Saint-Georges-de-Blancaneix Les curés bâtisseurs

Au sud-ouest du département de la Dordogne, dans l'aire urbaine de Bergerac (sous-préfecture située à 15 kilomètres), la commune de Saint-Georges-Blancaneix se trouve, en forêt du Landais dans le Périgord Pourpre. Bordé au sud-est par un affluent de la Dordogne, l'Eyraud, qui marque la limite avec la commune voisine de Prigonrieux, son territoire est baigné par le Blancaneix, un affluent de l'Eyraud.

C’est au cours des recherches sur la branche Hortion, à Saint-Georges-de-Blancaneix, que je suis tombée sur de curieux actes d’état-civil. Extraits des réparations de l’église paroissiale de St Georges de Blancaneix par Raymond Robert, prêtre curé dans lesquels il note le suivi de ces travaux.
• Construction d’un vitrail le 20 octobre 1730.

• Réfection de l’autel et du sanctuaire dès le 14 mars 1731.

• Construction d’un bénitier le 31 mars 1731.

• Déplacement et modifications du confessionnal le 4 avril 1731.

• Remplacement de la croix en bois par une croix en pierre.

• Bénédiction des croix, du tableau.

• Les pilastres du cimetière sont achevés le 5 mai 1731.

• L’agrandissement de deux vitraux est terminé le 9 mai 1731.

• Le marchepied est refait le 13 juillet 1731 ainsi que les balustres le 19, par le même menuisier.

Avec de bons yeux, on peut suivre la restauration de l’église ainsi que la fonte et la bénédiction de la cloche de l’église de Saint-Georges-de-Blancaneix.

Ces actes m’ayant interpelée, j’ai voulu poursuivre les recherches sur l’église. Bien-sûr, je n’étais pas la première à avoir eu cette idée, j’ai donc eu la chance de trouver des documents de l’ARAH (Association de recherches archéologiques et historiques) qui nous parlent de ce curé Reymond Robert nommé le 18 mars 1724, qui s’est employé à restaurer les édifices religieux « surtout pour lutter contre le protestantisme » Par la ténacité qu’il met à restaurer avec faste les édifices religieux, le curé veut certainement démontrer avec ardeur, l’hérésie de certains, faisant coïncider bénédiction et destruction de symboles protestants : les cloches sont bénies le jour de la Saint Barthélémy ; les croix de bois sont installées dans les fiefs protestants : la Forge Basse, Laubanie, Bramide, la cour du presbytère installée sur les cimetières des huguenots». Et là, je suis allée chercher un complément de renseignements à Saint Georges.

On peut voir que des noms sont inscrits sur les chapiteaux, peut-être de généreux donateurs car m’a-t-on expliqué, l’église a été reconstruite à la fin du XIXe siècle. Surprise, c’est encore le curé qui en finance une partie avec ses fonds propres, qui fait couler la nouvelle cloche, ainsi que les statues en bois polychrome, jalousement gardées en mairie.




Elles représentent Saint Pierre, Saint Paul, Saint Front et le pape.






Ce curé, Joseph Jannaud consacrera également sa vie à sa paroisse et comme Reymond Robert sera un sérieux défenseur de l’église, pour exemple : En 1905, lors de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, qui achève la laïcisation de l’Etat, notre abbé craint fort pour son école catholique. Sachant que deux ministres doivent venir à Périgueux, il décide de les rencontrer pour les inviter dans sa paroisse. Ils acceptent et sont reçus autour d’un festin pantagruélique. Gavés, repus, les ministres lui accordent le privilège, et à lui seul, de conserver son école. Saint-Georges aura donc une école catholique et une laïque !!

Il meurt le 8 février 1928. Sur sa tombe on peut voir son étole en bas-relief.
Par François VILLECHENOUX.

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