SAINT-ASTIER
GENIS
VILLEFRANCHE de Lonchat
CARLUX
Numéro 20 - Juillet 2025
Bulle n généalogique semestriel
de l ‘associa on GENEA24
ISSN 2679-0912
GENEA24 Généalogie Dordogne-Périgord. Entraide & partage.
Lou Péri Doc
02 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . l’ofÞ ciel.
Les actes issus des Archives départementales de la Dordogne font l’objet d’une licence pour l’usage unique du bulle n. Les men ons de l’Abbé
Brugière sont  rées des « Documents numérisés par Pierre Besse pour la SHAP (fonds Pommarède) » visible sur le site www.shap.fr .
autres sources u lisées : Bibliothèque na onale de France et site Gallica, Wikipédia. La reproduc on même par elle des ar cles et illustra ons
publiés dans « Lou Péri Doc » est soumise à autorisa on suivant la loi du 11 mars 1957 interdit les copies ou reproduc ons intégrales ou par elles
faites sans le consentement de l’auteur et de l’associa on. (ar cle L 122-4 du code de propriété intellectuelle).
Tous droits de reproduc on réservés.
Bulle n d’informa ons, généalogie et histoire de Dordogne-Périgord, entraide et partage. Siret : 808 669 337 00012.
Site Internet : www.genea24.fr Associa on « Amicale Genea24 » fondée en 2014. Siège social : Bergerac 24100.
Email : contact@genea24.fr Numéro ISSN : 2679-0912. Semestriel, prix de vente 14 €. Dépot légal : à paru on .
Directeur de la publica on : Jean-Louis FILET. Adresse de la rédac on : 3 rue des AFN 37270 AZAY-SUR-CHER.
Imprimerie : SA Notoriété 2.0 17 avenue d’Arches 08000 CHARLEVILLE-MEZIERES.
Numéro 20 juillet 2025.
Directeur de la publica on : Lionel Filet. Rédacteur en chef : Jean-Louis Filet. Comité de rédac on : Mireille Berger,
Didier Bouquet, Geneviève Coulaud, Véronique Espèche, Bernade e Fondriest, Maryse Grenier, Nicole Sarreau, Ka a
Toustou.
Ont collaboré à ce numéro : Yann Picquet, Celine Seguin d’Illustre-trait.com, Françoise Villechenoux, Marie Thérèse
Wachet.
Crédit photo : Mireille Berger, Geneviève Coulaud, Maryanick Gaul er, Eric Espèche, Jean-Louis Filet,
Couverture : Village de campagne signé VALLET. XIX eme siècle.
LAmicale.
03 * Edito.
04 * AG Amicale & rencontres
Coin lecture.
57 * Marquise de Tencin.
58 * Le testament maudit &
Moi Pierre Maire de Cunèges.
rece es Grand-mère.
59 * Le Millas.
Thème : Il pleut.
09 * Il pleut, il pleut ...
25 * Il pleut, il pleut ...
En Périgord.
06 * Eglise de Trélissac.
Généalogie.
12 * Notaires en 24.
16 * Les grands maux.
27 * Cousinage RICARD.
28 * Boire.
37 * Mendiants et vagabonds.
44 * Etat-Civil.
Des gens.
10 * Empereur d’ANNAM.
18 * Elias CAYREL.
26 * Ludovic GAILLARD.
50 * André LALLUQUE.
Devoirs de mémoire.
13 * Résistance groupe Roland.
15 * Roland CLEE.
Château.
20 * La Renaudie
Page centrale.
30 * Périgueux d’antan.
Quatre Villages
GENIS
Saint-ASTIER
Villefranche de lonchat Carlux
40
20
32 06
Lou Péri Doc.
Editorial. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 03
lédito
Oyez, oyez braves gens.
Icy nostre ving esme bulle n « Lou Péri Doc », dix ans d’historie es et d’amitye !
Or, voici qu’il est advenu nostre ving esme numéro ! Voilà donc dix ans révo-
lus depuis que fut entamée ce e belle aventure commune, ssée d’amitye et d’ar-
deur. Certes, la plume ne fut pas ini alement le principal apanage de ce e bande de
compagnons volontaires, tous animés d’une mesme amme pour la généalogie et
pour la belle contrée de notre Périgord. Mais, par la grâce de leur labeur opiniastre,
le fruit est aujourd’huy des plus goûteux ! À vous qui lisez ces pages, recevez nostre
humble merci et nos louanges.
Tout commença en l’an 2013, au mois de septembre : une poignée d’âmes fer-
ventes s’assemblèrent sur un groupe façonné en la grande place numérique nommée
Facebook. Tostes, ils a rèrent moult curieux et amateurs éclairés, et par maintes
discussions et partages, une quinzaine de gens de bon vouloir décidèrent de se ren-
contrer. En terres Bergeracoises, autour d’une table abondamment garnie, ils rent le
vœu de fonder : l’Amicale Genea24, laquelle vit le jour offi ciellement le 28 novembre
de l’an 2014.
Ces bons membres, épris de vieux registres paroissiaux, entreprirent de cou-
cher par escrit les récits saugrenus et autres merveilles qu’ils exhumaient de ces
an ques manuscrits. Après un labeur long et dextre, naquit leur premier ouvrage,
in tulé « Le Périgord au XVIIIe siècle Chroniques de nos curés de campagne. »
On y trouve moult récits : colères célestes, anecdotes pi oresques, chroniques vil-
lageoises et portraits des gens de notre terroir. Ce livre, vendu à plus de trois cents
exemplaires, connut un si grand succès qu’un second opuscule, « Entre actes » sen-
suivit.
En l’an 2015, forts de ces prouesses, ce e bande d’amis entreprit une nouvelle
besogne : la créa on d’un bulle n semestriel. Ainsi, le premier numéro de Lou Péri
Doc vit le jour le premier jour de janvier de l’an 2016.
Nous voici désormais en l’an de gce 2025, où se  endra nostre dixiesme as-
semblée générale ! Avec quatre-vingt-six membres, nous a eignons des cimes jamais
espérées. Mais, ô modernité oblige, la dite assemblée se endra en ligne, car bon
nombre de nos membres résident fort loin du Périgord.
Qu’il nous soit permis, en ce e joyeuse occasion, de vous convier à festoyer
avec nous ce e décennie d’histoires et de recherches. Car si nos ancêtres ont écrit le
passé, c’est ensemble que nous entretenons leur mémoire.
Jean louis FILET.
04 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . l’Amicale en Bref.
La dixième assemblée générale
La dixième assemblée nérale sest déroulée par consulta on internet
entre le 12 et le 23 mars 2025, comme prévu par les statuts de l’associa on.
Ont par cipé 76 membres sur les 87 adhérents inscrits, à jour de leur
co sa on. Absents : 11 personnes. Le vote a été clos le 23 mars.
Les rapports : Moral du président, d’ac vités par la secrétaire et nancier par le trésorier sont
approuvés à l’unanimité. Le prévisionnel a été adopté à l’unanimité moins une absten on. Aucune
ques on posée.
Conseil d’Administra on : Les membres sortants (Didier Bouquet, Jean-Louis Filet, Maryse
Grenier, Julien Liut, Nicole Sarreau et Ka a Toustou) sont réélus à l’unanimité moins une absten on.
Véronique Espèche est élue avec 73 voix.
Connaissance des adhérents : 89 membres inscrits ce e année dont 14 nouveaux. 51 ont
commandé le bulle n (+8). Soit 56 femmes 31 hommes et 2 asso. Il y a six couples inscrits et deux
associa ons. 30% ont entre 40 et 64 ans, 68% entre 65 et 79 ans et un a plus de 80 ans. 47 % ré-
sident en Dordogne, 25% en Nouvelle Aquitaine, 28 % autres régions de France dont six en région
parisienne.
43 % u lisent Heredis, 10 % Généa que, 3 % un autre logiciel et 34 % font leur généalogie unique-
ment en ligne. 98% sont sur Geneanet et 21 % aussi sur Filaé. 20% ont un site perso ou blog.
Maryse GRENIER & Didier BOUQUET.
à Saintes les 12 & 13 avril 2025.
Les fouineuses de l’amicale aux AD de la Dordogne.
Françoise, Maryse & Mireille. Photo Geneviève.
à droite Didier , photo Sébas en.
Rencontres de l’Amicale. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 05
26 avril 25. première causerie de l’année à Marsalès, autour d’une MIQUE.
Journée à Cas llon le 3 mai 2025
Françoise VILLECHENOUX.
Cole e POVEDA, Didier BOUQUET, Geneviève COULAUD
Maryse GRENIER & Bernade e FONDRIEST
06 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . CARLUX.
CARLUX. Par Véronique ESPECHE.
Assis sur le tracé du GR6 qui le traverse, presque au sor r du département de la Dor-
dogne, trône « le rocher sous la lumière » ... Puisque tel serait la signifi ca on de Car (Rocher)
Lux (Lumière) ...
Situé aux confi ns du Sarladais, du Haut Quercy et du Bas Limousin, le bourg de Carlux,
en pays de Fénelon, présente un majestueux ves ge historique en son château médiéval dit
« château de Carlux » - aujourd’hui propriécommunale - et qui domine le village de ses
ruines quand jadis il le protégeait.
Crédit photo : Didier Rivet
Caslucium, Caslu um, Castro Caslucio, castrum de Caslus, ou encore Caylus, Carlus et
en occitan Carluç ... Vous voilà sur le territoire de la charmante bourgade du Périgord noir,
ancienne châtellenie, aujourd’hui nommée Carlux ... Jadis ef des seigneurs de Pons et de
Bergerac qui y « régnèrent » du XIIIème au XVème siècle ... Ce e place for ée occupait un
emplacement stratégique, sorte de poste fron ère entre Périgord noir et Quercy ...
Qui lui valut sa ruine par nombres a aques.
Carlux, Vicomté du moyen âge est tapi dans la vallée creusée par «Le Ponteil».
Crédit photo Eric Espeche.
CARLUX. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 07
Flâner dans les ruines du château, y contempler depuis les trois terrasses la vue sur le village
et les environs boisés et vallonnés ... De ce promontoire for é on peut admirer deux autres des édi-
ces remarquables de Carlux :
* La « cheminée Sarrazine » du XIème siècle qui servait d’alerte en cas
d’épidémies...
On y allumait le feu pour prévenir de
contourner le village en proie aux maladies
infec euses ....
Quant d’aucuns la
disent
« lanterne des morts »
* Léglise Sainte-Catherine construite au XIVème siècle, d’une sobriété extérieure et intérieure liée
à la période guerrière de sa construc on... Avec ses bancs qui reposent sur des piliers de pierres.
Et quand sur l’esplanade, le temps est trop chaud, se réfugier dans la salle du puits à la fraicheur
bienvenue.
Crédit photo Eric Espeche.
Crédit photo Eric Espeche.
08 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . CARLUX.
Outre les ves ges du château, aujourd’hui
inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monu-
ments Historiques - de beaux édifi ces jalonnent
le territoire de Carlux, telle la halle aux allures
moyenâgeuse qui est en réalité bien plus jeune,
puisque du XIXème... Elégante, bien que de taille
modeste, elle possède une magnifi que char-
pente.
La commune abrite également les Jardins
de Cadiot, situés dans les hauteurs du village,
qui sont une invita on au voyage botanique et
un havre de fraicheur à la saison es vale, ainsi
que deux autres châteaux privés ceux-là, Rignac
et Rouffi lhac, qui s’apparentent plus à de grosses
gen lhommières.
En redescendant de la place haute, on
trouve le mémorial de la Résistance au carrefour
de Rouffi lhac qui rappelle à tous le courage et le
sacrifi ce des Carluciens et Carliciennes ... Outre
les noms de valeureux décédés, l’inscrip on
«soyons vigilants l’oubli est la mort de la mé-
moire» nous invite à nous souvenir.
Robert Doisneau (1912-1994), photographe
humaniste français : en 1937, il passe ses premiers
congés payés dans la région et en tombe amou-
reux. En 1939, il prend une photo embléma que
de sa femme, Pierre e, accompagnée d’amis sur le
quai de la gare de Carlux. Depuis 2018, ce e gare,
en èrement réhabilitée, rend hommage au célèbre
photographe. Cest la seule exposi on permanente
qui lui est consacrée en France
Enfi n, on arrive à l’ancienne gare
en bordure de la Dordogne, aujourd’hui Offi ce
de tourisme et galerie d’exposi on du pho-
tographe Doisneau, grand amoureux du Péri-
gord.
A en on
à l’arrivée du train ...
Avis aux voyageurs. Ici une halte plaisir des
yeux et des papilles vous a end...
Robert Doisneau photographié par Bracha L. E nger .
La gare. Photo de Robert Doisneau.
Il pleut, il pleut ... LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 09
La nuit du 10 au 11 juillet 1752, les pa-
roisses de Saint-Front, de Bourniquel et de Pon-
tours, situées dans ce diocèse sur la rive gauche
de la Dordogne, ont été ravagées par une grêle
aff reuse. On trouva sur les dix heures du ma n
des grêlons qui, malgré la diminu on de leur
masse depuis la nuit pendant laquelle ils étaient
tombés, pesaient encore quatre à cinq livres.
Tous les toits ont été brisés et plusieurs maisons
en èrement renversées.
Il n’est resté sur la terre ni grain ni paille.
La grêle a tout haché ; les vignes ont eu le même
sort et presque tous les arbres ont été déracinés.
Des procès-verbaux de ce désastre ont été dres-
sés par ordre de la Cour et l’Intendant de la pro-
vince est actuellement occupé à chercher les
moyens de faire subsister les habitants de ces
trois paroisses. ( f Gallica Gaze e de France
1752 du 12 aout page 396 (12/12).
Au Pont-Saint-Mamet,
Aujourd’hui commune de Douville.
En 1782 à Villetoureix.
Depuis le 4 novembre 1782, il ne cessa de
pleuvoir à l’excep on de onze à douze jours de
beau temps jusques au 6 mars 1783. Dans cet
intervalle-là, la Dronne sor t de son lit à deux
reprises comme nous avons coutume de l’éprou-
ver, mais après une pluie qui recommença de
plus fort vers le 26 février et qui augmenta le 2
mars et les jours suivants jusques à deux heures
après minuit du 6, accompagnée d’un vent fu-
rieux, la rivière sor t totalement de son lit et se
répandit dans la plaine et vint mouiller les murs
du pressoir à huile de monsieur Laplante, du
bourg. Dès la veille, sur les cinq heures du soir,
toutes les granges et caves depuis chez monsieur
Laplante jusque chez Pierre Duranthon, dit Mou-
lliou, furent pleines d’eau.
(Réf. AD 24 Villetoureix 5MI21601_04
BMS 1779 -1792 page 106/309.)
Le 10 juin 1771, à nouveau au pont
Saint-Mamet.
Un orage et une pluie des plus extraordi-
naires dont on n’eut jamais entendu parler dans
les cantons, les eaux s’accrurent au Pont-Saint-
Mamet, à la hauteur de neuf pieds comme il se
constata par les broussailles, l’herbe et le blé ac-
crochés aux arbres.
Le torrent fut si violent qu’il enleva en
leur en er trois maisons dans l’une desquelles se
noya la femme (voir ci-après), enceinte de trois à
quatre mois ; une autre fut roulée dans les ots
avec son enfant qui eurent le bonheur de s’accro-
cher à un prunier sur lequel ils se sauvèrent.
Toutes les murailles du jardin, prés, basse-
cour ainsi que les étables et autres portails et
contrevents du prieuré furent aussi enlevés et
transportés en par e jusqu’au-de de Monta-
gnac (La-Crempse) ainsi que toutes les provisions
de bois, vin, huile, sel, blé, linge de ménage. Une
servante qui se trouva seule dans ce e circons-
tance se sauva grâce à une poutre du premier
étage, l’eau jusqu’au menton depuis environ les
sept heures du soir jusque quasi au jour.
Il périt beaucoup de bétail, toutes les mai-
sons furent endommagées, l’eau s’en vint toute
à la fois, comme un mur qui aurait traversé la
plaine. (Réf Gallica Gaze e de France 1752 du 12
aout page 396).
Le curé Lasserre de Saint-Perdoux note en 1768 :
les pluyes ont eté aff reuses vers les semences, les ravines
ont fait beaucoup de mal cependant les blés prome ent assés.
10 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . L’empereur d’Annam.
Thonac, village du rigord Noir, est connu pour son château dominant la rivière Vézère qui
coule à ses pieds. Avant d’arriver dans le centre du bourg, à quelques 800 mètres, le pe t cime ère
de la paroisse est comme tous les lieux de sépultures, un endroit invitant au recueillement. Curieu-
sement, une inscrip on sur un panneau indicateur en bordure du parking, interroge le promeneur :
« Tombeau de l’empereur d’Annam ».
La visite du lieu nous fait découvrir en eff et une modeste pierre tombale portant six noms,
dont Hàm Nghi, empereur d’Annam.
Qui est donc cet énigma que empereur, quel est le lien entre le château de Losse, sa ferme
a enante et la pierre tombale du pe t cime ère ?
LA TOMBE DE L’EMPEREUR D’ANNAM A THONAC. Par Mireille BERGER.
LE PROTECTORAT FRANÇAIS AU VIETNAM
A la n du XIXème siècle, à par r de 1862,
ce qui est le Vietnam actuel était divisé en 3 ré-
gions dis nctes sous protectorat français : le
Tonkin au Nord, l’Annam au Centre avec Hué pour
capitale et la Cochinchine au Sud. Lempereur Tu
Düc est mort en 1883. Il a mené une poli que
an occidentale, mais a dû céder une grande par-
e de son territoire. Hàm Nghi, âgé seulement
de 13 ans, lui succède, sous la tutelle du régent
Tön Thät Thuyet. Il est le 8ème souverain de
la dynas e des NGuyen. Alors que les Français
prennent Hué la capitale de l’Annam, le jeune
empereur Hàm Dghi, alors âgé de 17 ans, est ex-
ltré par le régent pour organiser une résistance
à l’envahisseur. Il est capturé le 29 septembre
1888 sur dénoncia on d’anciens membres de sa
suite ralliés aux Français ...
Depuis ces événements, Hàm Nghi a été
vu par les Vietnamiens comme le héros de la pre-
mière résistance an -française. Pourtant, il n’au-
ra régné que quelques mois, le reste de sa vie de
73 années aura été passé en exil.
L’EXIL DE L’EMPEREUR A ALGER
Transféré à plusieurs reprises dans des
cantonnements militaires, il est déporté en Algé-
rie au début de 1889 sous le nom de Prince d’An-
nam. Il dispose d’une pension confortable payée
sur le budget de la cour d’Annam …
Il bénéfi cie à Alger d’un régime spécial,
bien que surveillé étroitement par le gouverne-
ment français. Il s’intègre parfaitement aux rites
de l’Occident, voit la modernisa on de la société
algérienne, de la mise en valeur de son agricultu-
re, son industrie. Il apprend le français qu’il mai-
trise parfaitement ; il fréquente la bonne société
d’Alger, côtoie des personnages célèbres, des ar-
stes peintres, des sculpteurs notamment Rodin.
Cest alors qu’il fait la connaissance de Marcelle
Laloë, fi lle du Procureur général d’Alger. Elle a 19
ans. Le mariage, peut-être arrangé, est célébré
en grande pompe en 1904 à Alger, avec la béné-
dic on de l’archevêque.
Le couple donne naissance à 2 lles : les
princesses Nhur Maï et Nhu Lÿ et un prince Minh
Düc. Létat civil français les inscrira avec les pa-
tronymes dAnnam. Hàm Nghi aime les arts : il
peint, sculpte, et lit beaucoup. Avec son épouse
il voyage en France, même s’il est discrètement
surveillé par la police. Il expose ses œuvres de
peinture et sculpture à Paris.
Pendant ces incursions en France, à Vichy
pour des cures, en Périgord le couple découvre le
château de Losse qu’il acquiert.
L’empereur d’Annam. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 11
LE CHATEAU DE LOSSE.
PROPRIETE DE LA PRINCESSE NHU MAI
Hàm Nghi meurt d’un cancer en janvier
1944. Il est enterré à Alger.
Son ls le prince Minh Düc (1910-1980)
sor offi cier de Saint Cyr fait la campagne de
France en 1939-1940. Il s’engage dans la Légion
étrangère (1943) ...
Sa lle Nhu Lÿ a épousé François, comte
de la Besse. Elle a 3 enfants de son mariage et 7
pe ts enfants (familles De Bisschop et Dabat).
La princesse née Nhu M(1907-1999) restée
célibataire fait de brillantes études au Lycée Hen-
ry IV à Paris puis d’agronomie. Elle est devenue
d’ailleurs lune des premières femmes ingénieur
agronome, 1ère de sa promo on.
La Princesse Nhu M s’installe alors au
château de Losse. Elle fera du domaine une ex-
ploita on agricole. Elle y élève des vaches limou-
sines, cul ve le blé. Elle expérimente de nou-
veaux moyens de culture et matériels agricoles.
Reconnue dans ces domaines, elle est nommée
Chevalier de la Légion d’Honneur et Offi cier du
Mérite Agricole. Aimée par ses concitoyens de
Thonac, elle est conseillère municipale à par r
de 1940. En même temps quelle sou ent les ha-
bitants de la commune pendant la guerre, elle
aurait dissimulé des armes dans le parc du châ-
teau.
Elle lègue le château à son neveu lors de
sa retraite et s’installe dans la pe te maison près
du château. Elle y décède en 1999.
Lors de l’indépendance de l’Algérie, sur
la sugges on du Général De Gaulle la tombe de
Hàm Nghi a été transféré à Thonac en 1965, pro-
vince d’origine de son épouse Marcelle Laloë,
née à St Flour dans le Cantal. Y reposent sa fa-
mille : son épouse Marcelle, sa lle aînée Nhü
Maï, son fi ls unique Minh Düc et sa ménagère.
12 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . Notaires du 24.
Notaires en 24. Par Geneviève COULAUD.
Lorsque vous eff ectuez des recherches ou
des demandes aux archives de Périgueux, c’est
parfois un casse-tête, on vous demande la côte
du notaire chez lequel se trouvent les actes.
Marche à suivre
Plusieurs cas de fi gure se présentent
* Le plus simple si on a la date du contrat et le
nom du notaire : il suffi t de chercher le notaire et
sa cote aux AD.
Pour cela aller sur le site des AD
h ps://archives.dordogne.fr/
Sur le bandeau, cliquer sur faire une recherche
« chercher dans les archives » inventaires d’ar-
chives. répertoire des archives notariales
vous tombez sur les archives ou mi-
nutes des notaires : à droite de la page, cliquez
sur le carré rouge pour avoir la liste des com-
munes puis au-dessous sur le carré rouge des
notaires.
N’écrivez pas le nom, cela ne marche pas.
Une fois trouvé votre notaire, il y a 2 caté-
gories, le répertoire qui est la table des ma ères
des actes et les minutes qui sont les actes eux-
mêmes. Cependant s’il y a comme un œil au bout
de la ligne, vous pouvez consulter en ligne en cli-
quant sur celui-ci.
* Si vous n’avez pas le notaire mais la date ap-
proxima ve du mariage ou contrat ou du décès
ou testament, au lieu de cliquer sur répertoire
des archives notariales, cliquez sur Répertoire
des archives de l’enregistrement.
Vous tombez là
A droite de la page, même procédé, cli-
quer sur le carré rouge de la commune ou du can-
ton, pour choisir le lieu de l’étude ; une nouvelle
page s’ouvre vous cliquez sur le pe t triangle
sous « types d’actes », et vous choisissez dans la
liste qui apparait ce que vous désirez comme ré-
férences.
Afi n de vous aider, voici la liste des docu-
ments consultables aux Archives.
https://archives.dordogne.fr/r/86/inven-
taires-classes-par-series/
Résistance. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 13
Laudacieuse opéra on du Groupe Roland. Par Jean Louis FILET.
Roger Rougie élabore un plan. Récem-
ment, un employé du bureau de tri postal local
avait intercepté une le re envoyée par un prêtre
local adressée aux autorités, nommant certains
résistants et des informa ons sur leur localisa-
on. Ce fut un choc pour les maquisards locaux
qui avaient accueilli le prêtre dans leurs camps.
Alors Boissière « Mustapha » et Rougie
décident de rendre visite au prêtre mais quand
ils arrivent, il a disparu après avoir entendu qu’on
avait découvert qu’il était un informateur pour
les Allemands. Cependant, il avait laissé tous ses
vêtements, alors ses « visiteurs » ont chacun re-
vêtu une des robes ecclésias ques qui leur per-
me ront ensuite d’entrer à Périgueux sans se
faire remarquer.
Désormais habillés en curés, ils pénètrent
dans la ville et s’approchent du premier barrage
rou er. Ils saluent poliment les gardes allemands
et on leur fait signe de con nuer. Ils empruntent
une ruelle qui descend jusqu’à l’église Saint-Mar-
n et alors qu’ils s’approchent de léglise, un
groupe d’enfants partent, menés par un prêtre. Il
salue les « faux prêtres » et dit à tous les enfants
de les saluer. Lun des enfants s’approche d’eux
et dit que son papa est actuellement en prison.
Boissière lui dit : « Ne t’inquiète pas, il va bien-
tôt rentrer chez lui ». Ils entrent dans l’église et
sortent par une porte à l’arrière et se dirigent ra-
pidement vers la maison d’un ami ils passent
la nuit.
Le lendemain ma n, le 5 août, vers 7h30,
les deux « prêtres » abandonnent leur robe et
enfi lent des « bleus » – les vêtements classiques
des ouvriers. Ils se dirigent vers le pont des Fai-
néants ils rencontrent des « légaux » (nom
donné aux personnes menant apparemment une
vie civile « normale » tout en travaillant pour la
Résistance) : Denoix, Condé et Vernois lui-même.
Ils se dirigent vers l’usine de gaz. Lentrée est gar-
dée mais ils se mêlent aux ouvriers et pénètrent
dans lusine sans problème. Ils traversent les ate-
liers, entrent dans le bureau du directeur et com-
mencent à lui faire part de leurs inten ons. Avec
un peu de persuasion amicale, il les fait sor r du
bureau, leur a ribue des hommes et l’u lisa on
d’un camion. Les 3000 litres de benzène stockés
dans une cuve sont ensuite transférés dans des
fûts de 200 litres.
Sur la photo : André BOISSIERE, Roland
CLEE et Roger ROUGIE du groupe franc Roland de
l’Armée secrète.
Le chef de l’A.S. Dordogne-Centre Charles
Mangold « Vernois » donne l’ordre à Roland Clée,
chef du Groupe Franc Roland de voler aux Allemands
3 000 litres de benzène (un produit à base de gou-
dron de houille langé à de l’essence et u lisé
comme carburant) qui sont stockés dans une usine
u lisée par la société Energie Electrique du Sud-
Ouest située à Périgueux. Roland transmet ce e mis-
sion à ses hommes et demande des volontaires. Ils
doivent d’une manière ou d’une autre passer les bar-
rages rou ers allemands qui sont à chaque entrée de
Périgueux.
La mission prend du temps et les heures passent.
Il est 10h15 quand enfi n tout est terminé. Il ne reste
plus qu’à franchir les barrages allemands pour sor r de
Périgueux.
Ils qui ent l’usine et se dirigent vers le premier
barrage tenu par des gendarmes. Ils leur présentent
leurs papiers (tous faux) et le camion est contrôlé. Les
Allemands qui se trouvent à proximité les surveillent de
près. Le camion est autorisé à con nuer et n’est pas ar-
rêté au barrage allemand qui suit.
Ils roulent vers le sud jusqu’à Villamblard les
fûts sont déchargés ainsi que de nombreux objets que
des Périgourdins amis leur ont donnés comme des ciga-
re es, des provisions, des vêtements et du courrier.
Après avoir couvert la perte du benzène, les Al-
lemands lancent une enquête et à par r de ce moment,
les prêtres sont davantage surveillés que les civils. Les
Allemands se méfi aient également des gendarmes aux
barrages rou ers et à par r de ce moment-là, la sécuri-
té fut également doublée.
Mais pas pour longtemps. La Libéra on de Péri-
gueux était proche et en moins de deux semaines, le 19
août 1944, la ville était libérée.
Malheureusement, le 7 août, Charles Mangold «
Vernois » fut arrêté par la Gestapo et, après avoir été
torturé, exécuté le 12 août, à peu près au même mo-
ment les Allemands fusillaient 44 personnes qu’ils
avaient rassemblées et retenues en otage avant qu’elles
ne fuient la ville.
14 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . Résistance.
photos du livre La Brigade RAC
prises après la libéra on de Périgueux.
3ème bataillon et le groupe « papa »
à la prise de Périgueux. DR
Boissière et Rougie dans leur tenue civile.
On peut voir lenvers de la carte
(première photo) quelques explica ons.
Roland Clée est un des rares militaires
d’ac ve du groupe Mireille et même si son ex-
périence se limite à Saint-Cyr, il met immédiate-
ment en œuvre ce qu’il a appris en école. Il com-
mence à enchaîner les coups de main à la tête
d’une pe te équipe. Les débuts sont modestes
car les maquisards manquent de tout. Les opéra-
ons se limitent dans un premier temps à de la
récupéra on d’armement, de véhicules, de vête-
ments et de cartes d’alimenta on.
Pourchassé par les groupes mobiles de ré-
serve vichystes, et alors que les eff ec fs augmen-
tent, le groupe Mireille est obligé de se disperser
dans plusieurs zones du centre de la Dordogne :
Vergt, Jaure, Issac, Ribérac. Un groupe plus im-
portant s’installe au Maine-du-Puy (commune
de Saint-Vincent de Connezac).
Les coups durs vont cependant s’enchaî-
ner : Le 3 novembre 1943, le camp du Maine-
du-Puy est assiégé par les groupes mobiles de
réserve : 2 maquisards sont tués et 37 autres
sont capturés puis seront déportés. Roland Clée
échappe à la capture et cet épisode marque pour
lui un changement fondamental. Il ne fait désor-
mais plus de dis nc on entre les Allemands et
les Français de Vichy : « Quiconque portera les
armes contre nous sera, s’il est Français, considé-
comme un traître », déclare-t-il à ses hommes.
Le groupe Mireille décimé, Roland Clée
fonde son propre groupe et au sein de celui-ci il
y a le Corps Franc Roland composé d’une dizaine
de maquisards triés sur le volet et déjà aguerris.
Un service de renseignements se met au ser-
vice du groupe. Animé par Charles Mangold
(alias Vernois), résistant périgourdin qui vient de
prendre le maquis pour échapper à la capture et
par Jean Constan n (alias Jean Bart), ce service
planifi e également les opéra ons du corps franc,
qui devient un ou l de combat d’une redoutable
effi cacité.
Il a près de 80 coups de main à son ac f et
a commandé un bataillon au feu. Il est chevalier
de la légion d’honneur, tulaire de quatre cita-
ons et décoré de la médaille de la Résistance
avec rose e.
Il s’installe à Montpon-Ménestérol, se
marie et ouvre un commerce. Il décédera le 22
avril 1989 à Montpon-Ménestérol. 
Roland CLEE. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 15
Roland CLEE Par Jean-Louis FILET
Roland Clée, le 2 novembre 1920 aux Andelys (Eure) et mort le 22 avril 1989 à Mont-
pon-Ménestérol (Dordogne), est un militaire français, résistant à l’occupa on allemande pendant la
Seconde Guerre mondiale. Il s’est notamment dis ngué dans le maquis en Dordogne sous le nom de
« Roland », puis lors des combats pour la libéra on de lîle dOléron.
Photo de Roland Clée par Colonel Jérome Clée. Licence CC. Stèle à Montpon-Ménestérol.
Corrézienne de 1790 à 1793, Sainte-Trie,
aujourd’hui ra achée à l’arrondissement de Sar-
lat-la-Canéda est une minuscule commune Pé-
rigourdine ... Qui camoufl e en ses archives pa-
roissiales trois pages manuscrites rédigées de
la plume de son curé, n’ayant trait à aucun bap-
tême, mariage ou sépulture.
En n d’année 1789, remèdes et autres
médica ons olfac ves à souhait et dont l’effi ca-
cité reste - sans nul doute à prouver sont consi-
gnés par le curé de la paroisse au sein même du
registre.
De 1778 à 1789, la législa on des remèdes
secrets est précisée par des décrets du pouvoir
royal et par des avis de la Société Royale de Mé-
decine ...
Le 21 novembre 1778, La Société fait
connaître au public « les mesures de protec on
prises pour assurer sa sécurité, pour le garan r
contre les tromperies des charlatans. »
Sans doute aura-t-il fallu ce e dernière
année pour que ce e règlementa on n’arrive
aux portes du Périgord et que le curé, respon-
sable du spirituel et néanmoins soucieux de la
santé physique de ses ouailles, ne couche sur
papier les remèdes en mal d’être perdus ou dé-
fendus ... Quelle meilleure « cache e » que les
registres !
Ce bon curé, guérisseur dans l’âme sait
sans doute, comme tous à ce e époque, que « Le
sang de mouton est prescrit aux anémiés », que
la thériaque (pâte à base d’opium) est remède
miracle autant que les « po ons médicinales » à
base de cloportes, vers de terre, grenouilles, cra-
pauds ou autres vipères ... Et autres « rece es »
inscrites dans la mémoire collec ve.
Mais outre ces remèdes transmis de gé-
néra on en généra on, monsieur le curé ent à
faire savoir un traitement « donné par le premier
médecin du roi d’Espagne, à sa lle la Reine de
France » qu’il endrait ses dires- de son pre-
mier médecin.
Source Photo : Wikipédia. licence CC.
Pharmacopée d’antan
E ets promis non garan s
Dès le XIVe siècle, l’usage à tre médica-
menteux, du vin blanc est évoqué pour sa capa-
cité à repousser la funeste peste ... Le remède
donné par le curé de Sainte Trie serait possible-
ment ce e rece e :
« Douze racines de salsifi s noir que vous
ferez cuire dans trois pintes de vin blanc que le
pot ils cuiront soit bien couvert par crainte
d’une trop grande évapora on, puis étant bien
cuits, vous les coulerez dans un linge en les pres-
sant un peu. Vous ajoutez à ce e liqueur le jus
16 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . Grands maux.
Aux grands maux les grands remèdes. Par Véronique ESPECHE.
Bienvenue à Sainte-Trie où le registre paroissial de 1789, devient « Vidal »
Grands maux. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 17
de douze citrons, une demi-once de gingembre,
une demi-once de clou de giro e, une demi-once
de cardamone une dernière de bois d’aloès, de
tout bien concassé. Vous y ajoutez une once ou
environ de chacune des herbes suivantes, feuille
de feuille de sureau, de sauge fraiche, de ronce
vous faite bouillir tout cet ensemble à bien pe t
feu jusqu’à la diminu on du quart et puis la cou-
lerez bien promptement dans un linge double ou
à la chau é le layant mis dans un bol de verre
fort bien bouché. Vous en boirez à jeun tous les
ma ns durant neuf jours (..) »
Ce remède miracle contre la peste,
reste à ce jour non garan !!!
Ne sont pas non plus garan s les e ets
des rece es odorantes consignées à la suite par
ce brave curé … Je vous en laisse juges :
Transcrip on avec l’orthographe de notre
bon curé-guérisseur
« Il nia personne qui ne sache que le loup
est un animal cruel qui dévore souvent l’espèce
humaine.
Si l’on prend les os que lon trouverat dans
ce e ante (dans la ente du loup) et qu’on le
pille (pile) bien menu, qu’on le boive avec un peu
de vain (vin), ce breuvage a une vertu par cu-
lière et admirable pour guérir sur le champ de la
colique de quelle manière quelle soit venue.
Fiante de por(c) : Je pris de la ante de
porc et je la fricacés (mélangeai) avec autant de
crac(h)at de sang de malade, y ajoutant un peu
de beurre frais et la fi t manger à son ls. Le croi-
riés-vous ? Cest une chose prodigieuse. Le lan-
demain, les médecins qui avoint abandonné ce
malade fure(nt) fort étonnés de le voir marcher
dans les rues.
Brebis : Il ne faut jamais prendre ce e
ante par la bouche comme celle des autres
animaux mais lapliquer extérieurement sur le
mal, elle a les mêmes propriétés que la ante de
chèvre. Ce e ante guérit toutes sortes de ver-
rues, de furoncles durs et de cloux si on la dé-
trempé avec du vinaigre et quon laplique sur la
douleur.
Fiante de chèvre : La fi ante de chèvre a la
vertu de faire supurer toutes sortes de tumeurs
et les duretés des genoux, mellant ce e ante
avec de la farine d’orge et de loxierall et l’apli-
quan en forme de cataplasme sur la dureté, elle
est admirable. »
Odorants et effi caces ces remèdes ont fait leurs
preuves … Dixit monsieur le curé :
« Je guéris plus de vingt personnes de la
jeunesse, leur faisant boire tous les matains pan-
dant huit jour à jeun, cinq pe ts cro ns de chèvre
dans du vain blanc». » Exit les croissants et le
bon pain chaud sortant du four !!! Mmmm
Des remèdes peut-être pas si « fous que
ça » : Le magazine Québec Science a publié un
dossier sur les excréments on apprend qu’on
u lise des selles humaines pour guérir de nom-
breuses maladies, dont les infec ons à la bacté-
rie Clostridium diffi cile (C. diffi cile).
« Les excréments nous dégoûtent. Mais,
pour les chercheurs, ce sont des trésors. Plongez
avec eux au fond de la cuve e ! » écrit Québec
Science en page fron spice de son numéro de
mars 2018. Dans l’un des ar cles rapportés en
ondes par Marie-France Bélanger, chroniqueuse
à la revue des médias de Gravel le ma n, on y
apprend que la greff e de ma ères fécales fait des
miracles dans les hôpitaux contre la bactérie C.
diffi cile.
Au XVIIème siècle, les médecins recom-
mandent souvent de faire macérer dans de l’al-
cool des plantes médicinales, absinthe, gen ane
et autres. Ces mixtures appelées apéri f, au
gout souvent peu engageant, sont consommées
avant le repas pour « déboucher » tous les or-
ganes dans le but que « les humeurs » circulent
bien. Ce sont des « médicaments », maison ou
sur prescrip on médicale.
Notre prélude au repas d’aujourd’hui, était
au début du 19e siècle « le coup d’avant ». Il ne
(re)deviendra « apéri f » qu’à par r des années
1880. Santé !
18 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . Elias CAYREL.
Ar san d’art de Sarlat avec sa toute ma-
jestueuse abbaye bénédic ne reconstruite à
l’époque romane d’Elias Cayrel.
« Tombé amoureux » de la poésie»
Elias abandonnera son mé er, laissant
son atelier, ses ou ls et son savoir pour devenir
jongleur et troubadour.
Le troubadour serait créateur des paroles
et de la mélodie, laissant au jongleur le soin du
chant en s’accompagnant de la viole ... Nombre
de Troubadours furent leur propre jongleur, et
bien des jongleurs tentèrent de devenir trou-
badour
Issu de la bourgeoisie Sarladaise, ls de
marchand, Élias Cairel graveur en métaux pré-
cieux s’exercera avec passion et brio à l’art de la
viole, de la composi on et du chant ...
Son voyage ini a que le mena du
royaume de Thessalonique en Grèce à la cour de
Boniface de Mon errat en Italie (1204-1208), de
l’Espagne à la cour d’Alphonse IX, à la Lombardie
(1219-1222) pour fi nir compagnon de cortège de
Frédéric II.
Troubadour voyageur, Elias connut la cour
des plus grands, partant dès que son mécène du
moment ne lui convenait plus. Epris autant de
poésie que de liberté, il ne sut être un cour san
a eur, préférant changer d’endroit et de protec-
teur au gré de ses inspira ons, de ses ressen s et
de ses idéologies ... Au mépris de sa renommée
Elias Cayrel fut de ces troubadours sui-
veurs, bénéfi ciant ainsi de déplacements loin-
tains dans des condi ons plus « confortables
» que s’il avait pourvoir lui-même tant à sa
nourriture qu’à ses soins et à l’intendance y aff é-
rent ...
Troubadour entré dans la légende de son
vivant, les œuvres d’Elias Cayrel furent chantées
ou déclamées jusque sur les rives du détroit des
Dardanelles ...
Tant par lui-même, troubadour-jongleur,
qu’avant d’être reprises ensuite.
Composant de cour en cour, Elias nen fut
pas moins pour autant vaillant guerrier tant dans
la quatrième croisade menée par Boniface de
Mon errat que dans celle, pacifi que, entreprise
par Frédéric II, empereur du Saint-Empire, en Sy-
rie en 1229. Il écrivait également des poèmes sur
chaque ville ou pays qu’il visitait.
Amoureux d’Isabella de Pallavicini, ren-
contrée en Italie, à la cour de Boniface de Mont-
ferrat, Elias Carel formera avec elle le premier
duo du genre (tenson) ... Et l’un de ses nombreux
poèmes lui fut dédié :
«Je suis pris de douleur et de souff rance,
Depuis que j’ai vu la beauté de ma dame.
Elle m’a ensorcelé avec sa grâce,
Et mon cœur n’est plus le même depuis.»
La ville de Sarlat lui consacra une rue et une impasse.
Elias CAYREL. Par Véronique ESPECHE.
Un troubadour Sarladais de la Renaissance
Périgord terre des troubadours qui vantent et
chantent leur territoire avec grandeur en langue occitane
Elias Cayrel est l’un de ces troubadours, Sarladais d’adop-
on, bien qu’il y fut ... Cest son grand-père qui entraina
la famille de Gand, cité-État aujourd’hui en Belgique à Sar-
lat tradi on des arts et mécénat forgeront le futur trou-
badour Elias Cayrel.
Né dans le dernier quart du XIIe siècle à Sarlat où ses
parents sont maintenant installés, Elias Cayrel (Cairel) est
d’abord orfèvre, graveur d’or et dargent et « dessinateur
d’armoiries »
Elias CAYREL. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 19
Lœuvre de Cairel est à son apogée au
cours des années 1208-1220 », quatorze de ses
créa ons lyriques - poésie courtoise et musique
médiévale- feront sa renommée de poète na o-
nal français ... ??
Nous lui devons dix cansos, une tenson,
un descort, un sirventès et une canso de croada
(croisade) ??... Son héritage en tant que trou-
badour médiéval est indéniable.
Cairel en parle dans sa chanson, en 1220
Freit ni neus no’m pot destrenher (Ni le froid ni
la neige ne peuvent me contraindre) :
« Cairels, tout en assurant, dans une de
ses chansons, que le froid et la neige ne
l’empêchent point d’être joyeux dans ces
déplacements des armées, se ressouvient
de son état d’orfèvre, et nous dit que son
gracieux maître l’a tant fait jeûner depuis
qu’il esta son service, qu’il n’est plus en
état de le suivre, et que la lime ne trouve-
rait pas à mordre sur son corps »
et qu’il doit s’en séparer pour rejoindre l’Es-
pagne.
« Qu’a endent-ils ? Tandis qu’ils se font la
guerre les uns aux autres, les Turcs, les Sar-
rasins, les Arabes, auront bientôt tout envahi
Marquis Guillaume, que les plaisirs de Mont-
ferrat ne vous enchaînent point ; vous arrive-
rez trop « tard pour venger votre père. »
Dans une autre chanson, Qui saubes dar
tan bon conselh denan, il accuse les seigneurs,
les rois, les chevaliers, les marquis, les barons et
l’empereur Frédéric II et le marquis Guillaume
« de retarder par leurs guerres par culières la
délivrance de Jérusalem; il parle des croisés qui
doivent passer en Hongrie sur les terres des
Grecs, pour secourir l’impératrice de Constan -
nople »
Après toutes ses pérégrina ons, Elias Cai-
rel retourne dans son bourg natal, Sarlat. Il y nit
ses jours et sa mort se place autour de l’an 1260
La légende
Saint-As er ent son nom de l’ermite As-
térius qui signi e en la n « lumière-astre »
Le fondateur de la cité est en 560 à Puy
de Pont à une dizaine de kilomètres de Saint-As-
er, près de Neuvic, dans une famille aisée. Celle-
ci, bien que païenne, avait confi é son éduca on
à un prêtre catholique. Jeune homme, il par t à
Angoulême étudier auprès de son ami saint Cy-
bard. Là-bas, on lui prédit qu’il deviendrait une
sorte de guide. Un jour un ange lui apparut, lui
conseillant de revenir chez lui pour répandre la
bonne parole, ce qu’il t. Plus tard, à la mort de
saint Cybard, il décida de par r vivre en ermite
dans une gro e à quelques kilomètres de son
village natal. Ce lieu aujourd’hui nom Cha-
pelle des Bois se trouve à 2 km du centre-ville
de Saint-As er. La sagesse d’Astérius fut bientôt
connue de tous. Un jour «la Princesse de Sain-
tonge » vint lui demander son aide. A force de
prières et de cures, le saint réussit à obtenir sa
guérison. Pour le remercier, la princesse t bâ-
r une église et une maison pour ses disciples.
Dès lors, la réputa on de saint As er ne cessa
de grandir. De nombreux pèlerins s’installèrent à
proximité de l’ermitage près de la rivière, cons -
tuant ainsi le premier village. A sa mort, en 640,
la légende raconte que toutes les cloches des
environs se mirent miraculeusement à sonner
d’elles-mêmes. Son corps fut inhumé tout près
de l’ermitage.
Extrait de « Vallée de L’Isle en Périgord »
20 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . Saint-ASTIER.
SAINT-ASTIER. Par Geneviève COULAUD.
Saint As er est un village du Périgord blanc situé dans la val-
lée de l’lsle à l’ouest de la Dordogne. Il pend de la communauté de
communes Isle Vern Salembre en Périgord. En occitan, on le nomme
Sench As er. En 2021, le recensement indique 5309 habitants.
le gen se nomme Astérien et Astérienne.
Le bourg de Saint-As er est desservi par l’autoroute A89 qui
relie Lyon à Bordeaux et la voie ferrée qui relie Coutras à Tulle, ce
qui contribue à son développement.
De nombreux ruisseaux le traversent, entre autres le Vern,
le Salembre, la Civade, le Puyolem et le plus important, l’Isle, qui
traverse la commune sur plus de 9 kilomètres. Ils appar ennent
au réseau Natura lon trouve de nombreuses espèces végétales
comme l’angélique et animales comme la lamproie, l’alose, l’écre-
visse à pa es blanches parmi les plus importantes.
Saint-ASTIER. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 21
Lieu dit
As er sur l’Isle, Aux Courroies, Bellevue,
Blanquine, Bonneval, Brouillaud, Brousset, Ca-
bane de Cranillère, Chapelle des Bois, Chassaing,
Château de Puy Ferrat, Chenevière, Crognac, Da-
valant, Excideuil, Fareyroux, Ferrière, Fontaneau,
Fonvaleix, Gouraud, Jaff et, Jevah- Haut, Je-
vah-bas, La Basse Vaure, La Bassonie, La Bellonie,
La Borie, La Chanterie, La Chapelle, La Civade, La
Combe e, La Floque, La Garmanie, La Grange,
La Jarthe, La Jaurie, La Massoulie, La Mouline,
La Passe, La Serve, La Turne, La Vaure, Labatut,
Lautonie, Le Fournet, Le Lac Bleu, Le Moulin de
Puyolem, Le Moulin du Puy, Le Nicoulou, Le Per-
rier, Le Pe t Puy, Le Pigat, Le Pontet, Le Port, Le
Puy Saint-As er, Le Puyolem, Le Roc, Le Roudier,
Le Sausier, Le Sol, Le Verdier, Le Zalat, L’Épe-
ron, Les Brandes, Les Brousses, Les Chapelles,
Les Chaumes, Les Granges de Mangetout, Les
Moreloux, Les Pichaux, Les Quatre Routes, Les
Roches, Les Veyssières, Leybardie, Leybarterie,
Longuecôte, Merland, Merland du Puy, Monplai-
sir, Nouaillac, Puy de Merland, Puychaussat,
Puyhonin, Puyolem, Rebière, Redondie, Redon-
die Basse, Reyterie, Rigole, Rougerie, Saint-As-
er, Surbeyrol, Tamarelle, Theveny.
Source Vicomte de Gourges.
Patrimoine religieux
La chapelle des bois abrite la gro e de l’er-
mite. Elle a été rebâ e au XIIème siècle. Édifi ce
de plan rectangulaire avec clocher, l’accès à la
gro e se fait par une baie en arc surbaissée sous
la chapelle. Une voûte en berceau surbaissée,
ves ge de l’édi ce médiéval, est soutenue dans
sa par e centrale par un arc doubleau chanfrei-
né. Dans l’angle nord-ouest est aménagée une
fontaine de forme ovoïde avec une margelle en
arc de cercle, la Foun Bonî miraculeuse.
Elle est inscrite à l’inventaire des Monu-
ments Historiques.
Eglise
Elle fut consacrée au début du XIème
siècle par Raoul de Scoraille, évêque de Péri-
gueux qui a également fondé la congréga on des
chanoines de Saint-As er. Cest un lieu de pèle-
rinage sur la route de Saint Jacques de Compos-
telle, au cœur de l’ancienne cité diévale, ce e
église for ée domine la vallée de l’Isle. Les
restes de Saint-As er (Astérius) ont été déposés
dans une crypte qui subsiste encore aujourd’hui
dans le chœur fut découvert un tombeau ren-
fermé dans un autel.
Restaurée au XVème siècle après la guerre
de cent ans, il ne reste de l’église primi ve, en
dehors de la crypte, qu’un pan de mur sur la face
nord, les piliers qui supportaient la coupole cen-
trale, et un ancien bas-relief enclavé dans le mur
ouest du bas-côté. Au début du XVIe siècle furent
construits l’abside polygonale et le clocher.
L’intérieur est orné d’un orgue neuf de
style baroque allemand, de chapelles latérales
gothiques, de stalles Renaissance en noyer, d’un
retable du XIXème siècle et de peintures des
XVIIème et XVIIIème siècles. Léglise est dominée
par un imposant clocher carré et comporte des
éléments de for ca ons dont un chemin de
ronde sur mâchicoulis.
.
22 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . Saint-ASTIER.
Les châteaux
On dénombre sur la commune pas moins
de 10 châteaux et plusieurs maisons à tourelles.
Le plus important et le seul visitable est le celui
de Puyferrat.
Il domine d’une soixantaine de mètres la
ville de Saint-As er au nord-ouest. Son nom cor-
respond à sa posi on car en vieux français, il si-
gnifi e « colline for ée »
Le site de Puyferrat faisait par e à l’ori-
gine de la Seigneurie de Beauronne qui apparte-
nait aux Talleyrand, comtes de Grignols. Il aurait
exisau XVème siècle un ancien repaire noble
dont il ne reste plus rien et la construc on ac-
tuelle du XVIème siècle serait une reconstruc-
on. Au XVIème siècle, le ef passe à la famille
Delaporte, originaire du Puy Saint Front à Péri-
gueux, Bertrand Delaporte fait construire le châ-
teau actuel qui sera terminé au siècle suivant par
son ls Bernard. Pendant les guerres de religion,
le château est en janvier 1591 aux mains des pro-
testants, tout comme ceux du Puy-Saint-As er et
de Crognac, qui leur seront tous repris la même
année.
Ce château a appartenu à plusieurs fa-
milles successives.
En 1792, Jean Jacques de Laporte, décide
de se re rer à la Mar nique avec toute sa fa-
mille, sa femme Marie Anne Agathe de Lee étant
la lle d’un riche colon de la Mar nique. Il est
considéré comme émigré bien qu’il fasse valoir,
depuis la Mar nique (territoire français), qu’il ré-
side toujours en France. Les Sérigny prétendent
être créanciers de Jean Jacques de Laporte et ré-
clament les revenus de ses biens qui d’abord leur
seront refusés puis adjugés.
Le 7 septembre 1823, Jean Jacques de
Laporte meurt à la Mar nique et le 26 août
1824, Madame de Sérigny, au nom de son ls
mineur, vend Puyferrat à Monsieur Paul-François
Dupont, lequel fait construire dans le parc une
chapelle avec un caveau pour sa famille.
En 1830, les deux fi ls de Jean Jacques de Laporte
de retour en France, présentent une requête pour
récupérer le château de Puyferrat qui n’abou ra
pas.
Au XIXème siècle il est acquis par les Du-
pont, famille d’imprimeurs périgourdins et repré-
sentants du peuple. L’un d’eux, ten duel, repo-
serait dans la chapelle néo-gothique du parc.
Il appar endra successivement aux fa-
milles Maréchal jusqu’en 1949, puis Georges, in-
dustriel de la chaussure jusqu’en 1961, puis ma-
dame Rosenberg jusqu’en 1998, enfi n monsieur
et madame Marzat actuellement propriétaires
du site.
Saint-ASTIER. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 23
Le château de Puy-Saint-As er.
Il domine la vallée de l’Isle, bâ sans
doute au XVème siècle par la famille de La-Porte,
il perme ait de surveiller les voies de communi-
ca ons sur l’Isle et la route vers Périgueux.
La situa on même du château implique
qu’il dut souff rir successivement des guerres an-
glaises, de celles de Religion et de la Fronde. Les
bâ ments sud et est ont été en èrement repris
aux XVIIe et XVIIIe siècles. Deux logis en retour
d’équerre sont soudés par une tour polygonale
contenant l’escalier à vis. Une grosse tour ronde
et une plus pe te en fer à cheval, sappuient sur
ces grands bâ ments qui ont perdu leurs mâ-
chicoulis au XIXe siècle. À l’est et au sud, l’en-
ceinte intérieure est limitée par deux autres bâ-
ments en équerre. Deux grosses tours rondes,
dont l’une est transformée en chapelle, en ren-
forcent la défense.
Les fades et toitures du château, les
deux cheminées de la grande salle du deuxième
étage, les plafonds voutés au rez-de-chaussée de
la tour Nord et de la chapelle, le plafond peint du
pe t salon, les restes des remparts et le pigeon-
nier sont inscrits à l’inventaire des Monuments
Historiques (arrêté du 1er février 1988).
Le château de Labatut.
Il date du XIVème. Il se situe sur une
presqu’ile entre le Cerf et le canal. Les premiers
occupants seront la famille Chaumont et Laba-
tud. Racheté en 2015 par la société SAFA, il est
devenu une maison d’hôtes.
Pe t patrimoine
On peut admirer de nombreuses mai-
sons à tourelles et encorbellement appelés aussi
poivrières dont l’encadrement est de type re-
naissance.
Sur l’une d’entrelles, on peut voir une co-
quille marquant l’i néraire de Saint-Jacques de
Compostelle.
La rue de la Fontaine conserve des traces
médiévales. La « maison Labidoire » du XVème
a fait l’objet de restaura on de la charpente en
2012.
La statue de l’ermite Astérius en bronze a
remplacé une an que statue de pierres qui tom-
bait en ruines.
La halle fait aussi par e du patrimoine his-
torique de la ville.
Usine à chaux
Mondialement réputée, la chaux de
Saint-As er est très prisée pour la restaura-
on des monuments historiques. Les carrières
s’étendent sur plus de 30 hectares sous la ville
de Saint-As er et les environs.
Ce e constance naît du centre de la Terre,
à près de 20 mètres sous terre, le banc cal-
caire possède une composi on minéralogique
et chimique unique. Un gisement quasi-inépui-
sable, propre à Saint-As er qui permet la créa-
on d’une chaux hydraulique naturelle pure ini-
mitable. Ce e entreprise familiale e en 1920
emploie 125 (2007) personnes, fabriquant et dis-
tribuant les chaux naturelles et mor ers dans le
monde en er (3000 points de vente).
Aujourd’hui, le bassin de Saint-As er,
unique en Europe par l’homogénéité de son gi-
sement calcaire, regroupe trois usines de pro-
duc on qui distribuent des chaux naturelles et
des enduits prêts à l’emploi : Safa, Cimchaux et
Dordognaise.
24 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . Saint-ASTIER.
Centre na onal d’entraînement des
forces de la gendarmerie
Appelé aussi CNEFG il occupe 140 hec-
tares sur la commune, sa devise est « Pour que
force reste à la loi ». Crée le 1er avril 1969, il a
pour principales missions :
- le perfec onnement et l’évalua on de la ca-
pacité opéra onnelle des escadrons de gen-
darmerie mobile (GM), de leurs commandants
d’unité et des commandants de groupement
GM, en interopérabilité avec les capacités
concourantes
- la forma on et le recyclage des moniteurs et
instructeurs en interven on professionnelle et
en franchissement opéra onnel
- la forma on au commandement opéra onnel
des cadres de contact de la gendarmerie mo-
bile, de la garde républicaine et des unités de
partenaires ins tu onnels français et de pays
amis
- la recherche et l’expérimenta on matérielle,
technique et tac que dans les domaines du ré-
tablissement de l’ordre et de l’interven on pro-
fessionnelle.
Popula on
En 1856, jl y a environ 2800 habitants,
toutes les professions sont représentées, le
maire est Monsieur Gadaud.
1ère guerre mondiale.
On dénombre 120 jeunes hommes qui sont dé-
cédés au cours du confl it.
2ème guerre mondiale.
Saint-As er a é le théâtre de grandes
batailles dont celle qui a eu lieu les 19 et 20 août
1944 :
En 1944, le maquis installa une mitrail-
leuse dans le clocher pour retarder le repli des
Allemands de Périgueux vers la Normandie. Mais
une bataille se déroula les 19 et 20 août en plu-
sieurs étapes, dont une rafl e d’otages. Le curé
doyen, Léonce LAFAYE, fut tué alors qu’il se dé-
vouait pour essayer d’arranger les choses et vingt
autres villageois furent fusillés. Les FFI eurent à
déplorer quinze morts et des blessés.
Les actes d’état civil sont déposés aux AD, le 1er acte est un acte de baptême en
1612.
« Le huic esme abvril 1612, a esté bap (abimé), lz de Jehan Fariot,
maistre talhieur du vilage (abimé) Chaize, mere Margarite du Chaize, parin (abi-
mé) Guichard, du vilage de La Loire, paroyse de Menssiniac, marine Margry Fa-
riot, abitante du vilage de Vitrot, paroyse de St Agulin, present les soubz signés »
(transcrip on de Bap ste É enne) ».
Il pleut, il pleut. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 25
Fin janvier 1856, après les pluies...
Depuis plus de quinze jours les pluies sont
con nuelles. Le ma n, le jour, la nuit il pleut, et
le ciel, toujours chargé de lourds nuages noirs,
paraît vouloir perpétuer les ondées torren elles
qui se succèdent sans cesse. La rivière de l’Isle a
débordé complètement, et les eaux se sont éle-
vées à une hauteur prodigieuse. On n’a pas vu
pareille inonda on depuis 1843, et le déborde-
ment a presque a eint, à 1 mètre près le degré
d’éléva on des eaux pendant ce désastreux hi-
ver. À Périgueux, le faubourg des Barris et l’École
Normale sont li éralement cernés, et on ne peut
y aborder qu’en bateau. On nous apprend que
depuis trois jours un individu mort dans une de
ces maisons que l’inonda on embrasse n’a pu
encore recevoir la sépulture par suite de l’inu-
lité des eff orts qui ont été tentés pour appro-
cher, à l’aide de bateaux solidement amarrés à
des câbles, de la maison mortuaire, dont un cou-
rant impétueux qui s’y est formé rend l’abord ex-
cessivement dangereux et peut-être impossible.
(Source : Gallica : Journal des débats poli ques et lit-
téraires du 30 janvier 1856)
Lisle 1787.
Le 28 juin 1787 a péri par le déluge du dit
jour et trouvé mort le lendemain dans un pré où
l’eau l’avait entrainé, Pierre Emeric Rouchaud
ls de Jean Rouchaud notaire Royal, âgé de six
ans et enterré en présence de Jean Bourdeille e
et Pierre Farge qui n’ont su signer de ce requis.
Brossard curé de L’Isle. (Réf AD 24 LISLE BMS 1783
– 1792 collec on communale vue 63 / 192)
Un ouragan au Fleix en 1772.
Le 27 du mois d’août, vers les neuf heures
du soir, il séleva un ouragan extraordinaire dans
la paroisse de Fleix, diocèse de Périgueux.
Les arbres les plus gros furent déracinés
et jetés à des distances éloignées, les toits des
maisons enlevés et brisés, les fenêtres enfoncées
et l’intérieur fut bouleversé par la violence du
vent ; le clocher de l’église paroissiale entraîna
par sa chute la charpente et le lambris de la nef
jusqu’au sanctuaire qui n’a pas été endommagé.
Les sonneurs ont heureusement échappé à la
mort, à travers les débris qui s’écroulaient autour
d’eux et personne n’a péri dans ce désastre.
(Réf. Gallica Gaze e de France 1772 14 septembre
page 339 (vue 349/496).
Villetoureix en 1782.
Depuis le 4 novembre 1782, il ne cessa de
pleuvoir à l’excep on de onze à douze jours de
beau temps jusques au 6 mars 1783. Dans cet
intervalle-là, la Dronne sor t de son lit à deux
reprises comme nous avons coutume de l’éprou-
ver, mais après une pluie qui recommença de
plus fort vers le 26 février et qui augmenta le 2
mars et les jours suivants jusques à deux heures
après minuit du 6, accompagnée d’un vent fu-
rieux, la rivière sor t totalement de son lit et se
répandit dans la plaine et vint mouiller les murs
du pressoir à huile de monsieur Laplante, du
bourg. Dès la veille, sur les cinq heures du soir,
toutes les granges et caves depuis chez monsieur
Laplante jusque chez Pierre Duranthon, dit Mou-
lliou, furent pleines d’eau.
(Réf. AD 24 Villetoureix 5MI21601_04 BMS 1779
-1792 page 106.)
1783 à BERGERAC.
Tout le mois de juin 1783 une par e de
juillet il régnoit des brouillards comme il en
fait au mois de novembre. Le soleil paroissoit
quelques heures a trois heures les brouillards le
cachoient ces brouillards ne mouilloient point la
terre. h p://meteo.academie-medecine.fr.
Quand il doit pleuvoir
Les bourriques me ent leurs oreilles
toutes droites et marchent de côté. Les coqs
chantent le soir. Les chats passent leur pa e
sur leur oreille. Les canards ont l’air moi-
é fous et courent dans les grenouillers. Les
mouches piquent et les terraillers sentent bien
mauvais. La suie tombe dans la cheminée.
S’il tonne le soir, il fera orage. Si les
nuages sont rouges quand le soleil se couche,
ce sera du vent pour le lendemain.
26 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . Ludovic GAILLARD.
Ludovic Gaillard (1838-1910)
Ludovic Gaillard est un ingénieur français
né à Sorges en 1838 et mort à Nanthiat en 1910.
Il est connu pour avoir par cipé à la construc on
du pont de la Trinité à Saint-Pétersbourg (1897-
1901).
Biographie
Issu d’une famille de pape ers, Ludovic
Gaillard étudie à par r de 1851 au lycée de Péri-
gueux dans la sec on industrielle. Après trois ans
d’études, il rejoint le Corps des ponts et chaus-
sées de la Dordogne en tant qu’assistant du chef
de travaux.
En 1858, il est chef de travaux pour la tra-
versée des Pyrénées sur la ligne d’Irun à Madrid.
En 1862, il rejoint la compagnie Ernest Goüin et
Cie, qui réalise la totalité des opéra ons pour la
société Paris-Orléans. Il dirige de nombreux ou-
vrages dans le Sud-Ouest, notamment la fi nalisa-
on des lignes de Périgueux à Tulle et de Poi ers
à Royan.
En 1885, il entre au conseil d’adminis-
tra on de la nouvelle Société des Ba gnolles
qu’a créé Ernest Goüin, et poursuit lexpansion
du groupe avec des chan ers embléma ques :
lignes d’Hanoï à Pékin, de Beyrouth à Damas, en
Turquie, Algérie, Tunisie, Égypte, Afrique, sans
négliger la France. Il qui era ce poste en 1905,
après avoir passé plus de 42 ans à la Société des
Ba gnolles, tout en gardant la réputa on d’un
ingénieur conseil prisé.
Réalisa ons notables
• Ligne Irun-Madrid
• Ligne Damas-Beyrouth
• Pont de la Trinité à Saint-Pétersbourg
Dis nc ons
• Chevalier de la Légion d’honneur
• Commandeur dans l’ordre de Saint Grégoire
• Ordre de Nichan i ikhar de Tunisie
Ordre de l’Osmaniye, remise par le Sultan Ab-
dulaziz
Pont de la Trinité à Saint-Pétersbourg
Symbole de l’ami é franco-russe, ce pont
a été construit pour le 200ème anniversaire de
Saint-Pétersbourg en 1903 par la société des Ba-
gnolles, également maitre d’ouvrage du pont
Alexandre III à Paris. Le projet de Gustave Eiff el
étant jugé trop onéreux, c’est donc à la société
de Ba gnolles qu’a été confi é la construc on sur
la Neva entre le champ de Mars et l’arrondisse-
ment Pétrogradski. Le pont de la Trinité s’étale
sur 10 travées mesurant plus de 500 m de long.
La travée centrale mobile de 80 mètres
s’ouvre régulièrement pendant la saison de navi-
ga on pour perme re le passage des grands na-
vires. Avec ses lampadaires Art Nouveau repré-
sentant le blason de la ville, un sceptre et deux
ancres croisées, c’est l’un des plus beaux ponts
de la ville.
Source : Guide francophone à Saint-Pétersbourg
Cousinage. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 27
Guillaume RICARD 1743-1805 X 20-08-1765
Marie MARZAT Saint Sauveur Lalande
Léonarde RICARD (Riquart)
1790-1847
X 30-01-1817
François POMMERIE (Pommier,
Pomeyrie)
Saint Sauveur Lalande
Jeanne RICARD
1781- 1842
X 01-12-1800
Jean AUDEBERT
Saint Mar al d’Artenset
Jeanne POMMERIE (Pommier, Pomey-
rie, Paumier)
1824-1879
X 04-05-1846
Daniel COURRET
Ménestérol-Mon gnac
Jeanne AUDEBERT
1801-1869
X 07-03-1823
Pierre EYRAUD
Saint Sauveur Lalande
Marie COURRET
1863- +>1822
XX 18-06-1881
Charles CUMÉNAL
Ménestérol-Mon gnac
Jeanne EYRAUD
1828-1898
X 20-10-1845
Pierre FREDOU
Saint Sauveur Lalande
Lucie CUMÉNAL
1898-1955
X 24-09-1932
Jean FARGUE
Bergerac
Marie FREDOU
1857-1926
X 23-11-1874
Pierre LAGARDE
Saint Sauveur Lalande
Arle e FARGUE
1935-
X 04-06-1960
Jacques GRENIER
Bergerac
Marie (dite Georgina) LAGARDE
1876-1934
X 08-10-1896
Louis Paul PUYRINIER
Saint Sauveur Lalande
Maryse GRENIER
1961- René André PUYRINIER
1916-2001
X 11-07-1938
Paule e PEYRAT
Montpon Ménesterol
Marie Thérèse PUYRINIER
1952-
X 05-08-1972
Jean-Noël WACHET
Toulon (83)
28 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . BOIRE.
BOIRE. La pique e. Par Geneviève COULAUD.
Si de nos jours le mot « pique e » signifi e vin piqué ou mauvais, il n’en a pas toujours été ainsi.
Le mot “pique e” vient en réalité du la-
n “picu um, qui signifi e “vin mélangé avec de
l’eau”. Mais la pique e, ce n’est pas du vin. Cest
le mélange que l’on ob ent en arrosant d’eau
le marc de raisin, que l’on va ensuite laisser fer-
menter. Cela donne une boisson peu alcoolisée,
environ 6 %, légère et rafraîchissante qui était
très prisée des ouvriers vi coles, mais aussi des
classes populaires, car bon marché et facile à
produire. Cet alcool est connu et consommé de-
puis l’An quité, il est même men onné dans de
nombreux textes de l’époque romaine.
On boit d’abord du vin blanc depuis des
millénaires, l’origine viendrait de la Grèce ou
peut être de l’Egypte, puisque l’on a trouvé dans
le sarcophage de Toutankhamon, des amphores
de vin afi n que ce dernier puisse “picolerdans
l’au-delà.
Au Moyen Âge, ce que lon boit le plus
c’est du pinard. Leau n’était pas ou peu potable
et provoquait des maladies, comme la dysente-
rie dont on mourait facilement, parce que forcé-
ment, l’hygiène à ce e époque (aujourd’hui on
dirait : la gastro), la popula on préférait le vin
qu’elle fabriquait elle-même, chacun ayant son
carré de vigne près du potager.
Bref revenons à notre pique e, elle a été
commercialisée jusqu’en 1907 : pas chère, moins
costaud que le vin, ce qui perme ait d’en boire
jusqu’ à « pas soif ».
En 1907, la vente est interdite en France,
car elle faisait concurrence aux vins produits, en
par culier par les vignerons du Languedoc.
Si elle est interdite en France il n’en n’est
pas de même pour le Canada, les USA ou le Ja-
pon qui prisent ce vin qui est devenu une boisson
fun peu alcoolisée et peu chère.
Pour ma part, si je bois très peu de vin,
je me rappelle que mon grand-père dans les an-
nées 50, servait toujours à table de la pique e
et que les enfants en buvaient aussi. Cétait légal
puisqu’ il la fabriquait lui-même pour la consom-
ma on de la famille.
Certes maintenant, vous préférez le Mon-
bazillac ou la fameuse sangria qui n’est faite
après tout que de fruits macérés dans le vin.
BOIRE. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 29
Le chabrol
Quelques mots sur ce e coutume qui n’est
pas que Périgourdine, on fait chabrot ou chabrol
dans tout le sud du pays sous diverses appella ons
: elle consiste, quand il reste un fond de soupe ou
de potage chaud, à ajouter dans l’assie e, du vin
rouge pour diluer ce bouillon puis de porter celle-
ci à la bouche et l’avaler en se léchant les babines.
Ce n’est pas qu’une coutume de nos an-
ciens à la campagne, comme on pourrait penser,
les assie es vendues à la Félibrée en Périgord,
sont bien sur des assie es de collec on, mais sur-
tout des assie es à chabrot.
Dans certaines familles, c’est une tradi on
qui perdure de père en ls ou lle, la preuve en
est ce e photo prise chez moi vers 2015 avec 3
généra ons.
Photo personnelle Geneviève Coulaud
30 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . PERIGUEUX d’antan.
PERIGUEUX d’antan. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 31
32 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . Villefranche de Lonchat.
VILLEFRANCHE DE LONCHAPT. Par Françoise VILLECHENOUX.
Pour présenter Villefranche-de-Lonchat (actuellement, avant Longchat), on peut citer cet ar-
cle de Renée Mirande et Gaston Reyraud paru le 5 septembre 1936 dans l’Humanité :
« Poursuivant la route, nous partons vers Villefranche-de-Long-
chat....En face de nous, sur la colline, une guirlande de tuiles pâles,
c’est Villefranche-de-Longchat.
Sur la gauche, un pe t mont porte encore èrement les ves ges
du vieux château de Gurçon. Autrefois terreur des paysans, au-
jourd’hui détrônée, la vieille tour n’est plus guère qu’une ruine
grimaçante.Nous voici dans Villefranche même. Une pe te place
ombragée, quatre rues. Seul luxe de la ville : une maison commu-
nale je e sur la place sa note d’élégance désuète. Grande maison
aux courbes architecturales sobres et dis nguées du Dix-hui ème
siècle… »
Présenta on :
Dans un paysage vallonné, planté de
vignes et de bosquets, Villefranche-de-Lonchat
est une bas de bâ e sur une bu e, située en
Dordogne à 38 kms de Bergerac, 28,5 kms de
Mussidan et 25kms de Saint-Emilion.
Elle est quadrillée de rues et de ruelles, ou
carreyros, rec lignes et à angles droits, comme
toute bas de. Autrefois, au bout de la rue la plus
large se tenait un château dont il ne reste plus
grand chose et la place principale, carrée, était
occupée dans l’angle sud-ouest par une halle qui
a été démolie en 1889. Il en reste une place.
Elle est limitrophe de Moulin Neuf, Min-
zac, Montpeyroux, Saint-Mar n-de-Curson, Car-
sac-de-Curson .
Administra f :
En 2022, la commune compte 956 ha-
bitants, en évolu on de −1,75 % par rapport à
2016.
Dès 1790, la commune de Villefranche est
le chef-lieu du canton du même nom. En 1801,
le canton est ra aché à l’arrondissement de Ber-
gerac. Lors de la réforme de 2014, ce canton dis-
paraît aux élec ons départementales et la com-
mune est alors ra achée au canton du Pays de
Montaigne et Gurson.
Lieux-dits.
41 lieux-dits et hameaux référencés com-
posent le village :
Villefranche de Lonchat est une commune rurale
à habitat dispersé, on y trouve les lieux-dits de
Château, Le Claud des Faures, Le Claud, Fond
Blanche, l’Allée, Grande May, la Binarde, Bouyna,
Floque, la Grand Font, la Pendue, La Pe te Forêt,
la Planche du bois, la Plante, la Pradelle, la Rode,
le Barradis, le Chauff our , le Débat, le Grand
Maine, le Maine Mar n, Montarut, le Pe t Bos,
le Pe t Maine, Le Peypot, le Pou, le Pourrada, les
Pe ts Pourcauds, les Rivailles, les Sables, Maine
Jacquet, Maine Mar n Bas, Maine Mar n Haut,
Mondésir, Perpey er, Plaisance, Pon llou, Pré
de la Bouyge, Puygrenier, Sous la Ville, Vedelle
Popula on.
Si l’on regarde les recensements de plus
près, on remarque, autrefois, une popula on
plus importante dans les hameaux. Cela est
aux ac vités liées à la terre, pas forcément que
les terres soient « bonnes » mais les bes aux y
vivent dans de bonnes condi ons. Inversement,
les derniers recensements nous montrent une
démographie plus « urbaine ». Il faut dire que
les varia ons de popula on, d’un recensement
à un autre, sexpliquent le plus souvent par des
modifi ca ons intervenues dans le territoire com-
munal ainsi que par des facteurs d’ordre écono-
mique.
Actuellement, la popula on de la com-
mune de Villefranche-de-Lonchat est composée
de 952 habitants (appelés Villefranchois, Ville-
franchoises) vivant sur une superfi cie de 15,25
km², soit une densité de 62 habitants au km²
Villefranche de Lonchat. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 33
Histoire
Il faut dire avant tout que la bas de a pris
le nom de la paroisse dont elle dépendait. Celle-
ci a pris le nom de Villefranche de Lopchac et a
gardé à peu près ses anciennes limites.
L’historienne Léonie Gardeau suppose
l’existence d’une villa gallo-romaine près de Ville-
franche, dont le propriétaire Lupius aurait donné
son nom à la localité : Lupiacum, « Le toponyme
Lonchat est une déforma on de Loupiac, deve-
nu Lopchat, Louchap sur la carte de Belleyme de
1789, Longchapt au XIXe siècle, rec é en Lon-
chat au milieu du XXe. La villa de Lupius était
vraisemblablement située au lieu-dit La Sauve,
sur la pente sud du plateau des Chaumes, non
loin de Mondésir. »
Lorsque, au cours des siècles, le chris a-
nisme se répand dans les campagnes, un pre-
mier oratoire privé est construit sur le domaine
de LUPIUS pour assurer le culte. Rien ne subsiste
de ce premier oratoire truit sans nul doute par
les Normands.
Après l’an Mil, les invasions cessent et
les églises sont reconstruites. Au XIe siècle, une
église dédiée à Notre-Dame existe à Lupiac.
Au XIIe siècle, l’évêque de Périgueux remet ce e
église à l’abbé de La Sauve-Majeure, qui y établit
un prieuré.
En 1287, Édouard Ier fonde une bas de
anglaise sur un terrain proche de l’église, qui
prend le nom de Villefranche en 1301. Le choix
de ce e fonda on est certainement dû au séné-
chal Jean de Grailly, qui vient de recevoir en 1277
le château de Gurson, dont dépend justement la
paroisse de Loupiac.
Ce e ville nouvelle, for ée, typique du
Moyen-Age, à la fron ère entre lAngleterre et la
France lui vaut une histoire mouvementée, mar-
quée par des confl its et des sièges. Elle se déve-
loppe rapidement et les habitants ob ennent la
construc on d’une chapelle en 1305.
Léglise paroissiale, dédiée à Notre-Dame,
et la chapelle, dédiée à Sainte-Anne, sont pro-
bablement reconstruites à la même époque. Les
évêques de Périgueux tentent de s’implanter
dans l’église paroissiale, ce qui entraîne de nom-
breux confl its avec l’abbaye de La Sauve-Ma-
jeure.
Au XIVe siècle, la seigneurie de Puynor-
mand et la bas de de Villefranche-de-Lonchat
sont données à Bérard Ier de Vayres. Le prieuré
de l’abbaye de La Sauve-Majeure disparaît pro-
bablement durant la guerre de Cent Ans. Léglise
restaurée après 1463 est de nouveau endomma-
gée lors des guerres de Religion.
Au XVIIe siècle, l’église est en mauvais
état, avec des par es détruites.
En 1953, le nom de la commune est modi-
é pour devenir Villefranche-de-Lonchat.
Les monuments : • Léglise de LOPCHAC,
Elle date de l’origine de la bas de même
si elle est curieusement située à l’extérieur du
village. Elle est implantée sur un plateau rocheux
et possède une crypte pour compenser la décli-
vité du sol, crypte construite par les moines de la
Sauve Majeure en 1463. A l’intérieur de cet édi-
ce existent une cuve bap smale du XIIe siècle,
un calice en vermeil du XVIIe siècle, une toile
également du XVIIe et un christ aux outrages du
XIXe siècle.
Léglise est d’un style intermédiaire entre
le roman et le gothique, ses murs sont épais,
avec de massifs contreforts. Le clocher, trapu,
surmonte la travée ouest de la nef centrale et
forme la façade de l’église.
Dédiée à Notre-Dame, elle est appelée «
la Grande Église » pour la dis nguer de la cha-
pelle édifi ée à l’intérieur même de la Bas de
Ce e église est inscrite à l’inventaire sup-
plémentaire des Bâ ments Historiques.
34 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . Villefranche de Lonchat.
• La Mairie :
Maison de maître sur la place du village,
elle est réu lisée comme mairie en 1909. Lédi-
ce, témoignage de larchitecture du milieu du
XIXe siècle, a conservé ses façades sculptées ain-
si que son décor intérieur.
En pierres de taille, elle est couronnée
de balustres et coiff ée d’un haut toit d’ardoises
qui se termine par une terrasse ceinturée d’un
garde-fou et anquée de deux clochetons en zinc
Ce bâ ment est inscrit à l’inventaire supplémen-
taire des Bâ ments Historiques depuis juin 2002
• Léglise Sainte Anne :
Léloignement de l’église devenant un in-
convénient, les habitants demandent un sanc-
tuaire à l’intérieur de la bas de, ce qui leur est
accordé par Edouard 1er qui leur fait don d’une
maison. Elle est ainsi construite en 1305, dans
un style gothique. Elle comporte une nef unique
à trois travées carrées. La voûte est formée de
croisées d’ogives dont les arcs reposent sur
des colonne es. Les fenêtres sont étroites. Des
contreforts sou ennent les murs. Elle est simple,
rapidement bâ e avec la par cipa on des pa-
roissiens. Très endommagée par les guerres de
religion elle a été bien restaurée depuis.
• A voir,
De nombreux puits, plusieurs lavoirs dont un restauré en 2003, la bascule située sur l’ancien
champ de foire, la maison du gardien du cime ère restaurée aussi en 2003. Superbe panorama de-
puis les remparts sur le site de Gurson et sur la vallée avec une vue jusqu’au château de Saint Michel
de Montaigne.
• Un musée d’histoire locale,
Créé en 1939 il est installé au premier étage du bâ ment de la mairie.
Villefranche de Lonchat. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 35
• Le château Mondésir
Construit près de l’emplacement occupé
par la villa gallo-romaine de Lupius, un premier
manoir a probablement existé depuis le haut
Moyen Âge, servant de résidence à la riche fa-
mille de Lussac.
Au XVIe siècle, le nom de Mondésir ap-
paraît, il appar ent à une famille Durand, avant
d’être vendu, revendu, hérité...
Le manoir est pillé et incendié pendant les
guerres civiles, et les habitants y sont assassinés,
peut-être en 1622, quand Gurson est assiégé. Le
château est reconstruit.
Le manoir actuel date de deux époques
imbriquées l’une dans l’autre. Il ne ressemble
plus à ce qu’il était et n’a plus les mêmes fonc-
ons
• Le Moulin de Westphalie
Les moulins à vent, au nombre de cinq,
autrefois, (le Moulin, à Girardeau, le Montarut,
le Chauff our, le Catelot, les Chaumes ou West-
phalie au Maine-Jacquet, qui existe toujours)
sont aujourd’hui absents du paysage. Lorsqu’ils
n’ont pas été détruits, les bois les ont recouverts,
noyés dans leurs branchages. Leur usage d’ori-
gine étant inadapté à nos besoins contempo-
rains, les moulins ont été délaissés et livrés à leur
lente détériora on.
• Aujourd’hui :
Villefranche-de-Lonchat a connu une his-
toire riche et mouvementée, marquée par l’évolu-
on de son nom, la construc on et la destruc on
de bâ ments religieux, et les confl its entre diff é-
rentes autorités. La bas de de Villefranche, fon-
dée par les Anglais, a joué un rôle important dans
le développement de la commune.
Elle est aujourd’hui, un village paisible et accueil-
lant qui a su préserver son patrimoine historique
et architectural. Cest un lieu de villégiature idéal
pour les amoureux de la nature et de la gastrono-
mie. Il faut fl âner dans ses rues, admirer les belles
demeures, les quelques maisons à colombages et
découvrir les ves ges des for ca ons.
36 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . Villefranche de lonchat
Personnages :
Bien que Villefranche-de-Lonchat ne soit
par culièrement connue pour avoir été le lieu de
naissance ou de résidence de personnages histo-
riques lèbres, elle a vu passer de nombreuses
gures importantes, notamment des rois, des
nobles et des militaires.
On peut cependant citer :
Aimoin de Fleury, également connu sous
le nom de Aimoinus Floriacensis est un chro-
niqueur français du Moyen Âge qui serait à
Villefranche vers 965.
Vers 980, il rejoint les bénédic ns de l’abbaye de
Fleury il est devient un disciple de l’abbé Ab-
bon de Fleury. Il a écrit la vie de ce dernier après
avoir été témoin de son assassinat lors dun
voyage à l’abbaye de la Réole en 1004.
Aimoin vit à une époque de transi on pour la
France où le royaume est en train de se reme re
des invasions vikings et de se consolider sous la
dynas e capé enne et l’Église joue un rôle
important dans la société et la culture de ce e
époque.
Il est décédé après 1008.
On lui doit :
• Vie d’Abbon de Fleury
• Historia Francorum, une chronique qui couvre
l’histoire de France de 844 à 988.
Jean-Eugène Dezeimeris , y est
en 1799 le 20 novembre. Ini alement des à la
médecine par sa famille, il se tourne nalement
vers les recherches historiques et li éraires de la
médecine. Il travaille sur le « Dic onnaire de mé-
decine » de Nicolas-Philibert Adelon et fonde la
revue médicale « l’Expérience » avec Emile Li ré.
Il s’intéresse ensuite à l’agriculture et à l’écono-
mie poli que, ce qui le conduit à une carrière po-
li que en Dordogne. Il décède le 16 février 1852
(à 52 ans) à Paris, d’une maladie du foie.
• En limite sud-est de
la commune.
La rive nord-ouest du lac
de Gurson fait par e du territoire
communal. Cest une base de loi-
sirs née en 1966 sur 43 hectares
de forêt comprenant un lac de dix
hectares, un village-retraite et un
terrain de camping. Le lac de Gur-
son inauguré en juin 1970, propose
plusieurs ac vités : baignade sur-
veillée (entre mi-juin et le 1er sep-
tembre), aires de jeux, beach-vol-
ley, pêche, ac vités nau ques ou
encore randonnée. lac de Gurson. Photo Dordogne le département
Mendiants et vagabonds. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 37
Les transforma ons sociales, écono-
miques et poli ques de l’époque infl uencent
leur développement et la conduite à tenir en-
vers ceux hésitant entre répression et assistance.
Ces transforma ons ont conduit à des inégalités
croissantes et à une augmenta on du nombre de
pauvres, de mendiants et de vagabonds. La per-
cep on sociale des mendiants et les vagabonds
était souvent perçue néga vement par la socié-
té. Ils étaient considérés comme des nuisances
et des délinquants, et leur présence dans les
villes suscitait des craintes. Les autorités locales
cherchaient à les contrôler et à les réprimer. Des
lois ont été mises en place pour lu er contre la
mendicité et le vagabondage. Par exemple, lor-
donnance de 1692 et d’autres décrets ultérieurs
visaient à punir les vagabonds et à rétablir l’ordre
public.
Les mendiants étaient souvent envoyés dans
des maisons de travail
ou des hôpitaux pour les pauvres.
En parallèle, des mouvements philanthro-
piques ont vu le jour, cherchant à améliorer la
condi on des pauvres. Des ins tu ons carita-
ves ont été créées pour fournir une aide aux
plus démunis, bien que ce e aide soit souvent
condi onnée à des comportements conformes
aux a entes sociales.
La Révolu on de 1789 a radicalement
changé la percep on des mendiants et des va-
gabonds. L’idée de solidarité et d’égalité a pris
de l’ampleur, et les nouvelles autorités ont cher-
ché à intégrer les pauvres dans la société, tout
en con nuant à faire face aux dé s économiques
qui persistaient.
Une législa on de la peur
Du Premier Empire à la Troisième Répu-
blique, larsenal pressif témoigne en eff et de
la peur que suscitent ces mendiants et ces va-
gabonds. Le contrôle de ce e popula on mou-
vante devient un impéra f majeur de la poli que
intérieure du nouveau régime napoléonien. Ain-
si, le décret impérial du 5 juillet 1808 interdit la
mendicité « sur tout le territoire de l’Empire »
(ar cle 1).
Dès lors, « tout individu qui sera trouvé
mendiant dans ledit partement sera arrêté
d’après les ordres de l’autorité, et par les soins de
la gendarmerie ou de toute autre force armée.
Mendiants et vagabonds. Par Jean Louis FILET.
Au XVIIIe siècle, les mendiants et les vagabonds sont au cœur de débats sociaux complexes,
oscillant entre répression et assistance, et leur situa on est infl uencée par les bouleversements éco-
nomiques et poli ques de l’époque.
Le mendiant n’a pas les ressources pour subvenir à ses besoins et son logement.
Il sera aussitôt traduit au dépôt de mendi-
cité » (ar cle 4). Dans chaque département, un
dépôt de mendicité doit être créé (ar cle 2).
Le nouveau Code pénal de 1810 crée alors
les délits de vagabondage et de mendicité. Se-
lon l’ar cle 269, « le vagabondage est un délit »,
mais à la condi on que les trois critères retenues
et défi nies par l’ar cle 270 soient réunies :
Labsence d’un domicile certain,
d’une profession et de suffi samment
de ressources pour vivre.
Le délit de mendicité est, lui, par les
ar cles 274 et 275. Toutefois le Code pénal ne
défi nit pas les caractères de la mendicité. Dans
ces deux ar cles, la loi dis ngue deux situa ons
du mendiant. Dans l’ar cle 274, la mendicité
n’est reconnue comme une infrac on que si la
demande daumône et l’existence d’un dépôt de
mendicité sont avérées. Quant à l’ar cle 275, elle
n’incrimine que les mendiants professionnels et
valides. Punis par la loi, les mendiants et les va-
gabonds encourent des peines de trois à six mois
d’emprisonnement, qui peuvent aller jusqu’à
cinq ans, voire dix ans dans les cas de circons-
tances aggravantes (ar cles 277-282). À l’expira-
on de leurs peines, le mendiant ou le vagabond
sera « conduit au dépôt de mendicité » pour y
eff ectuer une peine de travail ou restera à la «
disposi on du Gouvernement pendant le temps
qu’il déterminera, eu égard à leur conduite ».
Pourtant, ces peines apparaissent beaucoup
moins sévères que sous l’Ancien Régime, même
si, dans certaines circonstances (ar cle 279), le
délit de mendicité ou de vagabondage devient un
crime. Dans la plupart des cas, ces lits restent
mineurs. En réalité, il s’agit pour le législateur
de réprimer les comportements supposés lin-
quants du mendiant et du vagabond. Ce e légis-
la on perdure tout au long du siècle, ne connais-
sant que quelques modifi ca ons à propos de la
délinquance juvénile.
Plaque interdisant la mendicité, apposée
sur le mur nord de l’église Saint-Pierre de
La Chapelle-Montmoreau, Dordogne.
Ce e présomp on de délinquance des men-
diants et des vagabonds est reprise avec la loi de
reléga on des mul récidivistes du 27 mai 1885.
Laccroissement du nombre des récidivistes in-
quiète en eff et les autorités et suscite de nom-
breux débats dans les milieux poli ques, juri-
diques et médicaux. Pour les seuls vagabonds,
les sta s ques criminelles sont éloquentes : pour
les années 1881-1885, la récidive des vagabonds
a eint 73 %. Aussi, le 12 mai 1885, la loi sur les
récidivistes est adoptée à une large majorité à la
Chambre des députés par 385 voix contre 52.
Comme autrefois, elle décide l’interne-
ment permanent des récidivistes « sur le terri-
toire de colonies ou possessions françaises », à
savoir en Guyane et en Nouvelle-Calédonie. Par-
mi les mul récidivistes à reléguer, les vagabonds
ou les mendiants n’échappent pas à la règle pré-
vue par l’ar cle 4 de la loi.
38 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . Mendiants et vagabonds.
Mendiants et vagabonds. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 39
Vieux mendiant Périgourdin
Marie ETABLI 41 ans devenu veuve, sans logement ni travail se retrouve
à l’Hopital de Bergerac où elle décede
Victor Hugo.
GEOGRAPHIE
Dans le quart nord-est de la Dordogne en
Périgord Vert, la commune de Génis est traversée
par l’Auvézère, qui creuse des gorges profondes
parfois d’une centaine de mètres. Ses affl uents
sont le Dalon et le Gabourat (le réseau hydrogra-
phique est de 35 km de longueur).
LAuvézère, d’une longueur totale de
112,19 km, prend sa source en Corrèze dans la
commune de Benayes et se je e dans l’Isle en
rive droite, en limite de Bassillac et Auberoche et
Escoire, face à Antonne-et-Trigonant Des compé-
ons de kayaks ont lieu régulièrement dans ce
magnifi que cours d’eau qui ressemble à un tor-
rent de montage, émaillé de gros rochers et de
pe tes cascades.
Les communes limitrophes de Génis.
• Anlhiac à l’ouest
• Lanouaille au nord-ouest
• Savignac-Lédrier au nord
• Saint-Mesmin au nord-est
• Salagnac à l’est
• Sainte-Trie au sud-est
• Boisseuilh au sud
• Cherveix-Cubas au sud-ouest.
Il est à noter que le territoire de Preys-
sac-d’Excideuil (non limitrophe) est distant d’en-
viron de 270 mètres de celui de Génis.
Topographie
La commune cons tue le dernier contre-
fort du Massif central composé en par e de
roches cristallines formées à l’ère primaire. Des
strates régulières composent les sous-sols, té-
moins d’une sédimenta on sur une ancienne
plate-forme marine. Selon Cyprien Brard en son
enquête au XIXème siècle, « il y avait une carrière
d’ardoise l’on a trouvé de la mine de plomb
mais en pe te quan ». Ce e carrière n’existe
plus depuis longtemps.
On signale également la présence de ra-
don, un gaz radio ac f naturel inodore, incolore
et inerte, présent dans certains sous-sols de Gé-
nis. Selon la classifi ca on de 2022 la commune
de Génis est classée en zone 3, à savoir zone à
poten el radon signifi ca f selon l’IRSN.
Lal tude du territoire communal varie
entre 140 m et 373 m.
40 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . GENIS.
GENIS Par Mireille BERGER.
Génis est une commune située dans le département de la Dor-
dogne, en région Nouvelle-Aquitaine, au cœur du Périgord Vert. Ce village,
dont les habitants sont appelés les Génissois et Génissoises, s’étend sur une
superfi cie de 25,9 km² et compte environ 490 habitants.
Lorigine du nom «Génis» pourrait dériver du la n «Genicus» pour évoluer
vers Genesius et Genitz en 1362
Sur la carte de Cassini, le terme employé pour désigner la commune
est Génis. En occitan, la commune est appelée Janic.
GENIS. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 41
Lieux -dits
Bizerterre, Brouillac, Changeant, Coderc dApy, Colonge, Cornut, Doussa Fontavril, Fougerol-
las, Grangeaud, LAulade, L’Entrée, la Benlève, la Bourgeoise, la Bredenchie, la Brune as, la Chabrou-
lie, la Chapelle, la Chassagne, la chaume du Clos, la Cheymardie, la Côte, la Croix du Treuil, la Font de
saint-Yrieix, la Gabie, la Géraudie, la Grasse e, la Grosse Pierre, la Haute Pouyade, la Lande, la Panar-
die, la Paque e, la Pegassougnias, la Pomelie, la Pouyade, la Prade, la Rouchillas, la Terre Barrade, la
Terre du Lac, Larre, Las Fargas, Las Pradelas, Las Vignas, Lascombe, Lassageas, Lavareille, Lavareille
Haute, Lavaud, le Bas Chastenet ,le Champ, le Clos du Chaume, Le Lac, le Pe t Moulin, Le Pe t Pont,
le Puy du Terrier, le Courant, le Roseau, le Viradis, les Fougeroux, les Montagnes, les places, les Rues,
les Terres Rouges, Lescauras, Lussaud, Maison Neuve, Marvit, Monchenit, Moruscle, Prélavaud, Tous
Vents, Vieillecroze. (Source : annuaire Mairie).
PATRIMOINE
Léglise
Parmi les éléments notables du patri-
moine de Génis, on trouve l’église Notre-Dame-
de-la-Na vité, dont les origines remontent à
l’époque romane au XIIè siècle. Construite en
pierres de taille, elle a été par la suite enduite, à
l’excep on de la façade ouest et du clocher de la
croisée. Le portail en gradins présente des arcs
en ogive. À l’intérieur, le béni er médiéval est
classé monument historique. De part et d’autre
de la nef, se situent deux chapelles, lune dédiée
à Joseph, l’autre à Marie.
Le clocher abritait quatre cloches. Deux
d’entre elles ont été fondues en 1792 pour fa-
briquer des canons. La plus pe te des deux res-
tantes pesant 400 kilos, porte la date de 1592,
règne de Henri IV. Lautre, datée de 1652 fut of-
ferte par Messire François de La Faye, coseigneur
de Génis qui habitait le pe t château situé à
proximité de l’église, appelé aujourd’hui manoir
de la Falécie.
Le manoir de la Falésie,
Cet ancien château édifi é aux XVIe et XVIIe
siècles en pierre de taille, possède une tour d’es-
calier octogonale. Ce bâ ment est une propriété
privée.
Le château de Moruscle
Au bord du Dalon, ce château fut construit
au IXème siècle afi n de protéger le seigneur et
ses vassaux des envahisseurs qui dévastaient le
royaume. La forteresse était bâ e sur une bu e,
42 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . GENIS.
en bordure du ruisseau. Elle a connu son
apogée durant la guerre de cent ans,
l’Aquitaine étant sous le joug des An-
glais. Genis se trouvait sur le passage des
troupes et des combats, le château chan-
gea près de 10 fois de suzerains dont des
personnages célèbres qui abritèrent Mo-
rusccle : Bertrand de Born, Richard Cœur
de Lion, Edouard III d’Angleterre, jean De
Bretagne Selon le chanoine Brugière
en ses écrits, le château a appartenu à
la duchesse de Bar (sœur de Henri IV) de
la maison d’Albret, puis passa à celle de
Lubersac. Henri IV alors roi de Navarre
se rendit un jour à Génis pour visiter sa
UNE LEGENDE : EUSICE
En l’an 465 à Genis, un enfant na-
quit de parents originaires d’Espagne.
Ils fuyaient Saragosse les chré ens
sévissaient des persécu ons. Lors de
son baptême quelques jours après sa
naissance alors que son parrain désirait
le nommer Eugène, le nouveau-né se
serait écrié très dis nctement qu’il vou-
lait s’appeler Eusice, signifi ant « désir
de faire le bien ». Devenu moine supé-
rieur d’un monastère berrichon, il reçut
Childebert, roi des Francs et lui prédit
la victoire lors de sa future campagne
de guerre en Espagne. La prédic on se
réalisa. Eusice, selon la légende avait le
pouvoir de guérir les tumeurs de gorge
des enfants et sa chaise le pouvoir d’ar-
rêter les crues du Cher !
Le moulin de Pervendoux
Le moulin, situé sur la rivière Auvézère,
témoigne de lac vité meunière passée de la ré-
gion. Il est réhabilité par les propriétaires pour
des visites et monstra on de fabrica on de
l’huile de noix notamment.
sœur Jeanne d’Albret, ne sachant pas qu’elle avait aliéné le château qu’il trouva en ruines. Il alla
loger dans la maison des Champsat. Devenu roi de France, il exempta d’impôts la famille Champsat.
Ne restent du château de Moruscle que des éboulis provenant d’un pan de mur, eff acés aujourd’hui
par la végéta on. Une rue de Génis est dédiée à Jeanne d’Albret.
GENIS. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 43
DEMOGRAPHIE
La commune de Génis a connu une évolu-
on démographique notable depuis le début du
XIXᵉ siècle. En 1800, la popula on était de 823
habitants. Elle a a eint un pic en 1851 avec 1 492
habitants. Par la suite, une diminu on progres-
sive s’est amorcée, ramenant le nombre d’habi-
tants à 1 007 en 1946. Ce e tendance à la baisse
s’est poursuivie tout au long du XXᵉ siècle, pour
a eindre 496 habitants en 1999. Cependant,
une légère reprise a été observée au début du
XXIᵉ siècle, avec une popula on de 508 habitants
en 2022.
Ces uctua ons démographiques peuvent
être a ribuées à divers facteurs, tels que lexode
rural et les transforma ons économiques qui ont
infl uencé la dynamique des popula ons locales
au fi l des siècles.
La commune de Génis, présente une éco-
nomie principalement axée sur lagriculture et
l’ar sanat. En 2015, sur les 42 établissements
recensés dans la commune, 12 étaient dédiés
à l’agriculture, la sylviculture ou la pêche, et 19
relevaient des secteurs du commerce, des trans-
ports ou des services divers.
HISTOIRE ADMINISTRATIVE
Lors de la volu on Française, en 1790,
Génis faisait ini alement par e du département
de la Corrèze. En 1793, la commune est deve-
nue chef-lieu de canton, dépendant du district
d’Excideuil dans le département de la Dordogne.
En 1801, le canton de Génis est supprimé, et la
commune est ra achée à celui d’Excideuil, dé-
pendant de l’arrondissement de Périgueux. En
2017, Génis est ra achée à l’arrondissement de
Nontron.
COMMUNAUTE DES COMMUNES
En 2009, Génis rejoint la communauté de
communes Causses et Rivières en Périgord. Celle-
ci est dissoute le 1er janvier 2017 et ses com-
munes (hormis Savignac-les-Églises qui rejoint Le
Grand Périgueux) sont ra achées à la commu-
nauté de communes du Pays de Lanouaille. La
même année celle-ci prend le nom de commu-
nauté de communes Isle-Loue-Auvézère en Péri-
gord.
Les Maires de la commune
Albert Roche, professeur d’agriculture, (1919-
1939)
Jean Raynaud, entrepreneur en maçonnerie
Albert Jarjane e, ar san boucher charcu er,
restaurateur
Daniel Quitet, architecte (1983-2001)
Jean-Daniel Cournil ar san plâtrier peintre
(2001-2008)
Bruno Chapuis professeur (2008-2020)
Mariane Reynaud-Lasternas (depuis 2020)
La vie associa ve de la commune :
De nombreuses associa ons accueillent
enfants et adultes dans des ac vités très di-
verses : bibliothèque, gymnas que (Gym-âge’in)
musique (La Puce à l’oreille), pêche (AAPPMA)
pétanque (la boule génissoise), chasse, randon-
nées (Pays de l’Auvézère),  ers lieu (La Lampe de
Génis).
EVENEMENTS MARQUANTS
En 1944, durant la Seconde Guerre mon-
diale, la division SS motorisée du général Walter
Brehmer est arrivée dans le village le 2 avril, à
la recherche de Juifs. Tous avaient fui, sauf un
couple qui avait choisi de rester. Les nazis les ont
découverts, les ont fusillés au lieu-dit Tous-Vents
et ont incendié leur maison. Ils sont enterrés
dans le cime ère du village. Le même jour, un
cul vateur arrêté à Saint-Raphaël a également
été fusillé au lieu-dit les Montagnes.
Plusieurs personnalités sont liées
à la commune de Génis en Dordogne :
Albert Roche (1876-1939) : à Génis, Al-
bert Roche était professeur d’agriculture, maire
de Génis, conseiller général du canton d’Exci-
deuil de 1925 à 1937, député de la Dordogne
de 1934 à 1936. Il a été fait Chevalier de la Lé-
gion d’Honneur en 1938.
Berthe et Jules Haas : Ce couple de fu-
giés lorrains s’était installé à Génis pour fuir les
persécu ons nazies. Malheureusement, ils ont
été couverts et assassinés par des éléments
de la division Brehmer au lieu-dit Tous-Vents en
1944.
44 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . ETAT-CIVIL.
Chronologie de la fonda on de l’état-civil en France.
Les grandes dates importantes qui ont façonné l’état civil
et leurs conséquences pra ques sur les recherches généalogiques.
1539
Lordonnance de Villers-Co erêts.
François 1er
En août 1539, François Ier signe l’Ordon-
nance de Villers-Co erêts.
Cest le texte fondamental dans l’histoire du droit
et de la langue française. Elle a principalement
deux objec fs :
1. **Lu lisa on du français dans les actes
administra fs** : Lordonnance impose l’usage
du français dans les documents juridiques et ad-
ministra fs, remplaçant ainsi le la n, qui était
la langue dominante à l’époque. Cela marque
un tournant important dans la promo on de la
langue française et contribue à son développe-
ment en tant que langue de culture et d’adminis-
tra on.
2. **La réglementa on des aff aires judi-
ciaires et notariales** : Lordonnance établit des
règles pour le fonc onnement des tribunaux et
des notaires, visant à uniformiser les pra ques
juridiques à travers le royaume. Elle introduit
également des disposi ons concernant la tenue
des registres de baptêmes, mariages et sépul-
tures, ce qui est un pas vers une meilleure orga-
nisa on des archives et de l’état civil.
En résumé, l’ordonnance de Villers-Cot-
terêts est un texte marquant qui a joué un rôle
clé dans l’affi rma on de la langue française et
l’organisa on du système juridique en France. En
eff et, l’ar cle 51 de ce e ordonnance s pule que
les baptêmes devront sormais être consignés
dans des registres spécifi ques. Lobjec f était que
les extraits d’actes de baptêmes puissent ensuite
servir à prouver lâge des individus (notamment,
s’ils étaient majeurs ou non).
Dans la plupart des paroisses, l’année
1539 signe donc le début des registres de bap-
têmes. Pour ce e raison, il est très rare d’en re-
trouver avant ce e date.
1556
Edit royal d’ Henri II
Henri II, par un édit royal de février 1556,
instaure l’obliga on pour les femmes célibataires
et veuves de déclarer leur grossesse.
Ce e mesure avait pour objec f principal
de lu er contre les infan cides. En obligeant les
femmes à déclarer leur grossesse, l’État espérait
Prévenir les abandons d’enfants : En connais-
sant l’existence d’enfants à naître, les autorités
pouvaient me re en place des mesures de pro-
tec on pour éviter qu’ils ne soient abandonnés
et meurent.
Iden er les pères : La déclara on de gros-
sesse perme ait d’iden er le père de l’enfant,
ce qui ouvrait la possibilité de demander une
pension alimentaire.
Lu er contre les mariages clandes ns : En obli-
geant les femmes à déclarer leur état, les auto-
rités pouvaient mieux contrôler les mariages et
s’assurer qu’ils étaient conformes à la loi.
Il est important de noter que ce e obliga-
on a perduré pendant plusieurs siècles, jusqu’à
la Révolu on Française. Cependant, les modali-
tés de déclara on et les sanc ons encourues ont
évolué au fi l du temps.
ETAT-CIVIL. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 45
1579
Lordonnance de Blois. Henri III
Lordonnance de Blois, promulguée en
1579 par le roi Henri III, est un texte important
dans l’histoire du droit français. Il vise à réformer
et à améliorer le fonc onnement de la jus ce.
Voici quelques points clés concernant ce e or-
donnance :
1. Réforme judiciaire : Lordonnance de Blois
cherche à uniformiser et à clarifi er les procé-
dures judiciaires. Elle introduit des mesures
pour limiter l’arbitraire et améliorer l’accès à la
jus ce.
2. Protec on des droits des citoyens : Elle éta-
blit des garan es pour les jus ciables, notam-
ment en ce qui concerne le droit à un procès
équitable et la protec on contre les abus de
pouvoir.
3. Règlementa on des notaires et des avocats
: Lordonnance encadre les professions juri-
diques, en précisant les responsabilités et les
devoirs des notaires et des avocats, afi n d’as-
surer une meilleure qualité des services juri-
diques.
4. Lu e contre la corrup on : Elle vise égale-
ment à lu er contre la corrup on et les abus
dans l’administra on de la jus ce, en imposant
des sanc ons plus strictes pour les actes de
corrup on.
5. Contexte religieux : Ce e ordonnance est
adoptée dans un contexte de tensions reli-
gieuses entre catholiques et protestants. Elle
re ète les eff orts du roi pour stabiliser le pays
et promouvoir la paix civile.
Lordonnance de Blois de 1579 est donc
un texte majeur qui a contribué à la structura on
du système judiciaire français et à la protec on
des droits des citoyens, tout en s’inscrivant dans
un contexte historique complexe.
Ce e ordonnance décrète que les
mariages et sépultures doivent également
être enregistrés par les prêtres.
Objec fs :
Le but principal de ce e loi était d’éviter
les mariages clandes ns et les rapts.
En eff et, avant ce e loi, un mariage était
jugé valide dès qu’il y avait consentement entre
les époux, et cela, même sans acte de mariage.
De plus, les mineurs pouvaient se marier
sans le consentement de leurs parents.
A par r de l’ordonnance de 1579 :
Seul un prêtre peut célébrer un mariage.
Pour qu’un mariage soit célébré, il faut
d’abord que des bans aient été proclamés à 3
occasions diff érentes, par exemple, lors de 3
messes paroissiales. (Remarque : il existe malgré
tout des dispenses des 2ème et 3ème ban pour
certaines situa ons légi mes).
Le mariage doit être célébré en présence
d’au moins 4 « personnes dignes de foi » (c’est-à-
dire, des témoins).
Les époux ne peuvent plus se marier sans
avoir le consentement de leurs parents (ou de
leur tuteur), même s’ils sont majeurs. Il doit être
enregistré dans des registres tenus par le cude
la paroisse.
A par r de 1579, il est donc courant de re-
trouver des actes de mariage et de sépulture.
Les déclara ons de grossesse et les en-
registrements des naissances étaient souvent
gérés par les paroisses. Cela a conduit à une si-
tua on les femmes étaient tenues de faire
connaître leur état à l’Église, car c’était là que les
actes de naissance étaient enregistrés. Ce e pra-
que était liée à des considéra ons sociales et
religieuses de l’époque, la moralité et la légi -
mité des naissances étaient étroitement surveil-
lées.
Henri III. licence CC
1667
L’Ordonnance de Saint Germain.
Louis XIV
Un tournant pour la généalogie.
Ce e ordonnance de Saint-Germain-en-
Laye est promulguée en 1667 sous le règne de
Louis XIV, elle a marqué un tournant majeur
dans l’histoire du droit français et, par extension,
dans le domaine de la généalogie. En eff et, ce e
ordonnance royale a posé les bases d’une uni-
formisa on de la procédure civile et a introduit
des disposi ons entraînant des répercussions di-
rectes sur la conserva on des actes d’état civil.
Quelles sont les principales avancées pour
les généalogistes ?
1.Tenue systéma que des
registres paroissiaux :
* Double exemplaire : Lor-
donnance impose la tenue
de registres paroissiaux en
double exemplaire, afi n de
prévenir les pertes et les
altéra ons.
* Conserva on obligatoire
: Une copie de ces re-
gistres doit être déposée
auprès des autorités judi-
ciaires (sénéchaussées ou
bailliages), assurant ainsi
une plus grande pérennité
des informa ons.
* Traçabilité : Ce e me-
sure a considérablement
amélioré la traçabilité des
naissances, mariages et
décès, facilitant grande-
ment le travail des généa-
logistes.
2. Précision des informa ons :
* Détails requis : Lordonnance précise les in-
forma ons à men onner dans les actes (noms,
prénoms, lia on, lieu et date), o rant ainsi
une source de données plus riche et plus able.
* Lu e contre la fraude : En exigeant une te-
nue rigoureuse des registres, l’ordonnance vise
à prévenir les fraudes et les falsifi ca ons, ren-
foant ainsi la crédibilité des informa ons gé-
néalogiques.
3. Unifi ca on des pra ques :
* Standardisa on des procédures : Lordon-
nance a contribué à uniformiser les pra ques
en ma ère d’état civil à travers le royaume, fa-
cilitant les recherches généalogiques à l’échelle
na onale.
En résumé, l’ordonnance de 1667 a :
* Structuré l’état civil : en imposant une tenue
systéma que et précise des registres.
* Amélioré la conserva on des actes : en exi-
geant un double exemplaire et un dépôt au-
près des autorités.
* Facilité les recherches généalogiques : en of-
frant une source de données plus fi able et plus
accessible. En tant que généalogiste,
vous pouvez donc considé-
rer l’ordonnance de Saint-
Germain-en-Laye comme
un point de départ essen el
pour vos recherches. Les re-
gistres paroissiaux établis à
par r de ce e date cons -
tuent souvent une mine
d’informa ons précieuses
pour recons tuer l’histoire
de vos ancêtres.
Lobjec f était d’éviter les
fraudes, et aussi, d’éviter les
pertes de registres. En eff et,
une copie du registre devait
rester dans la paroisse, tan-
dis que lautre était dépo-
sée à la sénéchaussée (ou
au baillage). Ainsi, une co-
pie du registre subsistait si
l’autre était détruite.
Cest pour ce e raison que, dans beau-
coup de communes, les collec ons de registres
paroissiaux commencent aux environs de 1667.
En eff et, avant ce e date, les exemplaires uniques
des registres ont souvent été détruits ou perdus.
46 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . ETAT-CIVIL.
ETAT-CIVIL. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 47
1736
Edit de Louis XV
Sous Louis XV, D’Aguesseau cherche à
me re un peu d’ordre dans la tenue et la conser-
va on des registres. Défi nis depuis 1667, force
est de constater que par la négligence de ceux
qui devaient ecuter ce e Loy, soit à l’occasion
des changements survenus par rapport aux Of-
ciers qui ont été chargés de la faire observer, il
est arrique plusieurs des règles quelle avait
sagement établies, ont été presque oubliées
dans une grande par e de notre Royaume.
Henri François d’Aguesseau.
Les registres sont tenus par les curés, ces
derniers reçoivent leurs ordres des évêques. Des
offi ciers sont tenus d’enregistrer et conserver les
registres. Ils le font moyennant nances, raison
pour laquelle de nombreux registres ne sont pas
déposés. Ces offi ciers sont supprimés.
Confi rma on de l’obliga on de
faire deux registres,
pour écrire les Baptêmes, Mariages & Sépul-
tures, dont l’un servirait de Minute, & demeu-
rerait entre les mains du Curé ou du Vicaire ; et
l’autre serait porau Gre e du Siège Royal, pour
y servir de Grosse. On y a ajouté la précau on
nouvelle, que tous les actes soit signés en même
temps par les par es.
1792
Létat civil est confi é aux communes
Lannée 1792 marque un tournant cisif
dans l’histoire de létat civil français, profondé-
ment liée aux bouleversements poli ques de la
Révolu on Française.
La laïcisa on de l’état civil
Jusqu’à la volu on, l’Église catholique
détenait le monopole de la tenue des registres
de l’état civil. Les actes de naissance, de mariage
et de décès étaient enregistrés dans les registres
paroissiaux. Cependant, ce système était per-
çu comme étant trop lié au pouvoir religieux et
ne répondant pas aux besoins dune société en
pleine muta on.
En 1792, la Conven on Na onale décide
de laïciser l’état civil. Ce e décision est inscrite
dans le décret du 20 septembre 1792 qui :
Transfère la responsabilité de l’état civil aux
municipalités : celles-ci sont désormais char-
gées de recevoir et de conserver les actes
d’état-civil.
Sépare l’Église de l’État : Ce e mesure s’ins-
crit dans un contexte de lu e contre l’infl uence
religieuse et de construc on d’une société plus
laïque.
Les principales conséquences de ce e réforme
Une nouvelle organisa on administra ve : la
créa on doffi ces d’état-civil au sein des mairies
permet une meilleure organisa on et une plus
grande accessibilité aux actes.
Une plus grande transparence : la tenue de
registres-civils sépare les actes religieux des
actes administra fs, garan ssant ainsi une plus
grande transparence et une meilleure conser-
va on des informa ons.
• Une évolu on du contenu des actes : les nou-
veaux registres civils intègrent de nouvelles
informa ons, telles que le nom de famille du
père et de la mère, afi n de mieux iden er les
individus.
Les limites de ce e réforme
Malgré ces avancées, la réforme de 1792
ne fut pas exempte de diffi cultés. Les troubles
révolu onnaires et les guerres ont parfois en-
trala tenue régulière des registres. De plus, la
Restaura on de la monarchie en 1814 a entraîné
une remise en cause de certaines disposi ons de
la loi de 1792.
En résumé
La laïcisa on de l’état civil en 1792 cons -
tue une étape fondamentale dans l’histoire de
l’administra on française.
Ce e réforme a permis de :
* Séculariser une ins tu on clé
* Améliorer la conserva on des actes d’état-civil
* Poser les bases d’un système d’enregistre-
ment des naissances, mariages et cès plus
moderne
Ce e forme a entraîné des répercussions du-
rables sur la généalogie, en off rant aux cher-
cheurs un nouveau fond d’archives pour retra-
cer l’histoire de leurs familles.
Le décret du 20 septembre 1792 introduit
également la possibilité de divorcer, et cela de
façon très simple. En eff et, pour l’obtenir, il suffi t
qu’un des époux fasse état d’une « incompa bili-
té d’humeur » dans le couple.
1804
Le Code civil de Napoléon
Le Code Civil des Français, également appelé
Code Napoléon, a été promulgué le 21 mars 1804.
Ce code juridique a permis d’unifi er les règles du
droit civil sur l’ensemble du territoire, en me ant
n aux nombreuses coutumes locales qui existaient
jusqu’alors.
En ma ère d’état civil : le code civil défi -
nit précisément comment les registres d’état civil
doivent être tenus et quelles informa ons ils doivent
contenir. Tout comme le décret de 1792, il confi e aux
communes la tenue des registres. Il main ent égale-
ment la possibilité de divorcer, mais beaucoup moins
simplement (Remarque : par la suite, le divorce sera
aboli sous la Restaura on en 1816).
Enfi n, le Code Civil prévoit que les actes
d’état-civil puissent être complétés à posteriori par
des men ons dans leurs marges.
Lobliga on pour les femmes de déclarer leur
grossesse à l’Église en France remonte à des pra ques
anciennes, mais elle a été formalisée par le Code Civil
de 1804, sous Napoléon Bonaparte. Ce code a établi
des règles concernant l’état civil et a renforle rôle
de l’Église dans l’enregistrement des naissances.
En 1804, il n’existait que 2 men ons marginales : la
men on marginale de reconnaissance d’un enfant
naturel et la men on marginale de rec ca on de
l’état civil.
Par la suite, de nombreuses autres men ons
marginales ont été créées, notamment celles de ma-
riage, de divorce, d’adop on, la men on « Mort pour
la France », etc.
48 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . ETAT-CIVIL.
Passa on de registre à Neuvic.
Nous maire de la communauté de
Neuvic nous sommes transportés avec
notre secretaire ce requèrant le procu-
reur de la commune dans la maison du
« presbitaire » pour faire état et inven-
taire de tous les registres qui peuvent
y être. Ce que nous avons fait par ver-
bal de ce jourd’hui et en conséquence
de « larreté » qui a été aussi fait par
le conseil général d’état. Communau-
aujourd’hui sur le défaut de papier
pour « parfournir » à l’enregistrement
tou Des extraits pris en blanc par le ci-
toyen curé que pour enregistrer.
Ceux qui seront pris par les offi ciers
publics qui seront nommé conformè-
ment à la loi du 20e 7bre (septembre)
dernier il a été un registre « courans »
quatre feuilles de papier commun.
À chaque registre pour fevrier jusqu’au
premier janvier mil sept cent quatre
vingt treize au moyen de ce nous avons
clos et « are é » les registres servis par
le citoyen curé jusqu’â ce jour 2e Xbre
(décembre) 1792 et l’an premier de la
république. DESFFARGES, maire.
ETAT-CIVIL. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 49
1877
La créa on du livret de famille
La créa on du livret de famille en 1877,
pour donner suite aux destruc ons de l’état civil
parisien lors de la Commune de Paris en 1871,
marque une étape importante dans l’histoire de
l’état civil français. Voir note en bas de page.
Pourquoi créer un livret de famille ?
* Sauvegarder les informa ons : l’idée était de
créer une copie des actes d’état civil, détenue
par chaque famille, afi n de sécuriser les infor-
ma ons en cas de sinistre ou de perte des re-
gistres offi ciels.
* Faciliter les démarches administra ves : le li-
vret de famille rassemblait en un seul document
les actes de naissance, de mariage et de décès
des membres d’une même famille, simpli ant
ainsi les démarches administra ves.
* Renforcer le lien familial : Le livret de famille
symbolisait l’unité familiale et témoignait de
l’histoire d’une famille.
Quelles informa ons contenait le livret de fa-
mille ?
Ini alement, le livret de famille contenait :
* Les dates de mariage des parents
* Les dates de naissance des enfants
* Les dates de décès des membres de la famille
Au fi l du temps, d’autres informa ons ont
pu être ajoutées, comme les men ons de tutelle,
d’adop on ou de changement de nom.
Quelles sont les conséquences de ce e créa on
?* Une sécurité supplémentaire : le livret de fa-
mille cons tuait une sauvegarde précieuse en
cas de perte ou de destruc on des registres of-
ciels.
* Une meilleure connaissance de sa famille :
le livret de famille perme ait aux individus de
mieux connaître leur histoire familiale et leurs
ancêtres.
* Un ou l pour les généalogistes : pour les pas-
sionnés de généalogie, le livret de famille re-
présente une source d’informa ons précieuse,
complétant les registres paroissiaux et civils.
En résumé
La créa on du livret de famille en 1877
répondait à un besoin de sécurisa on des in-
forma ons d’état civil et de simpli ca on des
démarches administra ves. Il a également eu
un impact sur la manière dont les individus per-
çoivent leur iden té familiale et leur histoire.
Le 24 mai 1871, les combats s’inten-
sifi ent encore. Les Versaillais a aquent
à laube. Craignant d’être encerclés, les
derniers élus de la Commune qui ent
l’Hôtel de Ville. Vers 10h, les ammes
envahissent le bâ ment qui n’est bientôt
plus qu’un brasier. Le Palais de Jus ce et
la préfecture de Police sont eux aussi in-
cendiés.
Les incendies de l’Hôtel de Ville, de la
préfecture de Police et du Palais de Jus-
ce auront des répercussions impor-
tantes et durables : ce sont tout létat civil parisien antérieur à 1860 et les registres de catholicité de
l’archevêché qui partent ainsi en fumée, de même que les jugements du tribunal civil antérieurs à
1870 et une grande par e des archives du département de la Seine et de la ville de Paris. Malgré la
mise en place en 1872 d’une commission pour la recons tu on de l’état civil, seul un ers environ
des actes sera e ec vement recons tué.
h ps://archives.paris.fr/a/1103/24-mai-1871-incendie-de-l-hotel-de-ville/
Destruc ons de l’état civil parisien lors de la Commune de Paris en 1871.
50 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . LALLUQUE.
André LALLUQUE. Par Yann PICQUET.
J’ai choisi de vous raconter l’histoire de mon grand-père André LALLUQUE (1918-2003)
comme si c’était lui qui relatait sa propre histoire.
Ma jeunesse :
Je suis le 21 février 1918 à La grange en
Corgnac-sur-l’Isle aux alentours de 20h00 dans la
pe te tenue de mes très chers parents Jus n et
Marceline Lalluque. Pe ts exploitants d’une pro-
priété de 3 hectares, pour compléter les maigres
revenus de ce e tenue, mon père travaillait à la
carrière de pierres de Corgnac.
Probablement, je dûs être un grand-pré-
maturé car à ma naissance le médecin posa un
dilemme à mon père : sauver son enfant ou sa
femme.
Mon père choisit sa femme Une fois
sor , je fus emmailloté et mis dans une « boite à
chaussures » près du feu et le médecin soccupa
de ma mère…. « Il ne vivra pas bien vieux celui-là
» comme quoi jétais voué à résister puisque
à l’aube de mes 85 ans je peux vous conter mon
histoire.
Mon père alla clarer ma naissance le
lendemain à la mairie de Corgnac et me donna le
prénom d’André. Je pense que ma re devait
être pressée de me me re au monde pour profi -
ter de la permission de mon père qui était soldat
au 95ème Régiment d’Infanterie Territoriale.
Mon père fut démobilisé le 14 janvier
1919 et retrouva sa femme et ses trois enfants,
Fernand (°1903), Edouard (°1908) et moi-même.
Il tenait beaucoup à ce e terre durement ac-
quise par ses ancêtres. A la n de la guerre, il
rachètera à son oncle et à sa tante ainsi qu’à ses
cousins la totalité de la propriété découpée lors
des partages successifs.
Il aurait aimé que l’ainé, Fernand, re-
prenne la ferme. Celui-ci préféra, après son cer-
cat d’études, par r « faire fortune » à Paris ;
suivi de près par le benjamin, Edouard.
Jus n et Marceline Lalluque
Finalement, je fus élevé comme un en-
fant unique après le départ assez rapide de mes
frères. L’instruc on était très importante chez
nous. Lors des journées froides en hiver, je devais
parcourir 2km à travers champs et chemins avec
des châtaignes chaudes dans les poches pour en-
n arriver à l’école communale de Corgnac. J’ap-
prenais bien à l’école et mes parents étaient ers
de moi. J’ai décroché mon cer cat d’études à
douze ans et demi le 22 juin 1931. Je n’ai pas eu
de men on car j’ai refusé de chanter.
J’ai fait un an supplémentaire d’études.
Puis, mes frères ont voulu que je rentre aux
ateliers de la SNCF à Périgueux. Cependant les
correspondances de trains n’étaient pas faciles
car nous habi ons à 7 km de la gare et nous
n’avions pas de moyen de transports. Il aurait
LALLUQUE. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 51
fallu prendre une chambre en ville parce que
j’étais trop jeune. Mes parents n’avaient pas les
moyens, ce n’était donc pas possible.
A quatorze ans, j’ai entendu dire qu’on
l’on demandait des jeunes sérieux pour être em-
bauché comme « Mousse » afi n d’être coursier
dans lentreprise « Carrières de Bretagne-Nor-
mandie ». Celle-ci était implantée depuis long-
temps sur la commune de Corgnac et elle n’était
qu’à 2 km de chez moi. Il y avait environ 250 ou-
vriers à l’époque, ce qui était pour une commune
de 1 200 habitants une richesse pour tous ainsi
que pour les commerçants.
Ce e entreprise exploitait des carrières
de granite et de diorite. Il y avait cinq bu es,
donc cinq chan ers d’l’on extrayait la pierre.
Elle était chargée dans des wagonnets, et ache-
minée vers des concasseurs qui la bitaient en
ballast de graviers et de sable. Ces matériaux
étaient des s pour les voies ferrées, le blo-
cage des routes. Le granit servait aussi pour la
construc on de maisons.
Il y avait cinq pe tes locomo ves à va-
peur qui transportaient ces wagonnets sur une
voie de 0,60 m.
Il me tardait d’avoir mes seize ans afi n de
pouvoir conduire ces engins que je convoitais
depuis fort longtemps. Pour l’instant, je devais
servir et aider les ouvriers.
Avec ma première paie, je me suis acheté
un beau vélo a n de pouvoir aller au travail et
aux bals dans les communes environnantes.
Puis mon rêve se réalisa, un conducteur fut ap-
pelé pour eff ectuer son service militaire. Je fus
nommé conducteur à sa place et j’étais heureux.
La paie fut bien meilleure. Nous travaillions du
lundi au samedi et même parfois le dimanche
pour réviser ces locomo ves.
Les dimanches de libre, j’en profi tais pour
aller aux bals. Ils nissaient à minuit. Ils nous ar-
rivaient aussi daccompagner les lles, mais les
mères étaient toujours présentes et tenaient
tous les bancs …. Parfois, elles nous off raient les
gâteaux chez elles.
Mais à mon tour, je fus appelé en 1938
pour eff ectuer mon service militaire.
Mes grandes vacances commencèrent ….
1ère période : Mon service militaire …
Je fus incorporé le 4 novembre 1938, ser-
vice comptant du 15 octobre ; au 5ème Régiment
de Génie (Chemin de fer) au camp de Satory à
Versailles. Par en subsistance au 7ème Génie
d’Avignon (dans la caserne de Hautpoul, à l’école
de naviga on sur bateaux métalliques de 7 m de
long) ; j’ai traverle Rhône dans le courant nom-
« Zalvec », descendu à 15 Km/h à la godille
avec mul ples dériva ons.
Après ce e forma on d’un mois, je suis
retourné au camp de Satory pour poser des voies
rapides avec montages de rails et démontages en
temps étudiés et limités. Puis mes classes furent
terminées, je suis rentré aux cuisines, comme je
dis souvent « bon séjour, bonne chair … ».
Mais ces bons moments ne durèrent pas
longtemps puisque la guerre commença à poin-
ter le bout de son nez Je fus consigné au camp.
Plus de permissions !!
Je suis nalement relevé des cuisines et
remplacé par des réservistes. Ces derniers, vus les
événements qui se préparaient, n’avaient guère
le cœur à louvrage. Ils buvaient et la cuisine s’en
ressentait. La troupe n’était pas contente. Je suis
donc de nouveau aff ecté aux fourneaux car la
guerre était imminente en Espagne.
Peu de temps après, Hitler envahit
l’Autriche, la Tchécoslovaquie puis nalement la
Pologne ; ce e dernière étant notre alliée,
la France et l’Angleterre déclarèrent la guerre
à l’Allemagne.
( photo de groupe du 5ème Génie )
52 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . LALLUQUE.
2ème période : Entrée en guerre de la
France.
Nous avons reçu des consignes de l’Etat
Major afi n d’évacuer notre camp de Satory dans
un train aménagé (lits, cuisines ambulantes).
Nous voilà en route pour le Nord était notre
futur cantonnement, DOUAI.
Tous les jours, nous nous rendions en Bel-
gique à « MONS ». Nous avions pour mission de
miner les ponts de chemins de fer, de les faire
sauter afi n d’arrêter les trains d’armements al-
lemands qui se dirigeaient vers la France. Nous
avions pour mission également de retarder les
troupes afi n de stopper l’invasion de notre terri-
toire.
Malgré notre travail, notre ennemi pos-
sédait d’autres moyens de transports dont nous
ignorions tout. Ils empruntaient aussi la route à
l’aide de gros convois avec camions et remorques
sophis quées...
Le temps de reprendre notre train sta on-
à la gare de DOUAI (Nord) pour nous replier,
LALLUQUE. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 53
les Allemands étaient déjà là.
Ils ont bombardé la locomo ve ainsi que
le wagon de muni ons qui se trouvait à l’arrière
du convoi. Nous avons eu juste le temps de courir
dans une forêt qui se trouvait à proximité, heu-
reusement... Ensuite, ils ont lancé des bombes à
retardement tout le long du convoi afi n de nous
empêcher d’y récupérer le ravitaillement laissé.
Malgré les consignes, quelques camarades ont
payé de leur vie en s’y aventurant. Dans ce e fo-
rêt, ils nous ont gardés jusqu’à la nuit tombante.
L ‘avia on pilonnait sans cesse le pourtour de ce
bois.
Par la suite, nous avons été encerclés par
les troupes motorisées. Nous avons été « cueil-
lis comme des lapins ». Au pe t ma n, n’ayant
aucune muni on pour nous défendre, nous nous
sommes rendus. Il n’y avait que deux solu ons,
se rendre ou mourir …
3ème période : Prisonnier de guerre.
Le calvaire a donc commencé. Nous fûmes
enfermés dans une grange, « entassés comme
des sardines en baril », et surtout pas de « rous-
pétance », car ils nous disaient : « on en prend
dix au hasard et on vous fusille ».
La police, entre nous, était de rigueur afi n
de ne pas succomber à leur sir. Nous devions
calmer les excités. Nous é ons pour l’instant pri-
sonniers. Il fallait bien s’y résigner.
Le lendemain, départ à pied pour la cita-
delle de Cambrai nous avons été enfermés.
D’autres prisonniers nous y a endaient. Des gens
charitables nous ont approvisionnés pendant
notre marche forcée en eau, quelques morceaux
de pain, des pommes de terre cuites. Le plus dur
était de passer une journée « sans boire ».
Pour y remédier, nous nous tachions
prudemment de la route en apercevant des tas
de be eraves qui, par leur sucre, nous remontait
un peu.
Parmi les sen nelles qui nous escortaient,
notamment des jeunes, certaines parlaient bien
le français et étaient assez complaisantes pour
nous laisser « brouter nos be eraves ».
Nous sommes restés trois jours dans ce e
caserne. Tout d’un coup, rassemblement et dé-
part vers la gare : un long train à bes aux nous
y a endait. Les Allemands nous ont parqués à
trente-cinq par wagon comme des moutons. Im-
possible de s’asseoir et encore moins de se cou-
cher…
Après trois jours et trois nuits, nous
sommes arrivés au camp de Görlitz Stalag VIIIA
situé en Allemagne en Haute-Silésie près de la
fron ère polonaise et tchèque.
4ème période : Arrivée au Stalag VIII A.
Dès le premier jour, on nous a rasé la tête.
Nous ressemblions tous à « un vrai troupeau de
bêtes ». On nous a a ribué un numéro : 2641.
Les premières journées nous avons été occupés
à d’innombrables appels, on devait se me re au
garde à vous et les Allemands nous comptaient
et recomptaient.
Au menu : soupe de poisson séché, ru-
tabaga (sorte de navets acides), 20 grammes de
margarine, une boule de pain de seigle d’environ
de 800 grammes pour 10 personnes, et par jour.
Café préparé avec des or es séchées ou de l’er-
satz, sucre saccharine infecte et très peu souvent
un peu de bière (acheté avec la valeur d’un mark
donné pour un jour de travail).
Nous avions des corvées quo diennes ré-
pétées (ne oyage des baraques) et des lits su-
perposés sur trois étages. Nous devions enlever
la paille des palliasses infectées de poux et de
punaises et procéder aux corvées deau et de ba-
layage du camp.
Les puces et les poux nous dévoraient
et nous exposaient à des maladies tels que le
typhus. Des dizaines de prisonniers russes mou-
raient journalièrement. Nous, les Français, nous
é ons vaccinés contre ce éau grâce aux conven-
ons de Genève auxquelles les Russes ne par ci-
paient pas.
Plaque d’iden té donnée au Fronstalag 101 à Cambrai.
J’ai gravé des traits pour indiquer l’épaisseur de pain de margarine.
5ème période : Première visite dans un
Kommando.
Après quelques mois passés au Stalag, je
fus « muté » au Kommando 934 (a) en 1941 dans
une grosse ferme de l’état occupée auparavant
par des Juifs. Ces malheureux ont épar la suite
déportés dans les camps de la mort avec leur fa-
mille.
Ce Kommando était dirigé par un jeune «
SS » fana que recruté en ce sens de ne pas nous
ménager. Nous mangions quand même un peu
à notre faim en comparaison avec le menu servi
au camp de rlitz Et malgré de longues jour-
nées, c’était assez tenable.
Mai 1941, Wehrkich / Kommando 934
Un peu plus tard, car il ne fallait pas trop
se familiariser avec les civils, je fus transféré dans
un dépôt de locomo ves. Le travail était assez
dur. Nous devions décharger des wagons de
charbon toute la journée, ravitailler des locomo-
ves et les décrasser.
Nous devions maintenir le feu et la pres-
sion afi n que les mécaniciens puissent repar r
après leur repos. Ils n’étaient pas gâtés eux aussi
car ils roulaient 16 heures de rang et ils arrivaient
au dépôt complètement « ko ». Ils nous don-
naient parfois leurs casse-croûtes tellement ils
avaient envie de se reposer. J’ai gardé de très
bons souvenirs de quelques-uns.
6ème période : Première tenta ve
d’évasion.
Etant en bonne rela on avec un mécani-
cien, jai pu m’évader dans un foudre à vin des-
pour Béziers. Beaucoup de copains étaient
ainsi par s. Certains se faisaient enfermer dans
un wagon en des na on de la France, ce qui ne
prenait pas toujours. Cela fut le cas pour moi.
Le train, qui devait par r le soir-même après
contre-ordre, se dirigea sur une voie de garage
pour ne par r que le lendemain. Comme je man-
quais à l’appel du soir, les sen nelles se sont ren-
dues au dépôt et ont fait le tour du train. Ayant
découvert ce wagon et sa des na on, ils m’ont
déniché sans ménagement. Ce fut mon retour au
Kommando. Ils me dirent sournoisement que «
je réussirai mieux la prochaine fois ! ».
Le lendemain, je fus réveillé à 4h30. Cétait
la puni on pour toute tenta ve d’évasion. On me
transféra au camp dans la baraque « 40 » spécial,
où tous les évadés repris y séjournaient pendant
40 jours. A nouveau, jeus droit au régime réduit
: pas le droit d’écrire ni de recevoir de colis, des
corvées sur corvées et pas les moindres …
A ma sor e, javais beaucoup maigri et
j’étais très aff aibli. Je fus transféré dans un hô-
pital j’ai trouvé, par chance, des camarades
belges qui avaient eux aussi subis le même trai-
tement. Ils m’ont donné du pain d’épices au miel
de leur pays. Jai pu me rétablir rapidement. La
nourriture était un peu meilleure pour lespri-
més. Il faut dire qu’aux cuisines, il y avait aussi
des Français et des Belges. Au bout d’un mois, je
fus reconnu rétabli par les autorités sanitaires et
militaires. Je fus aff ecté dans un nouveau Kom-
mando.
7ème période : Retour au Kommando.
Un cer cat de santé me fut délivré par le
major Allemand. Des médecins français étaient
eux aussi sous leur tutelle. Cela m’a valu un cer-
cat portant la men on «Leicht Arbeit » c’est-
à-dire qu’il me fallait un travail léger. Je remercie
ici les médecins français de leur sou en humain.
Il était diffi cile de se faire comprendre des Alle-
mands. Mai 1942, Weisswasser (Reischbahn Kom-
mando 947)
54 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . LALLUQUE.
LALLUQUE. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 55
J’ai a erri dans une pe te usine (miroiterie) où
on fabriquait des glaces de poche, des miroirs
des nés aux troupes allemandes. Ils nous arri-
vaient aussi de changer le pare-brise des voi-
tures accidentées dans les bombardements.
Laissez-passer pour travailler dans l’entreprise Spie-
gelfabrik à Weisswasser
Le contremaître de ce e miroiterie était très
compréhensif et gen l. Ce n’était pas un « Nazi ».
J’ai aussi de très bons souvenirs de quelques ci-
vils. Mais le « bon temps » n’a pas duré. Larmée
rouge avançait à grand pas après la retraite des
troupes allemandes de « Stalingrad ».
Il y eut des bombardements intenses par
les Russes sur la ville de Gorlitz. La ville fut en-
cerclée et les civils fuyaient de partout ainsi que
les soldats. Nous é ons libres mais pas à labri de
l’avia on qui pilonnait sans cesse. Nous sommes
par s errant dans les fermes afi n de nous appro-
visionner. Les Russes, qui n’étaient pas trop bien
organisés, en faisaient tout autant.
8ème période : Enfi n le retour vers la
terre promise.
Ainsi commença une longue marche de
300 km à pied ou à vélo lorsque nous pouvions
en récupérer un. La liberté nous a endait. Mais
il fallait se grouper car les soldats russes nous les
piquaient. En étant à plusieurs, ils n’osaient pas
nous a aquer.
Rien n’était organisé de leur côté pour la
nourriture. Il fallait se débrouiller chez les civils
allemands en troquant quelques cigare es.
Après ce long riple, nous avons été rassemblés
dans un hôpital : douche, distribu on de vivre…
enfi n le retour à la civilisa on …
Nous devions repar r en direc on de la
Russie mais contre-ordre sur contre-ordre. Les
voies de chemin de fer ne concordaient avec les
leurs. Cela nous a valu heureusement un bon
sursis. Les Américains avaient dans leur zone des
prisonniers et des civils russes. Ils ont donc passé
un accord avec les autorités américaines et sûre-
ment françaises.
Les Russes qui séjournaient en zone amé-
ricaine seraient rapatriés dans leur zone par les
convois militaires US et au retour, ils prenaient
en charge les prisonniers français.
Chez les Américains, les civils allemands
affl uaient, c’est-dire ceux qui avaient échappé
à la porta on russe et la vie redevenait nor-
male. Ce qui n’était pas le cas chez les Russes
tout était le néant…
Je suis par le 27/05/1945 à 7 heures
du ma n de TORGAU à 3 km environ du
centre de rassemblement et d’embarque-
ment en direc on de la zone américaine par
camion militaire. Arrivé chez nos alliés, nous
avions eu un excellent accueil. Nous avons
eu chacun un bon colis (cigares, cigare es
et des gâteries). Nous nous sen ons pour la
première fois bien libres après cinq années
de cap vité….
Enfi n la France !
Je retrouvai mon
cousin Jeannot en arrivant
à Paris qui était prisonnier
comme moi.
Nous avons pris tous les
deux le train pour rentrer
en Dordogne… chez nous.
Quelle joie de re-
trouver mes parents après
sept ans d’absence. Je fus
embauché à la Tuilerie à
Corgnac. Le retour fut diffi -
cile. Il a fallu se réhabituer
à la liberté
André
Mai 1945 – Paris
Au détour d’un bal en 1947, jai rencontré
ma future épouse, Léonie Duteil. Nous proje ons
de nous marier mais celui-ci fut repoussé car la
santé de mère déclinait très vite et elle s’éteignit
le 31 mai 1947.
Avant de mourir, elle m’a fait prome re
de m’occuper de mon père et de garder notre
propriété à La grange. Malgré mon désir de par r
à Paris pour travailler, je  ns ma promesse…
Il fut convenu que j’aille faire ma demande
auprès de mon mon beau père, Aubin Duteil. Je
me rappelle encore sa réac on … Les Lalluque de
la Grange : pas une famille bien riche, mais très
vaillante … Vas-y ma fi lle tu seras heureuse.
Nous nous sommes mariés le 7 septembre
1947 dans l’église de Saint-Germain-des-Prés.
Quelques jours après mon mariage, je suis par
en cariole chercher ma femme aux Condamines
pour la ramener chez nous à La Grange.
Le 12 février 1948, de puissants pe ts cris
sor rent de la maison de la grange.
Une pe te lle, notre lle, Joëlle pointa le pe t
bout de son nez pour notre plus grand bonheur.
Ce e naissance amena la joie et bonheur
dans ce e maisonnée.
Ce fut la troi-
sième généra on née
dans ce e pe te ferme
héritée par mon grand-
père.
Léonie Duteil et
sa lle Joëlle Lalluque
devant leur maison à
Lagrange - 1948
Malheureusement, mon re nous qui a
le 27 janvier 1952. Ce qui fut un tournant dans
notre vie. Avec ma femme nous avons décidé de
qui er ce e propriété qui n’était pas très ren-
table. Je suis par seul sur Paris avec un oncle
de ma femme, Eloi, pour trouver un travail et un
logement.
Quelques mois après, ma femme et ma
lle m’ont rejoint à Ivry-sur-Seine. Notre nouvelle
vie parisienne commença. Lors des vacances
nous revenions à La grange pour voir la famille.
A la retraite, nous sommes repar s chez nous en
Dordogne dans notre chère maison.
Suite à des complica ons médicales de
ma chère et tendre Léonie, mon épouse, nous
avons qui er notre chère Dordogne pour aller
vivre en Bretagne chez nos enfants.
Ma femme nous qui a le 6 février 2003 à
Vannes après une vie bien remplie mais avant de
voir arriver son premier arrière-pe t-fi ls.
La vie pour moi devenait longue j’avais
envie de par r Mes enfants et pe ts-enfants
étaient installés et heureux…. J’ai profi té de mon
arrière-pe t-fi ls, Kylian et je me suis éteins le 19
juillet 2003 à Vannes.
56 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . LALLUQUE.
Jus n et Marceline.
Marceline revenant du
lavoir.
Joëlle Lalluque,
1958 Ivry-sur-Seine
MARQUISE DE TENCIN. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 57
Pour la France, le XVIIIe siècle
fut marqué par le passage d’un régime
monarchique caractérisé par les frivo-
lités des privilégiés insouciants, repré-
sentés ici par la marquise de Tencin, à
un gouvernement plus respectueux des
droits de chacun. Sous l’impulsion de
philosophes, d’écrivains et d’ar stes à
la recherche de plus d’égalité, des idées
nouvelles se rent jour et se répandirent
peu à peu dans le pays. Ces « Lumières »
contribuèrent à l’avènement de la Révo-
lu on Française qui, malgré de grandes
diffi cultés, nit par donner à notre pays
un régime plus mocra que. Cepen-
dant la condi on des paysans de nos
campagnes périgourdines, soumis aux
caprices du climat, resta très précaire
tout au long de ce siècle qui se termina
pour les républicains avec une certaine
amertume. Tous les eff orts déployés
pour obtenir une société plus juste
n’étaient pas arrivés à juguler l’ambi on
personnelle de poli ciens tels que Na-
poléon.
Publié le : 23/12/2024. ISBN : 9791040571629. Formats : Broché - 140x216
Pages : 196 Prix 18 €90. A commander auprès de l’auteur : Georges LABROUSSE.
58 ! Juillet 2025 n° 20 - LOU PÉRI DOC . Coin lecture.
Le testament maudit
« Le testament maudit ; les années terribles
du château de l’Herm »,
par Isabelle Ar ges
Les murs de l’Herm, anéan s par les années, gar-
deront le souvenir de guerres fratricides. Des person-
nages fi c fs vont se mêler à ceux, frères, mères, cousins,
époux, dont le nom fut inscrit sur les registres de la jus-
ce.
Après plusieurs ouvrages dont le l conducteur
trouve son origine dans ses racines périgourdines, Isabelle
Ar ges est une insa able conteuse et consacre tout son
temps à l’écriture. Après un hommage à son père dans
Le Diable à portée de la main, les Edi ons de Borée ont
édité tous ses manuscrits. Elle est membre depuis 2015
de l’Académie des Arts et des Le res du Périgord.
En ce printemps 1582, lorsque Jean de Calvimont
épouse Anne d’Abzac, il ignore combien ce e union
va provoquer d’événements extraordinaires. Margue-
rite, son unique héri ère, mariée à l’âge de cinq ans, va
suivre sa tragique des née entraînant une succession de
drames. Du haut de ses toitures pentues, le château de
l’Herm va observer, pendant près d’un siècle, la bataille
de deux familles déchirées pour la possession du testa-
ment de la jeune femme.
Le livre est paru aux Edi ons Les Livres de l’Îlot.
Moi Pierre, maire de Cunèges.
Né en gion parisienne, Gérard Huger a travaillé
pendant plus de quarante ans dans le secteur bancaire,
partageant sa vie entre la capitale et Reims.
Installé à Sigoulès-et-Flaugeac, en Dordogne, de-
puis janvier 2013, ce passionné de généalogie et d’his-
toire, qui adore le passé des villages du Périgord, a écrit
un premier livre paru en novembre 2021 : « Il était une
fois… Sigoulès », une fresque historique de son nouveau
chez lui.
Aujourd’hui, il publie son deuxième ouvrage,
plus romancé que le le précèdent.
A par r d’un évènement, jai trouvé Pierre né en
1795 à Gardonne et décédé en 1870. Fils et pe t- ls
d’agriculteurs. Il fut successivement maitre d’école,
arpenteur et cul vateur. Il fut également adjoint puis
maire de Cunèges lors des diff érents événements qui
bouleversèrent la vie de ce e pe te commune.
Le millas Périgourdin. LOU PÉRI DOC . 20 - Juillet 2025 ! 59
Le Millassous (ou Millas) Périgourdin
Millas vient de milh qui signifi e millet.
En eff et, l’ancêtre de ce e pâ sserie populaire, le millassous était une bouillie au lait de millet
consommée ici depuis l’An quité, puis le maïs fut introduit en Europe au XVIème siècle et les pay-
sans exploitants du Sud-ouest l’u lisèrent abondamment pour se nourrir. Au cours des siècles ce gâ-
teau s’est enrichi, d’abord avec du po ron, puis des noix, des pommes et des pruneaux ou quelques
fois des raisins secs….
Ingrédients pour 8 personnes :
1 kg de po ron
6 cuillères à soupe de maïzena
1 cuillère à soupe de farine
2 verres de lait
1 verre de crème liquide
30 g de beurre fondu
1 sachet de sucre vanillé
100g de sucre
1 grosse pomme
12 pruneaux dénoyautés
une grosse poignée de noix
2 cuillères à soupe de rhum.
Prépara on de la rece e
Couper la chair du po ron en dés et la faire
cuire dans le lait.
Laisser refroidir un peu puis mixer la chair dans
un bol à part.
Mélanger la farine, le lait de cuisson (a en on,
ne pas tout me re, il faut ajouter au fur et à
mesure, car sinon le teau risque d’être trop
liquide, la consistance doit ressembler à celle
d’un far) et la crème de po ron ensemble.
A en on, si le lait est trop chaud, il risque de
voir des grumeaux. Ajouter ensuite le sucre, le
beurre fondu, le rhum et le sucre vanillé.
Peler la pomme, la couper en dés. Casser les
noix et briser les cerneaux.
Mélanger le tout avec la pomme, les noix et les
pruneaux. Verser dans un moule beurré.
Me re au four 45 à 60 minutes à 210°C.
Manger  ède ou froid.
Amicale
Genea24
Amicale
Genea24
Entraide
Généalogie
Dordogne
Périgord
20
Illustre-Trait,
c’est l’histoire de Céline, une journa-
liste citadine qui découvre le Périgord et lâche
son stylo pour prendre les crayons. Au l des
escapades, les villages du Périgord-Limousin
s’illustrent dans une collec on d’affi ches au
style rétro pour le plus grand plaisir des habi-
tants et des amoureux de la région. Le travail
de l’Aquarelle renforcé par des techniques di-
gitales, renforcent l’originalité de ces illustra-
ons imprimées sur un papier ar sanal, pour
une fabrica on locale, dans son atelier de Ju-
milhac-le-Grand.
Sollicitée par les Offi ces du Tourisme
et les Municipalités la collec on s’agrandit
toujours un peu plus.
Et votre village, est-il déjà «illustre-trait»?
La collec on est à découvrir sur
h p://www.illustre-trait.com