ISLE

Je suis Louis Faucher, né à Rongéras où le hameau de Janillac culmine à 375 mètres. Là, se trouve la source de l’Isle. Longue de 255 km, elle se jette dans la Dordogne à Libourne en Gironde.

Je vais vous conter mon aventure au fil de l'eau ...

Avant de partir, je passe par l’église de Janailhac, Saint-Yrieix-Saint-Eutrope, datant du 13è siècle. Je me rends à Meyze, où se trouve un des affluents de l’Isle, le Crassat.

Arrivé au Châlard, je découvre l’abbaye du Châlard, datant du 12è siècle, le pont médiéval de la Tour du 14è. Il existe dans ce village des mines aurifères qui seront exploitées jusqu’ en 2002, aujourd’hui sous surveillance environnementale pour le traitement des eaux. Je quitte la Haute-Vienne pour pénétrer dans le département de la Dordogne, en direction de Jumilhac-le-Grand. J’arrive en admirant le Château bâti entre le 13è et 17è siècle. Je décide de le contempler tout en me restaurant. Ce village fut aussi le lieu de vie d’Eugène Le Roy en tant que percepteur.

Après Jumilhac-le-Grand, je continue ma balade et je vois ce pont métallique vert, rappelant qu’à cet endroit passait le tacot, petit train reliant St Yrieix à Thiviers, le tacot enjambait par ce pont l’Isle pour se rendre à une station appelée « Château » lieu-dit du village de Sarrazac.

Depuis le village de Sarrazac, je me rends à Nanthiat. Sur l’Isle, nous pouvons voir les Papeteries Guyenne, fondées au début du 19è siècle, par la famille Gaillard. Pendant longtemps elle fut une ville dans la ville, avec ses commerces, son école et sa chapelle. C’est le comte de Rocquemaurel qui fut surtout un des grands dirigeants. C’est aussi à Nanthiat, durant la seconde guerre mondiale, le 09 juillet 1944, que furent capturés quatre jeunes résistants. Ils avaient miné le pont des Mauroux, les nazis en fusillèrent trois et intimèrent au quatrième de déminer le pont, ce qu’il fit avant d’être fusillé à son tour.

Je me baigne un peu, inspiré par ce pont au joli nom « Pont de Madame », avant de reprendre ma route vers Corgnac-sur-l’Isle, où il existait une usine du nom de Sté Chartier Marteau Boudin, détentrice de la marque de cartes à jouer : Grimaud.

Je me dirige à présent vers Périgueux, en passant à proximité d’Escoire, et son fameux château du même nom. Il est connu pour avoir été, dans la nuit du 24 au 25 octobre 1941, le théâtre d'un triple crime resté mystérieux.

Je rentre dans Trélissac, par le pont de l’avenue de la République. Quelques kilomètres plus loin j’arrive à Périgueux en passant par le pont des Barris, construit en 1860, et découvre, émerveillé la cathédrale Saint-Front, datant du 12è siècle.

Je continue ma route vers Saint-Astier, où fut construit un port inauguré en 1832. Un projet pour rendre l’Isle navigable de Périgueux à Libourne, établit trois écluses et un canal de dérivation de 1300 mètres. D’autres écluses sont visibles à Saint Léon sur Isle, à Neuvic et à Mussidan.

Arrivé à Montpon, je découvre l’usine Prunier fondée en 1872. Elle produit du caviar depuis 1921.

Je quitte le département de la Dordogne, pour me retrouver à Coutras, première ville étape de mon voyage en Gironde. Coutras est située au confluent de l’Isle et de la Dronne.

J’observe le canal de Laubardemont et poursuis mon parcours en direction de Guitres, où je peux découvrir l’abbatiale de la ville, non loin de l’Isle. Je longe Saint Denis de Pile, je me promène sur le site des étangs des chèvres, et jette un coup d’œil au parc du château de Bomale, bâti le long de la rivière. Je finis mon périple des méandres de l’Isle, là où elle se jette dans la Dordogne, à Libourne, ville entourée des meilleurs crus : Pomerol, Saint-Emilion …

Je décide de rester à Libourne, et regarde s’échapper l’Isle vers la Dordogne pour gagner la mer… L’Isle a vécu aussi au grès des inondations. En 1904 des eaux torrentielles écumantes transportent des cadavres d’animaux et des débris arrachés aux maisons.

Mars 1913 : à Périgueux, l’Isle monte à 1m30 sur la Place Faidherbe, en 1923 c’est au tour de la rue des Tanneries. Le 08 décembre 1944, le niveau de l’Isle monte à une rapidité inquiétante, due aux pluies diluviennes, qui n’ont cessé de tomber sur un sol déjà saturé en eau.

La crue la plus haute du siècle est de 4m50

En janvier 1955, l’Isle atteint 2,44 mètres à Périgueux et à Montignac la place d’Armes est sous les eaux. En février 1956, ce n’est pas une crue, mais le froid qui gèle l’Isle, transportant des blocs de glace de 5 mètres de surface ! (*) Louis Foucher est un personnage de fiction.

Par Carole JACQUEMENT.

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