OH des citrouilles

La rivière Dordogne est alimentée entre autres par la Cère et la Marone, deux cours d’eau qui viennent la rejoindre au niveau du département du Lot. A Bergerac, elle est aussi grossie par la Vézère et le niveau peut s’élever rapidement en cas de fortes pluies. Parmi les crues historiques du XXème siècle, il y a celle du 8 décembre 1944 en amont.

Ce n’est pas la plus importante, en effet,
dans la journée du mardi 25 septembre 1866, après des pluies diluviennes pendant plusieurs jours, plusieurs bateaux ont été brisés contre les piles du Pont de Bergerac, une maison toute entière a été emportée en face de la ville, et pendant l'après-midi, les eaux de la rivière ont roulé une énorme quantité d'arbres, de meubles, et surtout de citrouilles.

Diverses observations ont évalué à 18 ou 20 000 le nombre de ces cucurbitacées, venant sans doute des jardins inondés qui se situent en bord de rivière.

Dès le mercredi matin, les eaux ont diminué de 1m 55, mais dans la journée on a constaté la descente de troncs d’arbres, de bateaux brisés et de beaucoup de cadavres de cochons. Les bateaux de plusieurs marchands de ces animaux ont eu des avaries et des pertes considérables en traversant la Dordogne.

D’immenses dégâts occasionnés par cette crue ont été évoqués à Limeuil, Trémolat, Siorac. La plaine de Cabans, près du Bugue, a été submergée et beaucoup de récoltes ont été détruites. A Limeuil, les barriques pleines de vins ont été mises en sécurité par la gendarmerie. A Calès et Alles, les plantations de tabac, maïs et le regain ont été déracinés. A Badefols, le mur d’une maison d’habitation appartenant à la famille Laroque a été démoli et à Mouleydier, une maison a été emportée ; plus en aval, à Vélines les berges ont été fortement endommagées.

Des rapports sont dressés par les autorités locales et serviront de base à l’enquête administrative qui sera faite pour constater les dégâts et ainsi bénéficier de l’aide lors de la souscription ouverte par ordre de l’empereur. Une des victimes la plus frappée par ce désastre est un dénommé GOT Auguste, maître de bateaux à Bergerac : en effet dans la matinée du mardi, au plus fort de la crue, les courants ont entrainé son grand chaland en réparation sur les quais de la Pelouse. Malgré les recherches il ne fut pas retrouvé.


Par Geneviève COULAUD.

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