Zut

Zut, on allait oublié de parler de la rivière Espérance

Bonjour, Au terme de ce challenge, nous venons de faire le tour de tout ce qui coule en Dordogne que ce soit dans leur lit ou dans un verre. Il nous reste un sentiment de non fini… aurait-on oublié quelque chose ? On reprend la liste et soudain, une voix, presque un cri fuse : Zut ! on a oublié la rivière Espérance !

Mais qu’est-ce que cette fameuse rivière ?

Bon, une vieille histoire de quelques décennies, que les jeunes de moins de trente ans ne peuvent pas connaitre … comme on dirait selon la formule consacrée.

Cette « madeleine de Proust » qui fit passer des heures délicieuses à bon nombre d’entre nous, jadis … Que ce soit en nous plongeant des heures durant dans la série d’ouvrages qu’avait écrit notre ami Christian Signol, le chantre sarladais de notre Périgord et Lot réunis…

Ou bien en regardant la série à la télévision qui en avait été tirée…

Cette histoire, celle de Benjamin Donnadieu, enfant de Souillac, fils d’un maitre gabarrier et gabarrier à son tour, qui tout au long de la série de romans nous narre la dure vie de ces gens d’eau, qui descendaient la Dordogne depuis Souillac, ce haut pays de bois où l’on extrayait le merrain. Ce bois débité, une fois façonné en douelles servira à fabriquer les barriques. Il était tellement attendu et apprécié dans le bas pays à partir de Bergerac, jusqu’à Bordeaux ! Les gabarres transportaient aussi les carassonnes, et les marquants, ces piquets de vignes utilisés dans les vignobles.

Ainsi, dès que les eaux étaient « marchandes », c’est-à-dire suffisamment hautes, à l’automne, pour pouvoir être navigables, les propriétaires de ces gros bateaux fluviaux à fonds plats, formaient des équipes pour armer des trains de nefs de plusieurs gabarres. Ils descendaient la rivière ainsi, chargés de leurs précieuses cargaisons jusqu’ au port de Libourne, voire de Bordeaux. Pour le retour selon la nature des gabarres, si elles étaient de fabrications légères, ils les laissaient sur place et les vendaient en bois de chauffage, ou si c’était des constructions plus solides, ils remontaient en rapportant des denrées que l’on ne trouvait pas dans le haut pays comme le sel marin, les morues appréciées à cause de la rareté des poissons autres que ceux des rivières, les épices … Vous imaginez bien la dureté de ces expéditions. Cette vie âpre aussi pour leurs compagnes restées au village ? avec cette peur tenace qui les tenaillait qu’un accident toujours possible survienne et que leurs hommes soient blessés ou pire ?

La rivière pouvait être dangereuse avec ses rapides et ses mauvaises passes …Mais elle restait quand même rivière « espérance », car elle permettait de faire vivre ces pays de haute Dordogne.

Le danger de l’eau

Deux noyés en trois jours. À Carsac-d’Aillac, en 1737 dans la Dordogne.

Le 30 mai 1737, Jean Joly, âgé d'environ vingt-trois ans, fils de Jacques Joly, clerc, et de Paule Lavernardie, habitant du village des Bories de cette paroisse, s'est noyé dans la rivière de Dordogne auprès de Saint Rome vis-à-vis de Turnac. Le 3 du mois de juin, son corps a été trouvé et reconnu par ses parents auprès de la croix de Carsac, sur le bord de ladite rivière. A été ensuite inhumé avec les cérémonies ordinaires de l'église, dans le cimetière de cette paroisse, en présence de Pierre Royere, laboureur, son frère utérin, et habitant du bourd d'Aillac, et de Jean Joly, son frère paternel, laboureur, habitant de la paroisse de Proissans, qui ont déclaré ne savoir signer, de ce requis par moi. LASSERRE, curé de Carsac.


Le 2 juin 1737, Jean Madrat, âgé d'environ dix-sept ans, fils de feu Jean Madrat, laboureur, et de feue Marie Fournier, habitant de Turnac, s'est noyé dans la rivière de Dordogne auprès de Saint Rome vis-à-vis de Turnac, demeurant pour lors chez Géraud Rey de Saint Roume de cette paroisse. Le cinq du même mois, son corps a été trouvé et reconnu par ses parents à la pêcherie de Turnac, et a été inhumé avec les cérémonies ordinaires de l'église dans le cimetière de cette paroisse, en présence de Jean Madrat, son frère aîné, laboureur habitant du Turnac paroisse de Domme, et de Martin Lespinasse, marguiller habitant de La Coste, qui ont déclaré ne savoir signer, de ce requis par moi.  LASSERRE, curé de Carsac.

Par Bernadette FONDRIEST.

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