Mmmm .... LA LETTRE « M »

Mon rédacteur en chef préféré m’ayant cataloguée « gourmande invétérée », il coule de source que ce n’est pas d’une de ces eaux vives qui traversent notre belle Dordogne dont je vais vous parler.

Non, non !! Pour moi se sera : « Elle court, elle court la rivière » ... de nectar... elle finira sa course lovée au creux de mon verre.

Quand bien même il ne serait pas le cœur de ce vignoble d’excellence, quand bien même il serait bâti hors les frontières périgourdines, à lui seul le château de Monbazillac est un chef-d’œuvre.

(Crédit photo : MOSSOT — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9021992)

Le château traversera la Révolution Française sans dommage... Et c’est quatre ans après les gelées meurtrières de 1956, que le groupement de viticulteurs de la cave coopérative de Monbazillac, qui avait un fermage sur les 25 hectares du château, achète le domaine, château et terres ... Sauvant le vignoble des investisseurs et laissant l’exploitation en d’habiles et compétentes mains périgourdines... Ces mêmes mains qui aujourd’hui encore en sont propriétaires. Unique en son genre, le château de Monbazillac est un subtil mélange d’architecture médiévale et Renaissance. Il est classé Monument Historique par arrêté du 20 février 1941 et s’offre tout entier aux visites... Et pour paraphraser les anglais qui peuplent notre Périgord « Cherry on the cake » une dégustation est offerte en fin de visite !!!

Vous pouvez même repartir avec votre verre de dégustation, gravé aux armes du château ... A remplir de retour chez vous – avec modération - ... aux sources de « la rivière ambrée » Monbazillac bien sûr, celle-là même qui « fait chanter les hommes » qui s’y abreuvent.

La commune de Monbazillac, bordée au sud par la Gardonnette est donc LE cœur de ce vin blanc que bien des gourmets nous envient. Le terroir de Monbazillac ne s’arrête pas aux 25 hectares du château, il s’étend sur 3 600 ha et 5 communes : Pomport., Rouffignac, Colombier, Saint-Laurent-des-Vignes et Monbazillac. Sa caractéristique particulière est d’être orienté vers le Nord sur la rive gauche de la Dordogne. Cette exposition offerte au soleil de fin de journée favorise le développement de la pourriture noble, indispensable à tout moelleux qui se respecte.

La légende raconte que des moines pris à d’autres tâches, auraient vendangé tardivement, permettant au Botrytis Cinerea de se développer sur les raisins qui donnèrent alors ce nectar délectable. On raconte même qu’un bergeracois de passage à Rome fut reçu au Vatican et présenté au Pape comme bourgeois de Bergerac, ce à quoi le Saint-Père répondit : « Ah ! Bergerac, près de Monbazillac, sans doute ! »

L’AOC Monbazillac donne donc des blancs moelleux issus de vendanges tardives et des blancs liquoreux sélection Grains Nobles, et c’est à un vilain champignon que l’on doit le succès de ce vin aux arômes de miel, de pêche et d'épicéa, issu de l'assemblage de trois cépages... Vin à la robe d’or qui se déguste tant à l’apéritif, qu’en accompagnement d’un foie gras ... D’aucuns le savourent en fin de repas sur un roquefort ... Et il se marie à merveille avec les fraises – du Périgord bien sûr.

Être Périgourdin de la tête aux pieds serait donc, être l’été les lèvres au bord d’un verre de Monbazillac et les orteils au frais dans la Dordogne, ... J’aime assez cette image ... Quitte à accréditer ma « gourmandise invétérée »
L’amicale généa24 en 2014 puis en 2018.

Par Véronique ESPECHE.

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