Ligne de demarcation

La ligne de démarcation

Le 22 juin 1940, une délégation gouvernementale française signe l’armistice avec l’Allemagne nazie à Rethondes. Le texte entre en vigueur le 25 juin infligeant à la France des conditions très rigoureuses : occupation des trois cinquièmes de la métropole, entretien des troupes d’occupation et captivité de plus d’un million de prisonniers. La clause la plus visible est l’établissement d’une ligne de démarcation de 1200 kms qui divise l’hexagone en deux zones, occupée et non occupée (dite « Libre »). Elle s’étire du Pays Basque, exactement de la frontière franco-espagnole, jusqu’à la Suisse en passant au-dessus du Centre de la France. Le gouvernement de Vichy exerce toujours son autorité sur l’ensemble du territoire mais doit collaborer avec l’ennemi dans la zone occupée. Selon les sources, qui diffèrent, de 13 à 17 millions de Français vivaient en zone non occupée tandis que de 23 à 29 millions vivaient en zone occupée.

Elle s’étire du Pays Basque, exactement de la frontière franco-espagnole, jusqu’à la Suisse en passant au-dessus du Centre de la France. Le gouvernement de Vichy exerce toujours son autorité sur l’ensemble du territoire mais doit collaborer avec l’ennemi dans la zone occupée. Selon les sources, qui diffèrent, de 13 à 17 millions de Français vivaient en zone non occupée tandis que de 23 à 29 millions vivaient en zone occupée.

Cependant, compte tenu de la lourdeur du dispositif, il faut attendre avril 1942 pour que l’Institut Géographique national publie la première carte nationale mentionnant le tracé de cette ligne Elle traverse treize départements, plus de la moitié du territoire.

Les autorités allemandes se gardent surtout les principales régions industrielles et économiques ainsi que les ports de l’Atlantique et de la Manche.


En Dordogne, elle passe à l'ouest du département. Venant de Gironde, à la sortie de Castillon sur Dordogne, en direction de Lamothe Montravel, au lieu-dit du Mounan, elle suit un petit cours d’eau, la Lidoire, continue vers Monpeyroux, le long du Fréchou, petit affluent de la Lidoire, puis Villefranche de Longchat, Montpon, Ribérac, Echourgnac, La Rochebeaucourt. Elle n’est pas matérialisée par des barbelés mais elle joue le même rôle qu'une frontière classique avec ses attributs (guérites, barrières, barbelés, chicanes, troncs abattus, voire mines parfois). Un panneau indique le passage.



La circulation des personnes, des marchandises et la communication postale entre ces deux grandes zones sont alors rendues très difficiles. Normalement imperméable, elle est difficile à garder, et ceci malgré les patrouilles parfois accompagnées de chiens. Elle suit en général des routes ou des petites rivières. Mais il arrive qu'elle tranche une ville en deux comme Ribérac, une propriété, une maison même… avec toutes les tracasseries diplomatiques que cela peut apporter continuellement.

Elle est même déplacée parfois ce qui entraîne des problèmes autres et parfois cocasses, Mr G : « Il fallait amener les armes à la mairie, j’avais caché mes fusils dans la fagotière mais voilà que le premier adjoint vient me voir et me dit de faire attention car la ligne allait avancer et passer par ma fagotière !!Oh, p…vite on a pris les fusils pour les porter dans un autre endroit… »

Elle ne peut être franchie qu’avec une autorisation des autorités allemandes (Ausweis)



Elle devient vite un lieu de transgression, franchie clandestinement par des gens fuyant la zone occupée, des Résistants, des Juifs avec, parfois une fin tragique lorsqu’ils sont arrêtés. On découvre alors de nombreux héros modestes, armés de courage qui se font passeurs pour aider ces personnes, en connaissance du risque, pourtant, c'est la prison et parfois la condamnation à mort par un tribunal militaire allemand s’ils sont pris. On peut dire que c'est une première forme de résistance. Mais, Mr G. « Il y avait des passeurs qui faisaient traverser moyennant argent. Il y avait un véritable commerce. Quand les juifs arrivaient, on les reconnaissait vite avec leur chapeau et leur petite mallette, eh bien la mallette, ils devaient la laisser. Sans compter ceux que l’on envoyait dans la gueule des boches » M. L . « quand on passait on ne le criait pas sur les toits », tout était utile, outils de jardin, bottes, les légumes au milieu desquels on glissait du courrier, comme les choux fleurs « choux, choux bien farcis » disaient-ils en se moquant de Mme M, les guidons de vélo…les volets tirés d’une certaine façon, le linge étendu ou non, le collier du chien où l’on cachait des papiers et le chien qui connaissait le chemin, menait tout tranquillement les documents de l’autre côté de la ligne…

Un nom revient souvent, celui de Gilbert Renault, plus connu sous celui de « Colonel Rémy » membre du B.C.R.A, chargé par De Gaulle de créer dès août 1940 un réseau de renseignements tout le long de la côte atlantique, de Brest à la frontière espagnole : le réseau Confrérie Notre Dame (CND), réseau qui couvre l’ensemble de la France occupée et une partie de la Belgique. De La Bardonnie lui en donne l’occasion, le terrain est prêt, depuis longtemps et depuis sa propriété de Le Breuilh », il combat déjà l’ennemi avec Beausoleil, Rambaud, Fleuret…Grâce à eux, le Colonel Remy franchit souvent la Lidoire au nez des Allemands.

Le 11 novembre 1942, par réaction au débarquement allié en Afrique du Nord, les Allemands occupent toute la France.
La ligne est supprimée le 1er mars 1943.
Par Françoise VILLECHENOUX.

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