
Au cours du mois de novembre, tous les jours sauf les dimanches,
sera publié un article.
Un article écrit chaque jour par une personne différente,
sur un ancêtre de Dordogne pendant la guerre 14-18.
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Fier de sa médaille du Maroc,François DUPEYROUPar Michèle POINTEAU-MARY. |
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François DUPEYROU a été déclaré sur les registres de l’État Civil le 24/11/1886, mais est né le 23/11/1886 à Nadaillac en Dordogne (24). A sa naissance, ses parents demeurent à Nadaillac, au lieu-dit "Mas del Sartre" et sont tous deux cultivateurs. Son père DUPEYROU Henri, qui signe la déclaration, est âgé de 41 ans, et sa mère DEBAT Jeanne est âgée de 35 ans. Selon les recensements de population de l’année 1891, la famille au complet y demeure alors : les parents, leurs 3 filles (Maria 18 ans, Léonie 9 ans, Suzanne 2 ans) et leurs 4 garçons (Henri 16 ans, Auguste 11 ans, Paul 6 ans, François 4 ans) mais ce dernier y est prénommé Edouard . |
François est de la classe 1906 et a été recruté sous le numéro 662 à Salignac. Lors du Conseil de révision, il est classé dans la première partie de la liste de 1907. Sa feuille d’incorporation indique que ses cheveux et ses sourcils sont bruns, ses yeux gris, son front est couvert, son nez et sa bouche sont moyens, son menton relevé, et son visage ovale. Il mesure 1 mètre 52. Son degré d’instruction est mentionné par le chiffre 3, il sait donc lire, écrire, et possède une instruction primaire.
François DUPEYROU réside à Nadaillac et travaille comme sellier lorsqu'il est appelé pour le service militaire, le 17/10/1907, au 12ème Régiment d’Artillerie, casernement à Bruyères et Saint-Dié-des-Vosges, dont les principales activités sont celles de ses batteries d’Algérie. Il arrive au Corps ledit jour, 2ème Canonnier.
Du 15/11/1907 au 13/08/1909, il part pour différentes Campagnes en Algérie puis au Maroc. Ainsi, du 16/12/1907 au 14/01/1908, il fait partie des colonnes formées pour opérer dans l’Amalat d’Oujda en guerre. Il prend ensuite part à différentes opérations militaires sur les confins sud-algéro marocains (en guerre) du 07/03/1908 au 02/10/1908, en 2 périodes. Et enfin, il est engagé pour les opérations militaires dans la région de Casablanca (Maroc) en guerre à partir du 08/03/1909.
Pour rappel, l’intervention française au Maroc est provoquée par le massacre d’Européens à Casablanca le 30/07/1907. La France est alors chargée de rétablir l’ordre. C’est à cette période que François DUPEYROU arrive sur le sol marocain.
Afin de récompenser ces hommes, militaires et civils, ayant pris part aux opérations de pacification effectuées au Maroc de 1907 à 1909, la loi du 22 juillet 1909 crée une médaille dont l’attribution sera prolongée jusqu’au 20 juillet 1912. Toutefois, sur les documents le concernant, aucune mention de la médaille de la Campagne du Maroc qu’il arbore si fièrement sur les photos ! |
Il passe dans la réserve de l’armée active le 01/10/1909, au 34ème Régiment d’Artillerie de campagne basé à Angoulême, puis le 01/10/1910, au 52ème Régiment d’Artillerie qui vient d’être créé. Le certificat de bonne conduite lui a été accordé antérieurement.
De retour en Périgord, le 25/04/1913, alors âgé de 26 ans, François DUPEYROU épouse Anne Julienne LARIVIERE à Voutezac, en Corrèze. Le 09/06/1913, ils demeurent ensemble à Chavagnac, en Dordogne, comme en atteste la Fiche Matricule.
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Selon l’article 218, François est dispensé « Maroc » pour la 1ère période d’exercices. |
Grâce au journal de marche, nous avons des informations concernant les hommes :
« le 52e régiment d'artillerie de campagne constitue l'artillerie de corps du 12e C. A. Stationné à Angoulême depuis sa formation, ses contingents lui viennent de la Creuse, de la Haute-Vienne, de la Corrèze, de la Dordogne, du Bordelais et de la Charente. Ses soldats, pour la plupart, sont des cultivateurs, gens calmes et pacifiques ». Toujours selon le JMO, nous recueillons des précisions sur l’atmosphère en ces premiers jours de guerre : « Après quelques jours passés dans les cantonnements de mobilisation, au voisinage d'Angoulême, les unités s'embarquent, qui à Angoulême, qui à Ruelle. L'enthousiasme est général et c'est au cri de : « A Berlin ! » qu'on part à la guerre ; les hommes, les chevaux et les voitures sont fleuris par la population civile ; naturellement la destination est inconnue. Le voyage dure deux jours ; il fait très chaud. A chaque arrêt on chante, les femmes et jeunes filles apportent des fleurs ou donnent à boire. Malgré l'encombrement des voies sur lesquelles les trains se touchent presque, pas d'accidents ; les employés de chemin de fer, bien que surmenés, rivalisent d'ardeur et font preuve d'un zèle au-dessus de tout éloge… Débarquement en Argonne et aussitôt le bivouac. Les officiers savent où ils sont, les hommes l’ignorent ».
Puis ce seront l’entrée en Belgique, les combats dans les Ardennes, la Meuse qu’il faudra défendre, puis la retraite jusqu’à la Marne et les combats de la région Champenoise de septembre 1914 à mars 1915. Le 18/06/1915, François passe au 7ème Régiment d’Artillerie puis, le 19/06/1915, au 5ème Régiment d’Artillerie ; ceux-ci constituent l'artillerie divisionnaire de la 121e division d'infanterie, qui vient d'être formée. L’extrait du registre des décès le concernant nous apprend qu’il était canonnier de la 104ème batterie d’artillerie lourde, dont l’historique demeure introuvable. Et dans les bombardiers. Mais il reste très difficile d’en suivre les déplacements et d’en définir les emplacements, les artilleurs étant mobiles et n’appartenant pas à une seule grande unité. C’est probablement dans la région Ouest de Compiègne, vers Moulin-sous-Touvent, qu’il rejoint le Régiment et où il est blessé.
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Il sera ensuite transféré car il décède le 05/08/1915, à l’Hôpital Auxiliaire n°12, |
Les hôpitaux auxiliaires (HA) n’étaient pas directement gérés par le Service de Santé, mais par des sociétés d'assistance aux malades et blessés militaires, organisées en comités locaux œuvrant sous le contrôle de l'armée. Il fait donc campagne contre l’Allemagne du 03/08/1914 au 05/08/1915, soit 1 an et 2 jours. Il est reconnu « Mort pour la France » dans l’extrait du registre des décès rédigé par le Service de santé à Paris, le jour même de son décès, mais il n’en est pas fait mention sur la Fiche Matricule.
François serait inhumé à Ceyrat, au Nord-Ouest de Voutezac. Ce soldat figure sur le tableau commémoratif de l’Eglise de Voutezac.
Parmi ses frères : Henri, sera libéré le 10/01/1919 et se retirera à Bordeaux, Auguste continuera les combats et sera plusieurs fois blessé, il rentrera à Nadaillac le 02/02/1919, Paul sera prisonnier en Allemagne dès le 16/11/1914. Tous deux seront gravement blessés. Les sœurs, quant à elles, poursuivront leur vie à Paris, loin de leur Périgord natal.

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