S
AINT
-ASTI
ER
GENIS
VILLEFR
ANC
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Lonch
a
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CARL
UX
Numéro
20 - Juillet 2025
Bulle
n généalogique s
emest
riel
de l ‘
associa
on
GENEA24
ISSN 2679-0912
GENEA24 Généalogie Dordogne-Péri
gord. Entraide & partage.
Lou Péri D
oc
02
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉR
I DOC
.
l’ofÞ
ciel.
Les actes i
ssus des Archives
départementales d
e la
Dordogne font l’
objet d’
une li
cence pour l’
usage unique du bulle
n. Les men
ons de l’
Abbé
Brugière sont
rées des « Docu
ments numérisés par Pierre Besse pour la SHAP (fonds Pommarè
de) » visible sur le site www.shap.fr .
autres
sources
u
lisées
:
Biblioth
èque
na
onale de
France
et
s
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Gallica,
Wikipédia.
La
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ême par
elle des
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e
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ustra
ons
publiés dans
«
Lou
Péri Doc
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est soumise
à autorisa
on suivant
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loi du
11 mars
1
957 int
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dit
les
copies
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égrales
ou
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faites sans le c
onsentement de
l’
auteur et de l’
associa
on. (ar
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le L 122-4 du code de propriété int
ellectuelle).
T
ous droits de reproduc
on réservés.
Bulle
n d’inf
orma
ons, généalogie et his
toir
e de Dor
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érigord, entr
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et : 808 6
69 337 00012.
Site In
terne
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.
genea24.
fr Associa
on « Amicale G
enea24 » fo
ndée en 2014. Sièg
e social
: Berge
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c 24100.
Email : con
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genea2
4.fr Nu
méro
ISSN : 2679-0912
. Semestriel,
prix de ven
te
14 €. Dépot lég
al : à paru
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Direct
eur de la pu
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on : Jean-Lou
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. Adresse de la r
édac
on : 3 rue des AFN
37270 AZA
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-SUR-CHER.
Imprimerie :
S
A Not
oriét
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Arches 0
8000 CHARLEVILLE
-MEZIE
RES
.
Numéro 20 juil
let 2025.
Direct
eur
de
la
publica
on
:
Lionel
Filet.
Rédacteur
en
chef
:
Jean-Louis
Filet.
Comité
de
rédac
on
:
Mireille
Berg
er
,
Didier
Bouquet, Geneviève
Coulaud, V
éronique
Espèche, B
ernade
e
Fondries
t,
Maryse
Grenier
,
Nicole
Sarreau,
Ka
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T
ousto
u.
Ont
collaboré à
c
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numéro
:
Y
ann
Picquet,
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Seguin
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çoise
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Thérèse
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achet.
Crédit
photo
: Mir
eille Berg
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n
ick Gaul
er
, Eric Espèche, Jean-Louis File
t,
Couvertur
e
:
Village de cam
pagne signé V
ALLET
. XIX eme siècle.
L
’
Amic
ale.
03
*
Edito.
04
*
AG Amicale
& r
encontres
Coin lecture.
57
*
Marquise de T
e
ncin.
58
* Le test
ament maudit &
Moi Pierre Mair
e de Cunèges.
rece
es Grand-mère.
59 * Le Millas.
Thème : Il pleut.
09
*
Il pleut, il pleut ...
25
*
Il pleut, il p
leut ...
En P
érigord.
06 * Eglise de T
rélissac.
Généalogie.
12
*
Notaires en 24.
16
*
Les grands maux.
27
*
Cousinage RICARD.
28
*
Boire.
37
*
Mendiants et vag
abonds
.
44
*
Eta
t
-Civil.
Des gens.
10 * Empereur d’
ANNAM.
18 * Elias CA
YREL.
26
*
Ludovic GAILLARD.
50
*
André LALL
U
QUE.
Dev
oirs de mémoire.
13 * Résis
tance gro
upe Roland.
15 * Roland CLEE.
Château.
20
*
La Renaudie
Pa
ge cen
trale.
30
*
Périgueux d’
antan.
Quatr
e Villag
es
GENIS
Saint
-ASTIER
Villefr
a
nche de lonchat
Carlux
40
20
32
06
Lou Péri Doc
.
Editorial.
LOU
PÉRI DOC
.
n°
2
0
- Juillet 2025
!
03
l
’
é
d
i
to
Oyez,
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r
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s gens.
Icy nostre ving
esme bulle
n
« Lou Péri Doc », d
ix ans d’historie
es et d’
amitye !
Or
,
voici
qu’il
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dvenu nostre v
ing
es
me numéro !
V
oilà
donc dix
ans
révo-
lus
depuis
que
fut
en
tamé
e
ce
e
belle
aventure
commune,
ssée
d’
amit
ye
et
d’
ar-
deur
. Certes, la plume ne
fut pas ini
alement le principal
apanage de ce
e ba
nde de
compagnons
volontaires,
tous
a
nimés
d’une
m
esme
fl
am
me
pour
la
généalogie
et
pour
la
belle
contrée de
not
re Périgord. Mais,
pa
r la
grâce de
leur
labeu
r
opini
astr
e,
le
fruit
est aujourd’huy
des
pl
us goûteux !
À
vous
qui
lisez
ces
pages,
recevez nostre
humble merci et nos loua
nges.
T
out commença
en l’
an 2013,
au
mois de
septembre
:
une
poignée d’
âm
es
f
er
-
vent
es
s’
a
ssemblèrent
sur
un
groupe
façonné
en
la
grande
place numérique
nom
mée
Face
book.
T
ost
es,
ils
a
rèr
ent
moult
c
urieux
et
amateurs
éclairés,
et
par
maintes
discussio
ns
et
partages, une
quinzaine de
gens
de
bon
vouloir
déc
idèrent de
se
ren-
contre
r
.
En t
erres
B
erger
acoises,
autour
d’une
table
abonda
mment
garnie,
ils
fi
r
ent
le
vœu de
fonder : l’
Amicale Genea24, laquelle vit
le
jour
offi
ciellement le 2
8 nove
mbre
de l’
an 2014
.
Ces
bons
membres,
épris
de
vieux
registres pa
roissiaux,
entreprir
ent
de
cou-
cher
par
escrit
les
récits
s
augrenus
et
autr
es
merveilles
qu’ils
exhumaient
de
c
es
an
ques
manu
scrits.
Après
un
labeu
r
long
et
dextre,
naqui
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leur
premier
ouvrage,
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tulé
«
Le
Pér
igord
au
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–
Chroniques
de
nos
curés
de
c
ampagne.
»
On
y
trouve
moult
récits :
colères
célestes,
anec
dotes
pi
oresques,
chroniques
vil-
lageoises
et
port
r
aits
des
gens
de
no
tre
terroir
.
Ce
livre,
vendu
à
plus
de
trois
cents
ex
em
plaires, connut
un
si
grand s
uccès
qu’
un
second
opuscule,
«
Entre actes
» s
’
en-
suivit.
En
l’
an 2
015,
forts
de
ces
prouesses,
c
e
e bande
d’
amis
entr
eprit
une
nouvelle
besogne
:
la
créa
on
d’un
bulle
n
s
emestriel.
Ai
nsi,
le
premier
numé
ro
de
Lou
Péri
Doc vit le jour
le premier jour de
janvier de l’
an 2016
.
Nous voici d
ésormais en
l’
an d
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ce 2025, o
ù s
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endra nostre dixiesme a
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semblée g
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ale
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A
vec
quatre-ving
t
-six
membres,
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s
a
eignons des
cimes
jam
ais
espérées.
Mais,
ô
modernité
oblige,
la
dite
as
semblée
se
endra
en
li
gne,
car
bon
nombre de nos mem
bres résident f
or
t loin du Périgord
.
Qu’il
nou
s
so
it
permis,
en
ce
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joyeuse
occasion,
de
vous
convier
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esto
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avec
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ce
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oires
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echerches. Car
si nos ancêtr
es on
t écrit
le
passé, c’
est ensem
ble que
nous entret
enons leur m
émoire.
Jean louis F
ILET
.
04
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉR
I DOC
.
l’Amicale en Bref.
La dixiè
me assemblé
e génér
a
le
La
dixièm
e
assemblée
gé
nérale
s
’
est
déroulée
par
consulta
on
internet
entr
e le 12 et le
23 mars 2025, comme prévu par les statuts de l’
associa
on.
Ont
pa
r
cipé
76
mem
bres
s
ur
les
87
adhé
rents
inscri
ts,
à
jour
de
leur
co
s
a
on. Absents : 11 personnes. Le vote a été clos le 23 m
ars.
Les
r
a
pports
:
M
oral
du
président,
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vités
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la
secrétair
e
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s
ont
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una
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prévisionnel
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l’unanimité
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ques
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d’
Administra
on
:
Les
membres
sortants
(Didier
Bouqu
et,
J
ean-Louis
Filet,
Mar
yse
Grenier
, Julien Liut, Nicole Sarr
eau et K
a
a T
oustou)
sont r
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unani
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moins une abs
ten
on.
V
éronique Espèche
est élue a
vec 73 voix.
Connaissanc
e
des
adhé
rents
:
89
membres
inscrit
s
ce
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année
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14
nouveaux.
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ont
commandé
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(
+8).
Soit
56
femmes
31
homm
es
et
2
asso.
Il
y
a
six
couples
inscrits
et
de
ux
associa
ons.
30%
ont
entre
40
et
64
ans,
68%
entre
65
et
79
ans
et
un
a
plus
de
80
ans.
47
%
ré-
sident
en
Do
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25
%
en
Nouvelle
Aquitaine,
28
%
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régions
de
F
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dont
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région
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43
%
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Heredis,
10
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que,
3
%
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re
logiciel
et
34
%
font leur
généalogie
unique
-
ment en ligne. 98%
sont sur Geneanet e
t 21 % aussi s
ur Filaé. 20% ont un si
te perso ou blog.
Maryse GREN
IER & Didier BOUQUET
.
à Saint
es les 12
& 13 avr
il 2025.
Les f
ouineuses de l’
amicale
aux AD de la Dord
ogne.
Fr
ançoise, Mary
se & Mir
eille. Phot
o Genevièv
e.
à droite Didier , photo Sébas
en.
Rencontre
s de l’Am
icale.
LOU PÉRI DOC
.
n°
2
0 - Juillet 2025
!
05
26 avril 25. p
remière ca
userie de l’
année
à Marsalès, autour d’u
ne MIQU
E.
Journée
à Cas
llon
le 3 mai 20
25
Françoise VILLECHENOUX.
Cole
e POVEDA, Didier BO
UQUET
, Geneviève COULA
UD
Maryse
GRENIER &
Bernade
e
FONDRIEST
06
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉR
I DOC
.
CARLUX.
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dogne,
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la l
umière
»
...
Puisque
tel
ser
ait la signifi
ca
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Car (R
ocher)
Lux (Lumièr
e) ...
Situé aux confi
ns du Sarladais, du Haut Q
uer
cy et du Bas Limousin, le bourg de Carlux,
en
pay
s
de
Fénelon,
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ajestue
ux
ves
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son
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eau médiéval
dit
«
c
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-
aujourd’hui
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communale
-
et
qui
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le
village
de
ses
ruines quand ja
dis il le prot
égeait.
Crédit pho
to : Didier Rivet
Caslucium,
Caslu
um,
Castr
o C
aslucio
,
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de
Caslus,
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encor
e
Caylus,
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et
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...
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ous
voilà
sur
le
territoir
e
de
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noir
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e
f
des
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du X
IIIème au
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ème
siècle
...
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rigor
d noir et Quer
cy ...
Qui lui v
alut sa ruine par
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aques.
Carlux, Vicomté
du moyen âge es
t ta
pi dans la vallée
creusée par «Le Po
nteil
».
Crédit pho
to E
ric Espeche.
CARLUX.
LOU PÉR
I DOC
.
n°
2
0
- Juillet 2025
!
07
Flâner
dans
les
ruines
du
château,
y
cont
empler
depuis
les
trois
terrasses
la
vue
sur
le
village
et les en
virons boisés et vallonnés ... De ce promont
oire f
or
fi
é on peut admirer deux
autres des édi-
fi
ces remarqu
ables de Carlux :
*
L
a
«
cheminée
Sarrazine
»
du
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sièc
le
qui
servait
d’
al
erte
en
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d’
épidémi
es...
On
y
allumait
le
f
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pour
préve
nir
de
cont
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le
villa
ge
en
proie
aux
maladies
inf
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Quant
d’
aucuns
la
disent
« lanterne des morts
»
*
L
’
église
Sa
inte-Ca
therine
construite
au
XIV
ème
si
ècle,
d’une
sobr
iété
extérieure
et
intérieure
liée
à la période
guerrière de sa construc
on... Avec ses banc
s qui reposent sur des piliers de pierres.
Et quand sur
l’
espla
nade, le temps
est trop chaud, se réfugier d
ans la sal
le du
puits
à la fraicheur
bienvenue.
Crédit pho
to E
ric Espeche.
Crédit pho
to E
ric Espeche.
08
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
CARLUX.
Outre
les
ves
ges d
u chât
eau,
aujourd’hui
inscrit
à
l’inv
entair
e
s
upplémentair
e
des
Monu-
ments
Historiques
-
de
be
aux
édifi
ces
jalonnent
le
territoi
re
de
Carlux,
tel
le
la
ha
lle
aux
a
llures
moyenâgeuse
qui
est
en
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bien
p
lus
jeune,
puisque du XIXèm
e... Elégant
e, bien que
de t
aille
modeste,
elle
possède
une
ma
gnifi
que
c
har
-
pente.
La
commune
abrite
également
les
Jardins
de
Cadiot,
sit
ués
dans
les
hauteurs
du
village,
qui
sont
une
invita
on
au
voy
age
botanique
et
un
havre
de
fraicheur
à
l
a
sais
on
es
vale,
ainsi
que
de
ux
aut
res
châteaux
privés
c
eux
-là
,
Rig
nac
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ouffi
lha
c, qui s’
apparentent
plus à de
grosses
gen
lhom
mières.
En
redescendant
de
l
a
plac
e
ha
ute,
on
trouve le mémorial de
la Résistance au carref
our
de
Rouffi
lhac
qui
rappelle
à
tous
le
courage et
le
sacrifi
ce
des
Carluciens
et
Carlicienne
s
...
O
utre
les
nom
s
de
valeureux
décédés,
l’
inscrip
on
«soyons
vigilants
l’
o
ubli
est
la
mort
de
la
mé-
moire» nous invite à nous souvenir
.
Robert
Do
isneau
(1912-1994
),
photograph
e
humaniste
français :
en
1937,
il
pas
se
ses
premier
s
congés
payés
dans
la
r
égion
et
en
tombe
a
mou-
reux.
En
1939,
il
prend
une
photo
embléma
que
de sa femme, Pierre
e, ac
compagnée d’
amis sur
le
quai
de
l
a
gar
e
de
Car
lux.
Depu
is
2018,
c
e
e
gare,
en
èrement
réhabilitée, r
end
hommage
au célèbre
photographe. C
’
est
la seule
exposi
on perm
anente
qui lui est consacrée en France
Enfi
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à
l’
ancienne
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en
bordure
de
la
Dordogne,
aujourd’hui
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d’
e
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on
du
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togr
aphe
Doisneau,
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amoureux
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P
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i-
gord.
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en
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ar
rivée du
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A
v
is aux voyageurs. I
ci une halte plaisir d
es
yeux et des papille
s vous a
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R
obert Doisneau photographié par Bracha L. E
n
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La gare. Photo de R
o
bert Doisneau.
Il pleut, il pleut ...
LOU PÉR
I DOC
.
n°
2
0 - Juillet 20
25
!
09
La
nui
t
du
10
au
11
juillet
1752,
l
es
pa-
roisses de Sain
t
-F
ront, d
e Bourniquel et
d
e P
on-
tours,
situées
dans
ce
diocèse
s
ur
la
ri
ve gauche
de
la
Dordogne,
ont
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des
grêlons
qui,
malgré
la
diminu
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de
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masse
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la
nuit
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laque
lle
ils
étaient
tombés,
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encore
quatre
à
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livres.
T
ous
les
toit
s ont
été
brisés
et plus
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en
èrement ren
versées.
Il
n’
est
resté
sur
la
terre
ni
gra
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ni
paille.
La grêle
a t
out haché ;
les vignes ont
eu le même
sort e
t
presque to
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l
es
arbres
ont
été
déracinés.
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procès-verbaux
de c
e d
ésastre ont
été
dres-
sés pa
r ordre de
la
Cour
et l’Intendant
de la
pro-
vince
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actuel
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cupé
à
chercher
les
moyens
de
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subsister
les
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de
ces
trois
paroisses.
(
Ré
f
Gallica
Gaze
e
de
F
rance
1752 du 12
aout page 396
(12/12).
Au Pont
-Saint
-Ma
met,
Aujourd’h
ui commune de Do
uville.
En
1782 à Villetour
eix.
Depuis le 4
novembre
1782, il
ne cessa de
pleuvoir
à
l’
ex
cep
on
de
onz
e
à
douze
jours
de
beau
temps
jusque
s
au
6
m
ars
17
83.
Dans
cet
intervalle-là,
la
Dronne
sor
t
de
son
lit
à
deux
reprises
comme nous a
vons coutume de l’
éprou-
ver
,
mais
apr
ès
une
pluie
qui
recommença
de
plus
fort
vers
le
26
février
et
qui
a
ugmenta
le
2
mars et
les
jours s
uivants jus
ques
à
deux
heures
après
minuit
du
6,
accompagnée
d’
un
vent
fu-
rieux,
la
rivière
sor
t
totalement
de
son
lit
et
se
répandit
dans
la
pl
aine
et
v
int
mouiller
les
murs
du
pressoir
à
h
uile
d
e
monsieur
L
aplante,
du
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D
ès
la
veille,
sur
les
cinq
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du
soi
r
,
toutes
les
gr
anges
et
c
av
es
de
puis
chez
monsie
ur
Laplante
jusque che
z Pierr
e Dur
an
thon, dit
Mou-
lliou, furent pleines d’
ea
u.
(Réf
. AD
24 Villetoureix 5MI2160
1_04
BMS 177
9 -1792 pag
e 106/309.
)
Le 10 juin
1771
, à nouveau a
u
pont
Saint
-Mam
et
.
Un
orage
et
une
pl
uie
des
pl
us
extraor
di-
naires
dont
on
n’
eut
jamai
s
entendu
parler
dans
les
cant
ons
,
les
eaux
s’
acc
rurent
au
Pont
-Saint
-
Mamet,
à
la
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de
neuf
pi
eds
comme
il
se
consta
ta pa
r les brous
sailles, l’her
be
et le blé a
c-
crochés aux arbres.
Le
t
orrent
fut
si
vi
olent
qu’il
enlev
a
en
leur
en
er
trois
maisons
dans
l’
une
desquelles se
noya
la f
emm
e (v
oir ci-après), en
ceinte
de tr
ois à
quatre
moi
s
;
une
autre
fut
roulée
dans
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fl
ots
avec
son
enfan
t
qui
eurent
le
bonheur
de
s’
acc
ro-
cher à un
prunier sur l
equel ils se sauvèrent.
T
outes les
murailles
du jardin,
prés, basse-
cour
a
insi
que
les
ét
ables
e
t
autr
es
por
tails
et
contre
vents
du
prieuré
furent
aussi
enlevés
et
transportés
en
pa
r
e
jusqu’
au-de
là
de
Mont
a-
gnac
(
La-Crempse)
ai
nsi
que
toutes
les
provisions
de bois, vin, huile, sel, bl
é, linge de ménage. Une
servante
qui
se
trouva
seu
le
dans
ce
e
circons-
tance
se
sauva
grâce
à
une
poutre
du
premier
ét
age,
l’
eau
jusqu’
au
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depuis
environ
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sept heures du soir
jusque quasi
au jour
.
Il périt beaucoup de bétail, t
outes les mai-
sons
furent
endommag
ées,
l’
eau
s’
en
vint
toute
à
la
f
ois,
comme
un
mur
qui
aurait
traversé
la
plaine. (Réf
Gallica
Gaze
e
de
France
1752 du 12
aout page 396)
.
Le curé Lasserr
e de Saint
-
P
erdoux not
e
en 1768 :
les pluy
es
ont eté
aff
reuses v
ers
les semences, les ra
vines
ont f
ai
t beaucoup de mal cependant les blés pr
om
e
ent assés.
10
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
L’empereur d’Annam.
Thonac,
village
du
Pé
rigord
Noir
,
est
connu
pour
son
château
dom
inant
la
rivière
V
éz
ère
qui
coule à ses pi
eds. Av
ant d’
arriver dans le centre du bourg, à
quelques 800
mètres, le pe
t cime
ère
de
la paroisse e
st comme t
ous les
l
ieux de
sépu
ltures, un
endroit invitant au recuei
llement. C
urieu-
sement, une i
nscrip
on sur un pann
eau indi
cat
eur en bordure du parking
, interr
o
ge le promeneur :
« T
om
beau de l’
em
pereur d’
A
nnam ».
La
vi
site
du
lieu
nous
fait
découvrir
en
eff
et
une
modeste
pierre
t
ombale
portant
six
noms,
dont Hàm Nghi,
empereur d’
Annam.
Qui
est
do
nc
c
et
énigma
que
empereur
,
quel
est
le
li
en
entre
l
e
château
de
Losse,
sa
f
erme
a
enante et la pierre tombale du pe
t cime
ère ?
LA T
OMBE D
E L
’E
MPEREUR D’
ANNAM A THONAC.
P
a
r Mireille BERGER
.
LE PR
O
TECT
ORA
T
FRANÇAIS A
U VIETNAM
A la
fi
n du X
IX
ème siècle, à
pa
r
r
de 1862,
ce
qui
est
le
Vietnam
actuel
était
di
visé
en
3
ré-
gions
dis
nctes
s
ous
protect
ora
t
fr
ançais
:
le
T
onkin
au
Nord,
l’
A
nnam
au
Cent
re
ave
c
Hué
pour
capitale et
la Co
chinchine
au Sud.
L
’
empereur
T
u
Düc
est
mort
en
1883.
Il
a
m
ené
une
poli
que
an
occidentale,
mais a
dû céder une
gr
ande
par-
e
de
son
territoire.
Hàm
Nghi,
âgé
seul
ement
de
13
ans
,
lui
succède,
sous
la
tutelle
du
régent
T
ön
Thät
Thuyet.
I
l
es
t
le
8ème
souver
ain
de
la
dynas
e
des
NGuyen.
Alors
que
les
Fr
ançais
prennent
Hué
l
a
c
apitale
de
l’
Annam,
le
jeune
empereur Hàm
Dghi
,
alor
s âgé
de 17
ans
, est
ex
-
fi
ltré par l
e régent pour organiser une
résist
a
nce
à
l’
env
a
hisseur
.
Il
est
c
aptur
é
le
29
septembre
1888
sur
dénoncia
on
d’
anciens
membres
de
sa
suite r
alliés aux Français ...
Depuis
ces
événeme
nts,
Hàm
Nghi
a
été
vu
par
les
Vietnamiens
comm
e
le
héros
de
la
pre-
mière résista
nce an
-française. P
ourtant, il n’
au-
ra
r
égné que quelques
mois, le r
est
e de sa vie
de
73 années a
ura
été passé en exil.
L
’EXIL DE L
’EMPEREUR A AL
GER
T
ransf
éré
à
plusieurs
reprises
dans
des
canto
nnements militaires,
i
l est d
éporté en
Algé-
rie au
début
de
1889 sous
le
nom de
Prince d’
An-
nam. Il di
spose d
’une pension conforta
ble payée
sur le budget de
la cour d’
Annam …
Il
bénéfi
c
ie
à
Alger
d’un
régime
spécial,
bien
que
sur
veillé
étroitement
par
le
gouverne-
ment fr
ançais. Il s’in
tègre p
arfaitement aux rit
es
de l’
Oc
cident, v
oit la modernisa
on de la société
algérienne,
de
la
m
ise
en valeur
de
son
agricult
u-
re, son
industrie.
Il apprend
le
français qu’il
mai-
trise parfaitement ; il fr
équente la bonne société
d’
A
lger
,
côtoie
des
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èbres, des
ar-
stes
pe
intres,
des
sculpteurs
notamment
Rodin.
C
’
est
alors
qu’il
fait
la
c
onnaissance
de
Marcelle
Laloë, fi
lle du Procureur général
d’
Alger
. Elle a 19
ans.
Le
mariage,
peut
-êt
re
ar
rangé,
est
c
élébré
en
grande pom
pe
en
190
4
à
Alger
, avec la
béné-
dic
on de l’
ar
chevêque.
Le
couple
donne
na
issance
à
2
fi
lles
:
les
princesses Nhur Maï
et Nhu
L
ÿ et
un pr
ince Minh
Düc.
L
’
état
civ
il
fr
ançais
l
es
insc
rira
avec
les
pa-
tron
y
mes
d
’
Annam.
Hàm
N
ghi
aime
les
arts
:
il
peint,
sculpte,
et
lit
beaucoup.
Avec
son
épouse
il
voyage
en
Fr
ance,
même
s
’il
est
di
scrèt
ement
surveillé
par
la
police.
Il
e
xpose
s
es
œuvr
es
de
peinture et sculpture à P
aris.
Pendan
t
ces inc
ursions en
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Vichy
pour
des
cures,
en
Périgord
le
couple
découvre
l
e
château de Losse qu’il ac
quiert
.
L’empereur d’Annam.
LOU PÉRI DOC
.
n°
2
0 -
Juillet 2025
!
11
LE CHA
TEA
U
DE L
OSSE.
PROPRIETE DE
LA PRINCESSE NHU
MAI
Hàm
Nghi
meurt
d’un
cancer
en
jan
vier
1944. I
l est ente
rré à Alger
.
Son
fi
ls
le
prince
M
inh
Düc
(191
0-1980)
sor
offi
cier
de
Sa
int
Cyr
fait
la
campagne
de
France
en
1939-1
940.
Il
s’
engage
dans
la
Légion
étrangè
re (1943) ...
Sa
fi
lle
Nhu
L
ÿ
a
épousé
F
r
ançois,
comte
de
la
Besse.
Elle
a
3
enfan
ts de
s
on
mariage
et
7
pe
ts enfan
ts (familles De Bisschop et
Dabat).
La
pr
inc
esse
aî
née
Nhu
M
aï
(1907-199
9)
rest
ée
célibatair
e
fait
de
brillantes
étude
s
au
L
y
cée
Hen-
ry
IV
à
Paris
puis
d’
agronomie
.
El
le
est
de
venue
d’
ailleurs
l
’
une
des
premières
fe
mmes
ingénieur
agronome, 1ère de sa promo
on.
La
Pr
incesse
Nhu
M
aï
s’installe
alors
au
château
de
Losse.
Elle
f
er
a
du
dom
aine
u
ne
e
x
-
ploita
on agricole.
Elle
y
élève des
vaches li
mou-
sines,
cul
ve
le
bl
é.
Elle
expérimente
de
nou-
veaux
m
oy
ens
d
e
c
ulture
et
matériels
agri
coles.
Reconnue
dans
ces
domaines,
elle
est
nom
mée
Chevalier
de
la
Légion
d’Honneu
r
et
Offi
cier
du
Mérite
Agricole.
Aimée
pa
r
ses
concitoy
ens
de
Thonac,
elle
est
cons
eillère
muni
cipale
à
par
r
de 1940. En
même temps qu
’
elle sou
ent les h
a-
bitants
de
la
commune
pendant
la
guerre,
el
le
aurait
dissimul
é
des
armes
dans
l
e
pa
rc
du
châ-
teau.
Elle
l
ègue
le
château
à
son
neveu
lors
de
sa
retr
aite et
s’
insta
lle dans
la pe
te maison
près
du château. Elle y décèd
e en 1999.
Lors
de
l’indépendance
de
l’
Algérie,
su
r
la
sug
ges
on
du
Général
De
Gaul
le
la
tom
be
d
e
Hàm Nghi a
été tr
ansf
éré à
Thonac en 1965, pro-
vince
d’
origine
de
son
épouse
Mar
celle
Laloë,
née
à
St
Flour
dans
le
Canta
l.
Y
reposent
s
a
fa-
mille
:
son
épouse
Marcelle,
sa
fi
ll
e
aînée
Nhü
Maï, son fi
ls unique Minh
Düc et sa ména
gère.
12
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
Notaires du 24.
Notair
es en 24.
P
ar
G
enevièv
e COULA
U
D
.
Lorsque vous eff
ectuez des recherches o
u
des
demandes
aux
archives
de
Périgueux,
c’
est
parf
ois
un
casse-têt
e,
on
vous
demande
la
côte
du notaire chez lequel se trouvent les actes.
Marche à suivre
Plusieurs cas de fi
gure se présenten
t
*
Le
plus
simple
s
i
on
a
la
date
du
contra
t
et
le
nom
du n
otaire
: il
s
uffi
t
de
chercher
le not
aire
et
sa cote aux AD.
Pour cela aller sur le si
te des AD
h
ps://archives.dor
dogne.fr/
Sur
le
bandeau,
clique
r
s
ur
fair
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une
recherche
«
chercher
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les
a
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ives
»
inv
ent
aires
d’
ar-
chives. répertoir
e des archives notariales
Là
vous
tombez
sur
les
archives
ou
mi-
nutes
des
notaires
:
à
droite
de
la
page,
cliquez
sur
le
carré
rouge
pour
avoir
l
a
l
iste
des
c
om-
munes
pui
s
au-dessous
sur
le
carré
r
ouge
des
notaires.
N’
écr
ivez pas le nom, cela ne ma
rche pas.
Une f
ois tr
ouvé
votre
notair
e, il
y a 2
caté-
gories, le r
épertoire qui
est la
table des
ma
ères
des
ac
tes
et
les
mi
nutes
qui
s
ont
les
actes
eux-
mêmes.
C
ependant
s’il
y
a
comme
un
œil
au
bout
de la ligne, vous pouvez
consulter en ligne en cli-
quant sur celui-ci.
*
Si
vous
n’
a
vez
pas
le
notaire
mais
la
date
ap-
pro
x
ima
ve
du
m
ariage
ou
contr
at
ou
du
décès
ou
te
stament,
au
lieu
de
cliquer
sur
r
épertoire
des
archives
not
a
riales,
cliquez
sur
R
épertoire
des arch
ives de l’
enregistrement.
V
ous tombez là
A
dr
oite
de
la
page,
même
pr
océdé,
cli-
quer
sur
le
carré
rouge
de
la
commune
ou
du
can-
ton, pour
choisir
le
lieu d
e
l’
étude ;
une
nouvelle
page
s’
ouvre
là
v
ous
cliquez
sur
le
pe
t
triang
le
sous
«
types
d’
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tes »,
et
vous
choisiss
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ans
la
liste qui
apparait c
e
que
vous d
ésirez comme
ré-
f
érences.
Afi
n
de
vous
aider
,
voici
la
liste
des
docu-
ments consultables aux Archives.
h
t
t
p
s
:
/
/
a
r
c
h
i
v
e
s
.
d
o
r
d
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g
n
e
.
f
r
/
r
/
8
6
/
i
n
v
e
n
-
taires-classes-par-series/
Résistance.
LOU PÉ
RI DOC
.
n°
2
0
- Juillet 2025
!
13
L
’
audacieuse opér
a
on du Groupe Rol
and.
Par
Jean Louis F
ILET
.
Roger
Rougie
élabore
un
plan.
Récem-
ment,
un
empl
oyé
du
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de
tri
postal
local
av
ait
int
ercepté une
le
re en
vo
yée
par
un pr
être
local
adressée
aux
autorités,
nommant
certains
résist
ants
et
des
informa
ons
sur
leur
localisa-
on.
Ce
fut
un
choc
pour
les
maquisards
locaux
qui avai
ent accueilli le prêtre dans leurs camps.
Alors
Boissière
«
Mustapha
»
et
R
ougie
décident
de
rendre
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au
prêtre
ma
is
quand
ils
arrivent,
il
a
dispar
u
après
avo
ir
entendu
qu’
on
av
ait
déc
ouvert
qu’i
l
é
tait
un
inf
or
mate
ur
pour
les Allem
ands
. Cependa
nt, il avait laissé
tous ses
vêt
ements,
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ses
«
visiteur
s
»
ont
chacun
re-
vêtu
une
de
s
robes
ec
clésias
ques
qui
leur
pe
r
-
me
ront
ensuite
d’
entrer
à
Périgueux
sans
se
fair
e remarquer
.
Désormais ha
billés en curés, ils pénètrent
dans
la
ville
et
s’
appr
ochent
du
premier
barrage
rou
er
.
Ils saluent
pol
iment l
es g
ardes allemands
et on
leur fait signe
de con
nuer
. I
ls empr
unten
t
une ruelle q
ui descend jusqu’
à
l’
église Saint
-Mar-
n
et
alors
qu’ils
s’
appr
ochent
de
l
’
église,
un
groupe
d’
enf
ants
partent,
menés pa
r un
p
rêtre.
Il
salue les « faux pr
êt
res »
et dit à tous
les enfan
ts
de
les
saluer
.
L
’
u
n
des
enf
ants
s’
approche
d’
eux
et
di
t
que
son
papa
est
actuel
lement
en
pr
ison.
Boissière
lui
dit
:
«
Ne
t
’inqui
ète
pas,
il
va
bi
en-
tôt
rentrer
chez
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ui
»
.
Ils
entrent
da
ns
l’
église
et
sortent par une porte à
l’
a
rrière et se dirigent
r
a-
pidement
ver
s
la
maison
d’un
ami
où
il
s
passent
la nuit.
Le l
endemai
n
ma
n,
le
5
août
, vers
7h30,
les
de
ux
«
prêtres
»
abandonnent
leu
r
r
obe
et
enfi
lent des
«
bleus »
– les
vêtements classiq
ues
des
ouvriers.
Ils
se
di
rigent
vers
le
pont
des
F
ai-
néants
où
ils
r
encontre
nt
des
«
lég
aux
»
(nom
donné
aux
personnes
menant
apparemment
une
vie
ci
vile
«
nor
male
»
tout
en
tra
v
aillant
pour
la
Résis
tance)
:
Deno
ix,
Condé
et
V
ernois
lui-même.
Ils se
dirigent
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l’u
sine de
g
az. L
’
entrée es
t
g
ar-
dée
mais
ils
se
mêlent
aux
ouvriers
et
pénètrent
dans l
’
usine sans
problème. Ils
tra
ver
sent
les at
e-
liers,
entrent
da
ns
le bur
eau
du
direct
eur
et
com-
mencent à lui faire part de leurs int
en
ons
. Av
ec
un peu
de persuasion
amicale, il les
fait sor
r du
bureau, leur a
r
ibue
des ho
mmes et
l’u
lisa
on
d’u
n
camion.
L
es
300
0
li
tres
de
benzène stock
és
dans
une
c
uve
sont
e
nsuite
transf
érés
dans
des
fûts de 200
litres.
Sur
la
phot
o
:
André
BOIS
SIERE,
Ro
la
nd
CLEE
et
Roger
ROUGIE
du
groupe franc
R
oland
d
e
l’
Armée secrèt
e.
Le
chef
de
l’
A.S.
Dordogne-Centre
Charles
Mangold
«
V
erno
is
»
donne
l’
ordre
à
Roland
C
lée,
chef
du Gr
o
upe Fr
anc
R
oland d
e vo
ler aux
Allemands
3
000
lit
res
de
benzène
(un
produit
à
base
de
gou-
dron
de
hou
ille
mé
langé
à
de
l’
es
sence
et
u
lisé
comme
carburant)
qui
s
ont
stock
és
dans
une
usine
u
lisée
par
la
soc
iété
E
nergie
Electrique
du
Sud-
Ouest
s
ituée
à
P
érigueux.
R
oland
transmet
ce
e
mis-
sion
à
ses
hom
mes
et
demande
des
volontaires.
Ils
doivent
d’
une
manière
ou
d’une
autre
passer l
es
bar
-
rage
s
rou
ers
a
llemands qui
sont à
chaque entr
ée de
Périgueux.
La
mission pr
end
du
temps
et les
heures passen
t.
Il
es
t
10h15
quand
enfi
n
tout
est
t
erm
iné.
Il
ne
r
est
e
plus
qu’
à
franchir
les
barrages al
lemands
pour
sor
r
de
Périgueux.
Ils
qui
ent
l’usine
et
se
dirigent
vers
le
premier
barrage
tenu
par
des
g
endarmes.
Il
s
leur
présentent
leurs
papiers
(tous
faux)
et
le
c
amion
est
contrôlé.
Les
Allemands qui
se tr
ouvent à pr
o
ximité les surveillent de
près. Le
camion est
autorisé
à con
nuer et
n’
est
pas a
r
-
rêté
au barrage allemand qui suit
.
Ils
roulent
ver
s
le
sud
jus
qu’
à
Villa
mblard
où
les
fûts
sont
déchargés
ainsi
que
de
nombreux
obj
ets
que
des P
érigourdins amis leur ont
donnés comme des ciga-
re
es,
des provisions, des vêtements et du courrier
.
Après
avoir
dé
couvert
la
perte
du
be
nzè
ne,
les
A
l-
lemands lancent
un
e enquête
et à
par
r
de ce
mom
ent,
les
prêtr
es
sont
dav
antage
surveillés
que
les
civil
s.
L
es
Allemands
se
méfi
aient
également
des
gendarmes
aux
barrages rou
ers et
à par
r de
ce moment-
là,
la s
écuri-
té fut également doublée.
Mais
pas
pour
longt
emps.
La
Libéra
on
de
Péri-
gueux était
proche et en moins de deux semaines, le 19
août 19
44, la ville était libérée.
Malheureusement,
le
7
août,
Charles
Mangold
«
V
ernois
»
fut
ar
rêté
par
la
Gestapo
et,
après
avoir
été
torturé,
ex
é
cuté
le
12
août,
à
peu
près
au
même
m
o-
ment
où
les
Allemands
fusillaient
44
personnes
qu’
ils
av
aient
r
assembl
ées et
retenues en
otage a
vant qu’
el
les
ne fuient la ville.
14
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
Résistance.
photos du livre La Br
igade RAC
prises ap
rès la libér
a
on de Périgueux.
3ème bataillon et le gr
oupe « papa
»
à la prise de Périgueux
. DR
Boissière et Rougie dans leur tenue civile.
On peut voir l
’
envers de la carte
(première ph
oto) quelques explica
ons.
R
oland
Clée
est
un
des
r
ares
militaires
d’
ac
ve
d
u
gr
oupe
Mireille
et
même
si
son
ex
-
périence
se
limite
à
Saint
-Cyr
,
il
met
immédi
ate-
ment en œuvre
ce qu’il a appris en école.
Il com-
mence
à
enchaîner
les
coups
de
main
à
l
a
tête
d’u
ne
p
e
te
équipe.
Le
s
débuts
sont
modestes
car
les
maquisards
manquent de
tout. Les
opéra-
ons
se
lim
itent
dans
un
premier
temps
à
d
e
la
récupér
a
on d’
armement, de v
éhicules, de vête-
ments et de cartes d’
alimenta
on.
Pour
c
hassé
par
l
es
gr
oupes mobiles
de r
é-
serve
vi
chy
ste
s,
et
alors
que
les
eff
ec
f
s
augmen-
tent,
le
gr
oupe Mir
eille est
obligé de
se
disperser
dans
plusieurs
zones
du
centre
de
l
a
Dordogne
:
V
ergt,
Jaure,
I
ssac,
R
ibérac.
Un
groupe
plus
i
m-
portant
s’i
nstalle
au
Maine
-du-Puy
(commune
de Saint
-Vincent de Connezac).
Les
coups
durs
vont
cepe
ndant
s’
enc
haî-
ner
:
Le
3
novembre
1943,
le
camp
du
Maine-
du-Puy
est
as
siégé
par
le
s
groupes
mobi
les
de
réserve
:
2
m
aqui
sards
son
t
tués
et
37
autres
sont
capturés
puis
s
eront
déportés.
Ro
land
Clée
échappe
à
la
cap
ture
et
c
et
épi
sode
ma
rque
pour
lui
un
changement
fo
ndam
ent
al
.
Il
ne
fait dés
or
-
mais
plus
de
dis
nc
on
entre
l
es
Al
lemands
et
les
Fr
ançais
de
V
ichy
:
«
Quiconqu
e
porter
a
les
armes
contre
nous
sera,
s’
il
est
Français,
considé-
ré
comme
un
traître
»,
déclare-t-
il
à
ses
hom
mes.
Le
gr
oupe
Mir
eille
décimé,
R
oland
Clée
fo
nde
son
propre g
roupe
et
au
sei
n
de
celui-ci
il
y a le Corps Franc R
ol
and composé d’u
ne dizaine
de maquisards triés s
ur le volet et déjà aguer
ris.
Un
service
de
r
enseignements
se
me
t
au
ser
-
vice
du
groupe.
Animé
par
Charles
Mangold
(alias V
ernoi
s), résistan
t périgourdin qui vient de
prendre le maquis pour
échapper
à la
capture et
par
Jean
C
onst
an
n
(alia
s
Jea
n
Bart),
ce
ser
vice
planifi
e également
les opéra
ons
du co
rps fr
anc
,
qui devient un ou
l de combat d’
une
redoutable
effi
cacité.
Il
a
près d
e
80
coups de
main à
son ac
f
et
a
com
mandé
un
bataillon
a
u
feu.
Il
est
chevalier
de
la
légion
d’honn
eur
,
tulaire
de
quatre
ci
ta-
ons
et
décoré
d
e
la
médaille
d
e
l
a
Résistance
avec
rose
e.
Il
s
’installe
à
Montpon-Ménestér
ol,
se
marie
et
ouv
re
un
commerce.
Il
décédera
le
22
avril 1989 à
Montpon-Ménestérol.
Roland CLEE
.
LOU PÉR
I DOC
.
n°
2
0 - Juillet 20
25
!
15
Ro
land CLEE
Par
Jean-Louis FIL
ET
Roland
Clée,
né
le
2
novembre
1920
aux
A
ndelys
(E
ure)
et
mor
t
le
22
a
vri
l
198
9
à
Mont-
pon-Ménestérol (Dordogne),
est
un mi
litair
e français, résistant à l’
occupa
on al
lemande
pendant
la
Seconde Guerre
mondiale. Il
s’
est
notamment d
is
ngué dans
l
e maquis en
Dordogne
sous l
e nom
de
« Rola
nd », puis
lors des combats pour la libéra
on de l
’
île d
’
Oléron.
Photo de Roland Clée par Co
lonel Jérome Clée. L
icence CC. Stèle à M
ontpon-Ménestérol.
Corrézienne
de
1790
à
1793,
Sa
inte-T
rie,
aujourd’hui
ra
ac
hée
à
l’
arrondissement
de
Sar
-
lat
-la-C
anéda
est
une
minuscule
commune
Pé-
rigourdine
...
Qui
ca
moufl
e
en
ses
archives
pa-
roissiales
tr
ois
pages
manuscrites
rédigées
de
la
plume
de
son
curé,
n’
ayan
t
trait
à
a
ucun
ba
p-
tême, mariage ou sépul
ture.
En
fi
n
d’
année
1789,
r
emèdes
et
aut
res
médica
ons
olfac
ves
à
souhait
et
d
ont
l’
effi
ca-
cité
r
este
- sans
nul
doute
–
à
prouver
sont consi-
gnés
par
le
curé
de
la
pa
roisse
au
sein
même
du
registr
e.
De
177
8
à
1789,
la
législa
on
des
remèdes
secrets
est
précisée
par
de
s
déc
rets
du
pouvoir
roy
al
et
par
des
avis
de
la
Soc
iété Royale de
Mé-
decine ...
Le
21
novembre
1778,
La
Société
fait
connaître
au
pub
lic
«
l
es
mesures
de
protec
on
prises
po
ur
assurer
sa
sécuri
té,
pour
le
gar
an
r
contre
les tromperies de
s charlata
ns. »
Sans
doute
aur
a-t
-il
fallu
ce
e
dernière
année
pour
que
ce
e
r
èglementa
on
n’
arr
ive
aux
portes
du
Périgord
et
que
le
cur
é,
respon-
sable
du
spirituel
et
néanmoins
soucieux
de
la
santé
phys
ique
de
ses
ouailles,
ne
couche
sur
papier
les
remèdes
en
mal
d’
être
perdus
ou
dé-
f
endus
...
Quell
e
meilleure
«
cache
e
»
que
les
registr
es !
Ce
bon
curé,
guérisseur
d
ans
l’
âme
sait
sans
doute,
comme
tous
à
ce
e
époque
,
que
«
Le
sang
de
mouton
est
prescrit
aux
aném
iés
»,
que
la
thériaque
(pât
e
à
b
ase
d’
opium)
est
remède
miracle autant
que
les
«
po
ons
médic
inales
»
à
base de cloportes, ver
s de te
rre,
grenouilles, cra-
pauds
ou
autres v
ipères
...
Et
aut
res «
rece
es
»
inscrites dans la m
émoire collec
ve.
Mais
outr
e
ces
r
emèdes
tr
ans
mis
de
gé-
néra
on
en
généra
on,
m
onsieur
le
curé
ent
à
fair
e savo
ir un
traitement
« donné
par
le
premier
médecin
du
roi
d’Espa
gne,
à
sa
fi
lle
la
Reine
de
France
»
qu’i
l
endrait
-à
ses
dires-
de
son
p
re-
mier médec
in.
Source Photo : Wikipédia. licence
CC.
Pharmacopée
d’
antan
E
ff
ets prom
is non garan
s
Dès
le
X
IV
e
siècle
,
l’usage
à
tre
médica-
menteux,
du
vin
blanc
est
évoqué
pour
sa
capa-
cité
à
repousser
la
funeste
pest
e
...
Le
remède
donné
par
le
curé
de
S
aint
e
T
rie
serait
poss
ible-
ment ce
e rece
e :
«
Douze
racines
d
e
salsifi
s
noir
q
ue
vous
fere
z
cu
ire
d
ans
tr
ois
pintes
de
vin
blanc
q
ue
le
pot
où
ils
cuiront
soit
bien
couvert
par
cr
ainte
d’
u
ne
trop
grande
évapora
on,
puis
étan
t
bien
cuits,
vous
les
coulerez d
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un
linge
en
les
pres-
sant
un
peu.
Vous
ajoutez
à
ce
e
liqu
eur
le
j
us
16
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
Grands
maux.
Aux gr
a
nds maux les gr
ands remèdes.
Par
V
éronique ESPECHE.
Bienvenue à Sainte-T
r
ie où le registre paroiss
ial de 178
9, devient « Vidal »
Grands maux
.
LOU PÉ
RI DOC
.
n°
2
0 - Juille
t 2025
!
17
de
douze
citr
ons,
une
demi-once
de
gin
gembre,
une demi-o
nce de clou d
e giro
fl
e, une dem
i-once
de
carda
mone
un
e
der
nière
de
bois
d’
a
loès,
de
tout
bien
con
cassé.
V
ous
y
ajou
tez
une
once
ou
environ
de
chacune
d
es
her
bes
suivantes,
feuille
de
f
euille
de
sureau,
d
e
saug
e
fraiche,
de
ronce
vous
faite
bouillir
tout
cet
en
semble
à
bien
pe
t
feu jusqu’
à
la d
iminu
o
n du q
uart
et
puis
la
cou-
lerez bien
promptement
dans un l
inge
double
ou
à
la
chau
ff
é
le
layan
t
mis
dan
s
u
n
bol
de
ver
re
fort
b
ien
bo
uché.
V
ous
en
bo
irez
à
je
un
tous
les
ma
ns durant neuf jou
rs (..) »
Ce remèd
e miracle contre la peste,
reste à ce jour non garan
!!!
Ne
sont
pas
non
pl
us
g
aran
s
les
e
ff
ets
des
rece
es
odorantes c
onsignées
à
la
suite
par
ce bra
ve cur
é … Je vous en l
aisse juges :
T
ranscrip
on
avec l’
orthographe
de
notre
bon curé-guérisseur
«
Il
nia
perso
nne
qui
ne
sache
que
le
lo
up
est
un
a
nimal
cr
uel
qui
dévore
souvent
l’
espèce
humaine.
Si
l’
on prend le
s o
s que l
’
on trouverat dans
ce
e
fi
ant
e
(
d
ans
la
fi
ente
du
lou
p)
et
qu’
on
le
pille (pil
e) bien men
u, qu’
o
n le b
oive avec
un peu
de
vain
(vin),
ce
breuvage
a
une
ver
tu
par
cu-
lière et
a
dmirable
pour
guérir
sur le
cha
mp d
e l
a
colique de quelle m
anière qu
elle soit venue.
Fiante
de
por(c)
:
Je
pris
de
la
fi
ante
d
e
porc
et
je
la
fricacés
(
mélangeai)
avec
autant de
crac(h)at
de
sang
de
m
alade,
y
a
joutant
un
peu
de beu
rre frais et l
a fi
t mang
er à son
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ls. L
e croi-
riés-vous
?
C
’
est
une
cho
se
prodigieuse.
Le
lan-
demain,
les
médecins
qu
i
a
voint
aba
ndonné
ce
malade
fure(nt)
fort
étonnés
de
le
voir
marcher
dans les ru
es.
Brebis
:
Il
ne
f
aut
jamais
prendre
ce
e
fi
ante
par
la
bouch
e
comme
celle
d
es
autres
animaux
mais
lapliqu
er
exté
rieurement
sur
le
mal, e
lle a
le
s mêm
es
propriétés que
la
fi
ante de
chèvre.
C
e
e
fi
ante
guérit
toutes
sortes
de
ver-
rues,
de
fu
roncles
durs
et
de
cloux
si
o
n
la
dé-
trempé
a
vec
du
vi
naigre
et
q
uon
lap
lique
sur
la
douleur
.
Fiante de chèvre
: La fi
ante de chèvre a la
vertu
de
faire
supu
rer
toutes
so
rtes
de
tumeurs
et
les
du
retés
des
genoux,
mellant
ce
e
fi
ante
avec
d
e
la
farine
d’
org
e
et
d
e
lo
xierall
et
l’
apli-
quan
en
forme
de
cataplasme
su
r
la
dureté,
elle
est admirable. »
Odorants et effi
caces ces remèdes ont fait leurs
preuves …
Dixit monsieur le
curé :
«
Je
guéris
plus
de
vingt
perso
nnes
de
la
jeunesse,
leur
faisant
boire t
ous les mat
a
ins pan-
dant
huit j
our
à
jeun,
cinq
pe
ts
cro
ns
d
e
chèvre
dans
du
vain
blanc».
»
…
Exit
l
es
croissants
et
le
bon pain chau
d sortant du four !!! Mmmm
Des
remède
s
peut
-êt
re
pa
s
si
«
fous
que
ça
»
:
Le
m
ag
azine
Québec
Scienc
e
a
p
ublié
un
dossier
sur
les
e
xc
réments
où
on
apprend
qu’
on
u
lise
des
selles
hum
aines
pour
guér
ir
de
no
m-
breuses
ma
ladies,
dont
les
infec
ons
à
la
bacté-
rie Clostridium diffi
c
ile (C. diffi
cile)
.
«
Les
ex
cr
éments
nous
dégoûtent.
Ma
is,
pour les chercheurs,
ce sont de
s trésor
s. Plonge
z
avec
eux
au
fond
d
e
l
a
c
uve
e
!
»
écrit
Québec
Science
en
page
fr
on
spice
de
son
numéro
de
mars
201
8.
D
ans
l’
un
des
ar
cles
rapporté
s
en
ondes
par
M
arie-France
B
élanger
,
chroniqueuse
à
la
revue
des
médi
as
de
Gra
vel
le
ma
n,
on
y
apprend
que
l
a
greff
e de
m
a
ères
f
écale
s
fait
d
es
miracles
dans
l
es
hôpi
taux
contre
la
ba
ctérie
C.
diffi
cile.
Au
XVI
Ième
siècle,
les
médecins
r
ecom-
mandent
souvent
de
fair
e
macérer
dans
de
l’
al-
cool des
plantes médicinal
es, absinthe,
gen
ane
et
a
utres.
Ces
m
ixtures
appelées
apéri
f
,
au
gout
souvent
peu
engageant,
sont
consom
mées
av
ant
l
e
repas
pour
«
débo
ucher
»
tous
les
or-
g
anes
dans
le
but
que
«
les
hum
eurs
»
circulent
bien.
C
e
sont
des
«
médicaments
»,
ma
ison
ou
sur prescrip
on médical
e.
Notre
prélude
au
repas
d’
aujourd’hui,
était
au
début
du
19e
siècle
«
le
coup
d’
avant
».
I
l
ne
(re)deviendr
a
«
apéri
f
»
qu’
à
par
r
des
années
1880.
Santé !
18
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
Elias CAYREL.
Ar
san
d’
ar
t
de
Sar
lat
avec
sa
toute
ma-
jestueuse
abbay
e
bénédic
ne
reconstruite
à
l’
époque romane d’El
ias Cayrel
.
« T
om
bé amoureux
» de la poésie
»
Elias
abandonn
era
s
on
mé
er
,
dé
laissant
son
at
elier
,
s
es
ou
ls
et
son
savoir
pour
devenir
jongleur et
tr
oubadour
.
Le t
roubadour
serait
créat
eur
des
pa
roles
et
de
la
mélodie,
la
issant
au
jongleur
le
soin
du
chant
en
s’
ac
compagnant
de
la
viole
...
Nombre
de
T
roubadours
furent
leur
pr
opre
jongleur
,
et
bien
des
jongleurs
tentèren
t
de
devenir
trou-
badour
Issu
de
la
bourgeoisie
Sarladaise,
fi
ls
de
marchand,
Élias
C
airel
gr
aveur
en
m
étaux
pré-
cieux
s’
ex
ercera
av
e
c
passion
et
brio
à
l’
ar
t
de
la
viole, de
la composi
on et du
chant ...
Son
voyage
ini
a
que
le
m
ena
du
roy
aum
e de Thessaloni
que en Grèce à la cour de
Boniface de Mon
errat en Italie (1204
-1208), de
l’Espagne à l
a cour d’
A
lphonse
IX, à la Lomba
rdie
(1219-1222)
pour fi
nir
compagnon de
cortège d
e
Frédéric II.
T
roubadour voyag
e
ur
, El
ias
c
onnut la cour
des pl
us g
r
ands, par
tant dès
que s
on
mécène
du
moment
ne
lui
convenait
plus.
Epris
aut
ant
de
poésie
qu
e
de
liberté,
il
ne
sut
être un
cour
san
fl
a
eur
,
préf
érant
changer
d’
endroit
et
de
prot
ec-
teur
au
gré
de
ses
inspira
ons,
de
ses r
essen
s e
t
de ses idéol
ogies ... Au m
épris de
sa renommée
Elias
Ca
yrel
fut
de
ces
tr
oubadours
sui
-
veurs,
bénéfi
ciant
ainsi
de
déplacements
loin-
tains
dans
des
condi
ons
plus
«
conf
ortables
»
que
s’il
avait
dû
pourvoir
lui-m
ême
ta
nt
à
sa
nourrit
ure qu’
à s
es soins et à l’intendance y aff
é-
ren
t ...
T
roubadour
entré
dans
la
légende
de
son
vivant,
les
œuvres
d’Elias
C
ayr
el
furent
chantées
ou
déclam
ées
jusque
sur
les
rives d
u
détr
oit
des
Dardanelles ...
T
ant
pa
r
lui-même,
troubadour-jongleur
,
qu’
av
ant d’
êtr
e reprises ensui
te.
Composant
de
cour
en
cour
, Eli
as n
’
en
fut
pas moins
pour
autant
v
aillant
guerrier tan
t
dans
la
quatrième
cr
oisade
menée
par
B
onifa
ce
de
Mon
errat
que
da
ns
celle,
pacifi
que
,
ent
reprise
par Frédéric II, empereur du Saint
-Empire, en Sy
-
rie
en 1229.
Il écrivait
également
des poèmes
s
ur
chaque vi
lle ou pay
s qu’il vi
sitait.
Amoureux
d’Isabella
de
P
alla
vicini,
r
en-
contré
e e
n
Italie, à
l
a cour
de
Bonif
ace
de
Mont
-
f
erra
t
,
Elias
Carel
f
ormer
a
a
vec
elle
le
pr
emier
duo
du
genre
(tenson)
.
.. E
t l’
un de
ses
nombreux
poèmes lui
fut dédié :
«Je suis p
ris de douleur et de s
ouff
rance,
Depuis que
j’
ai vu la b
eauté de ma dame
.
Elle m’
a ensorcelé a
vec sa grâce,
Et mon cœur n’
est plus
le même de
puis.»
La ville
d
e
Sarlat lui
consacra
un
e
rue et
une impasse.
Elias CA
YREL.
Par
V
éronique ESPE
CHE.
Un troubadour Sarladais
de la R
enaissanc
e
Pér
igord
terre
des
troubadours
qui
vanten
t
et
chanten
t leur territoire av
ec gr
andeur en lang
ue occitane
Elias
Ca
y
rel
es
t
l
’u
n
de
ces
troubadours,
Sarlada
is
d’
adop-
on,
bien
qu’
il
y
fut
né
...
C
’
est
son
grand-père
qui
entr
aina
la
famille
de
Gand,
cité-Éta
t
aujourd’hui
en
Belg
ique
à
Sar
-
lat
où
t
r
adi
on
des
arts
et
mécénat
forg
ero
nt
le
fut
ur
trou-
badour
Elias Cayr
e
l.
Né dans le der
nier quart du XI
Ie siècle
à Sarlat où ses
parents
sont
maintenant
installés,
Elias
C
ayr
el
(Cairel)
est
d’
abord
orfèvr
e,
g
r
a
veur
d’
or
e
t
d
’
argen
t
et
«
dessinateur
d’
armoiries »
Elias CAYREL.
LOU PÉ
RI DOC
.
n°
2
0
- Juillet 2025
!
19
L
’
œuvre
de
Ca
irel
est
à
son
apogée
a
u
cours
des
anné
es
120
8-1220
»,
quatorz
e
de
ses
créa
ons
lyri
ques
-
poésie
courtoise
et
mus
ique
médiévale- f
eront sa
r
enommée de poète
na
o-
nal français ... ??
Nous
lui
de
vons
dix
cansos,
une
t
enson,
un
de
scort,
un
sir
ven
tès
et
une
canso
de
croada
(croisade)
??...
Son
héritage
en
t
ant
que
trou-
badour m
édiéval es
t indéniable.
Cairel
en
parle
dans
sa
cha
nson,
en
1220
Freit
ni
n
eus
no’m
pot
destrenher
(Ni
le
froid
ni
la neige ne peuvent me contraindre
) :
«
C
airels,
tout
en
as
surant,
dans
u
ne
de
ses
chansons
,
que
le
froid
e
t
la
neige
ne
l’
empêchen
t
point
d’
être
joy
eux
dans
c
es
déplaceme
nts
d
es
armées,
se
ressouvient
de
son
état
d’
orfèvre,
et
n
ous
dit
que
son
gracieux
maître
l’
a
t
an
t
fait
jeûner
d
epuis
qu’il
esta
son
service,
qu’il
n’
est
plus
en
ét
at
de
le
sui
vre,
et
que
la
lime
ne
trouve-
rait pas à mor
dre sur son c
orps »
et
qu’i
l
doit
s’
en
sépa
rer
pour
rejoindre
l’Es-
pagne.
«
Qu’
a
endent-
ils
?
T
andis
qu’ils
se
font
la
guerre
les
un
s
aux
autres,
les
T
urcs,
l
es
Sar-
rasins,
les
Arabes,
auront
bie
nt
ôt
tout
envahi
Marquis
G
uillaume,
qu
e
les
pla
isirs
de
Mont
-
ferrat
ne
vous
e
nchaînent
po
int ;
vous
arrive-
rez trop « tard pour venge
r votre père. »
Dans une
autre chanson,
Qui
saubes
da
r
tan
bon con
selh den
an,
il
accuse les seigneurs,
les
rois, le
s
chevaliers, les
marquis,
les
b
arons et
l’
empereur
Fr
édéric
II
et
le
mar
quis
Guillaume
«
de
reta
rder
par
leurs
g
uerres
par
culières
la
délivrance
de
Jér
usalem;
il
parle
des
croisés
qui
doivent
passer
en
Hongr
ie
sur
les
terres
des
Grecs,
pour
secouri
r
l’i
mpéra
trice
de
C
onstan
-
nople »
Après toutes
ses pérégrina
ons, Elias Cai-
rel
retourne
dans s
on
bourg
nata
l,
Sarlat.
Il y
fi
nit
ses jours et sa mort se plac
e autour de l’
an 1260
La légende
Saint
-
As
e
r
ent
son
nom
de
l’
ermite
A
s-
térius qui signi
fi
e en
la
n « lumière-astre »
Le
f
ondateur
de
la cité
est
né
en
560
à
Puy
de
Pon
t
à
une
dizaine
de
kil
omètres de
Saint
-As-
er
,
près
de
Neuvic,
dans
une f
amil
le
aisée.
Celle-
ci,
bi
en
que
païenne,
av
ait
confi
é
son
édu
ca
on
à
un
prêtr
e
ca
tholique.
Jeune
homm
e,
il
par
t
à
Angoulême
étudier
auprès
de
s
on
ami
sai
nt
Cy
-
bard.
Là-bas,
on
lui
prédit
qu’il
deviend
r
ait
une
sorte
de
gui
de.
Un
jour
un
ange
lui
apparut
,
lui
conseillant
de
revenir
chez
lui
pour
répandre
la
bonne
parole,
ce
qu’
il
fi
t.
Plus
t
ard,
à
la
mort
de
saint
C
ybard,
il
décida
de
par
r
vivre
en
er
mite
dans
une
gr
o
e
à
quelques
kilomètres
de
son
village
nat
al
.
Ce
lieu
aujourd’hui
nom
mé
Cha-
pelle
des
B
ois
se
trouve
à
2
k
m
du
c
en
tre-ville
de
Sa
int
-As
er
.
La
sagesse
d’
Astérius
fut
bi
entôt
connue
de
t
ous.
Un
jou
r
«la
Pr
incesse
de
Sain-
tonge
»
vint
lui
demand
er
son
aide.
A
f
orc
e
de
prières
et
de
cures,
l
e
saint
réussit
à
o
btenir
sa
guérison.
P
our
le
r
emercier
,
la
princesse
fi
t
bâ-
r
une
église
et
une
mai
son
pour
ses
di
sciples.
Dès
lors,
la
réputa
on
de
saint
A
s
er
ne
cessa
de grandir
. De nombreux pèlerins
s’installèrent
à
pro
x
imité de
l’
er
mitage près
de la
r
ivière, cons
-
tuant
ainsi
le
premier
v
illage.
A
sa
mort,
e
n
640,
la
légende
raconte
que
t
outes
les
cloche
s
des
envir
ons
se
mirent
mir
ac
uleusement
à
sonner
d’
elles-m
êmes.
Son
corps
fut
inhum
é
t
out
près
de l’
erm
itage
.
Extrait d
e « V
allée de L
’Is
le en Périgord »
20
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
Saint-
ASTIER.
SAINT
-AST
IER
.
P
ar
Geneviève COULA
UD
.
Saint As
er est un
village du
P
érigord blanc situé
dans l
a val-
lée
de
l’lsle
à
l’
oue
st
de
la
Do
rdogne.
Il
dé
pend
de
la
communa
uté
de
communes
Isle
V
ern
Salembre
en
Pér
igord.
En occitan,
on
le
nomme
Sench As
er
. En
2021, le recensement indique
5309
habitants.
le gen
lé
se nom
me Astérien et Ast
érie
nne.
Le
bourg
de
Saint
-As
er
est
dess
ervi
par
l’
autoroute A89
qui
relie
L
yon
à
Bordeaux
et
la
voie
ferrée
qui
relie
Coutras
à
T
ulle
,
ce
qui contribue à son
développement.
De
nombreux
ruisseaux
le
tra
ver
sent,
entre
autres
le
V
er
n,
le
Sal
embre,
la
Civade,
le
Puyolem
et
le
plus
i
mportant,
l’Isle,
qui
tra
verse
la
commune
sur
plus
de
9
kil
omètres.
Ils
appar
ennent
au
réseau
Natura
où
l
’
on
trouve
de
nom
breuses
esp
èces
végétales
comme
l’
angélique
et
ani
males
comme
l
a
lamproie,
l’
alose,
l’
écre-
visse à pa
es blanc
hes parmi l
es plus impo
rtan
tes.
Saint-ASTIER.
LOU PÉRI DOC
.
n°
2
0 - Juillet 2025
!
21
Lieu dit
As
er
sur
l’Isle,
Aux
Courroies,
Bellevu
e,
Blanquine,
Bonnev
al,
Br
ouillaud,
Brousset,
C
a-
bane de Cr
ani
llère,
Chapelle des Bois,
Chassaing
,
Château
de Puy F
err
at,
Chenevière, Cr
ognac, Da-
valant,
Excideuil,
F
areyroux,
Ferrière,
Fon
taneau,
Fon
valeix,
Gour
aud,
J
aff
et,
Jevah-
Haut,
Je-
vah-bas,
La
Basse
V
aure,
La
Bassoni
e,
L
a
Bello
nie,
La Borie, La Cha
nterie,
La Cha
pelle, La Civade, La
Combe
e,
La
Fl
oque,
La
Garma
nie,
La
Grange,
La
Jarthe,
La
Jaurie,
La
M
assoulie,
La
Moul
ine,
La
Passe,
La
Serve,
La
T
urne,
La
V
aure,
Labatut,
Lautonie,
Le
Fournet,
Le
Lac
Bleu,
L
e
Moul
in
de
Puyolem,
Le M
oulin
du
Puy
, L
e
Nicoulou,
Le
Per
-
rier
,
L
e
Pe
t
Puy
,
Le
Pigat,
Le
Pon
tet,
Le
Port,
Le
Puy
Saint
-
As
er
,
Le
Puyolem,
Le
Roc, Le
Roudier
,
Le
Sausier
,
Le
Sol
,
Le
V
erdier
,
L
e
Zalat,
L
’Épe-
ron,
Les
Brandes,
Les
Brousses,
Les
Chapel
les,
Les
Chau
mes,
Les
Gr
anges
de
Mangetout,
Les
Moreloux,
Les
Pichaux
,
Les
Quatre
Route
s,
Les
Roches,
Les
V
eyssières,
Leybardie,
Leybarterie,
Longuecôte, Merland, Merland
du Puy
, Monplai-
sir
,
Noua
illac,
Puy
de
Mer
land,
Puychaussat,
Puyhonin,
Puyolem,
Rebière,
Redondie,
Redon-
die
Basse,
Re
yterie,
Rigole,
R
o
ugerie,
Saint
-A
s-
er
, Surbeyrol, T
amarelle,
Theven
y
.
Source Vicom
te de Gourges.
P
atrimoi
ne rel
igieux
La
chape
lle
des
bois
abrite
la
gro
e
de
l’
er-
mite.
Elle
a
ét
é
rebâ
e
a
u
XIIème
s
iècle.
Édifi
ce
de
pla
n
rectangulaire
avec
clocher
,
l’
ac
cès
à
la
gro
e se f
ait par une baie en
ar
c surbaissée sous
la
chapelle.
Une
voûte
en
berceau
sur
baissée,
ves
ge
de
l’
édi
fi
c
e
médiéval,
est
s
outenue
da
ns
sa
par
e
centr
ale
par
un
arc
doubleau
c
hanfrei-
né.
Dans
l’
angl
e
nor
d-ouest
est
aménagée
une
fo
ntain
e
de
forme
ovoïde
avec
une
m
argelle
en
arc de cercle, la Foun Bonî miraculeuse.
Elle
est
inscr
ite
à
l’
invent
aire
des
Mo
nu-
ments Historiques.
Eglise
Elle
fut
consacrée
au
début
du
X
Ième
siècle
par
Raoul
de
Scor
aille,
évê
que
de
Péri-
gueux
qui
a
également
fondé
la
cong
rég
a
on
des
chanoines
de
Saint
-As
er
.
C
’
est
un
lieu
de
pèl
e-
rinage
sur
la
route
de
Saint
Jacques
de
Compos-
telle,
au
cœur
d
e
l’
ancienne
cité
mé
diév
ale,
ce
e
église
for
fi
ée
dom
ine
la
vallée
de
l’Isle.
Les
reste
s
de
Saint-As
er
(
Astérius)
ont
été dé
posés
dans
une
cry
pte
qui
subs
ist
e
encore
aujourd’hui
dans
le
c
hœur
où
fut
découvert
un tombeau
r
en-
f
ermé dans un
autel.
Res
taur
ée
au
XV
ème
siècle
après
la
guerre
de
cent
ans,
il
ne
rest
e
de
l’
ég
lise
primi
ve,
en
dehors
de la crypte,
qu’un
pan de
m
ur sur
la
f
a
ce
nord, les
pili
ers qui s
upportaient la
coupole ce
n-
trale, e
t un ancien bas-relief
enclavé
dans le mur
ouest
du
bas
-côté.
Au
début
du
XVI
e
siècle
furent
construits l’
abside polygonale et le cloc
her
.
L
’intérieur
e
st
orné
d’u
n
orgue
neuf
de
style
baroque
a
llemand,
de
chapelles
latér
a
les
gothiques,
de
st
alles
Renaissance
en
noyer
,
d’
un
retab
le
du
XIX
ème
siècle
et
de
p
eintures
des
XVIIème et
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e
s
iècles. L
’
église
est
dom
inée
par
un
impo
sant
cl
ocher
carré
et
compor
te
des
éléments
de
for
fi
ca
ons
dont
un
chemin
de
ronde sur mâchicoulis.
.
22
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
Saint-ASTIER
.
Les châteaux
On
dénom
bre
sur
la
commune
pa
s
moins
de 10 châteaux et plusi
eurs maisons à tourelles.
Le plus impo
rtant et le seul visitable est le celui
de Puyferrat
.
Il
dom
ine
d’une
so
ixan
taine
de
m
ètres
la
ville
de S
aint
-As
er a
u
nord-ouest. Son
nom
cor
-
respond
à
sa
po
si
on
car
en
vieux
français,
il
si-
gnifi
e « colline for
fi
ée »
Le
site
de
Puyferr
at
f
aisait
par
e
à
l’
o
ri-
gine
de
la
Seigneurie
de
Beauronne
qui
appar
te-
nait
a
ux
T
alleyr
and,
comtes
de
Gri
gnols.
I
l
aurait
exis
té
au
XV
ème
s
iècle
un
ancien
repaire
noble
dont
il
ne
reste
plus
rien
et
la
c
onstruc
on
ac
-
tuelle
du
XV
Ième
sièc
le
serait
une
reconstruc-
on.
Au
XVIème
sièc
le,
le
fi
ef
passe
à
la
f
amil
le
Delaporte,
o
riginaire
du
Puy
Saint
F
ront
à
P
éri-
gueux,
Bertrand Del
aporte fait construire le
châ-
teau
actuel q
ui ser
a te
rminé au
siècle
s
uivant
par
son
fi
ls
Bernard. Pendant
les guer
res de
religion,
le
c
hâteau
e
st
en ja
nvier
1591 aux
mains
de
s
pr
o-
test
ants,
t
out c
omme ceux
du
Puy-
Saint
-As
er et
de
Crognac,
qui
leur
seront
tous
repris
la
m
ême
année.
Ce
château
a
appartenu
à
plusie
urs
f
a-
milles succ
essives.
En
179
2,
Jean
Jacques
de
Lapo
rte,
décide
de
se
re
rer
à
la
Mar
nique
a
vec
toute
sa
f
a
-
mille, sa f
emme Mar
ie Anne Ag
athe
de Lee é
tan
t
la
fi
lle
d’
un
riche
colon
de
la
Mar
nique.
I
l
est
considéré
comm
e
ém
igré
bien
qu’
il
f
asse
valoir
,
depuis
la
Mar
nique
(territ
oire
français),
qu’
il
ré-
side
toujours
en
F
rance.
Les
Sér
ign
y
prétendent
être cr
éanciers
de Jean Jacque
s de Laporte et
r
é-
clament
les r
evenus de
ses
biens
qui
d’
abord
leur
seron
t refusés puis adjugés.
Le
7
septembre
1823
,
Jea
n
Jacques
de
Laporte
meurt
à
la
M
ar
nique
et
le
26
août
1824,
Madame
de
Sérigny
,
au
nom
de
son
fi
ls
mineur
, v
end Puyferr
at à Monsieur
P
aul-François
Dupont,
lequel
fait
construire
dans
le
parc
une
chapelle avec un ca
veau pour sa famille.
En 1830, les deux fi
ls de Jean Jacques de Laporte
de
retour
en
France,
présent
ent
un
e
requête
po
ur
récupérer
le
château
de
Puyferr
at qui
n’
abo
u
r
a
pas.
Au
XIX
ème
siècle
il
est
acquis
par
les
Du-
pont,
f
amille
d’impri
meurs
périgourdins
et
repré-
sentan
ts
du
peuple.
L
’un
d’
eux,
t
ué
en
duel,
repo-
serait dans la chapelle
néo-gothique du p
arc.
Il
appar
endra
s
uccessivement
aux
fa-
milles
Maréchal
jusqu’
en 19
49,
puis
Georges, in-
dustriel
de
la
chaus
sure
jusqu’
en
196
1,
pui
s
ma-
dame
Rosenberg
jusqu’
en
199
8,
enfi
n
mo
nsieur
et
madame
Mar
za
t
actuellement
propriétair
es
du site.
Saint-A
STIER.
LOU PÉ
RI DOC
.
n°
2
0 - Juille
t 2025
!
23
Le château
de Puy-Sain
t
-As
er
.
Il
domine
la
vallée
de
l’Isle,
bâ
sans
doute
au XV
ème siècle
par la
famille de
La-Porte,
il pe
rme
ait
de s
urveiller
les
voies de
communi-
ca
ons
sur l’Isle et la route ver
s P
érigueux.
La
sit
ua
on
m
ême
du
château
implique
qu’il dut
souff
rir successivement
des guerres an-
glaises,
de
celles
de
Religion
et de
la
Fronde.
Les
bâ
ments
sud
et
est
ont
été
en
èrement
repris
aux
XVIIe
et
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siècle
s.
Deux
l
ogis
en
retour
d’
équerre
sont
soudés
par
une
tour
polygonale
cont
enant
l’
escalier
à
vis
.
Une
grosse
tour
ronde
et
une
plus
pe
te
en
fer à
cheval, s
’
appuient
sur
ces
grands
bâ
ments
qui
ont
perdu
leurs
mâ-
chicoulis
au
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e
s
iècle.
À
l’
est
et
au
sud,
l’
en-
ceinte
i
nt
érieure
est
limitée
pa
r
deux
aut
res
bâ-
ments
en
équerre.
De
ux
grosses
tour
s
rondes,
dont
l’une
est
t
rans
f
ormée
e
n
c
hapel
le,
en
ren-
fo
rcent la déf
ense.
Les
f
aç
ades
et
toitures
du
c
hâteau,
les
deux
cheminée
s
de
la
grande
salle
du
deuxième
ét
age, les
plafonds
vouté
s
au
re
z-de-chaussée de
la
t
our Nor
d
et de
la chapelle,
le
plaf
ond
pei
nt
du
pe
t
salon,
les
restes
des
remparts
et
le
pigeon-
nier
s
ont
ins
crits
à
l
’inven
tair
e
de
s
Monuments
Historiques (arrêt
é du 1er février 1988).
Le château
de Labatut.
Il
dat
e
du
XI
V
ème.
Il
s
e
sit
ue
sur
une
presqu’ile
entre
le
Cerf
et
le
can
al.
Les
premiers
occupants
ser
ont
l
a
f
amille
C
haum
ont
et
Laba-
tud.
Racheté
en
2015
pa
r
la
société
SAF
A
,
il
est
devenu une maison
d’hôtes.
Pe
t patrimoine
On
peut
admirer
de
nombreuses
mai-
sons à tourelles et encor
bellement appel
és aussi
poivrières
dont
l’
encadrement
es
t
de
type
re-
naissance.
Sur l’
une d’
entr
’
elles, on peut voir une c
o-
quille
m
arquant
l’i
nér
aire
de
Sain
t
-Jacques
de
Compostelle.
La
rue
de
la
Fontaine conser
ve
des
traces
médiévales.
La
«
mais
on
Labidoire
»
du
XV
èm
e
a
fait
l’
objet
de
rest
aur
a
on
de
la
charpente
en
2012.
La
sta
tue
de
l’
e
rmite
Astérius
en
bronze a
remplacé une an
que statu
e de pierres qui
tom-
bait en r
uines.
La
halle
fait
aussi
pa
r
e
du
patrimoine
hi
s-
torique de la ville.
Usine à
chaux
Mondialem
ent
réputée,
la
chaux
de
Saint
-
As
e
r
est
t
rès
pr
isée
pour
la
rest
aura-
on
des
monum
ents
historiques.
Les
carrières
s’
étendent
sur
plus
de
30
hectar
es
sous
la
ville
de Saint
-As
er et
les envir
ons.
Ce
e
constance
naît
du cen
t
re
de
la
T
erre,
à
près
de
20
mètres
sous
terre,
où
le
banc
cal-
caire
possède
une
composi
on
minéralogique
et
chimique
uniqu
e.
Un
giseme
nt
qua
si-inépui
-
sable,
propre
à
Sa
int
-A
s
er
qui
per
met
la
créa-
on
d’une
chaux
hy
dra
ulique
naturelle
pure
ini
-
mitable.
Ce
e
entreprise
familiale
né
e
en
1920
emploie
125 (2007)
pe
rsonnes,
fabriquant
et
dis-
tribuant
les
chaux
naturelles
et
mor
ers
dan
s
le
monde e
n
er (
3000 points de vente).
Aujourd’hui,
l
e
b
as
sin
de
Saint
-As
er
,
unique
en
Europe
par
l’homogénéité
de
son
gi-
sement
calcaire,
regr
oupe
trois
usines
de
pro-
duc
on
qui
distribuent
des
chaux
naturelles
et
des
en
duits
prêts
à
l’
emploi
:
Safa,
Cimchaux
et
Dordognaise.
24
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
Saint-ASTIER
.
Centre
n
a
onal
d’
entr
aînem
ent
d
es
f
orces de la gendarmerie
Appelé
aussi
CNEFG
i
l
occupe
140
hec-
tar
es
sur
la
comm
une,
sa
devise
est
«
Pour
que
fo
rce
reste
à
la
loi
».
Crée
le
1er
avril
1969,
il
a
pour principal
es missions :
-
l
e
perfec
onnement
et
l’
évalua
on
de
la
ca-
pacité
opéra
onnelle
des
escadrons
de
gen-
darmerie
mobi
le
(GM),
de
leurs
commanda
nts
d’u
nité
et
des
comm
andants
de
g
roupement
GM,
en
inter
opé
r
abilité
a
vec
les
capacités
concour
a
ntes
-
la
fo
rma
on
et
l
e
recyclage
des
m
oniteur
s
et
instructeurs
en
interven
on
pr
of
essionnelle
et
en franchissement opéra
onnel
-
la
forma
on au
commandement opér
a
onn
el
des
cadres
de
contact
de
la
gendarmerie
m
o-
bile,
de
la
gar
de
républicaine
et
de
s
unités
de
partenaires
ins
tu
onne
ls
français
et
de
pays
amis
-
la
recherche
et
l’
e
xpérimenta
on
matérielle,
technique et tac
que dans les d
omaines
du r
é-
tablissement
de
l’
ordre
et
de
l
’interven
on
pro-
f
essionnelle.
Po
pula
on
En
1856,
jl
y
a
e
nvir
on
2800
habitan
ts,
toutes
l
es
prof
essions
sont
représentées,
le
maire est Monsieur Gadaud.
1ère guerre mondiale.
On
dénombre
120
jeunes
hommes
qui
sont
dé-
cédés au cours du confl
it.
2ème guerre mon
diale
.
Saint
-As
er
a
é
té
le
théâtre
de
grandes
batailles don
t celle qui a eu lieu les 19 et 2
0 août
1944 :
En
1944,
le
maqui
s
installa
une
mitrail-
leuse
dans
le
c
locher
pour
retarder
le
repli
des
Allemands de
Périgueux v
ers
la
Normandie. Mais
une
bataille
se
déroula
les
19
et
20
août
en
plu-
sieurs
étapes,
dont
une
rafl
e
d’
otages.
L
e
cur
é
doyen,
Léonce
LAF
A
YE,
fut
tué
alors
qu’il
se
dé-
vouait
pour essa
y
e
r
d’
arranger
les
choses
et ving
t
autres
villageoi
s
furent
fus
illés.
Les
FFI
eurent
à
déplorer quinze morts et des blessés
.
Les
actes
d’
ét
at
civil
sont
déposés
aux
AD,
le
1er
acte
e
st
un
acte
de
baptême
en
1612.
«
L
e
huic
esme
abvril
1612,
a
esté
bap
zé
(abimé)
,
fi
lz
de
Jehan
Fariot,
maistre talhieur du
vilage
(abim
é) Chaize, m
ere Ma
rgarite du
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in (ab
i-
mé)
Guicha
rd,
du
vilage
de
La
Loire
,
p
aroyse
de
Menssiniac
,
m
arine
Marg
ry
Fa-
riot, abitan
te d
u vilage de
Vitrot,
paroyse de
St Agulin, present
les soub
z signés
»
(transcrip
on de Bap
ste É
enne) ».
Il pleut,
il pleut.
LOU PÉ
RI DOC
.
n°
2
0 - Juille
t 2025
!
25
Fin janvier 1856, après
les pluies...
Depuis plus de
quinz
e
j
ours
les
pluies sont
con
nuel
les.
Le
ma
n,
le
jour
,
la
nuit
i
l
pl
eut,
et
le
ciel,
t
ouj
ours
c
hargé
de
lour
ds
nua
ges
noir
s,
paraît
vouloir
perpétuer
les
ondées
torren
elles
qui
se
succède
nt
sans
c
esse.
La
rivière
de
l’Isle
a
débordé
complètement,
et
les
eaux
se
sont
éle-
vées
à
une
hauteur
prodigieuse.
On
n’
a
pas
vu
pareille
inon
da
on
de
puis
18
43,
et
le
déborde-
ment
a
presque
a
eint,
à
1
mètre
près
le
degré
d’
éléva
on
des
eaux
pendant
ce
désastr
eux
h
i-
ver
. À P
érigueux, le faubourg des Barris et l’Éc
ole
Normale sont
li
éralement
c
ernés, e
t
on
ne
peut
y
aborder
qu’
en
bat
eau.
On
nous
apprend
que
depuis
tro
is
jours
un
individu
mort
da
ns
une
de
ces
maisons
que
l
’inonda
on
embrasse
n’
a
pu
encore
rece
voir
la
sépulture
par
suite
de
l’inu-
lité
des
eff
orts
qui
ont
été
tenté
s
pou
r
appro-
cher
,
à
l’
aide
de
bateaux
solidement
amarr
és
à
des câbles, de la maison mortuaire, d
ont un c
ou-
ran
t impétueux qui s’y
est f
orm
é rend l’
abo
rd
ex
-
cessivement
dangereux
et
pe
ut
-êtr
e
imposs
ible.
(Source : Ga
llica : Journa
l des débats
poli
q
ues et lit-
téraires du 30 jan
vier 1856)
Lisle 1787.
Le 28
juin
1787 a
péri
par
le
déluge
du dit
jour et
trouvé mort l
e lende
main
dans un
pré o
ù
l’
eau
l’
av
ai
t
entr
ainé,
Pierre
Emeric
Rouchaud
fi
ls
de
Jean
Rouchaud
notaire
Ro
yal,
âgé
de
s
ix
ans et enterré en
présence de Jean
Bourdeille
e
et
Pier
re
Far
ge
qui
n’
ont
su
signer
de
ce
requis.
Brossar
d
curé
de
L
’I
sle.
(Réf AD
24
LI
SLE
BMS 178
3
– 1792 collec
on
com
munale vue 63 / 192)
Un our
ag
an au Fleix en 1772.
Le 27 du mois d’
août, vers
les neuf heures
du
soir
,
il
s
’
éleva un
ourag
an
extraor
di
naire
dans
la paroisse de Fleix, di
ocèse de Périgueux.
Les
a
rbres
les
plus
gros
furent
déracinés
et
jetés
à
des
dis
tances
él
oignées,
les
toits
des
maisons
enlevés
et brisés,
les f
enêtres
enfoncées
et
l’i
ntérieur
fut
b
ouleversé
par
l
a
violence
du
vent
;
le
clocher
de
l’
église
paroissiale
entr
aîna
par
sa
chute
la
char
pente
et
le
lambris
de
la
nef
jusqu’
au sanct
uaire qui n’
a pas été endom
magé.
Les
sonneurs
ont
heureusement
échappé
à
la
mort,
à
tra
vers
les
débris
qui s’
écroulaient
autour
d’
eux et personne n’
a pér
i dans ce désastre.
(Réf
.
Gallica
Ga
ze
e
de
F
rance
1772
14
septembre
page 339 (vue 349/496).
Villet
ourei
x en 1782.
Depuis le 4 novembre 1782, il ne cessa de
pleuvoir
à
l’
ex
cep
on
de
onze
à
douze
jours
de
beau
temps
jusques
au
6
mars
1783.
Dans
cet
intervalle-là,
la
Dronne
sor
t
de
s
on
lit
à
de
ux
reprises comme nous avo
ns coutume de l’
éprou-
ver
,
mais
après
une
pluie
qui
r
ecom
mença
de
plus
fort
vers
le
26
f
évrier
et
qui
a
ugmenta
le
2
mars
et
les
jours
s
uivants
jusques
à
deux
heures
après
minuit
du
6,
accompagnée
d’
un
vent
fu-
rieux,
la
riviè
re
sor
t
totalement
de
s
on
lit
et
s
e
répandit
dans
la
plaine
et
vint
mouiller
les
murs
du
pressoir
à
huile
de
monsieur
Laplante,
du
bourg.
Dès
la
veille,
sur
les
cinq
heures
du
soir
,
toutes
les
gr
anges
et
ca
ves
depu
is
chez
monsieur
Laplante jusque chez P
ierre Dur
anthon, dit Mou-
lliou, furent pleines d’
ea
u.
(Réf
.
AD
24
Villetoureix
5MI21601_04
BMS
1779
-1792 page 106.)
1783 à BERGERAC.
T
out
le
mois
de
juin
1783
une
par
e
de
juillet
il
r
égnoit
des
br
ouillards
c
omme
il
en
fait
au
mois
de
novembr
e.
Le
soleil
paroissoit
quelques
heures
a
trois
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les
brouillards
le
cachoient
ces
broui
llards
ne
moui
lloient
poi
nt
l
a
terr
e.
h
p://m
eteo.academie-medecine
.fr
.
Quand il doit pleuvoir
Les
bourriques
m
e
ent
leurs
oreilles
tout
es
d
roites
et
march
ent
de
côté.
Les
coqs
chantent
le
so
ir
.
Les
cha
ts
passent
leu
r
pa
e
sur
leur
oreille
.
Les
c
anards
o
nt
l’
air
m
oi-
é
fous
et
courent
dans
l
es
greno
uillers.
Le
s
mouches
piquent
et
les
t
erraillers
s
ent
ent
bien
mauvais. La su
ie tombe dans
la cheminée.
S’il
tonne
le
soir
,
il
fera
or
age.
Si
l
es
nuages so
nt rouges
quan
d le
soleil s
e couche,
ce sera du ve
nt pour le lendemain
.
26
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
Ludovic
GAILLARD
.
Ludovic Gaillard (1838-1910)
Ludovic
Gai
llard
est
un
ingénieur
français
né à Sorges en 1838
et mort à N
anthiat en 1910
.
Il e
st
connu
pour av
oir
par
cipé à
l
a co
nstruc
on
du
pont
de
la
T
rinité
à
Saint
-P
ét
ersbourg
(1897-
1901).
Biogr
aphi
e
Issu
d’
une
famille
de
pape
ers,
Ludovic
Gaillard étudi
e à p
ar
r
de
1851
au lycée
de
Péri-
gueux
dans
la
sec
on
indus
trielle.
Après
trois
ans
d’
études,
il
rejoint
le
Cor
ps
des
ponts
et
chaus-
sées de
la
Do
rdogne en
tant qu’
as
sist
ant du
chef
de tra
vaux.
En 1858,
il est ch
ef de tra
vaux pour la t
r
a-
versée des Pyrénées sur l
a ligne d’Irun
à M
adrid.
En
186
2,
il
rejoint
la
compagni
e
Ernest
Goüin
et
Cie,
qui
réalise
la
tot
alité
des
opé
r
a
ons
pou
r
la
société
Paris-Orléans.
Il
di
rige
de
nombreux
ou-
vrag
es d
ans le Sud-Ouest, n
otamment
la fi
na
lisa-
on des lignes de Périgueux à T
ulle et de Poi
ers
à Roy
an.
En
188
5,
il
ent
re
au
conseil
d’
adminis-
tra
on
de
la
nouvelle
Société
des
Ba
gnoll
es
qu’
a
créé
Ernest
Goüi
n,
et
poursuit
l
’
expansion
du
gr
oupe
avec
des
chan
er
s
embléma
ques
:
lignes
d’Ha
noï
à
P
ékin,
de
Beyrouth
à
Dam
as, en
T
urquie,
Algérie,
T
unisie,
Égypt
e,
Afr
ique,
sans
négliger
la
France.
Il
qui
era
ce
poste
en
1905,
après avoir
passé
pl
us d
e
42
ans
à
la
Soci
été de
s
Ba
gnolles,
t
out
en
g
ardant
la
r
épu
ta
on
d’
un
ingénieur conseil pr
isé.
Réalisa
on
s notables
• Ligne Ir
un-Madrid
• Ligne Dam
as-Beyrouth
• Pon
t de la T
rinité à Saint
-Péter
sbo
urg
Dis
nc
ons
• Chevalier de la Légion
d’honneur
• Comma
ndeur dans l’
ordre de Saint Grégoir
e
• Ordre de Nichan i
ikhar de
T
uni
sie
•
Ordre
de
l’
Osmaniye,
remise
par
le
Sultan
Ab-
dulaziz
Pon
t de la T
rinité à Saint
-Pét
er
sbourg
Symbole
de
l’
ami
é
fr
anco-russe,
ce
pont
a
été
construit
pour
le
200èm
e
anni
versair
e
de
Saint
-
P
éter
sbourg en
19
03
par
la
société
des
Ba-
gnolles,
également
maitre
d’
ouvrage
du
pont
Alex
andre
III
à
Paris.
Le
projet
de
Gust
av
e
Eiff
el
ét
ant
jugé
trop
onéreux,
c’
est
donc
à
la
société
de Ba
gnoll
es qu’
a
été confi
é la construc
on s
ur
la
Neva
entre
le
champ
de
Mars
et
l’
arrondisse-
ment
Pétrogr
adski.
L
e
po
nt
de
la
T
rinité
s’
étale
sur 10 trav
ées
mesurant plus de 500 m de
long.
La
tr
a
vée
centr
ale
mobile
de
80
mètres
s’
ouvre r
éguli
èrement pendant la saison de na
vi-
g
a
on pour
perme
re le
passage
des
grands na-
vires.
Av
ec
ses
lampadaires
Art
Nouveau
repr
é-
sentan
t
le
blason
de
la
ville,
un
s
ceptre
et
deux
ancres
croisées,
c’
est
l’un
des
plus
be
aux
ponts
de la ville.
Source : Guide francophone à Saint
-Pét
ersbourg
Cousina
ge.
LOU PÉ
RI D
OC
.
n°
2
0 - Juille
t 2025
!
2
7
Guillaume RICARD 174
3-1805
X 2
0-08-1765
Marie MARZA
T Saint
Sauveu
r Lalande
Léonarde RICARD
(Riquart
)
1790-184
7
X 30-01-1
817
Franço
is
POMMERIE
(Pommier
,
Pomeyr
ie)
Saint Sauveur Lalande
Jeanne RICAR
D
1781- 18
42
X 01-12-1
800
Jean AUDEBERT
Saint Mar
al d’
Artenset
Jeanne POMM
ERIE
(Pommier
, Pomey-
rie, Paumier)
1824-187
9
X 04-05-1
846
Daniel COURRET
Ménestér
ol-Mon
gnac
Jeanne AUDEBERT
1801-186
9
X 07-03-1
823
Pierre EYRAUD
Saint Sauveur Lalande
Marie COURR
ET
1863- +>1822
XX 18-06
-1881
Charles CUM
ÉNAL
Ménestér
ol-Mon
gnac
Jeanne EYRAUD
1828-189
8
X 20-10-1
845
Pierre FREDOU
Saint Sauveur Lalande
Lucie CUM
ÉNAL
1898-195
5
X 24-09-1
932
Jean F
ARGUE
Berg
erac
Marie FREDOU
1857-192
6
X 23-11-1
874
Pierre LAGARDE
Saint Sauveur Lalande
Arle
e F
ARGUE
1935-
X 04-06-1
960
Jacques GRENI
ER
Berg
erac
Marie (dite Georgina) LAGAR
DE
1876-193
4
X 08-10-1
896
Louis Paul PUYRINIER
Saint Sauveur Lalande
Maryse GREN
IER
1961-
René André PUYR
INIER
1916-200
1
X 11-07-1
938
Pau
le
e PEYRA
T
Montpon Méne
st
erol
Marie Thé
rèse PUYRINIER
1952-
X 05-08-1
972
Jean-Noël W
ACHET
T
oulon
(83)
28
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
BOIRE.
BOIRE.
La pique
e
.
P
ar
Genevièv
e COULAUD
.
Si de nos jour
s le mot « piq
ue
e » sign
ifi
e vin piqué ou
mauvais, il
n’
en a pas
toujours été ainsi.
Le
m
ot
“pique
e”
vient
en
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du
la-
n
“picu
um
”
,
qui
signifi
e
“vin
mélang
é
a
vec
de
l’
eau”
.
Mais
la pi
que
e,
ce n’
est
pas du v
in.
C
’
est
le
mélange
que
l’
on
ob
ent
en
arro
sant
d’
eau
le
m
arc
de
raisin,
que
l’
on
va
ensuite
laisser
f
er
-
menter
.
Cela
donne
une
bois
son
pe
u
alcoolisée,
envir
on
6
%,
légère
et
ra
fraîchissante
qui
était
très
prisée
des
ouvriers
v
i
coles,
m
ais
aussi
des
classes
populaires,
car
bon
marché
et
facile
à
produir
e.
Cet
al
cool
est
connu
et
consommé
de-
puis
l’
A
n
quité,
il
est
même
men
onné
dans
de
nombreux text
es de l’
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romaine.
On
boi
t
d’
abo
rd
du
vin
blanc
depuis
des
millénaires,
l’
o
rigine
viendrait
de
la
Grèce
ou
peut être de
l’Egypte, puisque
l’
on a t
rouvé dans
le
s
arc
ophage
de
T
outankhamon,
des
amp
hores
de
vin
afi
n
que
c
e
dernier
puisse
“p
icoler
”
dans
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au-delà.
Au
Moy
en
Âge,
ce
que
l
’
on
boit
le
pl
us
c’
est
du
pi
nard.
L
’
eau
n’
ét
ait
pas
ou
peu
potabl
e
et
provoquait
des
maladi
es,
comme
la
dysente-
rie dont
on
mourait facilement, parce que
forcé-
ment,
l’hygiène
à
ce
e
époque
(aujourd’hui
on
dirait
:
la
gastr
o),
la
popu
la
on
préf
ér
ai
t
le
vin
qu’
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fabr
iquait
elle-m
ême,
chacun
ay
ant
son
carré de vigne près du potager
.
Bre
f
revenons
à
not
re
pique
e,
elle
a
été
commercialisée
jusqu’
en 19
07 :
pas c
hère,
moins
costa
ud
que
le
v
in,
ce
qui
perme
a
it
d’
en
boi
re
jusqu’ à «
pas soif ».
En
1907,
la
vente
est
interd
ite
en
France,
car
elle
f
aisait
concurrence
aux
vins
produits,
e
n
par
culier
par les vignerons du
Languedoc.
Si
elle
est
interdit
e
en
France
il
n’
en
n’
est
pas
de
même
pour
le
C
anada,
l
es
USA
ou
le
Ja-
pon
qui
prisent
ce
vin
qui
est
devenu
une
boiss
on
fun peu alcoo
lisée et peu chère.
Pour
ma
part
,
si
je
bois
très
peu
de
v
in,
je
me
rappelle
que
mon
g
r
and-père
da
ns
les
an-
nées
50,
ser
v
ait
toujours
à
table
de
la
pique
e
et que les enfan
ts en buv
aient aussi. C
’
était légal
puisqu’ il la f
abriquait lui-même pour la consom-
ma
on de la famille.
Certes maintenant, vous préf
érez le Mon-
bazillac
ou
la
fameuse
sangr
ia
qui
n’
est
faite
après tout que de fruits m
acérés dans le vin.
BOIRE
.
LOU PÉ
RI DOC
.
n°
2
0 - Juillet 2025
!
29
Le chabrol
Quelques mots sur ce
e co
utume qui n’
est
pas
que
Périgourdine,
on
fait
chabrot
ou
c
habrol
dans
tout
le
sud
du
pays
sous
diverses
appell
a
ons
: elle consiste, quand
il reste
un fond de
soupe ou
de
potage
c
haud,
à
ajouter
dans
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assie
e,
du
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rouge
pour diluer ce boui
llon puis de porter celle-
ci à
la
bouche et
l’
avaler en
se léchant les b
abines.
Ce
n’
est
p
as
qu’
une
coutum
e
de
nos
an-
ciens
à
la
campagne,
comme
on
pourrait
penser
,
les
assie
es
vendue
s
à
la
F
élibrée
en
P
érigord,
sont bien sur des
assie
es de collec
on, mais sur
-
tout des assie
es à c
habrot.
Dans
certaines
familles,
c’
est
une
tradi
on
qui
perdure
de
père
en
fi
ls
ou
fi
lle,
la
preuve
en
est
ce
e
phot
o
pr
ise
chez
moi
vers
2015
avec
3
génér
a
ons.
Photo personnel
le Geneviève Coulaud
30
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
PERIGUEUX d’antan.
PERIGUEUX d’antan.
LOU PÉRI DOC
.
n°
2
0
- Juillet 2025
!
31
32
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
Villefranch
e de
Lonchat.
VILLEFRANCHE DE LONCHAPT
.
P
ar
Fran
çoise VILLECHENOU
X.
Pour présen
ter Villefr
anche-de
-Lonchat (actuel
lement, avan
t Longchat), o
n peut citer c
et ar
-
cle de Renée Mirande et Gaston R
eyr
aud paru le 5 s
eptembre 1936 dans l’Humani
té :
«
P
o
ursuivant
la
route,
nous
partons
vers
Villefranche-
de-Long-
chat....En
face
de
nous,
su
r
la
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une
guirlande
de
tu
iles
pâles
,
c’
est Villefran
che-de-Longcha
t.
Sur
la
gauche,
un
pe
t
mont
porte
en
core
fi
èrement
les
ves
ges
du
vieu
x
ch
âteau
de
Gurçon.
A
utrefois
terreur
des
paysans,
au-
jourd’hui
dét
rônée,
l
a
vieil
le
tour
n’
est
pl
us
guère
qu’
une
ruine
grimaçante.Nous
voici
da
ns
Vill
efranche
mêm
e.
Une
p
e
te
place
ombrag
ée, qua
tre rues.
Seul
luxe de la v
ille :
u
ne ma
ison commu-
nale je
e sur
la place sa no
te d’
élégance dés
uète
. Gr
ande maison
aux courbes architecturales so
bres et dis
n
guées du Dix-hui
èm
e
siècle…
»
Présenta
on
:
Dans
un
p
ay
sage
vallonné,
planté
de
vignes
et
de
bosquets,
Vi
llefr
anche-de-Lonc
hat
est
une
bas
de
bâ
e
sur
une
bu
e,
si
tuée
en
Dordogne
à
38
kms
d
e
Berg
erac,
28,5
kms
de
Mussidan et 25k
ms de Sa
int
-Emil
ion.
Elle
est
qua
drillée
de
rue
s
et
de
rue
lles,
ou
carre
yros,
rec
ligne
s
et
à
a
ngles
droits,
comme
toute
ba
s
de.
Autre
fois,
au bout d
e la
rue la
plus
large
se
tenait
un
château
dont
il
ne
reste
plus
grand
chose
et
la
plac
e
pr
incipale,
carrée,
était
occupée dans l’
angle sud-ouest par
un
e halle qui
a été démolie en 18
89. Il en reste
une plac
e.
Elle
est
li
mitrophe
de
Moulin
N
euf
,
Min-
zac,
Montpeyroux,
Saint
-Ma
r
n-de-Curson,
Car-
sac-de-Curson .
Administr
a
f :
En
2
022,
la
comm
une
compte
956
ha-
bitants,
en
évolu
on
de
−1,75
%
par
rapport
à
2016.
Dès
1790,
la
com
mune
d
e
Villefranche
est
le
c
hef
-lie
u
du
canton
du
mêm
e
nom
.
En
1
801,
le canton es
t r
a
a
ché à l’
arrondissement de Ber
-
gera
c. Lors de la r
éf
orme de 2014, ce canton dis-
paraît
aux
él
ec
ons
départementa
les
et
la
com-
mune
est
alors
ra
a
chée
au
canton
du
Pa
ys
d
e
Montaigne et Gurson.
Lieux
-dits.
41
lieux
-dits
et
ha
meaux
réf
ér
encés
com-
posent le village :
Villefr
anche de Loncha
t es
t une
commune rur
al
e
à
ha
bitat
dispersé,
on
y
t
rouve
les
lieux
-dits
de
Château,
Le
Claud
des
F
aures,
L
e
C
l
aud,
F
ond
Blanche,
l’
A
llée,
Gr
ande
M
ay
,
la
Binarde,
Bouy
na,
Floque, la
G
r
and F
ont
, l
a
P
endue, La
Pe
te
F
orêt,
la Planche du
bois, la
Plante,
la P
radelle, la
Rode,
le
Barradis,
le
Chauff
our
,
le
Débat,
le
Gr
and
Maine,
l
e
M
aine
Mar
n
,
Montarut,
le
Pe
t
B
os,
le P
e
t Maine,
L
e P
eypot
,
le
Pou,
le P
our
r
ada, les
Pe
ts
Pourca
uds,
les
Rivailles,
l
es
S
ables,
M
aine
Jacquet,
M
aine
M
ar
n
Bas
,
Maine
Mar
n
H
aut,
Mondésir
,
P
erpey
er
,
Plaisance,
Pon
llou,
Pré
de la Bouyge, Puygrenier
, Sous
la Ville,
V
edell
e
Po
pula
on.
Si
l’
on
regar
de
les
recensements
de
pl
us
près,
on
remarque,
autref
ois,
une
popul
a
on
plus
importante
dans
les
hameaux
.
C
ela
est
dû
aux
ac
v
ités
l
iées
à
la
terre,
pas
forcément
que
les
terres
soie
nt
«
bonne
s
»
mais
les
bes
aux
y
vivent
dans
de
bonnes
condi
ons.
Inversement,
les
dernie
r
s
recensements
nous
montrent
une
démographie
plus
«
urba
ine
».
Il
faut
d
ire
que
les
varia
o
ns
de
popul
a
on,
d’un
recensement
à
un
aut
re,
s
’
expliquent
le
plus
souvent
pa
r
des
modifi
ca
ons
intervenues
dans
le
terr
itoire
com-
munal
ainsi
que
par
des
facteurs d’
o
rdre
écono-
mique.
Actuellem
ent,
la
popula
on
de
la
c
o
m-
mune
de
Villefranche-de-Lonchat
est
composée
de
952
habitants
(
appelés
Villefra
nchois,
Ville-
fran
choises)
vivant
sur
une
superfi
cie
de
15,25
km², soit une
densité de 62 ha
bitants au km²
Villefranch
e de
Lonchat
.
LOU PÉ
RI DOC
.
n°
2
0 - Juille
t 2025
!
33
Histoir
e
Il f
aut dire a
vant tout que la bas
de a pris
le nom
de la
paroisse dont e
lle dépenda
it. Celle
-
ci
a
pr
is
le
nom
de
Villefranche
de
L
opchac
et
a
g
ardé à peu près ses anciennes
limites.
L
’historienne
Léonie
Gardeau
suppo
se
l’
exis
tence
d’
une
v
illa
gallo-r
omaine
près
de
Ville-
fran
che,
dont
le
propriétaire
Lupius
aurait
donné
son nom
à
la
localité :
Lupiacum
, «
Le t
oponyme
Lonchat
e
st
une
défo
rma
on
de
Loupiac
,
deve-
nu Lopchat, Louc
hap sur la carte de Bell
eyme de
1789,
Longchapt
au
XIXe
siècle,
rec
fi
é
en
Lon-
chat
a
u
mili
eu
du
XXe.
La
vill
a
de
Lupius
é
tait
vraisemblablement
située
au
lieu-dit
La
S
auve,
sur
la
pe
nte
sud
d
u
plateau
des
Ch
aumes,
non
loin de Mondésir
. »
Lorsque,
au
cours
de
s
s
iècles,
le
chris
a-
nisme
se
r
épand
dans
les
campa
gnes,
un
pr
e-
mier
orat
oire
privé
est
c
onstruit
s
ur
le
domaine
de L
UPIUS pour assurer
l
e culte.
Rien ne s
ubsiste
de
ce
prem
ier
oratoir
e
dé
truit
sans
nul
doute
par
les Norma
nds.
Après
l’
an
Mil,
l
es
in
vasions
cesse
nt
et
les
églises
so
nt
reconstruites.
Au
XI
e
siècl
e,
une
église dédi
ée à Notre-Dame existe à Lupiac.
Au XIIe siècle, l’
évêque de P
éri
gueux remet
ce
e
église à l’
a
bbé de
La Sauve-Majeure, qui
y é
tablit
un prieuré.
En
1287,
É
douard
Ier
f
onde
une
bas
de
anglaise
sur
un
terrain
pr
oche
de
l’
église,
qui
prend
le
no
m
de
Villefr
anche
en
1301.
Le
choix
de ce
e
fonda
on e
st certainement dû
au
séné-
chal
Je
an
de
G
r
ailly
,
qui
v
ient
de
recevoir
en
127
7
le château de Gurson, dont dépend j
ust
ement la
paroisse de Loupiac.
Ce
e
ville
nouvelle,
for
fi
ée,
typique
du
Moyen-Age, à
la fro
n
ère en
tre l
’
Angleterre et
la
France lui
vaut une
histoire mouvementée,
mar
-
quée
pa
r
des
confl
it
s
et
des
s
ièges.
Elle
s
e
déve-
loppe
rapidement
et
les
habitants
ob
ennent
l
a
construc
on d’
une chape
lle en 1305
.
L
’
église paroissiale, dédiée à Notre-Dame,
et
la
chapelle
,
d
édiée
à
Sain
te-Anne,
sont
pro-
bablement
recons
truites à
la même
épo
que. Les
évêques
de
Périgueux
tentent
de
s’implanter
dans l’
égli
se paroissiale, ce
qui entraî
ne de nom
-
breux
confl
its
avec
l’
abba
ye
de
La
Sauve-Ma-
jeure.
Au
XIV
e
siècle,
la
seigneurie
de
Pu
ynor-
mand
et
la
bas
de
de
V
illefr
anche-de-Lonc
hat
sont
donn
ées
à
Bérar
d
Ier
de
V
ayres.
Le
pr
ieuré
de
l’
abbay
e
de
La
Sauve-Majeure
disparaît
pro-
bablement durant la guerre de Cent Ans. L
’
église
rest
aurée après
1463 es
t de
nouv
eau endomma-
gée lor
s des g
uerres de Religion.
Au
X
VIIe
siècle,
l’
église
est
en
ma
uvais
ét
at, av
ec des par
es détruites.
En
1953,
le
nom
de
la
commune
est
m
odi-
fi
é
pour de
venir Villefr
anche-de-Lonchat.
Les monum
ents :
• L
’
église de L
OPC
HAC,
Elle
date
de
l’
origine
de
la
ba
s
de
m
ême
si
elle
est
curieusement
située
à
l’
ext
érieur
du
village.
Elle
est
implantée
s
ur
un
pla
teau
rocheux
et
possède
une
cry
pte
pour
compenser
la
décli-
vité
du sol,
crypte
cons
truite
pa
r
les
moines
de la
Sauve
M
ajeure en
1463
.
A
l’intérieur
de
cet
édi
-
fi
ce
exist
ent
une
c
uve
bap
smal
e
du
XIIe
siècle,
un
calice
en
vermeil
du
XVIIe
siècle,
une
t
oile
également du
XV
IIe
et
un
christ
aux
outrages
du
XIXe siècle.
L
’
église
est
d’un
style
intermédiaire
entre
le
roman
et
le
gothique,
ses
murs
sont
épais,
avec
de
massifs
contre
forts.
Le
cloc
her
,
tr
apu,
surmonte
la
tr
avée
ouest
de
l
a
nef
centr
al
e
et
fo
rme la façade de l’
église.
Dédiée
à
Notre-Dame,
elle
est
a
ppelée
«
la
Grande
Ég
lise
»
pour
la
dis
nguer
de
la
cha-
pelle édifi
ée
à l’intérieur même
de la Bas
de
Ce
e égli
se est i
nscrite à l
’inv
entair
e sup-
plémentaire des Bâ
ments Historiques.
34
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
Villefranch
e de
Lonchat
.
• La Mairie
:
Maison
de
maître
s
ur
la
place
du
villag
e,
elle
est
réu
lisée
comme
mairie
en
190
9.
L
’
é
di-
fi
ce,
t
émoignage
de
l
’
architecture
du
m
ilieu
du
XIXe
s
iècle, a conservé
ses f
açades
sculptées ain-
si que son d
écor intérieur
.
En
pierres
de
taille,
elle
est
couronnée
de
bal
ustres
et
coiff
ée
d’un
haut
toit
d’
ardoises
qui
se
t
ermine
par
une
t
er
rasse
c
einturée
d’un
g
arde-f
ou
et
fl
anquée
de
deux
clochetons
en
zinc
Ce bâ
ment es
t inscrit à l’inven
taire
supplémen-
tair
e des Bâ
ments Historiques depu
is juin 2002
• L
’
églis
e Sainte Anne :
L
’
éloigne
ment
de
l’
ég
lise
devenant
un
in-
con
vénient,
les
habitants
demandent
un
sanc-
tuaire
à
l’intérieur
de
la
bas
de,
ce
qui
leur
est
accordé
par
Edouard
1er
qui
leur
fait
don
d’
une
maison.
Elle
est
ainsi
c
onstruite
en
1305,
da
ns
un style
gothique. El
le
comporte une
nef uni
que
à
trois
tra
vées
ca
rrées.
L
a
voûte
est
formée
de
croisées
d’
ogiv
es
dont
les
a
rcs
reposent
sur
des
colonne
es.
Les
fenê
tres
sont
étroite
s.
Des
contre
f
ort
s
sou
ennent
les mur
s
.
Elle
est
simple,
rap
idement
bâ
e
a
vec
la
par
cipa
on
des
pa-
roissiens.
T
rès
endo
mmagée
par
les
g
uerres
de
religion elle a été bien rest
aurée depuis.
• A voir
,
De nom
breux puits,
plusieurs lavoir
s dont un
restaur
é en
2003,
la ba
scule sit
uée
sur
l’
ancien
champ
de
f
oire, la maison
du
gar
dien du
cime
ère restauré
e aussi
en
2003.
Superbe
panorama de-
puis
les
remparts
sur
le
s
ite
de Gurson
et
sur
la
v
a
llée a
vec
une
vue
jusqu’
au châ
teau
de
Saint
Mi
chel
de Montaigne.
• Un musé
e d’histoire
locale,
Créé en 1939 il est installé au premier étage
du bâ
ment de la
mairie.
Villefranch
e de
Lonchat
.
LOU PÉR
I DOC
.
n°
2
0 - Juillet 20
25
!
35
• Le ch
ât
eau Mondésir
Construit
près
de
l’
empl
acement
occupé
par
la
villa
gallo-romaine
de
Lupius,
un
prem
ier
manoir
a
probablement
e
xisté
depuis
le
haut
Moyen
Âge,
ser
vant
de
r
ésidence
à
la
riche
fa-
mille de Lus
sac.
Au
XVIe
siè
cle,
le
no
m
de
Mondésir
ap-
paraît,
il
appar
ent
à
une
famille
Durand,
avan
t
d’
être v
endu, revendu, hérité...
Le
ma
noir
est p
illé
et
incendi
é
pendant
les
guerres civiles, et l
es habitants
y sont assassinés,
peut
-être en
1622,
quand
Gurson est
assiégé.
Le
château est r
e
construit.
Le
manoi
r
actuel
da
te
de
deux
époqu
es
imbriqué
es
l’
une
dans
l’
autre.
Il
ne
ressemble
plus
à
ce
qu’
il
était
et
n’
a
plus
les
m
êmes
fonc-
ons
• Le Moulin d
e W
estphalie
Les
mouli
ns
à
vent,
au
nom
bre
de
c
inq,
autref
ois
,
(le
Moulin,
à
Girardeau,
le
Mo
ntarut,
le
Chauff
our
,
le
Catelot,
les
Chaumes
ou
W
est
-
phalie
au
M
aine-
Jacquet,
q
ui
exist
e
toujours)
sont
auj
ourd’hui
absents
du
pa
ysage.
Lorsqu’ils
n’
ont
pas
ét
é
détruits,
les
bois
l
es
ont
recouverts,
noyés
dans
leurs
br
anc
hages.
Leur
usag
e
d’
ori-
gine
ét
a
nt
inadapté
à
nos
besoins
contempo-
rains,
les m
oulins ont
ét
é
dél
aissés
et
livrés
à leur
lente dété
riora
on.
• Aujourd’hui :
Villefran
che-de-Lon
chat
a
connu
une
hi
s-
toire
ri
che et
mouv
ementée,
marquée pa
r l’
év
olu-
on
de
son
nom,
la
construc
on
et
la
destruc
on
de
bâ
ments
religieux,
et
les
confl
it
s
entr
e
diff
é-
ren
tes
autorités.
La
bas
de
de
Villefranche,
f
on-
dée par l
es Ang
lais, a joué un
rôle important dans
le développement de la comm
une.
Elle
est
auj
ourd’hui,
un
v
illage
paisible
et
accueil-
lant
qui
a
su
préserver
son
patrimoine
historique
et
architectural
.
C
’
est
un
lieu
de
v
illégi
ature
idéal
pour les
amoureux
de l
a nature et de
la
gas
trono-
mie. Il f
aut fl
âner
dans ses rues, admirer
les belles
demeures,
les
quelques
m
aisons
à
colom
bages
et
découvrir les ves
ges des for
fi
ca
ons.
36
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
Villefranch
e de
lonchat
Per
so
nnages :
Bien
que
V
illefranche-de-Lonchat
ne
soit
par
culièrement
connue
pour
avoir
été
le
lieu
de
naissance ou de
r
ésidence de perso
nnages hist
o-
riques
cé
lèbres,
elle
a
v
u
passer
de
nomb
reuses
fi
gures
import
antes,
notamment
des
r
ois,
des
nobles et des
militaires.
On peut cepe
ndant citer :
Aimoin
de
Fleur
y
,
également
connu
sous
le
nom
de
Aimo
inus
Floriac
ensis
est
un
chro-
niqueur
fra
nçais
du
Moyen
Âge
qui
serait
né
à
Villefr
anche vers 965.
V
ers 980, il rejoint les bénédic
ns de l’
abba
ye de
Fleur
y
où
il
est
devient
un
disc
iple
de
l’
abbé
Ab-
bon de
Fleury
.
Il
a écrit l
a vie de c
e de
rnier après
avo
ir
été
témoin
de
son
a
ssassinat
lors
d
’
un
voyag
e à l’
abbay
e de la Réole en 1004.
Aimoin
vit
à
une
époque
de
tr
ansi
on
pour
la
France
où le r
oyaume
est en
tr
ain de se r
eme
re
des
inv
asions
vikings
et
de
se
consolider
sous
la
dynas
e
capé
enne
e
t
où
l’Égli
se
joue
un
r
ô
le
important
dans
la
so
ciété
et
la
culture
de
ce
e
époque.
Il est décédé après 1008
.
On lui doit :
• Vie d’
Abbon de Fl
eury
• His
t
oria F
rancorum, une
chro
nique qui
couvr
e
l’histoire de France de 844 à 988.
Jean-Eugène
Dez
eimeris
,
y
est
né
en
1799
le
20
novembre.
I
ni
alement
des
né
à
la
médecine
par
s
a
famille,
il
se
tourne
fi
na
lement
vers
les reche
rches hist
oriques et li
érair
es de la
médecine
.
Il
tr
a
vaille
sur
le «
Dic
onnaire
de
mé-
decine
»
de
Ni
colas-Philibert
Ade
lon
et
fonde
la
revue
médicale
«
l’E
xpérience »
avec
Emile
Li
ré.
Il
s’i
nté
resse
ensuite
à
l’
a
griculture
et
à
l’
écono-
mie
pol
i
que, ce
qui
le
conduit
à
une
carrière
po-
li
que
en
Dordogne.
Il
décède
le
16
f
évrier 1852
(à 52 ans) à
P
aris, d’une maladie du foie.
• En limite sud-est de
la commune
.
La
ri
ve
nord-ouest
du
la
c
de
Gurson
fait
par
e
du
t
er
ritoire
communal.
C
’
est
une
ba
se
de
loi-
sirs
née
en
19
66
sur
43
hectares
de
for
êt
comprenant
un
lac
de
dix
hectares,
un
village-retraite
et
un
terr
ai
n
de
camping.
Le
la
c
de
Gur
-
son
inaug
uré
en juin
1970
,
propose
plusieurs
ac
v
ités
:
baignade
sur-
veillée
(entre m
i-juin
et
le
1er
sep-
tembre),
aires
de
je
ux,
bea
ch-vol-
ley
,
pêche,
ac
vit
és
na
u
ques
ou
encore r
and
onné
e.
lac de Gurso
n. Photo Dordogne le
département
Mendian
ts et v
agabonds.
L
OU PÉRI DOC
.
n°
2
0 - Juillet 2025
!
37
Les
transf
orma
ons
sociales
,
écono-
miques
et
poli
ques
de
l’
époque
infl
uenc
ent
leur
développement
et
la
condui
te
à
tenir
en-
vers
ceux hé
sitant
entre
r
épression e
t
assist
anc
e.
Ces
tr
ansf
orma
ons
ont
conduit
à
des
inégalités
croissant
es
et
à
une
augmenta
on
du
nombre
de
pauvres,
de
mend
iants
et
de
vag
abonds.
La
per-
cep
on
sociale
des
mendiants
et
l
es
vagabonds
ét
ait
souvent
perçue
néga
vement
p
ar
la
socié-
té.
Ils
é
taient
cons
idérés
comme
des
nui
sances
et
des
délinquants,
e
t
leur
présence
da
ns
l
es
villes
suscitait
des
craint
es.
Les
autorités
locales
cherchaient à
les contrôler et
à les répri
mer
. De
s
lois
ont
été
mises
en
place
pour
lu
er
c
ontre
la
mendicité
et
l
e
vag
abonda
ge.
Par
ex
emple,
l
’
or
-
donnance
de
16
92
et
d’
autres
déc
re
ts
ultérieurs
visaient
à
punir les
vag
abonds
et
à r
établir l’
ordre
public.
Les mendia
nts ét
aient souvent envoyés dans
des maisons
de travail
ou des hôp
itaux pour les pa
uvres.
En para
llèle, des mouvements
philanthro-
piques
ont
vu
le
jour
,
cherchant
à
amé
liorer
la
condi
on
de
s
pauvres.
Des
ins
tu
ons
carita
-
ves
ont
été
créées
pour
fournir
une
aide
aux
plus
démunis,
bien
que
ce
e
aide
so
it
s
ouvent
condi
onnée
à
de
s
comportements
conformes
aux a
entes sociales.
La
Rév
olu
on
de
1789
a
r
adi
calement
changé
l
a
p
ercep
on
des
mend
iants
et
de
s
va-
g
abonds.
L
’idée
de
s
olidarité
et
d’
égalité
a
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de
l’
ampl
eur
,
et
les
nouvelles
autorités
ont
cher-
ché
à
i
nté
grer
les
pa
uvres
da
ns
la
s
ociété,
tout
en co
n
nuant à
f
a
ire
f
a
ce
aux dé
fi
s
économiques
qui persist
aient.
Une lé
gisla
on de la
peur
Du
Premier
Em
pire
à
la
T
roisième
R
épu
-
blique,
l
’
arsenal
ré
pressif
témoigne
en
eff
et
de
la
peur
que
suscitent
ce
s
mendiants
et
ces
v
a-
g
abonds.
Le
contrôle
de
ce
e
popul
a
on
mou-
vant
e devient
un impér
a
f majeur
de
la poli
que
intérieure
du
nouveau
r
égime
na
poléoni
en.
Ain-
si,
le
décret
impérial
du
5
j
uillet
1808
inter
dit
la
mendicité
«
sur
tout
le
territoire
de
l’Empire
»
(ar
cle 1).
Dès
lor
s,
«
tout
individu
qui
ser
a
t
rouvé
mendiant
dans
ledit
dé
partement
sera
ar
rêt
é
d’
après
les
ordr
es
de
l’
autorité,
et
par
les
soins
de
la gendarmeri
e ou de toute autre f
o
rce armée.
Mendiants et v
agabonds.
P
ar
Jean Louis F
ILET
.
Au
XVII
Ie
siècle,
les
mendia
nts
et
les
v
agabonds
sont
au
cœur
de
débats
sociaux
complex
es,
oscillant
entr
e
répression
et
assistance,
et
leur situ
a
on
est
infl
uencée
par
l
es
boulever
sements
éco-
nomiques et pol
i
ques d
e l’
époque.
Le mendia
nt n’
a p
as les ressources pour
subvenir à se
s besoins et s
on logement.
Il
sera
aus
sitôt
tr
aduit au
dépôt
de mendi-
cité
»
(ar
cle
4).
Dans
chaque
dépa
rtement,
un
dépôt de men
dicité doit être créé (ar
cle 2).
Le
nouveau Code
pénal
de 1810
crée
alors
les
délits
de
vagabondage
et
de
mendicité.
S
e-
lon
l’
ar
cle
269,
«
le vagabondage
est un
déli
t
»,
mais à
la condi
on que
les
trois
critères r
etenues
et défi
nies
par l’
ar
cle 270
soient réunies :
L
’
a
bsence d’
un dom
icile certain,
d’
une profession et de suffi
samment
de ressources pour vivre.
Le
délit
de
mendicité
est,
lui,
fi
xé
par
les
ar
cles
274
et
275.
T
ou
tef
oi
s
le
Code
pénal
ne
défi
ni
t
pas
les
caractèr
es
de
la
mend
icité.
Da
ns
ces
deux
ar
cles,
la
loi
di
s
ngue
deux
situa
ons
du
mendi
ant.
Dans
l’
ar
cle
274,
la
m
endicité
n’
est
r
econnue
comme
une
i
nfr
ac
on
que
si
la
demande
d
’
aumône
et
l’
exis
tence
d’u
n
dépôt
de
mendicité
sont
a
vérées.
Quant
à
l’
ar
cle
275,
el
le
n’incri
mine
que
les
mendi
ants
prof
essionnels
et
valides.
Puni
s
pa
r
la
loi,
les
mendiants
et
les
va-
g
abonds encourent
de
s p
eines de
trois
à six
m
ois
d’
empris
onnement,
qui
peuvent
all
er
jusqu’
à
cinq
ans,
voi
re
dix
ans
dans
les
cas
de
c
irco
ns-
tances
aggrav
a
ntes (ar
cles
277-2
82).
À
l’
expira-
on de leurs peines, le mendiant ou le vag
abond
sera
«
conduit
au
dépôt
de
me
ndicité
»
pour
y
eff
ect
uer
une
peine
de
tr
a
vail
ou
rester
a
à
la
«
disposi
on
du
Gouvernem
ent
pendant
le
temps
qu’il
d
éterminera,
eu
égard
à
leur
conduite
».
Pourta
nt,
ces
peines
apparaissent
beaucoup
moins
sévères
que
sous
l’
Anc
ien
Régime,
même
si,
dans
c
ertaines
c
irc
onsta
nces
(ar
cle
279),
le
délit
de
mendicité
ou
de
vag
abondage
devient
un
crime.
Dans
la
plupart
des
cas,
ces
dé
lits
rest
ent
mineurs.
En
réalité,
il
s’
agit
pour
le
législateur
de
réprimer
les
compor
tements
supposés
dé
lin-
quants du mendiant et du vagabond. Ce
e légi
s-
la
on p
erdure
tout
au
long du
siècle, ne
c
onnais-
sant
que
quelqu
es
m
odifi
ca
o
ns
à
propos
de
la
délinquanc
e juvénile.
Plaque interdisant la mendicité, appos
ée
sur le mur no
rd de l’
église Saint
-Pierre de
La Chapel
le-Montmoreau, Dor
dogne.
Ce
e
présomp
on
de
délinquance
des
men-
diants et des vag
abonds est reprise av
ec la loi de
relég
a
on
des
mul
récidivistes
du
27
mai
1885
.
L
’
accroissement
du
nombre
des
récidivistes
in-
quiète
en
eff
et
les
autorités
e
t
suscite
de
nom-
breux
débats
dans
les
milieux
poli
ques,
jur
i-
diques
et
médicaux.
P
our
les
seuls
vagabonds,
les
st
a
s
ques
cri
minelles
sont
éloque
n
tes
:
pour
les année
s 1881-1885
, la
récidive des vag
abonds
a
eint
7
3
%
.
Aussi
,
le
12
mai
1885,
la
loi
s
ur
les
récidivist
es est a
doptée à
une
large majorité à
la
Chambre des députés pa
r 385 voix contr
e 52.
Comme
autref
ois,
elle
décide
l’interne-
ment
permanent
des
récidivistes
«
s
ur
le
terri-
toire
de
colonies
ou
pos
sessions
franç
aises
»,
à
savoir en
Guyane
et
en
Nouvelle-Calédoni
e.
Par
-
mi les mul
récidivistes à reléguer
, les vagabonds
ou les
mendiant
s n’
éc
happent pas
à
la règle
pré-
vue par l’
ar
c
le 4 de la
loi.
38
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉR
I DOC
.
Mendiants e
t vagabo
nds
.
Mendian
ts et v
agabonds
.
LOU PÉRI DOC
.
n°
2
0 - Juillet 2025
!
39
Vieux mendiant P
érigour
din
Marie ET
AB
LI 41 ans devenu
veuve, san
s logement ni trav
ail se retrouve
à l’Hopital de B
ergerac où
elle décede
Victor Hugo.
GEOGRAPHIE
Dans
le
quart
nord-est de
la
Dordogne
en
Périgor
d
V
ert
,
la
commune
de
G
énis
est
t
r
a
ver
sée
par
l’
Auvézèr
e,
qui
c
reuse
des
gorg
es
profo
ndes
parf
ois
d
’un
e
ce
nt
aine
d
e
mètres.
S
es
affl
uents
sont le Dalon et le
Gaboura
t (le r
és
eau hydr
ogr
a-
phique est de 35 km d
e longueu
r).
L
’
A
uvéz
èr
e,
d’
une
longueur
t
otal
e
de
112,19
km,
prend
sa
source
en
Corrèz
e
dans
la
commune
de
Benayes
et
se
je
e
dans
l’Isle
en
rive
droite, en
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Bassillac e
t A
uberoche e
t
Escoire,
f
ace à
Antonne-et-T
rigonant
Des c
ompé-
ons
de
ka
yaks
ont
lieu
régulièrement
dans
ce
magnifi
que
cours
d’
eau
qui
ress
emble
à
un
tor
-
ren
t
de
montage,
ém
aillé
de
gros
rochers
et
de
pe
tes cascades.
Les communes l
imitrop
hes de Génis.
• Anlhiac
à l’
ouest
• Lanouaille
au nord-ouest
• Savignac-Lédrier au nord
• Saint
-Mesmin au nord-est
• Salagna
c à l’
est
• Sainte-T
rie au sud-e
st
• Boisseuilh au s
ud
• Cher
veix
-Cuba
s au sud-ouest.
Il
est
à
noter
que
le
territoire
de
Preys-
sac-d’Excideuil
(non
limitrophe)
est
distan
t
d’
en-
viron de 270 mètres de celui de
Génis.
T
opogr
aphie
La
commune
cons
tue
le
dernier
contre-
fo
rt
du
M
assif
central
composé
en
par
e
de
roches
cristallines
f
ormées
à
l’
ère
primai
re.
Des
str
ate
s
régulièr
es
composent
les
sous-sols,
té-
moins
d’une
sédimenta
on
s
ur
une
ancienne
plate-f
orme
marine
.
S
elon
Cyprien
Brard
en
son
enquête
au
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siècle,
«
il
y
av
ait
une
carrière
d’
ardoise
où
l’
on
a
trouvé
de
la
mine
de
plomb
mais
en
pe
te
qua
n
té
».
Ce
e
carrière
n’
exist
e
plus depuis longtemps.
On
signale
ég
alement
la
présence
de
r
a-
don,
un
gaz
r
adio
ac
f
naturel
inodo
re,
incolore
et
inerte,
présent
dans
c
ertains
sous-sols
de
Gé-
nis.
S
elon
la
classifi
ca
on
d
e
2022
la
c
ommune
de
Génis
est
classée
en
zone
3,
à
savoir
z
one
à
poten
el radon signifi
ca
f selon l’IR
SN.
L
’
al
tude
du
territoire
comm
unal
varie
entr
e 140 m
et 373 m.
40
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
GEN
IS.
GENIS
Par
Mireille BERGER.
Génis
est
une
commune
située
dans
le
département
de
la
Dor
-
dogne, en
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quitaine, au cœur
du
Périgor
d V
ert.
Ce villa
ge,
dont
les
ha
bitants
sont
appelés
l
es
Génis
sois
et
Géni
ssoises,
s’
étend
sur
une
superfi
cie de
25,9 km
² et compte en
viron 490 habitants.
L
’
origine
du
nom
«Gé
nis»
pourrait dériver
du
la
n «
Genicus»
pour
évoluer
vers Genesius et Genitz en 1362
Sur la c
arte de Cassini, le t
er
me employé pour désigner la c
ommune
est Génis. En occitan, la commune
est appelée
Ja
nic
.
GENIS.
LOU PÉ
RI D
OC
.
n°
2
0 - Juille
t 2025
!
41
Lieux -d
its
Biz
erterre, Brouillac, Cha
ngeant, Coderc d
’
Apy
, Colong
e, Cor
nut, Dous
sa Fonta
v
ril,
Fouger
ol-
las,
Gr
angeaud,
L
’
Aulade
,
L
’E
ntrée,
la
Benlèv
e,
la
Bourgeoise,
l
a
B
redenchie,
la
Brune
as,
la
Cha
brou-
lie,
la
C
hapelle,
la
Chassagne,
la
chaume d
u
Clos,
la
Cheymardie, l
a
C
ôte,
l
a
Cr
oix
du
T
reuil,
la F
ont de
saint
-
Y
riei
x,
la G
abie,
l
a
Gér
audie,
la
Grasse
e,
la Gr
osse
Pier
re,
la
Haute
P
o
uyade,
la
Lande,
la
Panar
-
die, la
Paque
e, la
P
egassoug
nias, la
P
omelie, la
Pouyade,
la Pr
ade,
la R
ouchillas,
la T
erre
Barra
de, la
T
erre
du
L
ac,
Larre,
Las
F
argas,
Las
Pradelas,
Las
Vignas,
Lascombe,
Lassageas,
La
var
eille,
La
var
eille
Haute,
Lav
aud, le
Bas Chaste
net
,le Champ, le
Clos
du
Chaume, Le L
ac, le
Pe
t Moulin, Le
P
e
t P
ont,
le
Puy
du T
errier
,
le
Courant,
le
Roseau,
le
Vir
adis,
les Fouge
roux,
les Mont
ag
nes,
les
places,
les
Rues,
les
T
erres
Rouges,
Lescauras,
Lussaud,
Maison
Neuve,
M
arvit, Mo
nchen
it,
Moruscle, Pr
él
av
aud,
T
ous
V
ents, Vieillecro
ze.
(
Source : annuaire M
airie).
P
A
TR
IMOIN
E
L
’
église
Par
mi
les
éléments
notables
du
patri-
moine
de
Géni
s,
on
trouve
l’
église
Notre-Dame-
de-la-Na
vité,
do
nt
les
origines
remont
ent
à
l’
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romane
au
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siècle.
Construite
en
pierres de
taille,
el
le a
été
par
la suite
endui
te, à
l’
ex
cep
on
de la façade
ouest et du clocher de la
croisée.
Le
portail
en
gradins
présente
des
arcs
en
ogive.
À
l’intérieur
,
le
béni
er
médi
éval
es
t
classé
m
onument
historique.
De
part
et
d’
aut
re
de la nef
, se
situent de
ux cha
pelles, l
’
une dédi
ée
à Joseph,
l’
autre à Marie.
Le
clocher
abritait
qu
atre
c
loches.
Deux
d’
entre
elles
ont
été
f
ondu
es
en
1792
pour
f
a-
briquer
des
canons.
La
plus
pe
te
de
s
de
ux
res-
tante
s
pesant
400
kilos
,
porte
la
date
de
15
92,
règne
de
Henr
i
IV
.
L
’
autre,
datée
de
16
52
fut
of-
f
erte
par
Messire
Fr
ançois de
La
F
a
ye,
coseigneur
de
Génis
qui
ha
bitait
le
pe
t
château
situé
à
pro
x
imité
de
l’
église,
appelé
aujourd’hui
manoir
de la F
alécie.
Le mano
ir de la Fal
ésie,
Cet
ancien
château
édifi
é
aux
XVIe
et
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ai
lle, possède une tour
d’
es-
calier octogonale. Ce bâ
ment est une
propriét
é
privée.
Le château de Moruscle
Au
bord
du
Da
lon,
ce
c
hâteau
fut
construit
au
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afi
n
de
proté
ger
le
seig
neur
et
ses
vassaux
des
envahisseurs
qui
dévastaien
t
le
roy
aum
e. La
forter
e
sse
était bâ
e sur
une bu
e,
42
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
GENIS.
en bor
dure du
ruisseau. Elle a c
o
nnu son
apogée
dur
ant
la
guerre
de
c
ent
an
s,
l’
A
quitaine
étant
s
ous
le
joug
des
An-
glais.
Genis
se
tr
ouvait
sur
le
passage
des
troupes
et
des
combats
,
le
château
chan-
gea
près
de 10 f
oi
s de
suzer
ains
dont
des
personnages
célèbres
qui
abritèrent
Mo-
rusccle
:
Ber
tran
d
de
Born,
Richard
Cœur
de
Lion,
E
douard
III
d’
A
ngleterre,
jean
De
Breta
gne
…
Selon
le
chanoi
ne
Brugière
en
s
es
écrit
s,
le
châte
au
a
appa
rtenu
à
la duchesse
de Bar
(sœur de
Henri IV)
de
la
m
aison
d’
A
lbret,
puis
passa
à
celle
de
Lubersac.
Henri
IV
alors
roi
de
Navarre
se
rendit
un
jour
à
G
énis
pour
visiter
sa
UNE LEGENDE : EU
SICE
En
l’
a
n
465
à
Genis,
u
n
enfant
na
-
quit
de
parents
orig
inaires
d’Espagn
e.
Ils
fuyaient
Saragosse
où
les
chré
ens
sévissaient
d
es
p
ersécu
o
ns.
Lors
d
e
son
baptême
q
uelques
jou
rs
après
sa
naissance alors
qu
e
son
parrain désirait
le
nommer
Eugène,
le
nouveau-né
se
serait écrié très dis
nctement q
u’il vou-
lait
s’
appeler
Eusi
ce,
si
gnifi
ant
«
d
ésir
de
faire
l
e
bien
»
.
Devenu
moin
e
supé-
rieur
d’
un
mona
stère berrich
on,
il
reçut
Childebert,
roi
des
F
ra
ncs
et
lui
p
rédit
la
victoire
l
ors
de
sa
future
camp
agne
de
gue
rre
en
Espagn
e.
La
prédic
o
n
se
réalisa. Eusice, selon la
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avait le
pouvoir
de
guérir
les
tumeurs
de
gorge
des enfants et sa chaise l
e pouvoir d’
ar-
rêter les crues du Cher !
Le moulin de
Pervendoux
Le
moulin,
situé
sur
la
rivière
Auvé
z
ère
,
témoigne d
e l
’
ac
vité m
eunière pa
ssée
de la
ré-
gion.
Il
est
réhabilité
par
les
propriétair
es
po
ur
des
v
isites
et
dé
monstr
a
on
de
f
abrica
on
de
l’huile d
e noix notamment.
sœur
Je
anne
d’
Albret,
ne
sachant
pas
qu’
elle
avait
aliéné
le
château
qu’il
trouv
a
en
ruine
s.
Il
alla
loger dans la maison des Champsat.
Devenu roi
de Fr
ance, il e
x
empta
d’impôts
la f
am
ille Champsat.
Ne r
este
nt du
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de Moruscle que des éboulis
prov
enant d’
un pan de mur
, eff
acés aujourd’hui
par la végéta
on. Une rue
de Génis est dédiée à
Jeanne d’
A
lbret.
GENIS.
LOU PÉ
RI D
OC
.
n°
2
0 - Juille
t 2025
!
43
DEMOGRA
PHIE
La commune de Génis
a connu une évo
lu-
on
démographique
notable
de
puis
le
début
du
XIXᵉ
siècle.
En
1800,
la
po
pula
on
était
de
823
habitants.
Elle
a
a
eint
un
p
ic
en
1851
avec
1 492
habitants.
Par
la
sui
te,
une
diminu
on
progres-
sive
s’
est
am
orcée,
ramenant
l
e
nombre
d’habi
-
tants
à
1 007 en 1946. Ce
e tendance à
la baisse
s’
est
poursuivie
tout
au
long
du
X
Xᵉ
siècle,
pour
a
eindre
496
habitants
en
1999.
C
epend
ant,
une
légère
reprise
a
été
obser
vée
au
déb
ut
du
XXIᵉ
siècle,
avec
une
popu
la
on de
508 habit
ants
en 2022.
Ces
fl
uctua
ons
démog
r
aphiques
peuvent
être a
r
ibuée
s à divers fa
cteurs, te
ls que l
’
ex
ode
rural
et
les
tr
ans
f
o
rma
ons économiques
qui
o
nt
infl
uencé
la
dynam
ique
des
popula
ons
l
ocales
au fi
l des sièc
les.
La
commune
de
Génis,
présente une
éco-
nomie
principalement
axée
sur
l
’
agricult
ure
et
l’
ar
sanat.
En
2
015,
sur
les
42
établissements
recensés
d
ans
l
a
comm
une,
12
étaient
dédiés
à
l’
agriculture,
la
sylviculture
ou
la
pêc
he,
et
19
relev
aient des
secteurs du commerce,
des t
r
ans-
ports ou
des servic
es divers.
HIST
OIR
E ADMINISTRA
TIVE
Lors
de
la
Ré
volu
on
Française,
e
n
1790,
Génis
faisait
ini
alement
par
e du
département
de
la
Corrèz
e.
En
1793,
la
commune
es
t
deve-
nue
chef
-lieu
de
canton,
dépendant
du
district
d’Ex
cideuil dans le département de la
Dordogne.
En
180
1,
le
canton
de
Génis
est
s
upprimé,
et
la
commune
est
r
a
achée
à
celui
d’Excideuil,
dé-
pendant
de
l’
arrondissem
ent
de
Périgueux.
En
2017,
Génis
est
ra
achée
à
l’
arrondissement
de
Nontr
on.
COMMUNAUTE DES COMMUNES
En 200
9,
Géni
s rejoint
la
communaut
é de
communes
Causs
es
et
R
ivières
en
Périgord.
Celle-
ci
est
dissoute
le
1er
janvier
2017
et
ses
com-
munes
(hormis Sa
v
ignac-les-Églises
qui
rejoint
Le
Grand
P
érigueux)
sont
ra
ach
ées
à
la
c
ommu-
nauté
de
communes
du
Pa
ys
de
L
anouaille.
L
a
même
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celle-ci
prend
le
nom
de
comm
u-
nauté de
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Isle-
Loue-Auvéz
ère en Péri-
gord.
Les Maires
de la commu
ne
Albert
R
oche,
pr
ofesseur
d’
ag
riculture,
(1919-
1939)
Jean Raynaud, entrepr
eneur en m
açonnerie
Albert
Jarja
ne
e,
ar
san
boucher
charcu
er
,
rest
aurateur
Daniel Quitet, architecte (1983-2001)
Jean-Daniel
Courni
l
ar
san
plâtr
ier
peintr
e
(2001-2008)
Bruno Chapuis
prof
es
seur (2008
-2020)
Mariane Reynaud-Lasternas (depuis 2020
)
La vie associa
ve de la commun
e :
De
nombreuses
associa
ons
accueillent
enf
ants
et
adultes
da
ns
des
ac
vités
tr
ès
di-
verses : bibliot
hèque,
gym
nas
que
(Gym-âge’in)
musique
(La
Puce
à
l’
oreille),
pêche
(AAPPMA)
pétanque
(la
boule
génissoise),
chass
e,
randon-
nées (P
a
ys de l’
Auvézèr
e)
,
ers
lieu (La Lampe de
Génis).
EVENEMENTS
MARQU
ANTS
En
1944,
durant
la
S
econde
Gue
rre
m
on-
diale,
la
di
vision
S
S m
otorisée
du
génér
al
W
alter
Brehmer
est
ar
rivée
dans
le
v
illa
ge
l
e
2
a
vril,
à
la
recherche
de
Juifs.
T
ous
av
a
ient
fui,
sauf
un
couple qui a
vait choisi de res
ter
.
Les nazis les on
t
découverts, les ont f
usillés au lieu-dit T
ous-V
ents
et
ont
incendié
leur
maison.
Ils
sont
ent
errés
dans
le
cime
ère
du
village.
Le
même
jour
,
un
cul
vat
eur
arr
êté
à
Saint
-
Raphaël
a
ég
alement
ét
é fusillé
au lieu-di
t les Montagnes.
Plusieurs
perso
nnalité
s sont liées
à la commune d
e Génis en Dord
ogne :
•
Albert
Roche
(1876-
1939)
:
Né
à
Génis
,
Al-
bert
Roche
était
prof
esseur
d’
agriculture,
ma
ire
de
Génis,
conseiller
général
du
can
ton
d’Ex
ci-
deuil
de
1925
à
1937
,
député
de
la
Dordogne
de
19
34
à
19
36.
Il
a
ét
é
fait
Chevalier
de
la
Lé-
gion d’Honn
eur en 193
8.
•
Berthe
et
Jules
Haas
:
Ce
couple
de
ré
fu-
giés lorrains s’
était inst
allé à Génis pour fui
r les
persécu
ons
nazi
es.
M
alheureusement,
ils
ont
ét
é
dé
couverts
et
assassinés
par
des
él
éments
de
la
div
ision
Br
ehmer
a
u
lieu-dit
T
ous-V
ents
en
1944.
44
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉR
I DOC
.
ETAT-C
IVIL.
Chr
onologie de la fonda
on de
l’
é
ta
t-civil en Fr
ance.
Les grandes
dates importantes qui ont façonné l’
état civil
et leurs conséquences p
ra
ques sur les
recherches
généalogiques
.
1539
L
’
ordonnance de Ville
rs-Co
erêts.
Fran
çois 1er
En
août
1539,
François
Ier
signe
l’
O
rdon-
nance de V
illers-Co
erêts.
C
’
est
le
text
e
fondamenta
l
da
ns
l’histoir
e
du
droit
et
de
la
l
angue
fr
ançaise.
El
le
a
principalement
deux objec
fs :
1.
**L
’
u
lisa
on d
u
fr
ançais
dans l
es
ac
tes
administra
fs**
:
L
’
ordonnance
im
pose
l’usage
du
frança
is
dans
les
doc
uments jur
idiques
et
ad-
ministra
fs,
remplaçan
t
ai
nsi
le
la
n,
qui
était
la
langue
domina
nte
à
l’
époq
ue.
Cela
marque
un
tournant
impo
rtant
dans
la
promo
on
de
la
langue
f
r
ançaise
et
contribue
à
son
développe-
ment
en t
a
nt que
lang
ue de
culture e
t
d’
adminis-
tra
on.
2.
**La
réglementa
on
des
aff
aires
judi-
ciaires
et
notarial
es**
:
L
’
ordonnanc
e
établit
des
règles
po
ur
le
fonc
onnement
des
tribuna
ux
et
des
notair
e
s,
visant
à
uni
f
ormiser
les
pr
a
ques
juridiques
à
tra
vers
le
royaume.
Elle
intr
odui
t
également
des
di
sposi
ons
concernant
l
a
tenue
des
registr
es
de
baptêmes,
mari
ages
et
sépul-
tures,
ce
qui
est
un
pas
vers
une
meilleure
orga-
nisa
on des archives et de l’
état civil.
En
résumé,
l’
ordonnance
de
Villers-Cot
-
ter
êts
est
un
text
e
m
arquant
qui
a
joué
un
rôle
clé
dans
l’
affi
rm
a
on
de
la
langue
fr
ançaise
et
l’
org
anisa
on
du
s
ys
tème
juridique
en
Fr
ance. En
eff
et, l’
ar
cle
51
de
ce
e
ordonnance
s
pule que
les
baptêm
es
devront
dé
sormais
être
consignés
dans
des
registres
spéc
ifi
ques.
L
’
objec
f
était
que
les e
xtraits
d’
actes
de baptêmes
pui
ssent ensuit
e
serv
ir à
prouver l
’
âge
des
individus
(
notamment,
s’ils étaient majeurs ou non).
Dans
la
plupart
des
paroisses,
l’
année
1539
signe
donc
le
début
de
s
registres
de
bap-
têmes.
Pour
ce
e
r
aison,
il
est
très
rare
d’
en
re-
trouver a
vant ce
e date.
1556
E
dit royal
d’ Henri II
Henri
II,
par
un
édit
roy
al
de
février
1556,
instaur
e
l’
obliga
on
pour
les
femmes
c
élibatair
es
et veuves de déclarer leur grossesse.
Ce
e
mesure
avait pour
o
bjec
f
pri
ncipal
de
l
u
er
contre le
s
inf
an
cide
s.
En
obl
igeant
le
s
f
emmes à déclarer leur grossess
e, l’Éta
t espérait
•
Prévenir
les
aba
ndons
d’
enfants
:
En
connais-
sant
l’
exist
ence
d’
enfan
t
s
à
naître,
l
es
a
utorités
pouvaient me
re e
n
place des
mesures d
e
pro-
tec
on pour
éviter qu’ils n
e
soient a
bandonné
s
et meurent.
•
Iden
fi
er
les
pères
:
La
déclar
a
on
de
gr
o
s-
sesse perme
ait d’
iden
fi
er le père de l’
enfant,
ce
qui
ouvrait
la
possibilité
de
demande
r
une
pension alim
ent
aire.
•
Lu
er
contr
e
les
m
ariages
clandes
ns
:
En
o
bli-
geant l
es
f
emmes
à
déclarer le
ur
état, les
auto-
rités p
ouvaient
mieux
contr
ôler
les
mariages
et
s’
assurer qu’il
s étaien
t conf
o
rmes à
la loi.
Il est importa
nt de noter que ce
e obliga-
on
a
perduré pend
ant
plusieurs
siècles,
ju
squ’
à
la
Révolu
on
Française.
Cependant,
les
modali-
tés
de déclara
on et les
sanc
ons encourues on
t
évolué au fi
l du temps.
ETAT
-CIVIL
.
LOU PÉR
I DOC
.
n°
2
0 - Juillet 20
25
!
45
1579
L
’
ordonnance de Blo
is. Henri
III
L
’
ordonnance
de
B
lois,
promulguée
en
1579
par
le
roi
Hen
ri
I
II,
est
un
te
xte
im
portan
t
dans l’hist
oire
du dro
it f
ranç
ais. Il
vise à
réfo
rmer
et à améliorer le fonc
o
nnement de l
a jus
ce.
V
oic
i
quel
ques
points
clés
concernant
ce
e
or
-
donnance :
1.
Réf
or
me
judic
iaire
:
L
’
ordonnance
de
Blois
cherche
à
unif
ormiser
e
t
à
clarifi
er
les
procé-
dures
judic
iaires.
Elle
introduit
des
mesures
pour li
miter l’
arbitraire et améliorer l’
acc
ès à la
jus
ce.
2.
Protec
on
des
droits
des
c
itoy
ens
:
Elle
ét
a-
blit
des
garan
es
pour
les
jus
ciabl
es,
notam-
ment
en
ce
q
ui
concerne
le
dr
oit
à
un
procès
équitable
et
la
prot
ec
on
co
ntr
e
les
abus
de
pouvoir
.
3.
Règlementa
on
des
notaires
et
des
avoc
at
s
:
L
’
ordonnance
encadre
les
prof
es
sions
jur
i-
diques,
en
précisant
les
responsabilités
e
t
les
devoir
s
des
notaires
et
des
a
vocats,
afi
n
d’
as-
surer
une
meil
leure
q
ualité
des
s
ervic
es
jur
i-
diques.
4.
Lu
e
co
ntre
la
corrup
on
:
Elle
vise
ég
ale-
ment
à
lu
er
contre
la
corrup
on
et
les
abus
dans l’
administra
on de la jus
ce, en imposant
des
sanc
ons
plus
strictes
pour
les
actes
d
e
corrup
on.
5.
Cont
exte
r
eligieux
:
Ce
e
ordonnance
est
adoptée
dans
un
c
onte
x
te
de
tensions
reli-
gieuses
entr
e
ca
t
holiqu
es
et
prote
sta
nts.
El
le
re
fl
ète
les
eff
orts
du
roi
pour
stabiliser
le
pays
et promouvoir la paix civile.
L
’
ordonnance
de
Blois
de
1579
est
donc
un
texte
majeur
qui
a
contribué
à
la
structura
on
du
système
judiciaire
fr
ançais
et
à
la
protec
on
des droits
des citoyens, tout e
n s
’inscrivant dans
un conte
xte
historique complex
e.
Ce
e ordonnance décrè
te que les
mariages e
t sépultures doiven
t égalemen
t
être enre
gistrés pa
r les prêtres.
Objec
fs :
Le
but
pr
incipal
de
ce
e
loi
était
d’
éviter
les mariages cla
ndes
ns
et les rapts.
En
eff
et,
av
ant
ce
e
l
oi,
un
m
ariage
était
jugé
valide
dès
qu’
il
y
av
ait
consentement
entre
les époux, et c
ela, même sans
acte de mariage.
De
plus,
les
mi
neurs
pouvaient
se
marier
sans le consentement de leurs paren
ts.
A par
r de l’
ordonnanc
e de 1579 :
Seul un
prêtre peut célébrer un mar
iage.
Pour
qu’un
maria
ge
soit
célébr
é,
il
f
aut
d’
abord
que
des
bans
aient
été
proclamés
à
3
occasions
diff
érentes,
par
ex
empl
e,
lor
s
de
3
messes paroissiales. (Remarque : il e
xist
e malgré
tout
des
di
spenses
des
2èm
e
et
3ème
ban
pour
certaines situa
ons légi
m
es).
Le
mariage
do
it
être
célébré
en
p
résence
d’
au m
oins 4
«
pe
rsonnes
dig
nes de
foi »
(c’
est-
à-
dire, des témoins).
Les époux
ne peuve
nt plus
se marier
sans
avo
ir
le
consentement
de
leurs
paren
ts
(ou
de
leur tuteur), même s’
ils sont majeurs. Il doit être
enregistré
dans
des
r
egistres
tenus par
le cu
ré
de
la paroisse.
A
par
r
de
1579
,
il
est
donc
cour
ant
de r
e-
trouver des actes de mariage et de sépult
ure.
Les
déclara
ons
de
gro
ssesse
et
les
en-
registr
ements
des
naissanc
es
ét
aient
souvent
gérés
par
les
paroisses.
Cela
a
condu
it
à
une
si-
tua
o
n
où
les
femmes
étaient
tenues
de
f
aire
connaître leur é
tat à
l’Église, car
c’
était là
que les
actes
de
naissance é
taient
enregistrés.
Ce
e
pra-
que
était
li
ée
à
de
s
c
onsidéra
ons
sociales
et
religieuses
de l’
époque,
où
la mor
alité
et la
légi
-
mité
des
naissanc
es
étaien
t
étroitement
sur
veil-
lées.
Henri III.
licence CC
1667
L
’O
rdonnance de Saint
Germain.
Louis XIV
Un tournant pour la généalo
gie.
Ce
e
o
rdonnance
de
Sai
nt
-Germai
n-en-
Lay
e
est
promulguée
en
1667
sous
le
r
ègne
de
Louis
XI
V
,
elle
a
marqué
un
tourna
nt
majeur
dans l’histo
ire
du droit
fr
ançais e
t,
par e
xtension,
dans le
domaine
de la g
énéalogie. En
eff
et, c
e
e
ordonnance
ro
yale
a
pos
é
les
bases
d’
une
uni-
fo
rmisa
on
de
la
procédure
civ
ile
et
a
introduit
des disposi
ons
entra
înant des réper
cussions di
-
rectes sur la conserva
on de
s actes d’
état civil.
Quelles
sont
les
principales
av
ancées
pour
les généalogistes ?
1.
T
enue
syst
éma
que
des
registr
es paroissiaux :
* Double ex
emplaire : L
’
or-
donnance impos
e la
tenue
de registr
es paroissiaux en
double e
x
empl
aire,
afi
n de
préve
nir
les
per
tes
et
les
altér
a
ons.
*
Conserva
on
obliga
toire
:
Une
copie
de
ces
r
e-
gistres
doit
êtr
e
déposée
auprès
des
autorités
j
udi-
ciaires
(sénéchaussé
es
ou
bailliages),
assur
ant
ai
nsi
une
plus
grande pérennité
des informa
ons.
*
T
raçabilité
:
Ce
e
me-
sure
a
considérablement
amélioré
la
traç
abilité
des
naissances,
mariages
et
décès,
facilita
nt
grande-
ment
l
e
tra
vail
des
généa-
logistes.
2. Précision de
s informa
ons :
*
Détails
requis
:
L
’
ordonnance
précise
l
es
in-
fo
rma
ons à men
onner
dans les ac
tes (noms,
prénoms,
fi
lia
on,
lieu
et
dat
e)
,
o
ff
ra
nt
ainsi
une
source
de donn
ées p
lus
riche
et
plus
fi
able.
*
Lu
e
contre
la
fraude
:
En
e
x
igeant
une
te-
nue rigoureuse des registr
es, l’
ordonnance vise
à
prévenir
les
fraudes
et
les
falsifi
ca
ons,
ren-
fo
rç
ant
ainsi
la
crédibilité
des
informa
ons
gé-
néalogiques.
3. Unifi
ca
on des pra
ques :
*
S
tandar
disa
on
des
procédures
:
L
’
ordon-
nance
a
contribu
é
à
uniformiser
les
pra
ques
en
ma
ère
d’
état
civil
à
tr
avers le
ro
yaume,
fa-
cilitant
les
recherches
généalogiques à
l’
éc
helle
na
onale.
En résumé, l’
ordonnanc
e de 166
7 a :
* S
tructuré l’
ét
at civil
: en
imposant une
tenue
s
ysté
ma
que
et précise des registres.
*
Am
élioré
la
conser
v
a
on
de
s
actes
:
en
exi-
geant
un
do
uble
ex
emplai
re
et
un
dépôt
au-
près des autorités.
* Faci
lité les
recherc
hes
généalogiques : e
n o
f
-
fran
t
une sour
c
e de
donné
es plus fi
able et
pl
us
accessible.
En
tan
t
que
généalogiste,
vous
pouvez
donc
considé
-
rer
l’
ordonnance
de
S
aint
-
Germain-en-L
aye
comme
un point de départ essen
el
pour vos recherches.
Les re-
gistres
paroissiaux
établis
à
par
r
de
ce
e
date
cons
-
tuent
souvent
une
m
ine
d’info
rma
ons
précieuses
pour
recons
tue
r
l’histoire
de vos ancêtres.
L
’
obj
ec
f
était
d’
éviter
les
frau
des,
et
aussi
, d’
évit
er
les
pertes de registres. En eff
et,
une
copie
d
u
registre devait
reste
r
dans
la
pa
roisse,
tan-
dis
q
ue
l
’
autre
était
dépo-
sée
à
la
sénéc
haussée
(ou
au
ba
illage).
Ainsi,
une
co-
pie
du
registre
subsistait
si
l’
autre ét
ait détrui
te.
C
’
est
pour
ce
e
raison
que
,
dans
beau-
coup
de
com
munes,
les
collec
ons
de
registres
paroissiaux
co
mmencent
aux
envir
o
ns
de
1667
.
En
eff
et,
ava
nt
ce
e
dat
e,
les
ex
emplaires
uniques
des registr
es ont souven
t été détruits ou perdus.
46
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
ETAT
-CIVIL
.
ETAT-CIVIL.
LOU PÉR
I DOC
.
n°
2
0 - Juillet 20
25
!
47
1736
E
dit de L
ouis XV
Sous
Loui
s
XV
,
D’
Aguessea
u
cherche
à
me
re un
peu d’
ordre
dans
la
tenue
et la
conser-
va
on
des
registres.
Défi
nis
depui
s
1667,
for
ce
est
de
c
onsta
ter
que
par
la
nég
ligence
de
ceux
qui
devaient
e
xé
cuter
c
e
e
Loy
,
soit
à
l’
occasion
des
changem
ents
sur
venus
par
rapport
aux
O
f-
fi
ciers
qu
i
ont
été
c
hargés
de
la
faire
obser
ver
,
i
l
est
arri
vé
qu
e
plusieur
s
des
règles
qu
’
elle
a
vait
sagement
établies,
ont
été
presque
oubl
iées
dans une
gr
ande par
e de
notre R
oy
aume.
Henri François d’
Agu
esseau.
Les
registr
es
sont
tenus
par
les
curés,
ces
derniers reçoiven
t
leurs ordres des
évêques. Des
offi
ciers sont tenus d’
enregis
trer et conserver les
registr
es.
Ils
le
f
ont
m
oyennant
fi
nances
,
raison
pour
laque
lle de
nombreux
registr
es
ne
sont pas
déposés
. Ces offi
ciers sont supprimés.
Confi
rma
on
de
l’
obliga
on
de
faire deux registres,
pour
écrire
les
Baptêmes,
Mariages
&
Sépul-
tures,
dont
l’
un
ser
vir
ait
de
Minute,
&
demeu-
rer
ait
entre
les
mains
du
Curé
ou
du
Vi
caire
;
et
l’
autre
serait
por
té
au Gre
ff
e
du Siège
Ro
yal,
pour
y
ser
vir
de
Grosse.
On
y
a
ajouté
la
précau
on
nouvelle, que tous l
es actes soit sig
nés en m
ême
temps par les par
es
.
1792
L
’
éta
t civil e
st confi
é
aux commune
s
L
’
année
17
92
marque
un
tournant
dé
cisif
dans
l’histoir
e
de
l
’
état
c
ivil
fr
ançais,
pr
of
ondé-
ment
liée
aux
boul
ever
sements
poli
ques
de
la
Rév
olu
on
Fr
a
nçaise.
La laïcisa
on de l’
éta
t civil
Jusqu’
à
la
Ré
volu
on,
l’Église
catholique
détenait
le
monopole
de
l
a
tenue
des
registres
de l’
état civil
. Les
actes de
naissance,
de m
ariage
et de dé
cès é
tai
ent enregistrés dans
les registres
paroissiaux.
Ce
pendant,
ce
sys
tème
était
per
-
çu
comme
étan
t
trop
lié
au
pouvoir
religieux
et
ne
répondant
pas
au
x
bes
oins
d
’
une
société
en
pleine muta
on.
En
1792,
la
Conv
en
on
Na
onale
décide
de
laïciser
l’
état
c
ivil.
Ce
e
décision
est
inscrite
dans le décret du 20 se
pt
embre 1792 qui :
•
T
ransf
ère
la
r
esponsabilité
de
l’
état
civil
aux
municipa
lités
:
celles-ci
sont
dés
ormais
char
-
gées
de
recevoir
et
de
conserver
le
s
ac
tes
d’
état
-civil.
•
Sépare
l’Ég
lise
de
l’Éta
t
:
C
e
e
m
esure
s
’ins-
crit dans u
n con
t
ext
e de
lu
e co
ntre
l’infl
uence
religieuse et de construc
on d’
une société plus
laïque.
Les principa
les conséquenc
es de ce
e réf
orme
•
Une
nouvelle
organisa
on
adm
inistr
a
ve
:
la
créa
on d
’
offi
ces
d’
état
-civil au
sein
des
mairies
permet
une
meilleu
re
org
anisa
on
et
une
plus
grande accessibilité aux actes.
•
Une
plus
grande
t
ransparence
:
la
tenue
de
registr
es-civils
sépa
re
les
actes
r
eligieux
des
actes administra
fs, g
ar
an
s
sant ainsi un
e plus
grande
t
r
ansparence
et
une
meilleu
re
conser-
va
on des informa
ons
.
• Une
évol
u
on du
con
tenu
des actes
: les nou-
veaux
registres
civils
intègrent
de
no
uvelles
inf
orma
ons,
t
elles
que
le
nom
de
f
amille
du
père
et
de
la
mère,
afi
n
de
mieu
x
iden
fi
er
le
s
individus
.
Les limites de ce
e
réf
orme
Malgré
ces
avancées,
la
réf
o
rme
de
1792
ne
fut
p
as
ex
empte
de
diffi
cultés.
L
es
troubles
révolu
onnai
res
et
l
es
g
uerr
es
ont
parfo
is
en-
tra
vé
la
tenue
régulière
des
registres.
De
plus,
la
Res
taur
a
on de
la monarchie en 1814 a en
tr
aîné
une r
emise en
cause d
e cert
aines disposi
ons de
la loi de 17
92.
En résumé
La laïcisa
on de l’
état civil en 1792 cons
-
tue
une
étape
fondamentale
dans
l’hi
st
oire
de
l’
administra
on française.
Ce
e réf
or
me a permis
de :
* Sécula
riser une ins
tu
on clé
*
Améliorer
la
conserva
on
des
actes
d’
état
-civil
*
Poser
les
bases
d’un
s
ys
tème
d’
enr
egistre-
ment
de
s
n
aissances
,
m
ariages
et
dé
cès
plus
moderne
Ce
e
ré
for
me
a
entr
aîné
des
répercussions
du-
rab
les
sur
la
généalogie,
en
off
rant
aux
cher
-
cheurs
un
nouveau
f
ond
d’
archives
pour
retr
a-
cer l’histoir
e de leurs familles.
Le décret du 20 septembr
e 1792 introduit
également
la
pos
sibilité
de
divor
cer
,
et
cela
de
faço
n très simple. En
eff
et, pour
l’
obtenir
, i
l suffi
t
qu’u
n
de
s époux
fasse
état
d’une
«
incompa
bili-
té d’humeur » da
ns le couple.
1804
Le Cod
e civil de Napo
léon
Le
Code
Civil
des
Fr
ançais,
également
appelé
Code
Napoléon,
a
été
promulgué
le
21
mars
1804.
Ce
code
juridique
a
permis
d’
un
ifi
er
les
r
ègles
du
droit
ci
vil
sur
l’
ensemble
du
t
erritoir
e,
en
me
ant
fi
n
aux
nombreuses
coutumes
locales
qui
existai
ent
jusqu’
alors.
En
ma
ère
d’
état
civil
:
l
e
code
civil
défi
-
nit
précisément
comment
les
registr
es
d’
é
ta
t
civil
doivent
êt
re
tenus
et quelles inf
orma
ons ils do
iven
t
cont
enir
. T
out
c
omme le
décre
t de 17
92, il co
nfi
e aux
communes
la tenue
des
registre
s.
Il mai
n
ent
égale-
ment
la possibilité
de div
orce
r
, mais beauco
up moins
simplement
(Remar
que
:
pa
r
la
suite,
le
divor
c
e
sera
aboli sous la Res
taur
a
on en 1816).
Enfi
n,
le
Code
Civil
prévo
it
que
les
actes
d’
état
-civil
puissent
être
compl
étés
à
posteriori
par
des men
ons d
ans leur
s marg
es.
L
’
obliga
on
pour
les
fe
mmes
de déc
larer leur
grossesse
à
l
’Église
en
France
remon
te
à
des
pra
ques
anciennes,
ma
is
elle
a
été
formalisée
par
le
Code
Civil
de 180
4,
sous Napoléon
B
onaparte. Ce
code a
établi
des règles
concernant l’
état civil
et
a
renfor
cé
le
r
ôle
de l’Église dans l’
enregistremen
t
des naissances.
En
1804,
il
n’
exist
ait
que
2
men
ons
marginales
:
la
men
on
mar
gina
le
de
reconnaissance
d’
un
enf
ant
natur
el
e
t
la
men
on
marginale
de
rec
fi
ca
on
de
l’
état civil.
Par
la
suite,
de
nombreuses
autres
men
ons
marginales ont ét
é créées, not
amment celles de ma-
riage,
de
divorce
,
d’
adop
on, la
men
on
«
Mort pour
la Fr
ance », etc.
48
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
ETAT-CIVIL.
P
assa
on
de registr
e
à Neuvic
.
Nous
maire
de
la
co
mmunauté
de
Neuvic
no
us
sommes
transportés
a
vec
notre secretair
e ce requèrant le procu-
reur de la commune dans la maison du
« presbitaire » pour faire ét
at et inven-
tair
e
de
tous
les
registres
qui
peuvent
y
être.
Ce
qu
e
nous
avons
fait
par
ver
-
bal
de
ce
jourd’hui
et
en
conséquenc
e
de
«
larreté
»
qui
a
été
auss
i
fait
p
ar
le
cons
eil
géné
ral
d’
état.
Com
munau-
té
aujourd’hui
s
ur
le
défaut
de
papier
pour
«
parfo
urnir
»
à
l’
enreg
istr
ement
tou
Des
extraits
pris
e
n
blanc
pa
r
le
ci-
toy
en curé que pour e
nregis
trer
.
C
eux
qui
seront
pr
is
par
les
offi
c
iers
publics
qui
seront
nommé
conf
o
rmè-
ment
à
la
loi
du
20e
7bre
(
septembre)
dernier
il
a
été
un
registr
e
«
courans
»
quatre f
euil
les de papie
r commun.
À
chaque
registre
pour
fevrier
jusqu’
au
premier
janvier
mil
sept
cent
quatre
vingt
t
reiz
e au
moyen
de ce
nous
a
vons
clos e
t
«
ar
e
é
»
les
registr
es
servis par
le
citoyen
curé
jusqu’
â
ce
jour
2e
Xbre
(décembre)
1792
et
l’
an
premier
de
la
république.
DESFF
ARGES, maire.
ETAT-CIVIL.
LOU PÉRI DOC
.
n°
2
0
- Juillet 2025
!
49
1877
La créa
on d
u livret
de famille
La
créa
on
du
liv
ret
de
famille
en
1
877,
pour
donner
suite a
ux destruc
ons de
l’
ét
at civil
parisien
lors
de
la
Commune
de
Paris
en
1871,
marque
une
étape
importante da
ns
l’hi
stoir
e
de
l’
état civil fra
nçais.
V
oir note en bas de page.
Po
urquoi créer un livret de fami
lle ?
*
Sauvegarder
les
informa
ons
:
l’i
dée
était
de
créer
une
copie
des
actes
d’
état
civil
,
détenue
par
chaque
famille,
afi
n
de
s
écuriser
les
infor
-
ma
ons
en
cas
de
sinistre
ou
de
perte
des
re-
gistres offi
cie
ls.
*
F
aciliter
l
es
démarches
adm
inistr
a
ves
:
le
li
-
vret
de
famille
rassemblait
en
un
seul
document
les
actes
de
naissance,
de
mariage
et
de
décès
des
m
embres
d’une
même
famille,
simpli
fi
ant
ainsi les dé
marches administra
ves.
*
Renf
orcer
le
li
en
familial
:
Le
livret
de
famille
s
ymbolisait
l’unité
familiale
et
témoigna
it
de
l’histoir
e d’une f
amille.
Quelles
informa
ons
contenait
le
livret
de
fa-
mille ?
Ini
aleme
nt, le livret de f
amille cont
enait :
* Les dates de mariage des
parents
* Les dates de naissance de
s enfants
* Les dates de décès de
s membres de la famille
Au fi
l du t
emps, d’
autres inf
orm
a
ons ont
pu
être
ajoutées,
comme
les
men
ons
de
t
utelle,
d’
adop
on ou
de changement de nom
.
Quelles
s
ont
les
conséquences
de
ce
e
créa
on
?
*
Une
sécurité
suppl
émentaire
:
le
liv
re
t
de
fa-
mille
c
ons
t
uait
une
sauvegar
de
pr
écieuse
en
cas de
perte ou
de
de
struc
on
des registres
of
-
fi
ciels.
*
Une
meilleure
connaissance
de
sa
famille
:
le
li
vret
de
famille
pe
rme
ait
aux
i
ndividus
de
mieux
connaître
leur
histoir
e
familiale
et
l
eurs
ancêtres.
* Un o
u
l po
ur les généa
logistes : pour les
pas-
sionnés
de
généalogie,
l
e
liv
re
t
de
f
am
ille
r
e-
présent
e
une
source
d’informa
ons
précieuse,
complétan
t les registres par
oissiaux et civils.
En résumé
La
créa
on
du
livret
de
famille
en
1877
répondait
à
un
besoin
de
sécurisa
on
des
in-
fo
rma
ons
d’
ét
at
civi
l
e
t
de
simpli
fi
ca
on
des
démarches
administr
a
ves.
Il
a
égale
ment
eu
un
impact
sur
la
manière
dont
les
individus
per-
çoivent leur iden
té familiale et leur h
ist
oire.
Le
24
mai
1871,
les
combats
s
’inten-
sifi
ent
encore.
Les
V
er
s
aillais
a
aquent
à
l
’
aube.
Craignant
d’
êtr
e
encer
clés,
les
derniers
él
us
de
la
Commune
qui
e
nt
l’Hôtel
de
Ville.
V
ers
10h,
les
fl
ammes
env
ahissent
le
bâ
ment
qui
n’
est
bientôt
plus qu’un brasier
.
Le Palais de Jus
ce et
la
préf
ecture de
Police s
ont eux a
ussi
in-
cendiés
.
Les
i
ncend
ies
d
e
l’Hôtel
de
Ville,
de
la
préf
ecture
de
P
olice
et
du
Palais
de
Jus-
ce
auront
des
répercussions
impor-
tante
s
et dur
ables :
ce sont
tout l
’
état
civil parisien an
térieur à
1860 et les
r
egistres d
e ca
tholicité de
l’
archevêché
qui
partent
ainsi
en
fumée,
de
m
ême
que
les
jugements
du
tribunal
civ
il
antérieurs
à
1870 et
une
gr
ande pa
r
e des archives d
u dépar
tement de la
Seine e
t de la v
ille de
Paris. Malgré l
a
mise
en
place
en
1872
d’une
commission
pour
la
recons
tu
on
de
l’
état
civil,
seul
un
ers
envir
on
des actes sera e
ff
ec
vement recons
tué.
h
ps://ar
chives.paris.
fr/a/1103/24-m
ai-1871-i
ncendie-de-l-hotel-de-ville/
Destruc
ons de l’
état civil parisien lors de la Commune de Paris en 1871.
50
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
LALLUQUE.
André LALL
UQUE.
Par
Y
ann PICQUET
.
J’
ai choisi d
e vous ra
cont
er
l’histoire de
mon grand-père
André LAL
L
UQU
E
(1918-2003)
comme si c’
était lui qui r
elatait sa propre histoire.
Ma jeune
sse :
Je
sui
s
né
le
21
février
1918
à
La
grange
en
Corgnac-sur
-l’Isle
aux
alentours
de
20h00
da
ns
la
pe
te
t
enue
de
mes
t
rès
chers
pa
rents
J
us
n
et
Marceline Lalluque. Pe
ts exp
loitants d’
une
pro-
priété de
3 hectares,
pour compléter les
maig
res
reve
nus
de
ce
e
tenue,
mon
père t
ra
vaillait
à
la
carrière de pierres de Corgnac.
Probablement,
je
dûs
être
un
grand-pré-
maturé
car
à
ma
nai
ssance
le
médecin
pos
a
un
dilemme
à
mon
père
:
sauver
son
enfan
t
ou
sa
f
emme.
Mon
père
choisit
sa
femme
…
Une
fois
sor
, je fus emmailloté
et mis d
ans une « boit
e à
chaussures
»
près
du
feu et
le
méde
cin
s
’
occupa
de m
a mèr
e….
« Il
ne vivr
a
pas bien
v
ieux celui-là
»
…
comme
quoi
j
’
étais
voué
à
résiste
r
puisque
à
l’
aube
de
mes
85
ans
je
peux
vous
cont
er
mon
histoir
e.
Mon
père
alla
dé
clarer
ma
nais
sance
l
e
lendemain à
la
mairie d
e Co
rgnac
et
me
donna
le
prénom
d’
André.
J
e
pense
que
ma
mè
re
devait
être
pressée d
e me me
re au monde pour pr
ofi
-
ter
de la
permission de mon
père
qui
ét
ait soldat
au 95ème Régiment d’I
nf
anterie T
erritoriale.
Mon
père
fut
démobi
lisé
le
14
janvier
1919
et
retrouv
a
sa
f
emme
et
ses
trois
enfants,
Fernand (°1903), Edouard (°1908) et m
oi-même.
Il
tenait
beaucoup
à
c
e
e
terre
dureme
n
t
a
c-
quise
par
ses
anc
êtres.
A
la
fi
n
de
la
g
uerre,
i
l
rachè
ter
a à
son
oncle
et
à
sa
tan
te
ainsi
qu’
à
ses
cousins
la
totalité
de
la
propriété
découpée
lors
des partages successifs.
Il
aurait
aimé
que
l’
ainé
,
Fernand,
re-
prenne
la
ferme.
Celui
-ci
préf
éra,
après
son
cer
-
fi
cat
d’
études,
par
r
«
faire
fortune
»
à
Paris
;
suivi de
près par le benjamin, Edouard.
Jus
n et Marceline Lalluqu
e
Finalement,
je
fus
élevé
comme
un
en-
fan
t
unique
après
le
départ
assez
rapide
de
mes
frères.
L
’i
nstruc
on
était
très
importante
chez
nous.
Lors
d
es
journées
froides
en
hiver
,
je
de
vais
parc
ourir 2
km à
tr
a
vers champs et
chemi
ns ave
c
des
châtaignes
c
haudes
dans
les
poches
pour
en-
fi
n arriver à
l’
école
communale de
Corgnac.
J’
ap-
prenais
bi
en
à
l’
école
et
mes
parents
étaient
fi
ers
de
m
oi.
J’
ai
décr
oché
mon
cer
fi
cat
d’
études
à
douze ans
et
demi
le
22 jui
n
1931.
Je
n’
ai
pa
s
eu
de men
on car j’
ai r
efusé de chanter
.
J’
ai
f
ait
un
a
n
supplém
en
taire
d’
étude
s.
Puis,
mes
frères
ont
voulu
que
je
rentre
a
ux
atelier
s
de
la
SNCF
à
Périgueux.
Cependant
les
correspondances
de
trains
n’
é
taient
p
as
faciles
car
nous
habi
ons
à
7
km
de
la
gare
e
t
nous
n’
avions
p
as
de
moyen
de
tr
ans
ports.
Il
aur
a
it
LALLUQUE.
LOU PÉR
I DOC
.
n°
2
0 - Juillet 20
25
!
51
fallu
prendre
une
c
hambre
en
ville
par
ce
que
j’
étais
trop
jeune
.
Mes
parents
n’
av
aient
pa
s
les
moyens, ce n’
était donc pas poss
ible.
A
qua
torz
e
an
s,
j’
ai
en
t
endu
dir
e
q
u’
on
l’
on demandait
des jeunes sérieux pour être em-
bauché
comme
«
Mousse
»
afi
n
d’
être
coursier
dans
l
’
entreprise
«
Car
rières
de
Bretagne-Nor
-
mandie
».
C
elle-ci
éta
it
implanté
e
d
epuis
long-
temps sur la com
mune de
Corgnac et ell
e n’
était
qu’
à 2
km de
chez
moi.
Il
y
av
ait environ 250
ou-
vriers
à
l’
époque
,
c
e
qui
ét
ait
pour
une
com
mune
de
1
200
habitants
une
richesse
po
ur
tous
ai
nsi
que pour les
commerçants.
Ce
e
entrep
rise
e
xploitait
des
c
arrières
de
g
ranite
et
de
dior
ite.
Il
y
a
v
ait
cinq
b
u
es,
donc
cinq
chan
ers
d’
où
l’
on
extr
ayait
l
a
pi
erre.
Elle
était
chargée
dans
des
wagonnets,
et
ache-
minée
vers
des
concasseurs
qui
la
dé
bitaient
en
ballast
de
gra
vie
rs
et
de
sable.
Ces
m
atériaux
ét
aient
des
né
s
pour
les
v
oies
f
errées,
le
blo-
cage
des
r
outes.
L
e
granit
s
er
v
ait
aussi
pour
la
construc
on de maison
s.
Il
y
av
ait
cinq
pe
tes
locomo
ves
à
va-
peur
qui
transportaient
ces
w
agonnets
sur
une
voie de 0,60 m.
Il
me
tar
dait
d’
avoir
mes
sei
z
e ans
afi
n
de
pouvoir
co
nduire
c
es
e
ngins
que
je
co
nv
oi
tais
depuis
fo
rt
longte
mps.
Pour
l’inst
ant,
je
de
v
ais
serv
ir et aider les o
uvriers.
Ave
c ma p
remière paie, je me
suis acheté
un
beau
vélo
a
fi
n
de
pouvoir
aller
au
tra
vail
et
aux bals da
ns les communes environnante
s.
Puis
m
on
rêve
se
r
éalisa,
un
conducteur
fut
ap-
pelé
pour
eff
ectuer
son
ser
vice
m
ilitaire.
Je
fus
nommé conducteur à sa place et j’
ét
ais heureux.
La
paie
fut
bie
n
meil
leure.
N
ous
t
r
availlions
du
lundi
au
samedi
et
même
pa
rfois
le
dimanche
pour réviser ces locomo
ves.
Les dimanches de libre, j’
en profi
tais pour
aller
aux
bals.
Ils
fi
nis
saient
à m
inuit.
Ils
nous
ar
-
rivaient
aus
si
d
’
accompagner
les
fi
lles,
m
ais
le
s
mères
étaient
toujours
présentes
et
tenaient
tous
les
bancs
….
Parf
o
is,
elles
nous
off
raient
les
g
âteaux chez elles.
Mais
à
mon
tour
,
je
fus
appelé
en
1938
pour eff
ectuer mon ser
vice militaire.
Mes grandes vacances commen
cèrent ….
1ère période : Mon service militaire …
Je
fus
incorporé
le
4
novembre
1938
,
ser
-
vice
compt
ant
du
15
octobre
;
au
5ème
Régiment
de
G
énie
(Chemin
de
f
er)
au
camp
de
Sa
tory
à
V
ersailles.
P
ar
en
subs
ist
ance
au
7
ème
Génie
d’
Avignon (
dans la caserne de H
autpoul, à
l’
école
de naviga
on sur
bate
aux métalliques
de
7 m
de
long)
;
j’
ai tr
aver
sé
le
Rhône
dans
le
couran
t
nom-
mé
«
Zalv
ec
»,
desc
endu
à
15
Km/h
à
la
godille
avec
mul
ples dé
riva
ons.
Après
ce
e
forma
on
d’
un
mo
is,
je
suis
reto
urné
au
camp
de Sa
tory
po
ur p
oser des
voies
rap
ides
av
ec
monta
ges
de r
ails et
démontages
en
temps étudiés
et
limités.
Puis
me
s
classes
furent
terminées,
je
suis
rentré
aux
cuisines,
comme
je
dis souvent « bon séjour
, bonne
chair … ».
Mais
ces
bons
moments
ne
durèr
ent
pa
s
longt
emps
puis
que
la
g
uerre
commença
à
poin-
ter
le
bout
de so
n ne
z
…
Je
fus
c
onsigné au
c
amp.
Plus de per
missions !!
J
e
suis
fi
nalement
relevé
des
cuis
ines
et
remplacé
par
des
réservistes.
Ces
der
niers,
vus
les
événements
qui
s
e
préparaie
nt,
n’
av
a
ient
guère
le cœur à l
’
ouvr
age. Ils bu
vaient et la cuisine s’
en
ressenta
it. La t
roupe n’
était pas contente. Je suis
donc
de
nouveau
aff
ecté
aux
fourneaux
car
la
guerre éta
it im
minente en Espagne.
Peu
de temps après, Hitler envahit
l’
A
utriche,
la
T
chéco
slov
aquie
puis
fi
naleme
nt
la
Pologne ; ce
e dernière étant notr
e alliée,
la France et l’
Angleterre
déclarèrent la guerre
à l’
Allemagne.
( photo de groupe du 5ème Génie )
52
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
LALLUQUE.
2ème
période :
Entrée en
guerre
de
la
Fran
ce.
Nous
avo
ns
reçu
des
consignes
de
l’Eta
t
–
Major
afi
n
d’
évacuer
notre
camp
de
Satory
dans
un
train
am
énagé
(
lits,
cuisine
s
ambulantes).
Nous
voilà
en
route
pour
le
Nor
d
où
était
notre
futur cantonnement, DOUAI.
T
ous
les jours, nous no
us rendions e
n B
el-
gique
à
«
MONS
».
Nous
avions
pour
mission
de
miner
les
ponts
de
chemins
de
fer
,
de
les
fai
re
sauter
afi
n
d’
arrêt
er
les
tr
ains
d’
armem
ents
al-
lemands
qui
se
dirigeaient
vers
la
France.
Nous
avions
pour
mission
ég
alement
de
retarder
les
troupes
afi
n
de
stopper
l’invasion
de
not
re
terri-
toire.
Malgré
notre
tr
av
ai
l,
notre
ennemi
pos-
sédait
d’
aut
res
moyens
de
t
r
ansports
dont
nous
ignorions
tout.
Ils
emp
runtaient
aussi
la
route
à
l’
aide
de gro
s
c
onvo
is
a
v
ec
camions
et
remorques
sophis
quées...
Le
temps
de r
eprendre
notre
t
r
ain
st
a
on-
né
à
la
gar
e
de
DOUAI
(Nor
d)
pour
no
us
replier
,
LALLUQUE.
LOU PÉ
RI DOC
.
n°
2
0 - Juille
t 2025
!
53
les Allemands
étaient déjà là.
Ils
ont
bom
bardé
la
locomo
ve
ai
nsi
que
le
wagon
de
muni
ons
qui
s
e
t
rouva
it
à
l’
arrière
du
convoi.
Nous
avons
eu
just
e
le
temps
de
courir
dans
une
for
êt
qui
se
trouvait
à
proxi
mité,
he
u-
reusement... Ensui
te, ils
ont l
ancé
des
bombes
à
retar
dement
tout
le
long
du
convo
i
afi
n
de
nous
empêcher
d’y
récupé
rer
le
ra
vita
illement
lais
sé.
Malgré
les
c
onsignes,
quelques
camara
des
ont
pay
é de l
eur vie en
s’
y a
ven
turant.
Dans
ce
e fo-
rêt, ils nous
ont gardés jusqu’
à
la nui
t tombante.
L ‘
avia
on pilonna
it sans ces
se le pourtour de
ce
bois.
Par
la
suite,
nous
avo
ns
été
encerclés
par
les
troupes
m
otorisées.
Nous
avons
été
«
cueil-
lis
comme
des
lapins
».
Au
pe
t
ma
n,
n’
ay
ant
aucune m
uni
on pour
nous
d
éf
endre, nous
nous
sommes
rendus.
I
l
n’y
av
ait
que
deux
sol
u
ons,
se rendre ou mourir …
3ème pério
de : Priso
nnier de gu
erre.
Le
calvaire
a
donc
comm
encé.
Nous
fûm
es
enf
ermés
dans
une
gr
ange,
«
entassés
comme
des s
ardines
en bari
l »,
et
surtout pas
de
«
rous-
pétance
»,
car
ils
nous
disaient
:
«
on
en
prend
dix au hasa
rd et on vous fusille ».
La police, en
tre nous,
ét
ait de rigueur afi
n
de
ne
pas
succomber
à
le
ur
dé
sir
.
Nous
devion
s
calmer les e
xc
ités.
Nous é
ons pour l’instan
t pri-
sonniers. Il fallait bien s’
y résigner
.
Le
lendemain,
départ
à
pied
pour
la
cita-
delle
de
Cambr
ai
où
nous
avons
été
enfermés.
D’
autres
pri
sonniers
nous
y
a
en
daient.
Des
gens
charitables
no
us
o
nt
approvisionnés
pendant
notre
marche
for
c
ée en
eau,
quelques m
orceaux
de pain, des pommes de terre
c
uites. Le plus dur
ét
ait de pa
sser une jour
née « sans boi
re ».
Pour
y
remédier
,
nous
nous
dé
tachions
prudemm
ent
de
la
route
en
a
percev
ant
des
tas
de
be
eraves
qui, par
le
ur
sucre,
nous
remontait
un peu.
Par
mi
les
sen
nell
es
qui
nous
es
cortaient,
notamment
de
s
jeunes,
certaines
parlai
ent
bien
le
fr
ançais
et
ét
aient
assez
complaisante
s
po
ur
nous laisser «
brouter nos be
era
ves ».
Nous
sommes
rest
és
t
rois
jours
da
ns
ce
e
caserne.
T
out
d’un
coup,
rassemblement
et
dé-
part
vers
la
gar
e
:
un
long
train
à
bes
aux
nous
y
a
en
dait.
Les
A
llemands
nous
ont
pa
rqués
à
tren
te-cinq par wagon comme des mo
utons. Im-
possible
de
s’
asseoir
et
encore
m
oins
de
se
cou-
cher…
Après
trois
jours
et
trois
nuits,
no
us
sommes
arri
vés
au
camp
de
Görlit
z
Stalag
V
IIIA
situé
en
Al
lemagne
en
Haute-Silésie
pr
ès
de
la
fron
ère polonaise et tchèque.
4ème période : Arrivée au Stalag VIII A.
Dès
le
premier jour
,
on
nous
a r
asé
la têt
e.
Nous
ressemblions
tous
à
«
un
vrai
troupeau
de
bêtes
».
O
n
nous
a
a
ribu
é
un
num
éro
:
26
41.
Les
premières
journées
nous
avons
été
o
ccupés
à d’
innombrables appe
ls, on
devait se
me
re au
g
arde
à
vous
et
les
Allemands
nous
comptaient
et recomp
taient.
Au
m
enu
:
so
upe
de
poisson
séché
,
r
u-
tabaga
(sorte
de
navets
ac
ides),
20
grammes
de
marg
arine, une
boule de
pain d
e seigle
d’
enviro
n
de
800 grammes
pour
10
personnes,
et
par jour
.
Caf
é
préparé
avec
des
or
es
séché
es
ou
de
l’
er-
satz,
sucre
saccharine
infecte
et
très
p
eu
souvent
un peu de
bi
ère (acheté
a
vec
la v
aleur d’
un mark
donné pour
un jour de tra
vail).
Nous avions des corvées q
uo
dienne
s ré-
pétées
(ne
oyage
des
baraques)
e
t
des
li
ts
s
u-
perposés
sur
trois
étages.
N
ous
dev
ions
enlever
la
paille
des
pa
lliasses
inf
ectées
de
poux
et
de
punaises e
t
procéder
a
ux
corvées d
’
eau e
t
de
ba-
lay
age
du camp.
Les
puc
es
et
les
poux
nous
dévoraient
et
nous
e
xposaient
à
des
maladies
t
els
que
le
typhus.
Des
dizaines
de
prisonniers
rus
ses
mou-
raien
t
journal
ièrement.
Nous,
les
Français,
nous
é
ons
vaccinés
contre
ce
fl
éau
grâce
aux
conven-
ons de
G
enève
auxqu
elles les
Russes n
e
par
ci-
paient pas.
Plaque d
’iden
té donnée au Fron
st
ala
g 101
à Cambrai.
J’
ai gravé des trait
s pour in
diquer l’
épaisseur de
pain de
margarine.
5ème
pério
de
:
Première
visite
dans
un
K
ommando.
Après
que
lque
s
m
ois
passés
au
Stalag,
je
fus
«
muté
»
au K
ommando 934
(a)
en 1941
dans
une
grosse
ferme
de
l’
état
occupée
aupara
van
t
par des
Juifs.
Ces malheureux on
t é
té
par la
suite
déportés da
ns
les camps
de
la mo
rt
av
ec
leur fa-
mille.
Ce
Kommando
était
di
rigé
pa
r
un
jeune
«
SS » fana
que recruté en ce sens de
ne pas nous
ménager
.
N
ous
mangions
qua
nd
m
ême
un
peu
à
not
re
faim
en
comparaison
av
ec
le
menu
ser
vi
au
camp
de
Gö
rlitz
…
Et
malgré
de
longues
jour-
nées, c’
était assez tenable.
Mai 1941, W
ehrkich / K
om
mando 934
Un
peu
plus
tard,
car
il
ne
fallait
pas
t
rop
se
familiariser
avec
les civils,
je
fus tr
ansf
éré
dans
un
dépôt
de
locomo
ves.
Le
tra
vail
ét
ait
assez
dur
.
Nous
devions
décharger
des
wagons
de
charbon
toute la
journée,
r
avitailler
des locom
o-
ves et les décrasser
.
Nous
devions
maintenir
le
feu
et
la
pres-
sion
afi
n
que
les
mécaniciens
puissent
repar
r
après leur repos. I
ls n’
étaient pas gâtés eux aussi
car
ils
r
oulaient
1
6
heures
de
rang
et
ils
arrivaient
au
dépô
t
complètement
«
k
o
».
Il
s
nous
don-
naient
parf
ois
leurs
casse-croûtes
tellement
i
ls
av
aient
envie
de
se
reposer
.
J’
ai
gardé
de
très
bons souvenirs de q
uelques-uns.
6ème
période
:
Première
ten
ta
ve
d’
éva
s
ion
.
Et
ant
en
bonne
rela
on
a
vec
un
m
écani-
cien,
j
’
ai
pu
m’
évader
dans
un
foudre
à
vin
des-
né
pour
Béziers.
B
eaucoup
de
copains
étaient
ainsi
par
s.
Certains
s
e
faisaient
enfermer
da
ns
un
wagon
en
des
na
on
de
la
F
ra
nce,
ce
qui
ne
prenait
pas
t
ouj
ours.
Cela
fut
le
cas
po
ur
moi.
Le
train,
qui
devait
pa
r
r
l
e
soir-même
après
contre
-ordr
e,
se
di
rigea
sur
une
voie
d
e
gar
age
pour ne
par
r que
le
l
endemain. Comme je
man-
quais à
l’
appel du soir
, les
s
en
nelles se son
t r
en-
dues
a
u
dépô
t
et
ont
fait
le
tour
du
train.
Ayan
t
découvert
ce
wagon
et
sa
des
na
on,
il
s
m’
ont
déniché sans
ménagement.
Ce fut
m
on
re
tour
au
Kommando.
Ils
me
dirent
sournoiseme
nt
que
«
je réussir
ai mieux la
prochaine f
ois ! ».
Le
lendema
in,
je
fus
réveillé
à
4h
30.
C
’
était
la
puni
on
pour
toute
ten
ta
ve
d’
évasion.
On
me
transf
éra
au
camp
dans
la bar
aque
«
40 »
spécial,
où tous les évadés repris y
séjournaient pend
ant
40
jours. A
no
uveau,
j
’
eus droit
au régime
réduit
:
pas
le
droit
d’
écrire
ni
de
recevoir
de
colis,
des
corvées sur cor
vées et pas les moindres …
A
ma
sor
e,
j
’
a
vais
b
eaucoup
maigri
et
j’
étais
très
aff
aibli.
Je
fus
transf
éré
dans
un
hô-
pital
où
j’
ai
trouvé,
par
chance,
de
s
cam
ar
ades
belges
qui
av
ai
ent
eux
aussi
s
ubis
le
même
trai-
tement. Ils m’
ont donné du pain d’
épices au m
iel
de
leur
pays.
J
’
ai
pu
m
e
rétablir
ra
pidement.
La
nourrit
ure était un
peu
mei
lleure pour
les
dé
pri-
més.
Il
faut
dire
qu’
aux
cuisines
,
il
y
avait
aussi
des Français et des B
elges. Au bo
ut d’un mois, je
fus reconnu rétabli par l
es
autorités sanitaires et
militaires.
J
e
fus
aff
ect
é
dans
un
nouveau
K
om-
mando.
7ème pério
de : Ret
our au Kommando.
Un
cer
fi
cat
de santé
me
fut d
élivré
par
le
major
A
llemand.
Des
médecins
français
étaient
eux
aussi
sous
leur
tutelle
.
C
ela
m’
a
valu
un
cer
-
fi
cat
portant
la
men
on
«Leicht
Arbei
t
»
c’
est
-
à-dire qu’il me fallait un tra
v
ail léger
.
Je remercie
ici l
es médec
ins français de l
eur sou
en humain.
Il
était
diffi
cile
de
se
fair
e
comprendre
des
Alle-
mands.
Mai
1942
,
W
eisswasser
(Reis
chbahn
Kom-
mando 947)
54
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
LALLUQUE
.
LALLUQUE
.
LOU PÉ
RI DOC
.
n°
2
0
- Juillet 2025
!
55
J’
ai a
erri dans u
ne pe
te usine (miroiterie) où
on fabriquait des glac
es de poche,
des miroirs
des
nés
aux troupes allemandes
. Ils no
us arri-
vaient aussi de changer le pare-brise de
s voi-
tures accidentées dans les bombardements.
Laissez-passer pour travailler dans l’
entreprise Spie-
gelfabrik à W
eisswasser
Le contremaître de
ce
e
miroite
rie
était très
compréhensif
et
gen
l.
Ce
n’
était
pa
s
un
«
Nazi
»
.
J’
ai
aus
si
de
très
bons
souvenirs
de
que
lques
ci-
vils. M
ais
le
« bon
temps
» n’
a
pa
s duré.
L
’
armée
rouge
avançait
à
grand
pas
après
la
retr
ai
te
des
troupes allemande
s de « Stalingrad ».
Il
y
eut
des
bom
bardements
inte
nses
pa
r
les
Russes
sur
la
ville
de
Gorlitz.
La
ville
fut
en-
cerclée et
les
c
ivils
fuyaient
de
par
tout
ainsi
que
les s
oldats.
Nous é
ons li
bres
mai
s pas
à l
’
abri de
l’
avia
on qu
i pilonnait
sans cess
e. Nous som
mes
par
s errant
dans les f
ermes afi
n de nous appro-
visionner
. Les
Russes,
qui
n’
ét
aient pa
s
trop bien
org
anisés, en faisaient tout autant.
8ème
pério
de
:
Enfi
n
le
retour
ve
r
s
la
terre
promise.
Ainsi
commença
une
longue
m
arche
de
300
km
à
pied
ou
à
vélo
lorsque
nous
pouv
ions
en récupérer
un.
La liber
té nous
a
endait.
Mais
il f
a
llait se gr
ouper c
ar les
soldats russes nous les
piquaient.
En
étant
à
plusieurs,
i
ls
n’
osaient
pas
nous a
aquer
.
Rien
n’
était
org
anisé
de
leur
côté
pour
la
nourrit
ure.
Il
f
allait
se
débrouiller
chez
le
s
civils
allemands
en troquant quelques cigare
es.
Après
ce long
pé
riple,
nous
avons
été
rassemblés
dans
un
hôpital
:
douche
,
distribu
on
de
vi
vre…
enfi
n le retour à la civilisa
on …
Nous
devions
r
epar
r
en
direc
on
de
la
Russie
mais
contre-or
dre
su
r
contr
e-ordr
e.
Les
voies
de
chemin
de
f
e
r
ne
concor
da
ient
avec
les
leurs.
Cela
nous
a
valu
heur
eusement
un
bon
sursis.
Les Américains a
v
aient dans
leur z
one des
prisonniers
et
des
civils russes.
Ils ont
donc passé
un accord
a
vec les
autorités
américaines et sûr
e-
ment frança
ises.
Les Russes
qui séj
ournaient en
z
one am
é-
ricaine
seraient
rapatriés
dans
leur
zone
par
les
con
vois
militaires
US
et
au
r
etour
,
i
ls
prenaient
en charge les prisonniers fr
ançais.
Chez
les
Américains,
les
c
ivils
allemands
affl
uaient,
c’
est
-à
-dire
ceux
qui
avaien
t
échappé
à
la
dé
porta
on
russe
et
l
a
vie
redevenait
nor
-
male. Ce
qui
n’
était pas
le cas c
hez les R
usses
où
tout était le néant…
Je
suis
par
le
27/05/1945
à
7
heures
du
ma
n
de
TOR
GA
U
à
3
km
environ
du
cent
re
de
rassemblemen
t
et
d’
embarque-
ment en direc
on de
la zon
e américaine par
camion
militaire.
Arrivé
che
z
nos
alliés,
nous
avions
eu
un
ex
cellen
t
ac
cueil.
Nous
avons
eu
chacun
un
bon
colis
(cigares,
cigare
es
et
des
gâteries).
Nous
nous
sen
ons
pour
la
première
fois
bien
libres
après
cinq
années
de cap
vité….
Enfi
n la France !
Je
r
et
rouv
ai
mon
cousin
Jeannot
en
arrivant
à
Paris
qui
était
prisonni
er
comme moi.
Nous
avo
ns
pris
tous
les
deux
le
tr
ain
pou
r
rentrer
en Dordogne… chez nous
.
Quelle
joie
de
re-
trouver
me
s
parents
après
sept
ans
d’
absence.
Je
fus
embauché
à
la
T
uil
erie
à
Corgnac. Le
retour fut
diffi
-
cile.
Il
a
fallu
se
réhabituer
à la liberté
André
Mai 194
5 – P
aris
Au détour d’un bal en 1947, j
’
ai rencontr
é
ma
future
épous
e,
Léonie
Duteil.
No
us
proje
ons
de
nous
marier
mais
celui-ci
fut
repoussé
car
la
santé de mère déclinait t
rès vite
et elle s’
éteignit
le 31 mai
1947.
Av
ant
de
m
ourir
,
elle
m’
a
f
ait
pro
me
re
de
m’
occuper
de
mon
père
et
de
g
arder
not
re
propriét
é
à
La
grange.
M
algré
mon
dési
r
de
par
r
à P
aris pour t
r
av
ailler
,
je
ns ma p
romesse…
Il
fut
con
venu
que
j’
aill
e
faire
ma
de
mande
auprès
de
mon
mon
beau
père,
Aubin
Duteil.
Je
me
r
appelle enco
re
sa r
éac
on …
Les
Lalluque
de
la
Gr
a
nge
:
pas
une
famille
bien
riche,
mais
très
vaillante
… V
as-y ma fi
lle tu seras heureuse.
Nous
nous
somm
es
mariés
le
7
septembre
1947
da
ns
l’
égli
se
de
Saint
-Germain-des-Prés.
Quelques
jours
après
m
on
ma
riage,
je
s
uis
par
en
cariole
c
hercher
ma
femme
aux
Condamines
pour la ramener chez nous
à La Grang
e.
Le 12 f
év
rier 1948, de puissants pe
ts cris
sor
rent de la maison de
la gr
ange.
Une
pe
te
fi
lle,
notre
fi
lle,
Joë
lle
pointa
le
pe
t
bout de
son nez pour notre plus grand bonheur
.
Ce
e
na
issance
am
ena
la
joie
et
bonheur
dans ce
e
maisonnée.
Ce
fu
t
la
troi-
sième
généra
on
née
dans
ce
e
pe
te
ferme
héritée
par
mon
grand-
père.
Léonie
Duteil
et
sa
fi
lle
Joëlle
Lalluque
devan
t
leur
m
aison
à
Lagrange
- 194
8
Malheureusement,
mon
pè
re
nous
qui
a
le
27
janvier
195
2.
Ce
qui
fut
un
tournant
da
ns
notre vie.
Avec ma femme nous
avons décidé
de
qui
er
c
e
e
pr
opr
iété
qui
n’
était
pas
très
ren-
table.
J
e
suis
par
seul
s
ur
Paris
a
vec
un
oncle
de
ma
f
em
me,
Eloi,
pour
trouver un
tra
vail
et un
logement.
Quelques
mois
apr
ès,
ma
fe
mme
et
ma
fi
lle
m’
ont
rejoint
à
I
vry
-sur
-Seine.
Not
re
nouvelle
vie
pa
risienne
commença.
Lors
des
vacances
nous revenions à La grange pour voir la f
amille.
A la retr
aite, nous s
ommes repar
s chez nous en
Dordogne dans notre chère maison.
Suite
à
des
compl
ica
ons
m
édicales
de
ma
chère
et
t
endre
Léonie,
mon
épo
use,
nous
avo
ns
dû
qui
er
notre
c
hère
Dordogne
pour
aller
vivre en Breta
gne chez nos enfants.
Ma
f
emme
nous
qui
a
le
6
f
évrier
2003
à
V
anne
s après une vie
bien remplie mais av
ant de
voir arriver son premier arr
ière-pe
t
-fi
ls.
La
vie
pour
moi
devenait
longue
j’
av
ais
envie
de
p
ar
r
…
Mes
enfan
ts
et
pe
ts-enfants
ét
aient installés et heureux…. J’
ai profi
té de mon
arrière-pe
t
-fi
ls,
K
ylian
et
je
me
suis
éteins
le
19
juillet 2003
à V
ann
es.
56
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
LALLUQUE.
Jus
n et Marceline.
Marceline revenant du
lavoir
.
Joëlle Lalluq
ue,
1958 Ivr
y-sur-Seine
MARQUISE DE TENCIN.
LOU PÉRI DOC
.
n°
2
0 - Juillet 20
25
!
57
Pour
la
France,
l
e
XVIII
e
siècle
fut
marqué
pa
r
le
pa
ssage
d’un
régime
monarchique
car
actérisé
par
les
frivo-
lités
d
es
privilégiés
insouciants,
r
epré-
sentés
i
ci
par
la
mar
quise
de
T
enc
in,
à
un
gouvernement
plus
respec
tueux
des
droits
de
chacun.
Sous
l
’impulsion
de
philosophe
s,
d’
écriv
ains
et
d’
ar
stes
à
la
recherche
de
plus
d’
égalité
,
des
idé
es
nouvelles
se
fi
rent
jour
et
s
e
r
épandirent
peu
à
peu da
ns
le p
ay
s.
C
es
«
Lumières
»
contribuèrent à l’
av
ènement de la
Révo-
lu
on
Fr
ançaise
qui,
malgré
de
grandes
diffi
cultés,
fi
nit
par
donne
r
à
notre
p
a
ys
un
r
égime
plus
dé
mocra
que.
Cepen-
dant
la
condi
on
de
s
pays
ans
de
nos
campagnes
p
érigourdines,
soumis
aux
caprices
du
climat
,
rest
a
tr
ès
précair
e
tout
au
long
de
ce
s
iècle
qui
se
termina
pour
les
républicains
av
ec
une
certaine
amertum
e.
T
ous
l
es
eff
orts
déployés
pour
obtenir
une
société
plus
juste
n’
étaient pas arri
vés à
juguler l’
ambi
on
personnelle
de
poli
ciens
t
els
que
Na-
poléon.
Publié le : 2
3/12/2024. I
SBN : 9791
040571629
. Formats : Broché - 140x216
Page
s : 196 Pri
x 18 €90.
A commander aup
rès de l’
auteur : Georges LABROUSSE.
58
!
Juillet 2
025 n°
20
-
LOU PÉRI DOC
.
Coin lecture.
Le test
ament maudit
« Le tes
tament maudit ; les
années terribles
du château de l’Herm »,
par Isabe
lle Ar
ges
Les
m
urs
de
l’H
erm,
anéan
s
par
les
années,
gar
-
deront
le
souvenir
de
guerr
es
fratricides.
Des
person-
nages fi
c
fs vo
nt se mêle
r à ceux, frères,
mères, cousins,
époux,
dont
le
nom
fut
inscrit
sur
les
registres
de
la
jus-
ce.
Après
plusieurs
ouvrages
dont
le
fi
l
conducteur
trouve
s
on
ori
gine
dans
ses
racines
périgourdines,
Isabe
lle
Ar
ges
est
une
ins
a
ab
le
conte
use
et
consacre
tout
son
temps
à
l’
écriture.
Après
un
hommage
à
son
père
dans
Le
Diabl
e
à
por
tée
de
la
main,
les
Edi
ons
de
B
orée
ont
édité
tous
ses
manus
crits.
El
le
est
membre
depu
is
2015
de l’
A
cadémie des A
rts et des Le
res du Périgor
d.
En
ce
printemps
1582,
lorsque
Jean
de
Calv
imont
épouse
Anne
d’
Abzac,
il
ignore
combi
en
ce
e
union
va
provoquer
d’
événements
extraor
di
naires.
M
argue-
rite,
son
uni
que
héri
ère,
mariée
à
l’
âg
e
de
cinq
ans,
va
suivre sa tra
gique
des
n
ée entraînan
t une succ
ession de
drames.
Du
haut
de
ses
toitures
pentues,
le
château
de
l’Herm
va
observer
,
pendant
près
d’un
si
ècle,
l
a
bataille
de
de
ux
familles
déchirées
pour
la
possession
du
testa-
ment de la jeune
f
e
mme.
Le livre est paru au
x Edi
ons Les Livres d
e l’Îlot.
Moi Pierre, maire de Cunè
ges.
Né en
ré
gion parisienne, Gérar
d
Huger a
t
ra
vaillé
pendant plus d
e quara
nt
e
ans dans le
sec
teur
bancaire,
partageant sa vie entre la capita
le et Reims.
Insta
llé à Sigoul
ès-et
-Fla
ugeac, en Dordogne,
de-
puis
jan
vier
20
13,
ce
passionné
de
généal
ogie
et
d’hi
s-
toire, q
ui adore le passé des villages du P
érigord, a écrit
un
premier
livre pa
ru en
novembre 202
1 :
«
Il
était une
fo
is…
Sigoulès
»,
une
fresque his
torique
de
son n
ouveau
chez lui.
Aujourd’hui,
il
publie
son
deuxième
ouv
r
age,
plus romancé que le l
e précèdent.
A pa
r
r
d’u
n
évènement, j
’
ai
trouvé Pierre né
en
1795
à
Gardonne
et
décédé
e
n
1870.
Fils
et
p
e
t-
fi
ls
d’
agriculteurs.
Il
fut
successivement
maitre
d’
école,
arpenteur
et
cul
vate
ur
.
Il
fut
également
adjoint
puis
maire
de
Cunèges
lors
des
diff
érents
év
énements
qui
bouleversèr
ent la vie de ce
e pe
te co
mmune.
Le millas Périgourdin.
LOU PÉRI DOC
.
n°
2
0
- Juillet 2025
!
59
Le Millass
ous (ou Millas)
Périg
ourdin
Millas vie
nt de milh qui signifi
e millet.
En
eff
et,
l’
anc
être
de
ce
e
pâ
s
serie
populai
re,
le
millassous
était
une bouillie
au
lait
de
millet
consommée
ici
depu
is
l’
An
quité,
puis
le
ma
ïs
fut
introduit
en
Europe
au
XVIème
siècle
et
les
pay
-
sans e
xploitants
du
Sud-ouest l’
u
lisèrent abondamment
pour se n
ourrir
.
Au
cour
s d
es siècles
ce g
â-
teau s’
est
enrichi, d’
abord a
vec du po
ron, puis des noix, des pomm
es et des pruneaux ou quelques
fo
is des raisins secs….
Ingrédients pour 8 personnes :
1 kg de po
ron
6 cuillères à soupe
de maïzena
1 cuillère à soupe
de farine
2 verres de lait
1 verre de cr
ème liquide
30 g de beur
re f
ondu
1 sachet de
sucre v
anillé
100g de
sucre
1 grosse pomme
12 prune
aux dénoyautés
une grosse poignée de noi
x
2 cuillères à soupe
de rhum.
Prépar
a
on
de la rece
e
Couper
la
chair
du
po
ron
en
dés
e
t
la
f
aire
cuire dans le lait.
Laisser refr
oidir un
peu
puis mixer la chair
dans
un bol à par
t.
Mélanger l
a f
arine, le lait de
cuisson
(a
en
on,
ne
pas
tout
me
re,
i
l
f
a
ut
ajouter
au
f
ur
et
à
mesure,
car
sinon
le
gâ
teau
risqu
e
d’
êt
re
trop
liquide,
la
consistance
doit
ress
embler
à
celle
d’u
n far) et la crème de po
ron ensemble.
A
en
on,
s
i
le
lait
est
t
rop
chaud,
il
ri
sque
de
voir
des
grumea
ux.
Aj
outer
ensuite
le
suc
re,
l
e
beurre fondu, le rhum et le sucre vanillé.
Peler
la
pomme,
la
c
ouper
en
dés.
Cass
er
les
noix et briser les
cerneaux.
Mélanger l
e tout avec la pomme, les
noix et
les
pruneaux. V
erser dans un m
oule beur
ré.
Me
re au four 45 à 60 minutes à
210°C.
Manger
ède ou froid.
A
m
i
c
a
l
e
G
e
n
e
a
2
4
Amicale
Genea24
Entraide
Généalogie
Dordogne
Périgord
20
Illustre-T
r
ait,
c’
est
l’h
istoir
e
de
Céline,
une
journa-
list
e
citadine
qui
déc
ouvre
le
P
érigor
d
et
lâche
son
stylo
pour
prendr
e
les
cra
yon
s.
Au
fi
l
des
escapades,
les
villages
du
P
é
rigor
d-Limousin
s’illustren
t
dans
une
collec
on
d’
affi
che
s
au
style rétr
o pour
le
plus grand pl
aisir des
habi-
tants et
des
amoureux
de
la
région. Le
trav
ail
de l’
Aquarelle renf
or
cé par des
techniques di-
gitales,
ren
fo
rcent
l’
originalité
de
ces
illustr
a-
ons imp
rimées
sur
un
papier
ar
sanal, po
ur
une
fabric
a
on
locale,
dans
son
atelier
de Ju-
milhac-le-Grand.
Sollicitée
p
ar
les
Offi
ces
du
T
ourisme
et
les
Municipalit
és
la
collec
on
s’
agra
ndit
toujour
s un peu plus.
Et vo
tre village, est
-il déjà «illustre-tr
ait»?
La collec
on est à d
écouvrir sur
h
p://www
.illus
tre-tr
a
it.com