes
-
Ro
ches et r
ésidant au mouli
n de Grolh
ie
r
. Il
sait
écrir
e
comme
ses
parents.
De
cet
te
union
naîtr
ont
dix
enf
ants
dont
Marie
,
la
dernière.
A
la
naissance
de
son
fil
s
Pierre
en
1815,
Jean
es
t
ex-mi
lit
aire,
m
eunier
.
Po
ur
la
naissance
de
son
fils
Antoine,
en
1826
,
il
est
Légionnaire,
pour
celle
de
Fr
ançoise
en
1831,
membre
de
la
Légion
d'Honneur
et pour celle de Sicair
e
en
1835,
Cheval
ier de la Lég
i
on
d'Honneur
.
Jean
est
donc
un
ex-mili
t
aire,
cheval
ier
de la L
égion d'Ho
nne
ur
.
J'ai
trouvé
dans
l
a
base
LE
ONORE
quelques
documents
att
est
ant
qu'il
a
été
nommé
Cheval
ier
de
l’
Ordr
e
R
oy
al
de
la
Légion
d’Hon
neur
le
28
Juin
18
07.
J'y
appr
ends
qu'il
est
alors
capor
al
à
la
1èr
e
compagnie
de
voltigeur
s
du
58e
régiment
d'inf
anter
i
e de
ligne.
Pr
e
mie
r serm
ent fait
à
l’E
mpe
r
eur
Jean,
soldat d
e la R
épubli
que à 18 ans, sert
la
30
e
brigad
e
légère du
7
Septembr
e
1792
jusqu’
au 21 Mar
s 1796.
Du 22
Mars
1796
au
19
Juin
1799,
je
per
ds
sa tr
ace, mais il est
tou
jour
s soldat.
Sur
sa
Fiche
Matricule,
il
arrive
au
corps
le
20
Juin
1799
,
Bonapart
e
prend
le
pouvoir
en
Novembr
e
de
la
m
êm
e
année.
Jean
mesur
e
1,60
m,
a
le
visage
ov
ale,
le
fr
ont
décou
vert, l
e
nez
petit,
les
yeux
bleus, une
bouc
he
moy
enne,
un
mento
n
r
ond,
les
cheveux et
l
es sour
cils de cou
leur chât
ain.
Illustrat
ion : Jacques
Bar
o
n
(Généalo
g
ie Réc
ap
-Recher
che
Milita
ires)
Il
est
nommé
capor
al
le
7
Novembr
e 1802
.
Jean
fa
i
t
les
Campagnes
Napoléoniennes
de
Russie,
Italie,
Espagne,
Allemagne. Il est bl
essé en 1807 à la
jam
be
gauche
par
un
coup
de
feu
à
Friedland
en
Russie,
à
l
'épaul
e
droite
en
1809
devant
Aranjuez
en
Espagne
et
en
1811
à
l
a
mai
n
gauche,
il
perd
l'auricula
ire
à
la
bataille
d'Albuera en
Espagne.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
66
Le 29 Novembr
e 1812
, au dépôt de
la
place
de
Ba
yonne
il
est
rec
onnu
improp
r
e
au
service.
Il
lai
ss
e
son
habillement
en
bon
état
et
est
ren
voyé
dans
ses
foy
ers
à
Thiviers
pour
« aff
aiblisseme
nt
considér
able
du
corps
apr
ès
vingt
années
de
service
».
Il
est
de
r
etour
à
Thiviers
le
19
D
écembr
e
1812
comme
l’
at
test
e
l
a
signature
du
conseill
er
F
aurichon.
Jean a
des soucis pour percevoir sa
pension.
I
l
déclare
qu’il
avait
à
sa
masse,
au
1
er
O
ct
obr
e
18
10
:
133
Fr
ancs
97
cent
imes.
Ses
réclamations
porte
nt
sur
l
es
périodes du 1
er
Octobr
e 1810 au 1
er
Jan
vier
181
2
et
du
1
er
J
an
vi
er
1812
au
7
Octobr
e
181
2
inclus.
I
l
di
t
qu’il
a
cessé
d’
ê
tr
e
pay
é
de
sa
Décor
ation
d
epuis
l
e
1
er
O
cto
br
e
181
1 ».
Deuxième Ser
m
ent
au Ro
i Louis XVIII
Jean dit P
ierre
déc
ède
Le 30
Mars 1850, sou
s Louis-Napoléon.
Je
suppose qu’
il a fait ce
d
e
uxième
serment au R
oi Louis XV
III af
in de pouvo
ir
t
o
ucher sa pensi
on.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
67
Par Catherine TEILLA
C
-FAYOLLE.
TEILLAC Jean,
le migrant.
Une b
ranch
e orléanais
e.
Jean TEIL
LAC
est né
le 26
juille
t
176
6 à la Beune-Basse à La-Chapelle-Aubar
ei
l. Il es
t
le 6
e
d
es sept
enfants
d’
Antoine
TEILL
AC, clout
ier
, et Jeanne
JARDEL.
1766
Acte de naissance de Je
an T
eillac. R
éf AD 24.
Il
es
t à noter
que dans
cet
te famille, si
les
quatr
e fi
ls se
pr
énomment Jean, il
y a
plus
de diver
sité
dans les pr
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émi
n
ins : Jeanne, T
oinette et
P
étronille.
Antoine, pèr
e
de jean,
a un
fr
ère de J
ean, clavetier
, égalemen
t à l
a Beune
-Basse qui
es
t
mon
Sosa 1
28 de la 8
e
générat
i
on.
Je
n’
ai
quasim
e
nt
jamais
cro
isé
les
métiers
de
cloutier
et
cla
vetier
qu’
à
La
-C
hapelle-
Aubar
eil,
mais
en
revan
che dans
cett
e
commune,
il
s
sont
fo
rt
nombr
eux.
Sans
dout
e
y
a
-t-il
eu
une
spécialité
locale
de
cet
ar
tisanat.
Le
père
d
’
Antoine
et
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était
lui
aussi
clavetier
mais leur gran
d-pèr
e, Jean ét
ait meunier et
déjà à
la Beune
-Basse.
Jean
T
eillac,
l
ui,
échappera
à
la
tradition
fami
liale.
U
ne
opport
unité
créée
par
la
Révo
lution,
la
suppr
ession
des
octr
ois
par
la
Const
ituante
du
20
janvier
1791,
lui
permet
d’
ex
erc
er le nouveau métier d
e con
duct
e
ur
de bœuf
s.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
68
Ce mét
ier le mène à Orlé
ans où il épouse le 6
juin 1797
Marie Magdele
ine Élisabet
h ROUSSE
A
U.
Une branche orlé
anaise
subsis
t
e toujours sous l
e nom de THÉLIA
Sa
vie
se
dér
oule
ensuite
dan
s
cet
te r
égion.
Il
est
tout
d’
abor
d
aube
r
g
ist
e
à
Orléans, puis
cultivateur à
Saint-
Denis-
en-
V
al.
De
son
union
sont
nés
9
enf
ants
:
Thér
èse
Élisabeth
1798
-180
0,
Thér
èse
Adèle
1798,
Cl
émence
Lucie
1801,
Marie
Anne
Élisabeth
1803-1836,
Jean
Franç
oi
s
1806-18
52,
Amable
Pauline
Désirée
1807,
Adèle
Mélanie
Victoire
1809-1881,
Pi
err
e
Joseph
1811-1811,
Henri
H
yppolite
1813
-
1813
.
Il déc
ède en 1
851 à l
’
âge de
84 ans.
1851
Acte de décès de Jean Teillac
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
69
Par Jean-Louis FILET.
URBAN
O
VITCH Andrj, dit « André
».
Nom de guerr
e « Double mè
tre
»
Il
est
né
le
2
janvi
er
1910,
Velicki
-
Bekereck
(Serbie,
emp
ire
austro-
hongrois).Fils
de
bo
nne
famille.
Émi
g
ré
yougoslave
d’asc
endanc
e
jui
ve
et
hongroise, en
1930.
Il
devient
étudiant en
droit à
l
a Sor
bonne.
Personnage
aussi
oppo
rtuniste
que
doté
de
facu
ltés
intell
ect
uelles
et
physiques
bien
au
-d
essus
de
la
moyenne,
polyglotte.
Il
est
l
ongtemps
tenu
pour
suspect
par
les
autorités.
I
l
se
mariera
deux
fois
et
aura
deux
garçons
officiellement.
Engagé
dans
un
régiment
de
volontaires
étrangers,
si
tô
t
la
déclaration
de
guerre,
il
su
ivit
une
formation
d’off
icier
au
camp
du
Barcarès
(Pyrénées
-
Orientales).
Combatt
ant
l
ors
de
l’offensive
allemande
de
mai-juin
1940,
i
l
fut
pris
sur
la
Lo
i
re
mais
s’évada
rapidement
du
Fro
ntstalag
de
Lon
gvic
(Côte-d’O
r).
Il
va
se
réfug
i
er
en
P
ér
i
gord
Vert.
Il
va
servi
r
au
g
roupement
de
travailleurs
étrangers
de
l
a
vallée
de
l
’Isle.
Entré
à
l’Armée
secrèt
e,
en
forêt
du
Landais,
en
1943
,
puis
passé
aux
FTP
de
l
a
Dou
ble,
au
grade li
eutenant
et sous le
nom de guerre
de
«
Do
uble
m
ètre »
qui
allait
l
ui
col
ler
à
la
peau.
Quasi
comm
issaire
politique
car
décrit
comme
faisant
l’article
marx
iste
auprès
des
jeunes
maquisards.
Intrép
i
de
dans
des
circonstances
di
fficiles,
comme
lors
de
l’attaqu
e
d’un
train
alleman
d,
à
Mussidan,
l
e
11
jui
n
1944
où
huit
résistants
trouvero
nt
la
mort
ai
nsi
que
le
chef
du
train.
Les
allemand
s
seront
auteurs
en
représailles
de
47
fusillés
plus
cinq
autres
personnes
massacrés
dans
l
a
rue. Il prit aussi part
à une ac
tion contre la
prison
de
B
ergerac,
le
29
ju
illet
sui
vant,
qui
permit
de
délivrer
une
quarantaine
d’intern
és politiques c
ommunistes.
Au
cours
de
ses
fonctions
épuratives,
il
organisa
et
prit
part
à
l’enlèvement
du
cont
re-ami
ral
Platon,
ancien
ministre
de
Vichy
et
partisan
ouvert
de
l
a
répression
cont
re
l
e
m
aquis,
à
l
a
fi
n
jui
n
1944.
Celui-ci
fut
cond
amné
à
mort
par
un
« tribunal
révolutionn
aire »
présidé
par
le
pseudo-résistant
Yves
Péron
alors
qu’Urbanovitch
tint
l
e
rôle
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
70
d’avoc
at
pour la
seule et unique
fois de sa
vie. Pl
ato
n fut seulement fusillé le 28 août
1944
,
après
la
libération
du
départe
ment.
Chef
d’orc
hestre
très
opérationnel
de
l’épuration
v
io
lente
de
l’été
de
la
Libération
et
resté
sous
la
férule
de
Péron,
c’est
l’historien
Jacques
Lagrange
qui
fut
l
’un
des
premiers
cherc
heurs
à
indiquer
qu’Urbanovitch
avai
t
eu
des
donneurs
d’ordres
poli
tiques.
En
septembre
1944,
le
nouveau
capitaine
FTP
assura
égalem
ent
le
transport
à
P
ar
i
s
de
près
d’
un
milli
ard
de
francs
de
l’époque
(180
millions
€
actuels)
sur
les
2.280
mi
llions
p
ris
au
dét
riment
de
l
a
Banque
de
France,
dans
un
train,
en
gare
de
Neuvic-sur-l’Isle,
le
26
jui
llet
précédent
.
Il
aura
dans
son
bureau
à
Périgueux
en
face
lui
«
Maur
ice
Chevalier »
qui
dans
ses
mém
oi
res
qualifiera
de
plus
mauvais
quart
d’heure
de sa vie.
Vingt
ans
après-guerre,
l’aventurier
fut
doté
d’état
s
de
services
extravagants
par
les
soins
de
Ro
ger
Ranoux.
Engagé
au
151
e
RI,
le
«
ré
giment
rouge »
de
Paris,
l’aventurier
fut
membre
des
services
de
renseignem
ents
de
l’armée,
en
Alsace,
au
début
1945.
Pour
autant
,
poursuivi
pendant
plus
i
eurs
années
par
cinq
juges
d’instru
ction
militaires
successifs
et
mo
mentanément
emprisonné,
i
l
fut
élargi
par
les
soins
d’André
Malraux.
Bénéficiaire
des
larges
lois
d’amnistie,
prot
é
gé
par
l’omert
a
de
l’époque
et
de
compli
ces
appuis,
il
se
sortit
d’
affai
re
par
un
non-lieu
des
plus
discutab
les,
nanti
de
la
Légion
d’honneur,
de
la
croix
de guerre
et de
la
rosette de
la
Résistance.
Formé
par
Pi
erre
Worms,
critique
d’art
réfugié
en
P
érigord
entre
1940
et
1944,
l’ancien
maqui
sard
devint
un
marchand
de
peintures
reconnu,
installé
rue
du
Faubou
rg
-Saint-Hono
ré,
à
Paris.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
71
Par Geneviève COULAUD.
VINA
TIER
Gabrielle.
Ma mémé.
Quel
beau
prénom
Gabrielle,
je
ne
m'en
étais
jamais
aperçue,
pour
mes
paren
ts,
elle
est
Maman
et
pour
moi Mémé.
Gabriel
le
voit
le
jour
le
06
Octobre
1893
à La C
oquille, au nord de
la Dordogne, fille
de Léonard
Vinatier,
boulanger
à
La
Coquil
le
mais
nati
f
de
Chamboulive
en
Corrèze
et
de
Mar
i
e
-Cather
ine
Partonn
eau, c
o
uturière née
à Jumilhac-l
e-Grand
.
A 20
ans le 19
j
uin 191
3
, elle épouse
Henri
Lach
aize, c
ourtier en vins nat
if de Chalais
.
Ils s’installent
à La Coquille.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
72
Ses
cheveux
gris,
rasse
mblés
en
chignon
sur
la
nuque
sont
attachés
avec
de
grandes
épin
gles.
J
e
vois
toujo
urs
cet
air
sévère,
elle
sourit
rarement.
J'ai
compris
de
longues
années
après
sa
disparition,
qu’elle
n’a
jamais
fait
le
deuil
de
son fi
ls
cadet,
André, di
t Dédé,
malade
de
la
tubercu
lose
et
parti
bien
trop jeune
,
vers
25
ans
ainsi
que
de
l
a
mort
de
son
mari Henri en
1948.
De cet oncle vénéré, je ne
sais pas
grand-cho
se,
quelques
photos,
quelques
histoires
racon
tées
par
ceux
qui
l'ont
conn
u
:
beau
brun,
la
coqueluche
de
tout
es
les
fi
lles
de
sa
g
énération,
joueur
de
foot,
malade
de
surcroît,
ce
qui
lui
donnait,
je
pense
une
aura
particulière.
Il
séjourne
longtemps
dans
un
s
anatorium
des
A
lpes
et
décède
en
1947,
2
ans
avant
ma
naissance,
peu
de
temps
avant
la
commercial
isation
de
la
pénicilline,
qui
l'aurait sans
doute
sauvé.
Robert
a
souffert
de
ce
jeune
frère
qui
avai
t
pris
tout
e
l
a
place
dans
l
e
cœur
de
sa
mère
et
se
sen
tait
un
peu
effacé p
ar sa b
eauté, son
intelligence.
Pour
reveni
r
à
Mémé,
beaucoup
de
mes
souvenirs
d'enfant
me
ramènent
vers
el
le.
Elle
est
très
croyante
et
pratiquant
e,
je
vais
donc
à
la
messe,
au
« caté
»,
et
surtout,
au
mois
de
Marie,
tous les soirs
de Mai, oui,
tou
s
les
soirs de
ce
joli
mois,
nous
allons
à
l
'église
rendre
hommage
à
la
V
ierge
Marie
.
Quelle
joie
d'arriver
en
avance
sur
la
place
de
l'église
et
de
jouer
ave
c
les
autres
enfants
du
village
avant
d'entrer
sagement
à
coté
de
Mémé pou
r réc
iter des p
rières et c
hanter,
Les
premi
èr
es
promenades
dans
les
campagnes
autour
du
b
ourg,
souvent
vers le cimetière, je m'acc
roche à son
co
u,
menacée
par
d
es
oies (ma
petite
ta
ille
me
les fait paraitre
immense).
Robert
(m
on
père) voit
le jour le 1
2 Juillet 191
4, à
quelques jou
rs de la d
éclaration
de la 1
ère
guerre
mondiale.
André, lui vient
au mond
e le 11
Novembre 1
923
.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
73
De
santé
fragile,
je
manque
souvent l
'éco
le,
j'a
i
appris à
lire
très
jeune
en
lisant
le
«
Sud-Ou
est »
avec
elle.
Que
d'heures
passées
dans
son
l
it
avec
une
angine,
à
lire
l
es
ouvrages
de
la
bibliothèque
rose
et
de
l
a
C
omtesse
de
Ségur.
Le matin, je ne
veux pas déjeuner,
Maman
ne
sait
plus
quoi
me
donner,
Mémé
a
l'idée
d
e
me
tremper
l
a
soupe
avec
du
pain,
plus
elle
e
st
épaiss
e,
plus
j'aime
!
L'école
est
à
2 pas
de
la mai
son,
à
la
récréation
de
10
he
ures,
elle
vi
ent
me
porter un morceau
de fromage, e
t surto
ut
attend
derrière
le
portail,
s'assurant
que
je le mange
.
Ses deux
distracti
ons favorites étaient :
-La
coutu
re
:
elle
coud
avec
une
machine
à coudre Singer, petite fil
le j'aimais piquer
aussi
des
ourlets,
ah
j'en
ai
cassé
des
aiguilles,
qu’elle
m
'envo
yait
achet
er
chez
la
mercière
du
bourg,
à
peine
si
elle
me
grondait u
n peu.
-La
radio,
elle
l'écoute
toute
la
journée,
Radio
Luxembou
rg,
P
ierre
Dac,
Franc
is
Blanche
et
l
'é
m
ission
«
Sur
le
banc »
que
nous ai
mons
éco
uter,
elle
et
moi,
tous
les
jours à
m
idi et no
us rions
bien ensembles.
Elle
n’aime
pas
les
chiens,
ça
dérange, c'est
sale
et ça fait fuir les
cl
ients
(mon
père
était
négociant
en
vin),
donc
quand
je
ramène
Milou
à
la
maison,
Mémé
n'en
veut
pas,
et
l
a
isse
vo
l
ontiers
le
portail
ouvert
!
Mais
ce petit
chien
a
su
se
faire
aimer,
à
tel
point
qu'il
passe
l’après-midi
sur
son
fauteuil
et
lorsque
nous
parton
s, elle le garde volontiers
.
Les
années
passent,
j'ai
15
ou
16ans,
à
l
'époque
vi
vent
dans
la
m
ai
son,
la
tante de
m
aman au
1
er
étage
dans
ses
2
pièces,
Mémé
au
rez
-de-chau
ssée,
mes
parents
et
moi
dormons
à
l
'étage ;
une
nuit,
des
bruits
con
fus
dans
les
escaliers
me
rév
e
illent,
je
descends
rejoi
ndre
mes
parents
dans
sa
cuis
ine
,
et
l
à,
une
v
ision
surréaliste :
Mémé,
debo
ut
,
d
ans
tout
e
sa
dignité,
en
c
hemise,
les
cheveux
défaits, tenant
un g
rand parapluie
ouvert,
sous
des torrents
d'eau,
qui
vena
i
ent sans
dout
e
d'une fui
te chez
la
tante au
-dessus,
et
telle
protège,
dégoulinante,
l
e
fameux
poste
de
TSF.
C
e
n'était
pas
vraiment
drôle
mais
des
années
après,
j'en
sour
is
encore,
mai
s
à
ce
tt
e
é
poqu
e,
ell
e
n’a
pas
véritablement
tro
uvé la situat
ion rigolote.
Je
garde
de
cette
péri
ode
une
certaine
am
ertume
et
des
regrets
de
ne
pas
avoi
r
parlé
davantage
avec
cette
mémé près de
laquelle j’a
i grandie.
Mémé
Gabrie
lle
décèd
e
à
La
Coquille
l
e
10
Décembre
1967,
ell
e
avai
t
« seulement
» 74
ans.
Ell
e est asso
ciée à mes p
lus
an
ciens souvenirs
d'e
nfance,
le visag
e un p
eu dur, ma
rqué par
le deui
l, to
ujours
v
ê
tue de
noir
, avec son »
tablier de
devant « (hormis
une veste violette et
de gra
ndes cu
lottes et ch
emises bla
nches q
ui sèchent au sol
eil
sur
le fil à li
n
ge), pou
rtant elle n
'a que
56 ans à
ma naissance.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
74
Par Julien LIUT.
WORMS Jean
« Germinal »
.
De
Paris
à
Boulazac,
en
pa
ss
ant
par
Pess
a
c
D’E
lise
Worms,
nous
n
e
savons
pas
grand-chose.
Vraisemblablement
issue
d’
une
famille
juive
ash
kénaze,
elle
était,
à
25
ans,
céli
bataire,
employée
comme
cuisin
i
ère
au
131
du
boule
vard
de
Sébasto
pol
dans
le
I
I
èm
e
arrondissement
de
Paris.
Le
10
octo
bre
1894,
elle
donna
naissance
à
l’Hôpital
Cochin
à
un
enfant
naturel,
Jean
Worms,
déclaré
le
lendemain
à
la
m
airie
du
XI
V
ème
arrondissement. Son fils grandit à Paris, et
fit
des
étud
es
à
l’Éc
ol
e
nation
ale
des
Industries agricoles de Do
uai pour devenir
ingénieur
ch
im
iste,
études
pendant
lesquelles il adhéra
au parti socialiste (dès
1912
).
Le
3
avril
1914,
l
orsque
Jean
Worms
rejoignit
l
’armée
pour
son
service
qui
devait
i
nitiale
m
ent
durer
3
ans,
il
habitait
avec
sa
mère
dans
un
immeuble
huppé
du
XVI
ème
arrondissement
de
Paris,
au
numéro
17
de
l
’allée
de
La
Muett
e.
Dès
le
2
août,
juste
a
près
la
déclaration
de
guerre,
il
fut
envoyé
en
campagne
cont
re
l’Allemagne
au
sein
du
7
è
me
régiment
de
cuirassiers
auquel
i
l
fut
attac
hé
pendant
tout
e
la
durée
du
confl
i
t.
Rentré
ch
ez
lui
le
3
septembre
191
9,
il
épousa le 29 juin
1920 à la
mairie
du XI
ème
arrondissement
de
Par
i
s
Yvonne
Grinstein,
fille
d
e
Salomon
Gr
i
nstein,
marchand
de
meubles
au
138
boulevard
Voltaire,
né
à
Odessa,
sur
l
es
bords
de
l
a
Mer
Noire
(à
l
’épo
que
dans
l’Empire
russe,
aujourd
’hui
en
Ukraine),
et
d’Henriett
e
Worms,
née
en
Lorraine.
Au
mariage,
on
est
interpellé
par
la
présence
du rentier Paul
Lévy, témoin qui habitait à
la
même
adresse
que
J
ean
Wor
m
s
et
sa
mère
désormais
sans
profession,
et
âgée
d’environ
50
ans.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
75
Qui
fut
Pau
l
Lévy
dans
la
vie
d’E
lise
Worms
?
Dans
celle
de
J
ean
Worms ?
Né
le
8
janvier
1849
à
Luxembourg,
dans
le
Grand
-Duc
hé
du
même
nom,
il
s’installa
à
Pari
s,
puis
épousa
en
1880
C
amille
Lé
vy
dans
l
a
ville
de
Strasbour
g
(si
tuée
en
A
llema
gne
depuis
18
70),
et
i
l
se
mblerait
qu’il
fut
rapidement
v
euf.
Les Worms habitaient l
a
même
adresse
depuis
au
moins
1914.
I
l
sera
i
ntéressant
,
pour
l
es
pl
us
curieux,
de
cherc
her
où habitait
Paul
Lévy
en
189
4
au
moment de
l
a naissanc
e de Jean…
Au
pri
ntemps
192
1,
c’est
probablement
sa
carrière
qui
entra
ine
Jean
Worms
et
son
épouse
à
s’installer
temporairement
à
Talence
près
de
Bordeaux
puis
que
l
ques
mois
après,
à
Pessac
où
ils
hab
itèrent
à
di
fférentes
adresses
pendant
14
ans.
En
1922
,
Yvonne
donna
naissance
à
leur
fi
lle
unique,
Nadine.
Les
années
20
passèren
t,
et
Jean
Worms
rencon
tra
Gigi
,
une
jeune
femme
de
Pessac.
Au
début
de
l’année
1935
,
Jean
quitta
son
foyer
et
s’inst
alla
avec
sa
m
aîtresse
en
Dordogne,
à
Boulazac.
Malgré
les
démarches
judiciaires
d’Yvonne,
Jean
ne
donnait
aucun
e
sui
te,
et
l’épouse
n’obtint
le
jugement
de
d
ivorce
qu’en
janvi
e
r
1
939
après
l
e
délai
légal
de
3
années
de
séparation
de
corps.
La
même
année,
en
juillet,
J
ean
se
remaria
à
la
m
ai
r
i
e
de
Boulazac
avec
Gilberte
Jeanne
Herminie
Laffargue d
ite Gigi.
Parallèlement
,
Jean
s’était
rapidement
investi
dans
la
vie
politique
locale.
Il
se
présenta
pour
le
parti
socialiste
aux
él
ect
ions
l
égislat
i
ves
de
1936
dans
la
circonscr
iption
de
Sarlat.
Au
second
tour,
il
se
retrouvait
face
au
Radical-Socialiste
Yvon
Delbos,
contre
lequel
il
se
mai
ntint,
considérant
que
ce
dernier
n’était
p
as
un
homme
du
Front
Populaire.
Les
urnes
avan
tagèrent
Yvon
Delbos
qui
avait
été
soutenu
par
l
a
Fédération
social
iste.
On
aura
it
pu
croire
que
le
parti
aurait
tenu
rig
ueur
de
cette
indépendanc
e
d’idées
à
Jean Worms, il
en
fut
tout
autrement,
puisqu’il
fut
i
nv
esti
comme candidat aux sénator
iales
de 1938
en Do
rdogne,
sans su
cc
ès cependant
.
Jean Worms-G
ermi
nal
Lorsqu
e
l
a
seconde
Gue
rre
mondiale
est
déclaré
e,
Jean
Worms
est
affecté spécial
dans les poudrer
ies au titre
d’ingénieur
hydraulicien.
Démobil
isé
à
l’armistice,
il
commenc
e
des
activités
de
résistance,
et
lors
de
l’invasion
de
la
Zone
Libre
par
les
al
lemands,
le
11
novembre
1942
,
il
prend
le
maquis,
et
entre
dans
la
clandestinité
sous
le
pseudo
nyme
de
Germinal.
Il
y
prit
une
place
im
port
ante,
et
devint
chef
dépar
tement
al
du
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
76
« Mouvement
de
l
ibérat
i
on
n
ationale
»
.
En
1944
,
le
mouvement
« Libération
Sud »
le
désigna
com
me
délégué
à
l’Assemblée
consultat
ive
prov
isoire
en
1944
.
Il
devint
ensuite
Présid
ent
du
comité
départemental
de
Libération,
poste
dont
il
fut
écarté
par
l
es
communistes
en
19
46.
Il
avait
aussi
été
élu
maire
de
Boulazac
en
octobre
1944,
mais
n’oc
cupa
la
fonct
ion
que
j
usqu’en
mai
de
l’année
su
ivante.
Il
faut
di
re
que
Germinal
avait
été
impliqué
dans
l
es
affaires
suivant
l
e
casse
du
train
de
Neuvic,
où
il
avait
été
reproché
à
certains
résistants
d’avoir
u
tilisé
cet
argent
po
ur
leurs
partis
plutôt
que
pour
subvenir
au
besoin
des
troupes.
Une
informat
ion
judiciaire
avait
été
ouverte
à
l
a
fin
de
l’année
1944
par
l
e
procureur
de
la
République
à
Sarlat,
mai
s
l
es
p
oursuites
furent
suspendues.
Le
mal
était
fait,
et
même
après
l
a
Libérat
ion,
ses
opposants
ne
cessaient
de
ressasse
r
cette
affaire
ce
qui
l
ui
porta
grandement
préjudice.
En
oct
obre
1945
cependant, il
fut é
lu
député
de
la
premièr
e
assemb
l
ée
co
nstitua
nte
sur
la
«
Liste
socialiste
de
la
Résistanc
e
»
cond
uite
par
Robert
Lacoste,
c
e
qui
l’amena
en
suite
à
être
nommé
membre
de
la
Commission
de
l'équipement
national
et
de
la
product
ion
ai
ns
i
que
de
la
Commission
du
travail
et
de
la
sécurité
sociale.
Il
fut
également
nommé
juré
à
la
Haute
cour
de
justice.
Le
5
ma
i
1946,
la
proposit
ion
de
const
itution
qu’il
soutint
fut
rejetée,
e
t
Jean
Worms-Germinal
ne
se
représenta
pas
aux
é
l
ect
ions
pour
la
deuxième ass
emblée c
onst
ituante.
Jean
Worms-Germina
l
quitta
la
ensuite la Dordogne pour
rester à Paris où
il
dirigea
une
entreprise
de
constructions
électriques,
puis
il
s’installa
en
Indre
-et-
Loire,
où
i
l
acquit
le
manoir
de
Détilly
à
Beaumont-en-Vér
on,
tout
près
du
confluent
de
l
a
Vi
enne
et
de
la
Loire.
I
l
se
présenta
en
1958
dans
la
4
è
me
circon
scription
d’Indre-et-Loire,
comme
suppléant
d’un
candidat
qui
ne
fut
pas
élu.
Les
d
esti
nées fa
mi
liales
.
La
premi
ère
fem
me
de
Jean
Worms,
Yvonne
Grinstein,
et
leur
fi
lle
Nadine,
ét
aient
reto
urnées
s’
i
nstal
ler
à
Paris
apr
ès
l
a
séparat
ion.
Elles
hab
itaient
en
1939
dans
le
XXèm
e
arrondissem
ent,
au
11
allée
Mar
i
e
Laurent.
La
derni
ère
trace
de
Nadin
e
W
orms
est
l’
inscription
de
son
nom
l
orsqu’
el
le
fut
placée
dans
l
e
convo
i
n°64
qui
partit
du
camp
de
Drancy
le
7
décembre
1943
à
des
tination
d’Ausc
hwitz,
emportant
1000
personnes
dont
155 enfa
nts.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
77
Seulement
42
personnes
de
ce
convo
i
survécurent
au
mariage
et
aux
traitements
dans
le
s
camps.
En
revanche,
le
destin
d’
Yvonne
reste
i
nco
nnu
à
ce
jour.
I
l
y
a
bien
une
mention
de
carte
d’alimentation
en
marge
de
son
acte
de
naissance,
mais
on
n’y
trouve
aucun
e
mention
de
décès,
l
equel
n’a
pu
être
trouvée
dans
l
’état
civil
parisien.
Yvonne
ne
figure
non
plus
sur
aucune
l
iste
des
victimes
de
l’holocauste,
il
est
possibl
e
qu’elle
reste à
ce
jour
une victime oubliée
de la Sho
ah.
De
son
second
mariage,
Jean
Worms
eut
une
fille,
Monique,
qui
se
maria et eut
trois enfants.
Jean
Worms
re
v
int
passer
sa
retraite
en
Dordogne,
à
Neuvic.
Il
y
décéda
le
3
avril
197
4.
Son
épouse
Gilberte
décéda
en
1991.
Ils
reposent
tous
l
es
deux
au
cimetière
communal
de
Neuvic.
Décor
ations.
Jean Worms-Germinal est titulaire
de
la
croix de
guerre
193
9-1945,
ai
nsi
que
de
la
médaille
de
la
Résistan
ce
française
avec
rosette.
Beaucoup
de
sources
mentionnent
aussi
le
fait
qu’il
est
chevalier
de
la
Légion
d’h
onneur,
cependan
t,
son
dossier
est
introuvabl
e
sur
l
a
base
Léonore,
et
il
n’y
a
aucune
mention
de
cette
décoration
sur
sa
fiche
militaire.
Il
est
très
probable
qu’il
ait
été
confo
ndu
avec
son
ho
monyme,
J
ean
Worms,
né
en
1909
à
Paris,
et
décédé
en
déport
ation à Flosssemburg
en Allemagne
en 19
45.
Il
ex
i
ste
aujourd
’hui
une
rue
Germinal
Worms
dans
un
quartier
pavillonnaire de
Boulazac.
Mémorial de la r
ésistance et de la déportation.
De Boulazac.
Croix de Guerre 39-45.
Médaille de l
a
Résis
ta
nce.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
78
Par Sarah Martial et J-L FILET.
X, l’
enfant de dé
cembre
De parents inconnus
.
Fin
1808,
en
Dordogne,
des
neiges
abondantes
qui
vont
disparaitre
vers
l
a
mi
-
janvier.
Dimanc
he,
jour
d
e
noël
a
sûrement
vu
l
’ense
mble
du
village
chanter
«
il
est
né
le
divin
en
f
a
nt ».
Certes
m
oins
nombreux
qu’avant
l
a
révolution.
Difficile
d’imagi
ner
la
joie
o
u
plutôt le drame
qui se passe
d
ans u
n
e m
aison ou une g
r
ange …
À
Saint
-
Germain
-
du
-
Sa
lembre,
mardi
matin
de
très
bonne
heure
car
il
est
quatre
heures,
peu
de
ge
ns
dans
la
rue
quand
retentissent
dans
le froid
de
la
nu
it
finissante,
des
cris
d’un
enfant
nouveau-né.
C’est
ainsi
que
l
e
mai
re
trouvera
cet
enfant
accro
ché
à
l
a
porte
de
l
a
mairi
e ;
dont
l
’âge
estimé
par
l
a
sage
-femme
requise
serait d’
un jo
ur.
Ainsi
donc
comm
ence
la
vie
de
ce
garçon
que
l’on
nommera
simplem
ent
Décembre
po
ur
le
nom
avec
Martial
comme
prénom.
Après l’e
nregistrement de
son acte de
naissance, s’en suit
le procès
-verbal.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
79
Ce jou
r d'huy vingt septième du mois d
e décembre l'an
mill
e huit cent h
u
it à
quatre heure
du
matin,
nous,
m
a
ire
et
officier
de
l'état
civil
de
la
commune
de
sai
nt
G
ermain
d
e
Salembre,
canton
de
Ne
uvic,
arrondissem
en
t
de
Ribé
rac
départem
ent
de
la
Do
rdogne,
soussigné, Réveillé par du bruit et l
es vagissements d'u
n
enfant que
nou
s avons
jugé parti
de l
a rue sur
laquel
le est
placée la
porte de notre maison co
mm
une, nous
s
ommes levé
et
mis
à
même
de
reconnaître
ce
q
ui
se
pa
ssait
et
étant
dans
la
rue,
no
us
avons
aperçu
un
enfant,
gisan
t
dans
d
es
langes,
attachées
au
martea
u
de
la
porte
de
notre
di
te
maison
commune,
lequel
ne
donna
a
l
ors
aucun
signe
d
e
v
ie,
n
ous
avons
de
s
uite
appelé
l
es
nommés
Jean
POMMIE
R
forgero
n
âgé
d
e
qua
rante
un
an
et
Elie
BARRIERE
d
it
Gisson,
galocher
âgé
de
quarante-deux
ans,
tous
les
deux
du
présent
bourg,
pou
r
en
l
e
ur
présence
porter
cet
enfant
à
la
mais
on
c
ommune
et
exa
mi
ner
les
vêtements
et
autres
effets
qui
se
trouvent
avec
lui,
à
quoi
nous
avons
p
rocédé
ainsi
qu'il
suit
.
Nous
avons
d’abord
fait
appeler
un
e
sage-
femme
qui
a
défait
sa
layette,
composée
d'une
petite
coiffe
d'indienne
à
fleu
rs
rouges,
en
ayant
une
autre
en
toile
par
d
ess
ous,
d'un
petit
fronteau,
et
d'un
mouchoir,
ce
d
e
r
nier
très
usé,
d
'une p
etite
chemise,
d
e
deux
morceaux,
l’un
de
toile
étoupe,
l
'autre
étoffe
appelée
moitié
fil
,
ces
d
eux
d
er
niers
o
bjets
désignés
vulgaireme
nt par les
tr
ous de
drap et de
b
our
r
asson* d'un
c
o
ussin de coutil
de ménage et
garni
de
plumes,
dan
s
l
equel
était
enl
assé
le
dit
enfant
et
a
uquel
étai
e
nt
attachés
de
la
ficelle
et
au
tr
es
lien
s
q
ui
le
tenait
suspendu
au
martea
u,
tous
les
effets
ci
-dessus
mi
u
sés
cela
fait,
il
a
été
recon
nu
par
la
di
te
sage
-femme
que
l'en
fa
nt
étai
t
sain,
bien
portant
et
paraissait
être
âgé
d'environ
v
ingt-quatre
heures
et
par
nous
t
ous
q
u'
il
était
d
e
sexe
masculin.
Avant
d'ouvrir
l
a
layette
qui
v
ient
d'être
détaillée,
nous
et
n
os
témoins
susnommés
ainsi
que
la
sage
-femme
avons
trouvé,
attaché
avec
une
éping
le
sur
la
poitrine
de
l'en
f
a
nt
un
bi
llet
servant
d'enve
loppe
à
un
r
uban
ja
une
avec
des
fleurs
de
la
même
coul
e
ur
d
ont
l
a
b
ase
est
mouch
e
et
contenant
ce
qu
i
su
it
«L'enfant
n'est
p
as
baptisé,
Monsieur
le
maire
est
pri
é
de
faire
avoir
b
ie
n
soin
de
cet
enfant,
un
jo
ur
on
le
retirera, on
met un ruban dont on
la garde autant
, la
signat
ure et l
e cachet ont été coupé
par
moitié,
on g
arde l
e do
uble pour
la
reconnaissance de
l'enfant
»
en
effet le
billet
est
à
souche, portant
la moitié d'u
n
cachet
n
oir et
des lettres partagé
es, il est
d'environ v
ingt et
un
centimèt
res d
e
lon
gueur sur
trois
cent
i
mèt
res
de
la
r
geur. Après
tout ce
que dessus
il a
été
donné
par
n
ous
dit
maire
au
nouveau
-né
le
no
m
de
DECEM
BRE
et
celui
de
Marti
al
pour
so
n
prénom
et
n
ous
avons
clos
et
arrêté
notre
présent
p
rocès
-verba
l
qui
servira
à
telle
fin
que
de
d
roit
et
d
ont
co
pie
sera
pa
r
nous
i
nces
samment
transmise
à
Monsieur
le
Sous
-
p
réfet
de
l'arron
dissement
d
e
Ribérac
.
Et
ont
s
igné
av
ec
nous
les
dits
P
ommier
et
Barrière
et non
la
sage-femme qui
a
déclaré n
e
savoir. De
ce
par nous
enquise,
après que
lecture du prése
n
t
acte leur a été
faite.
Référenc
e : Ad 24
EC
Saint-Ger
main du
Salemb
r
e 5
E420/4 p
age
36/3
8.
Bourrasson mot
occitan
qui désig
ne un lan
ge.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
80
Il va ensuite s’
en suivre un
e vie de placem
ent en p
lacement da
ns différentes
fam
illes
du c
anton.
Domestique
dans
une
fami
lle
à
Saint
Léon
-sur-l’Isle,
à
l’âge
de
25
ans
il
épousera
Marie Mart
i
n. Elle aussi du
même
village le Gui
l
lassou.
À
noter
qu’il
est
nommé
Marti
al
sans
préno
m.
Il
n’a
plus
son
premier
nom
:
Décembre. O
n le voit ensuite no
mmé Mart
ial avec Ger
m
ain co
mme prénom.
Un
an
après,
naîtra
leur
première
fille
Thérèse.
Suivront
ensuite
quatre
garçons
et
deux
autres
fil
les
aussi
prénommée
Thérès
e
comme
la
grand
-
m
ère
maternelle.
Les
premiers
enfants
nai
tron
t
à
Saint
Léon
sur
l’Isl
e
et
l
es
derniers
à
Grignols.
A
utres
lieux
d’hab
itations
à
Neuvic
et sur
la fin Saint-Jean-d’
Estissac.
Une grande f
amill
e com
posée de :
MARTIAL T
hérèse (18
35-189
1) ;
MARTIAL L
éonard (1
838-
?) ;
MARTIAL Pierr
e (18
41- ?) ;
MARTIAL T
hérèse (18
43-184
4) ;
MARTIAL Jean
(1846- ?
) ;
MARTIAL T
hérèse (18
49- ?) ;
MARTIAL Jean
(1853-19
31).
Nota :
En 1836 lors
du
rece
n
sement à Saint
-Léon-
sur-l’Isle
(page11/21
)
On
v
oit
Thér
èse
Deffarges v
e
uve
Martin av
ec sa
fille
Marie
femme
Martial
et
une
fille
Thér
èse
10
mois. Germai
n n’est pas présent.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
81
En
1844
à
Saint-Leo
n-sur-l’Isle,
décès
de
Thérèse
le
17/06/18
44
(page
7)
placé en nourrice. Ell
e a 10 mois et quinze
jours
née
au
Bruc
de
Grignols
où
habitent
ses parent
s.
Elle
est
née
le
1
er
aout
184
3
(page
4)
à
Puyloupat.
On
l’enregistre
sous
le
nom de G
ermain Thérèse.
En
18
46
à
Grignols
à
Puyloupat
,
naissance
de
Jean
le
9
juin
1846.
Le
père
est c
ul
tivateur.
Lors
du
recensement
on
voit
Germain
e
t
Marie
l
es
parents
et
Thérèse
11a,
Léonard 8 ans, A
uguste 6 ans (ce doit
être Pierre) et
Jean né
dans l’
année.
En
1849,
à
Grignols
naissance
de
Thérèse
le
23
septembre
(page
6)
à
Puyloupat
parents
cultivateur.
En
185
1
recensements :
deux
dernières filles Th
érèse et
Jean.
En
1853,
naissance
de
Jean
Germain
le
1
er
avri
l,
(page
6)
il
faudra
un
jugement
du
tribunal
en
1
876
pour
rectifier
le
nom
Martial
à
la
place
de
Germain. Culti
vateur à
P
uyloupat
.
En
1856
i
ls
ne
sont
plus
à
Grignols.
1865
La
famill
e
est
à
Neuvic
village
de
Fa
ge
lors
du
mariage
de
Thérèse l’
ainée avec Jean
Ramadou.
En 1872
au
re
censement
à
Neuvic
(page
32),
Germai
n
et
Marie
sont
cultivateur
avec
Jean
24
ans
(né
en
46)
Thérèse
21
ans
née
en
49 ?
Et
le
dernier
Jean
18
ans
(né
en
1853).
Ils
habitent
au
Seycat.
En
1876
à
Saint-Jean-d’Estissac
mariage
de
Jean
avec
Marie
Vallier
native
de
Manzac
et
l
e
m
ême
jour
Thérèse
(née
en 18
49)
épouse Franço
is Vallie
r le frère
.
Germain le père est
présent
.
En 1876,
lors
du
recensement
à
le
Bret, on
y
voit
que
Jean
Martial
30 ans
né
à
Grignols
marié
avec
Marie
Vall
ier
(19
ans née
à Man
zac).
Ils
ne
sont
pas
à
Saint
d’E
stissac
en 18
72.
Le
4
juin
1874,
son
épouse
Marie
Martin,
âgée
de
60
ans,
décédé
à
Saint
-
Jean-d’Est
i
ssac,
villag
e l
e Bert.
Lui
peu
de
temps
apr
ès,
le
14
oct
obre 1876. Il
est âgé
de 68 ans. Reste à
trouver
le lieu.
1879
,
mariag
e
de
Jean
avec
Marie
Guinobert
à
Saint
Léon
sur
l
’Isle.
Il
est
domicilié
à
St
Jean
d’
Estissac
,
c’est
là
qu’o
n
apprend
l
a
date
du
décès
de
Germain Mart
ial mais pas
le lieu.
Château de Gri
g
nols.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
82
Par Patrick LAH
OUDIE
.
YSSASSIS (YSAS
I, ISSASSIS) Silb
ério
.
J'ai découvert
ce personn
age (sous u
ne graphie différent
e), qu
i est mon So
sa100,
lors de la n
aissance de
sa pet
ite fille Aubine,
le 22
février 1848
à PAYZAC dont il est
l
e
déclarant.
A cett
e époque il est d
it aubergiste au Pont
Lasveyras, sans dout
e
dan
s
la maison
que l'on
di
stingue
Je
n'ai
hélas
que
peu
de
renseig
nements
sur
l'orig
ine
de
Silberio,
ils
sont
tou
s
donnés
par son
acte de
m
ariage
Il
serai
t
né
le
19
juin
179
4
à
TOLE
DE
(ESPAGNE)
de
Gérôme
et
de
Marguerite
SEXILLO
,
son
père
serait décédé
le
2
0juin
1812 à
T
OL
EDE, et
sa
mère
le
24
juin
1801 aussi
à
TOL
EDE.
Il
se
marie
à
PAYZAC
le
25
novembre
1818
avec
A
ubi
ne
VILLOT,
modiste,
native
de
SALAGNAC et
v
ivant à
SAINT
MES
MIN avec ses
parents (Franç
oi
s et
Jeanne PALE
IN)
.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
83
L'an
1818
et
l
e
25
du
mois
de
novembre
à
9
heures
du
matin
pa
r
devant
nous
a
dj
oint
au
maire
d
e
la
commune
de
Payzac
canton
de
Lanouaille
arrondisseme
n
t
de
N
ont
ron
(Dordogne)
soussigne
officier
de
l’Et
at
civ
il
e
n
son
absence
sont
comparu
sieur
Silber
i
o
Issaci,
tailleur
d'habits
deme
urant
au
présent
bourg,
fils
de
feu
Gerome
ISSACI,
et
de
feu
Geneviève
Sexillo
décédés
l
e
p
rem
i
er
l
e
28
juin
1812
et
l
’autre
l
e
24
ju
in
de
1801,
et
tous l
es deux à
To
ledo, Espagne, ledit sieur
Silberio
Is
saci,
né
au
même
Tol
edo
l
e
19
juin
1794,
et
ai
nsi
qu'en
fait
foi
l
es
extrait
de
naissance
et
de
d
écès
q
ui
nous
son
t
exhibés pour être a
nn
exé a
u présentes.
Et
d
emoiselle
Aubine
Villot
modiste
demeurant
aussi
au
p
ré
sent
b
ourg
n
é
e
au
Roussetas,
commune
d
e
Salagnac
arrondisseme
n
t
de
Périgueu
x
le
8
octobre
1792
fille
d
e
François
Villot,
ici
pr
é
sent
pour
donner
son
consentem
en
t
et
d
e
Jeanne
Pollin
cultivateur
demeurant
a
u
moulin
de
la
forge
du
bord
commune
de
Saint-Mesmin.
Lesquels
nous
ont
re
quis
de
procéder
à
la
célébrati
on
du
maria
ge
convenu
ent
re eux, et
dont l
es public
ations
ont été faites à la
pr
incipale porte de notre
maison
commu
n
e
l
e
8
l
e
15
du
courant,
et
en
celle
de
la
commune
dudit
S
aint-
Mesmin
les
mêmes jours,
sans
qu
’il n
ous
a
été signifié a
ucune opposition.
Faisant
droit
à
leu
rs
réquisitions
après
leurs
avoir
donné
lecture
de
toutes
les
pi
èces
relate
ci-d
e
ssus
et
du
chapitre
6
du
Code
Civil
i
ntitu
le
d
u
mariage
avons
demandé
a
u
futur
époux
et
à
la
future
épouse
sils
v
eulent
se
prendre
pour
m
a
ri
et
pour
femme,
chacun
deux
ayant
répondu
séparément
et
a
ffirm
ativement,
déclarons
au
n
om
de
la
Loi
que
le
d
it
Silberio
Issaci
et
ladite
Au
bine
Villot
sont
u
n
i
en
mariage
de
quoi
avons
rédigé
l
e
présent
a
cte
en
présence
des
sieurs
Denis
Poumeau
serrurier
â
gé
d
e
46
ans,
Louis
D
eschamps
tailleur
d'habits
âgé
de
60
ans,
J
ean
Dute
i
l
fossoyeur
âgé
de
50
ans,
et
de
Pi
e
rre
Lassaigne
tailleur
d'habits
âgé
de
27
ans
demeura
nt
tous
au
susdit
bourg
témoins
non
p
a
ren
ts,
Poumeau,
Deschamps
et
le
futur
ont
si
gné
avec
nous,
no
n
les
autres
tém
oins,
ni
les
autres
p
art
ies
c
ontractantes
p
our
ne
savoir de c
e enquis a
près lecture faite
.
Silbério
à
l
'époque
est
tailleur
d'habits au
bourg
de PAYZAC
il
résidera
au
bourg
au
moins
jusqu'en
1846
(mariage de son fils
av
ec Marie COSTE),
avant
d'hab
iter
au
Pont
Lasveyras
en
tant
qu'aubergiste
et
taill
eur
d'habits
au
moins
jusqu'en
1862
(décès
de
son
épouse).
I
l
décédera
au
Rouveix
le
1er
février
1870.
Lors
de
so
n
décès
i
l
est
toujo
urs dit co
mme tailleur d'habits.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
84
Silbério
et
Aubine
VILLOT
auront
4
enfants,
tous nés
à
PAYZAC: J
eanne (1818-
1820
),
J
eanne
(1820-1833),
Bernard
ou
Elie,
mon
ancêtre
(1
823-190
6),
Bernard
(1833
-
après
1846).
Le
second
Bern
ard,
est
décédé
après
avri
l
1883
et
il
a
bien
eu
une
descendance
avec
au
moins
3
enfants
dont
1
a
eu
une
descen
dance.
Il
est
présent
dans
la
fami
lle
au
recensement
de
1846
mais
pas
en
1851.
Il
semble
d'ailleurs
avoir
pas
mal
bougé
au
cours
de
sa
vie :
C
oursac
,
Payzac
,
Sai
nt-Y
rieix,
Lanou
aill
e,
Arnac, Pompad
our.
Bernard
(Elie)
se
mariera
aussi
à
Payzac
en
1846
avec
Marie
COSTE
(Léonard
et
Marie
GERAUD),
il
s
auront
6
enfants,
tous
nés
à
Payzac
,
don
t
3
au
moins
auront
une
d
escendance.
Il
décédera
à
Juillac
en
1905,
après
av
oir
vécu à Beyssenac où
il
s'était installé entre
1861
et
18
66.
Parmi
l
es
descendants
actuels
outre
ceux
de
ma
branche
ROBERT
i
ssus
de
Aubine
sa
petite
fille,
i
l
y
a
des
PEPY,
des
BONY-BO
NIS,
des
KOUSNESK
I,
et
des
ISSASSIS
J'ai
l
ongtemps
pensé
que
Sil
b
eri
o
était
un
prisonnier
espagnol
venu
fa
ire
souch
e
à
PA
YZAC
ou
il
aurait
été
déporté.
Malheureusement
Silber
io
ne
fait
pas
partie
des
prisonniers
espagnols
arrivés
à
Payzac le 1
8/2/181
4
.
Extrait
du
registre
municipal
de
la
commune:
le
18
février
1814,
sont
arrivés
dans
cette
commune
où
ils
deme
ureront
stationnés
jusqu'à
nouvel
ordre,
d'après
la
lettre
de
Monsieur
le
préfet
en
date
du
9
du
courant,
les
nommés
Llam
ar
Jean
capitaine,
Debon
A
lexan
dre
lieutenant,
Sanchez
Torr
es
Josep
h
lie
utenant,
Zeledonio
Salazes
souslie
utenant,
Dalacio
Jean
sous-lieutenant
,
Llamar
Ramon
sous
-
lieutenant,
Milles
Flore
nce
sous
-
lieutenant,
La
Roza
Antoine
sous
-
lieutenant,
Ruiz
J
ean
ca
det,
Navarro
Antoine
S
o
lvar
domestique,
tous
prisonniers
de
guerre
Es
p
agnole
.(merc
i
à
Rudi
Molleman
pour
avoi
r
cherc
hé
et
trouvé
ceci).
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
85
Pensant
qu'il
avait
pu
être
envoyé
sur
une
autre
commune,
j'ai
interrogé
l
es
AD
87,
l
e
"centre
de
tri"
des
prisonniers
espagno
l
s
se si
tuan
t à
LIMOGE
S.
Malheureusement
les
articles
8R1
à
3
sont
en
mauvais
état
et
i
ls
n'ont
pu
effec
tuer
de
recherche
que
dans
la
8R
3,
recherches
infructu
euses
J'ai
é
gal
ement
interrog
é
les
archives
militaires
d
e
SEGO
VI
E
sans
succ
ès
Sur
les
prisonniers
espagno
l
s
on p
eut lire :
http
://www.reenactor.ru/AR
H
/PD
F/L
aroudie-Pigeard.pdf
On
peut
aussi
se
reporter
à
un
livre
très
intéressant
de J
ean
René
AYMES
:
La
dép
ort
ation
sous
le
premier
empire
.
Les
Espagnols
en
France (1808-1814)
Publications
de
la
Sorbon
ne.
Bien
que
je
persiste
à
penser
qu'il
ai
t
été
prisonnier
de
g
uerre,
on
ne
p
eut
écarter
la
piste
qu
'il
fut
un
Afrancesado.
Nota :
La
dénomination
d’afran
cesado
(«
francisé
»,
«
franco
phile
»),
dont
l'emploi
s
e
généralise en Espagne au
XVIII
e
siècle,
s'applique
en
particulier
aux
membres
de
l'élite
espagnole
ayant
juré
fi
délité
en
1808
au
roi
fran
çais
Joseph
Ier,
qu
i
occ
upe
le
trône
d'Espa
gne
après
la
renonc
iation
de
Ferdinand
VI
I
et
de
Charles
I
V,
sous
les pressions de
N
apoléon
.
Ce
nom
désig
ne
ensuite
t
ous
les
Espagnols
qui,
d
ura
n
t
l’occupation
française
(1808-18
14),
ont
collaboré
avec
les
Français. Leur
e
n
gageme
nt
était
motivé
soit
par
intérêt
personnel,
s
oit
p
arce
q
u’ils
pensaient
q
ue
l
e
changem
ent
de
dynast
ie
favoriserait
la modern
isation de
l
’Espagne.
htt
ps://fr.wikipedia.org/w
i
ki/Afrancesad
o
d'auta
nt q
ue 2 chanoines de
TOLEDE
le furent
Prisonnier,
afrancesado,
voire
peu
probablement
déserteur,
pour
l
e
moment
le
statu
t
de
Si
lberio,
et
son
origine
m'est
inconnu
e, mais je
ne désespère
pas.
Une
chose
est
sure
c'est
que
Silbério
avait
une
c
ertaine
éduc
ation
comme
le
démontre
sa sig
natur
e
A
noter
que
son
fils
Bernard,
mon
ancêt
re,
lors
de
son
recensement
militaire,
sera
élimi
n
é
des
listes
comme
f
ils
d'étrang
er
et
étranger.
Je
n'ai
pas
eu
l'oc
casion
de
cherc
her
s’il
y
av
a
i
t
eu
natural
i
sation
ultérieure ou
pas.
Beaucou
p
de
graphie
pour
le
nom
:
Yssassis,
I
ssassi(s),
Isasi(s),
I
s
aci(s);
Ysasi(s),
Ysaci(s)
voire
même
Eyssachet
pour
Aubi
ne,
ce
qui
ne
facili
te
pas
les
recherches
quand
on
ne
parle
pas
espagnol.
Je
pense
en
tout
cas
que
l'origi
ne
de
la
famille
est
plutôt
basque,
quasiment
certain
pour
le
nom
Yssassis,
très
probable
pour
Sexi
llo,
l
e
X
se
prononç
ant
sans do
ute "Tc
h
".
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
86
Par Geneviève COULAUD.
ZAÏDA Dailhac.
.
Elles étaient t
rois sœurs, dan
s la famille
on les appela
i
t les t
antes parce
que ce sont
les
tant
es de mon
arrière-grand-mère, Marguerite
Dai
lhac
.
O
n ne
peut rac
onter la vie de l’un
e
sans les aut
res.
Zaïda voit le
jour le
25 novembre 1
828 à Ber
gerac
« Grand’Rue » fille de Th
omas,
marchand
, et
de Marie Laco
ste. Son acte de
nai
ssanc
e mentionne Marie.
Marie Rose,
le 8
juin 18
25, au même endro
it, elle sera F
anny et
Marie E
lida le 22 sep
tembre
1833
.
Zaida et Fann
y restero
nt
célibataires. Marie Elida épo
u
se Ed
ouard
Morel, avec
lequel elle aura u
n fils, D
aniel décédé san
s desc
endance.
N° 07 B
–
LOU PÉ
RI DO
C
,
numéro spécial AZ 2018.
87
On
les retrouve
sur les registres rec
ensements
de Berg
e
rac
en 1872. Elles habitent,
place de
la Sous-Préfect
ure (maintenant
place Gambetta
) avec
leur frère Vict
or et so
n
épouse,
Ivon Anaïs ; et
Daniel le fils de Marie E
lida.
En
1891, les 2
sœurs merc
ières prénommées Mar
ie demeur
ent t
oujours dans
la
maison familia
le de la place
Gambett
a avec
leur belle
-s
œur L
ouise Anaïs et
leur nièce
Marguerite (mon-arrièr
e
-grand-m
ère).
Zaïda décède d
a
ns c
ette m
ême mais
on le 2
1av
ril 1
89
1
à
9 heures du
m
atin à
l’âge
de 62
ans.
Elle lègue un
quart
de
ses biens à
ses sœurs et à
sa nièce, M
arguerite do
nt 2
maisons vois
ines place de
l
a Sou
s
-préfect
ure.
Fanny le 3
0 mai 1
909
à
l’âge de 8
3 ans.
Ainsi qu’il est indiqu
é sur le doc
ument
des «
mutat
i
ons par déc
ès », il y avait bien
Fanny,
Z
aida et
Marie Elida,
les trois exerç
ant
la profession de mercière.
N° 07
B
–
L
OU PÉRI DOC
,
numéro spéc
ial
AZ
20
18.
8
8
Ton arr
ière-arrièr
e-gra
nd-pèr
e il
a dé
friché l
a terre
Ton arr
ière-grand
-père il
a labouré
la
terre
Et pis t
on gr
and-p
ère a rentabil
i
sé la
terre
Pis ton
père
il l
´a ven
due, po
u
r
devenir
fonction
na
ire
Et pis t
oi m
on p´
t
it g
a
rs
tu s
a
is p
us c´q
ue
tu v
a
s
faire
Dans to
n p
´tit tr
o
is
et d´
mie, b
en tro
p cher
fret en hi
ver
Il te vien
t
des en
vies
de de
v´nir propri
étaire
Et tu r
êves l
a
n
uit d
´
avoir
ton
pe
t
it lopi
n d
´
terr
e.
Ton arr
ière-arrièr
e-gra
nd-mèr
e elle
a eu qu
ato
rze enfants
Ton arr
ière-grand
-mère
e
n
a eu qu
as
im
ent au
tant
Et pis t
a gr
and-mèr
e en a e
u
tr
ois c
´tait
suffisa
nt
Pis ta
mère
en
voulai
t pas,
to
i
t
´ét
ais un acci
dent
Et puis
t
oi, ma
p´tite
fille,
tu ch
anges de p
arten
aire tou
t
l
´temps
Quand
tu fais
des conn
´
ries,
tu
t´en
sors e
n avor
tant
Mais y a
de
s
m
atins, t
u
te réveille
s en pl
eurant
Quand
tu rêv
es
l
a nui
t
, d
´
une
grand´ t
a
ble e
ntourée
d
´en
fa
n
ts
Tes ar
rière-arri
ère
-gran
ds-pare
nts ils sa
va
ie
nt
comment
f
ê
ter
Tes ar
rière-gr
ands
-pare
nts ça
s
wi
nguait f
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an
s
les veill
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Pis tes
gran
ds-pare
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´
ép
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q
u
e yé-
yé
Tes p
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disc
os c´es
t là q
u
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ontr
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Et pis t
oi m
on ami
qu´est-ce qu
e tu fais
de ta s
oirée?
Éteins
donc
ta TV
faut p
as rest
er enc
a
ba
né
Heureus
´
me
nt qu
e
d
ans vi
e certain
es ch
o
se
s refu
s
en
t de cha
nger
Enfile
tes plu
s
be
a
u
x hab
its car
nou
s allo
n
s ce
so
ir danser
Paroles
de
la
chanson
«
Dégénéra
tion
»
par
mes
aïeux
(un group
e québéc
ois).
N
°
0
7
B
–
L
O
U
P
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l
A
Z
2
0
1
8
.
8
9