Cette nuit là, le sommeil ne voulait pas venir
Il était quelque part, ailleurs
Aux confins des systèmes solaires, peut être
Là bas, loin, si loin,
Que la vieille dame est sortie dans son jardin
Qu’éclairait un simple bout de lune.
Elle s'est assise sur le vieux banc couvert de rouille.
Au loin le rossignol des amoureux
Faisait ses gammes.
Une étoile filante traversa le ciel ;
Elle se le rappela ce que sa mère
Et sa grand -mère avant elle lui avaient jadis dit !
C’est alors qu’elle crut entendre très distinctement
Une voix qui lui susurrait,
Fais un vœu !
D'où venait cette voix, se demanda t elle ?
La voix répéta : fais un vœu !
Alors la vieille dame demanda d’une voix tremblante,
Je voudrai dormir
Et revoir ceux et celles que j'ai aimés durant ma vie.
Brusquement, comme par miracle
Elle sentit venir le sommeil.
Puis un grand nuage blanc sembla tomber du ciel.
Ils étaient là blottis dans la nuée,
Ses parents, ses grands parents,
Sa famille, tous ses amis.
Un immense bonheur l'envahit, elle n'en croyait pas ses yeux.
Ils avaient l'air si jeunes, si gais
Elle se leva et courut vers eux.
Elle ne sentait plus la douleur,
Seule la joie des retrouvailles comptait.
Ils parlèrent longtemps,
Revivant leurs bonheurs passés,
Jusqu’à ce que la fraîcheur de l'aube,
La tira de ses songes,
Comme à regret,
Elle regagna sa chambre, s'allongea sur le lit.
Heureuse et éblouie
Telle Cendrillon devant son carrosse
Qui la conduisait vers l’amour.
Combien de fois lorsque j’étais enfant
Ma grande mère
Avant de m’endormir me l’a contée.
Cette histoire puérile, ce conte sans doute
Peut être sorti de son imagination
Je ne l’ai pas oublié.
Et je me le raconte à moi-même les soirs d’insomnie.
Il me suffit de faire un vœu,
Celui de la vieille dame et pour moi seul il se renouvelle.
C’est le film des moments heureux.
''Magie ?
Essayez et peut être à votre tour le ferez vous ?''
__ Par Jean-Pierre MEYNARD.__ Tous droits réservés