YSSASSIS Silbério

J'ai découvert ce personnage (sous une graphie différente), qui est mon Sosa100, lors de la naissance de sa petite fille Aubine, le 22 février 1848 à PAYZAC dont il est le déclarant. A cette époque il est dit aubergiste au Pont Lasveyras, sans doute dans la maison que l'on distingue



Je n'ai hélas que peu de renseignements sur l'origine de Silberio, ils sont tous donnés par son acte de mariage

Il serait né le 19 juin 1794 à TOLEDE (ESPAGNE) de Gérome et de Marguerite SEXILLO, son père serait décédé le 20 juin 1812 à TOLEDE, et sa mère le 24 juin 1801 aussi à TOLEDE. Il se marie à PAYZAC le 25 novembre 1818 avec Aubine VILLOT, modiste, native de SALAGNAC et vivant à SAINT MESMIN avec ses parents (François et Jeanne PALEIN) :

L'an 1818 et le 25 du mois de novembre à 9 heures du matin par devant nous adjoint au maire de la commune de Payzac canton de Lanouaille arrondissement de Nontron (Dordogne) soussigne officier de l’Etat civil en son absence sont comparu sieur Silberio Issaci, tailleur d'habits demeurant au présent bourg, fils de feu Gerome ISSACI, et de feu Geneviève Sexillo décédés le premier le 28 juin 1812 et l’autre le 24 juin de  1801, et tous les deux à Toledo, Espagne, ledit sieur Silberio Issaci, né au même Toledo le 19 juin 1794, et ainsi qu'en fait foi les extrait de naissance et de décès qui nous sont exhibés pour être annexé au présentes.
Et demoiselle Aubine Villot modiste demeurant aussi au présent bourg née au Roussetas, commune de Salagnac arrondissement de Périgueux le 8 octobre 1792 fille de François Villot, ici présent pour donner son consentement et de Jeanne Pollin cultivateur demeurant au moulin de la forge du bord commune de Saint-Mesmin.
Lesquels nous ont requis de procéder à la célébration du mariage convenu entre eux, et dont les publications ont été faites à la principale porte de notre maison commune le 8 le 15 du courant, et en celle de la commune dudit Saint-Mesmin les mêmes jours, sans qu’il nous a été signifié aucune opposition.
Faisant droit à leurs réquisitions après leurs avoir donné lecture de toutes les pièces relate ci-dessus et du chapitre 6 du Code Civil intitule du mariage avons demandé au futur époux et à la future épouse sils veulent se prendre pour mari et pour femme, chacun deux ayant répondu séparément et affirmativement, déclarons au nom de la Loi que ledit Silberio Issaci et ladite Aubine Villot sont uni en mariage de quoi avons rédigé le présent acte en présence des sieurs Denis Poumeau serrurier âgé de 46 ans, Louis Deschamps tailleur d'habits âgé de 60 ans, Jean Duteil fossoyeur âgé de 50 ans, et de Pierre Lassaigne tailleur d'habits âgé de 27 ans demeurant tous au susdit bourg témoins non parents, Poumeau, Deschamps et le futur ont signe avec nous, non les autres témoins, ni les autres parties contractantes pour ne savoir de ce enquis après lecture faite.

Silbério à l'époque est tailleur d'habits au bourg de PAYZAC il résidera au bourg au moins jusqu'en 1846 (mariage de son fils avec Marie COSTE), avant d'habiter au Pont Lasveyras en tant qu'aubergiste et tailleur d'habits au moins jusqu'en 1862 (décès de son épouse).

Il décédera au Rouveix commune de Payzac le 1er février 1870.




Silbério et Aubine VILLOT auront 4 enfants, tous nés à PAYZAC: Jeanne (1818-1820), Jeanne (1820-1833), Bernard ou Elie, mon ancêtre (1823-1906), Bernard (1833 - après 1846). Le second Bernard, est décédé après avril 1883 et il a bien eu une descendance avec au moins 3 enfants dont 1 a eu une descendance. Il est présent dans la famille au recensement de 1846 mais pas en 1851. Il semble d'ailleurs avoir pas mal bougé au cours de sa vie : Coursac, Payzac, Saint-Yrieix, Lanouaille, Arnac, Pompadour.

Bernard (Elie) se mariera aussi à Payzac en 1846 avec Marie COSTE (Léonard et Marie GERAUD), ils auront 6 enfants, tous nés à Payzac, dont 3 au moins auront une descendance. Il décédera à Juillac en 1905, après avoir vécu à Beyssenac où il s'était installé entre 1861 et 1866. Parmi les descendants actuels outre ceux de ma branche ROBERT issus de Aubine sa petite fille, il y a des PEPY, des BONY-BONIS, des KOUSNESKI, et des ISSASSIS


J'ai longtemps pensé que Silberio était un prisonnier espagnol venu faire souche à PAYZAC ou il aurait été déporté. Malheureusement Silberio ne fait pas partie des prisonniers espagnols arrivés à Payzac le 18/2/1814. Extrait du registre municipal de la commune: le 18 février 1814, sont arrivés dans cette commune où ils demeureront stationnés jusqu'à nouvel ordre, d'après la lettre de Monsieur le préfet en date du 9 du courant, les nommés Llamar Jean capitaine, Debon Alexandre lieutenant, Sanchez Torres Joseph lieutenant, Zeledonio Salazes souslieutenant, Dalacio Jean sous-lieutenant, Llamar Ramon sous-lieutenant, Milles Florence sous-lieutenant, La Roza Antoine sous-lieutenant, Ruiz Jean cadet, Navarro Antoine Solvar domestique, tous prisonniers de guerre Espagnole.(merci à Rudi Molleman pour avoir cherché et trouvé ceci) Pensant qu'il avait pu être envoyé sur une autre commune, j'ai interrogé les AD 87, le "centre de tri" des prisonniers espagnols se situant à LIMOGES. Malheureusement les articles 8R1 à 3 sont en mauvais état et ils n'ont pu effectuer de recherche que dans la 8R 3, recherches infructueuses J'ai également interrogé les archives militaires de SEGOVIE sans succès
''Sur les prisonniers espagnols on peut lire : http://www.reenactor.ru/ARH/PDF/Laroudie-Pigeard.pdf''

Bien que je persiste à penser qu'il ait été prisonnier de guerre, on ne peut écarter la piste qu'il fut un Afrancesado.

Nota : La dénomination d’afrancesado (« francisé », « francophile »), dont l'emploi se généralise en Espagne au xviiie siècle, s'applique en particulier aux membres de l'élite espagnole ayant juré fidélité en 1808 au roi français Joseph Ier, qui occupe le trône d'Espagne après la renonciation de Ferdinand VII et de Charles IV, sous les pressions de Napoléon.
Ce nom désigne ensuite tous les Espagnols qui, durant l’occupation française (1808-1814), ont collaboré avec les Français. Leur engagement était motivé soit par intérêt personnel, soit parce qu’ils pensaient que le changement de dynastie favoriserait la modernisation de l’Espagne.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Afrancesado d'autant que 2 chanoines de TOLEDE le furent

On peut aussi se reporter à un livre très intéressant de Jean René AYMES : La déportation sous le premier empire. Les Espagnols en France (1808-1814) Publications de la Sorbonne Prisonnier, afrancesado, voire peu probablement déserteur, pour le moment le statut de Silberio, et son origine m'est inconnue, mais je ne désespère pas.


Une chose est sure c'est que Silbério avait une certaine éducation comme le démontre sa signature.







A noter que son fils Bernard, mon ancêtre, lors de son recensement militaire, sera éliminé des listes comme fils d'étranger et étranger. Je n'ai pas eu l'occasion de chercher s’il y avait eu naturalisation ultérieure ou pas. Beaucoup de graphie pour le nom: Yssassis, Issassi(s), Isasi(s), Isaci(s); Ysasi(s), Ysaci(s) voire même Eyssachet pour Aubine, ce qui ne facilite pas les recherches quand on ne parle pas espagnol. Je pense en tout cas que l'origine de la famille st plutôt basque, quasiment certain pour le nom Yssassis, très probable pour Sexillo, le X se prononçant sans doute "Tch"


Par Patrick LAHOUDIE.

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